dimanche 8 novembre 2020

Des nouvelles des grumeaux

Et sinon mes bébés vont bien.

(Attends, j'ai passé UN ARTICLE ENTIER à ne pas en parler, ça n'allait plus, j'étais en PLS.)

Ils marchent, ils mangent seuls, ils descendent les escaliers, ils parlent (un vocabulaire époustouflant d'environ douze mots), ils font des blagues ("Ouah tu m'as pas vu, j'étais caché derrière mes mains!") (un classique) et ils font même de la magie!

(Enfin, ils cachent leur doudou derrière le dos et ensuite font "Ouah, voilà le doudou! Miracle!", mais on va compter ça comme de la magie.) 


Ils se sont enfin ré-habitués à la crèche, et ça se passe super duper, ils sont ravis de passer du temps avec les autres enfants, et vraiment je ne m'y attendais pas (au vu du bagage génétique qu'ils se trimballent), mais il faut se rendre à l'évidence, mes enfants sont des gars populaires.

J'en veux pour preuve leur retour de la crèche post-angine blanche d'il y a quelques semaines, où je suis arrivée devant la cour en vélo avec les gosses dans leur charrette, et tous les mômes sont venus se masser devant leur carrosse en piaillant de joie, mais sérieux on aurait dit un mariage princier tellement l'effervescence était palpable.

Je les ai sortis de la charrette et posés dans la cour, et tous les gamins se sont rués sur eux pour leur faire des bisous et des câlins (et maintenant je comprends beaucoup mieux comment les gosses tombent toujours malades dans ces structures). 

Samuel était tellement bouleversé par toute cette agitation qu'il a commencé à brailler en s’accrochant à moi (en mode "maman comment peux-tu me laisser avec ces MONSTRES!" Ah ouais grave, non mais j'avoue, tous ces câlins là, c'est brutal). Et pendant ce temps, une petite blonde qui faisait deux fois sa taille lui caressait la main tout doucement en lui chantant :

- Faut pas peu-é ! Pas peu-é bébé!

Avant d'aller voir une des assistantes maternelles en disant :

- Yé où le doudou? Moi j'amène yeu doudou! Bébé y peure! Moi j'amène doudou et tétine!

("Puisqu'appremment je suis la SEULE A BOSSER ICI" - la gamine, sûrement)

L'équipe pédagogique les aime bien aussi (ça doit aider qu'ils se jettent dans leurs bras le matin en leur faisant des grands sourires), et apparemment les journées se passent bien:

- Qu'est-ce qu'on rigole avec Samuel et Auguste! De vrais petits clowns! 

- Bon, par contre, on a dû les séparer plusieurs fois, parce que Samuel tape quand même beaucoup son frère....


(Heureusement, Gus-Gus s'en contrefout.)

(Ce môme a un squelette en adamantium ou chais pas quoi.)

(On les appelle donc désormais Samuel le Cruel et Auguste le Robuste.)

Samuel le Cruel est aussi un sacré faux cul, parce qu'il a très bien compris qu'il a pas le droit de taper son frère, mais c'est pas le dernier pour la délation quand Gus-Gus fait des bêtises.

Oui, car même s'il ne parle pas, il arrive quand même à le dénoncer, tu avoueras que c'est plutôt fort.

La raison, c'est qu'on leur a appris certains mots-clés en langue des signes (vu qu'ils arrivent bien plus facilement à faire des gestes qu'à dire des mots). C'était notamment bien pratique pour le signe "encore" qu'ils ont utilisé pendant un ou deux mois (maintenant, ils savent le dire), ou pour le signe "manger" qu'ils utilisent encore aujourd'hui :


(Bon, eux, ils s'enfoncent le poing entier dans la bouche, mais on va dire que ça a le mérite d'être clair) 

Et c'est surtout utile pour le signe "interdit", qui se présente comme ceci :

On était bien contents de leur avoir appris ce geste, puisqu'ils l'utilisent souvent pour nous demander la permission de toucher certains trucs, ou pour confirmer que les trucs qui étaient interdits il y a genre UNE MINUTE le sont encore.

Genre le gamin qui s'approche du bouton ON sur la tour du PC en mode :

- Heu... c'est toujours interdit, ça? Oui? Okay. On est sûrs? Pas de regrets? Non parce que perso j'appuierais bien dessus. Non? Bon d'accord. Je reviens demander dans six à sept minutes.

Seulement, ce qu'on n'avait pas anticipé, c'était qu'apparemment Samuel est une bonne petite poucave.

J'en veux pour preuve le jour où Auguste est venu essayer pour la millième fois d'ouvrir les tiroirs de mon bureau, et que son frère est venu me chercher en faisant le geste "interdit" puis en le pointant du doigt.

De son côté, Auguste n'a pas trop saisi le signe "interdit" (et je pense que ça l'arrange bien, parce que c'est pas le dernier pour foutre la merde) mais par contre, il gère super bien le "oui" et le "non" et ça, c'est même pas nous qui le lui avons appris, c'est un hérisson.

Introducing le livre préféré de Gus-Gus, Non-Non le Hérisson. 

Une histoire brillante, une intrigue à couper le souffle, des personnages complexes à la psychologie fouillée, nan j'déconne c'est l'histoire d'un hérisson qui dit toujours non.


(En même temps, faut que le public concerné arrive à suivre, hein.)

(C'est pas vraiment des flèches.)

Bref, c'est son livre préféré, il faut lui lire cinq fois par jour, et la particularité du machin, c'est que la tête du hérisson est une marionnette et qu'on peut mettre l'index au dos du livre pour lui faire bouger la tête.

Et quelle ne fut pas ma surprise quand j'ai réalisé qu'Auguste commençait à secouer et hocher la tête en même temps que Non-Non (ouais, parce qu'à la dernière page du bouquin, on propose un biscuit à Non-Non, et là, au lieu de dire "non-non", il dit "oui-oui"). (PLOT TWIST!)

Et donc j'étais tellement fière de mon magnifique enfant, ce génie, ce prodige, oui okay sauf qu'en fait maintenant qu'il a appris à dire non.... IL L'UTILISE.

- Coucou mon trésor! Oh, tu m'as manqué aujourd'hui! Fais-moi un câlin!
- Non!
- Mais... mais si! Viens faire un câlin à maman!
- Non non! Non non non!
- Mais... maman t'aime! 
- Noooooooooooon!


Enfin, de toute façon il faut que je me fasse à l'évidence, ces enfants ne m'aiment que quand il n'y a personne d'autre à proximité, cf. la discussion que j'ai avec eux tous les matins du monde, quand j'arrive dans leur chambre en mode:

- Bonjour mes amours! Bonjour mes jolis trésors! Vous avez bien dormi, mes petits poussins? Vous avez fait de beaux rêves? Maman est venue vous apporter vos biberons, mes jolis coeurs!

Et qu'en réponse, j'ai un gamin debout dans chaque lit en train de pointer du doigt la porte en disant :

- Papa! Papa? Papa! Papa! PA-PA ! PA-PA!


(Sachant qu'évidemment, pendant ce temps, Professeur Flaxou est en train de dormir comme un bienheureux.)

(Le mec en télétravail qui vit sa meilleure vie et se lève à 7h55 pour commencer à bosser à 8h.)

Bref, les enfants vont bien, sont en forme, et ont eu tous leurs vaccins parce que j'étais chez la pédiatre l'autre jour et maintenant on est pépouze jusqu'au CP, cool Raoul.

Elle les a aussi mesuré, pesé, et vérifié que leur développement se passait bien:

- Ecoutez, ils sont en parfaite santé! Juste un peu en-dessous de la courbe au niveau du poids. Essayez de leur faire manger un peu plus d'aliments gras : de la crème, du beurre, du fromage... Vous pouvez aussi leur donner un laitage après le déjeuner.

Le soir même, j'ai croisé ma mamie:

- Tu veux des yaourts nature pour les petits? J'ai pris la mauvaise marque, Papy ne les aime pas.
- Ah non désolée, c'est de l'allégé, je ne leur en donne pas. Il leur faut plutôt des yaourts gras, comme le petit suisse ou le bibbalakaas. 
- Ah bon, pourquoi?
- Parce que la pédiatre a dit qu'ils étaient un peu maig...
- QUOI? Ils sont TROP MAIGRES??!


(Cette erreur de DÉBUTANT!)

Inutile de te dire que mamie a pris ça comme un challenge, et qu'elle bourre les enfants de boudoirs, de flans et de gâteaux aux noix tous les jours que Dieu fait.

(Ils sont toujours maigres, mais maintenant, en prime, ils seront diabétiques.)

Sur ce, je te laisse, parce que c'est pas tout ça mais on est déjà en novembre et j'ai un article spécial séries 2020 à préparer.

(Au programme : des fantômes, de l'espace, de la réalité virtuelle et du féminisme.)

Bonus vidéo : Auguste en train de lire "Non-Non le Hérisson" (alerte mignonnitude)