samedi 7 août 2021

3615 ronrons


Et donc on a une nouvelle venue dans la famille.

Non, calme-toi Marie-Jo, je n'ai pas fait un autre enfant. D'ailleurs, bizarrement, j'ai très peu de pression de ce côté-là:

- Han ça ma saoule quand je me prends des réflexions genre "et c'est pour quand le petit frère"?
- Grave! Moi aussi on me le dit tout le temps, mais mêlez-vous de vos culs!
- Ah? C'est bizarre, moi, on me le dit jamais. Vous pensez que c'est parce que j'en ai déjà deux?
- Ben.....
- AAAAAAAAH ! MAMAAAAAAN! GUS-GUS A TAPÉÉÉÉÉÉE !
- MAMAAAAN ! SAMMY A POUSSÉÉÉÉÉ !
- SAMMY POUSSE PARCE QUE GUS-GUS TAPE!
- MOI JE TE TAPE!
- MOI AUSSI TE TAPE!
- TAPE!
- TAPE!
- AAAAAAAAAH! MAMAAAAAAN ! 
- AAAAAAAAAAH!
- AAAAAAAAAAAAAAAAH!
- ..... Je crois que dans ton cas, même un, ça aurait déjà été de trop.

(Note à toutes les mamans qui subissent une pression externe pour refaire des mômes : en fait, la solution, c'est simplement de produire un monstre la première fois.)

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Donc non, merci, fermeture définitive des ovaires, si Professeur Flaxou veut produire d'autres clones, il va falloir qu'il prenne sur lui et qu'il les fasse tout seul cette fois-ci.

Non, quand je te parle d'une nouvelle venue dans la famille, je parle de MON CHAT.

Car oui, ça y est, après des années d'attente, J'AI ENFIN MON PETIT CHATON!

Petite piqûre de rappel pour ceux qui n'ont pas suivi ce blog de près lors des dix dernières années (comment osez-vous?) : j'ai toujours beaucoup, beaucoup aimé les chats.

Quand j'étais petite, j'ai eu trois chats à la suite : le premier est resté trois semaines, le second trois mois, le troisième seize ans (on est donc sur un moyenne pas trop mal).

Et j'ai adoré ce chat, Frimousse, je l'ai aimé de tout mon coeur et chéri comme la prunelle de mes yeux, malgré le fait que c'était un bon petit bâtard misanthrope qui voulait juste qu'on lui foute la paix et griffait dès qu'on voulait le caresser.


(Ma vie avec Frimousse, une illustration)

Bref, Frimousse est mort depuis bien longtemps déjà, et entre-temps, je suis partie en Nouvelle-Zélande où il était hors de question qu'on prenne un animal de compagnie, parce qu'on bossait tous les deux 45 heures par semaine et en plus qu'on louait un appart interdit aux animaux. 

(Et comme de toute façon, on ne savait pas si on allait rester, on ne voulait pas prendre le risque d'adopter un chat ou un chien, puis de devoir s'en séparer pour rentrer en France.) (Ou de payer un rein pour le foutre dans l'avion et le traumatiser à vie avec 30h de vol.)

Ensuite on est rentrés au bercail, on s'est installés, et je me suis dit que le temps était venu.

Mais c'était sans compter sur Professeur Flaxou le sans-coeur et sa maladie imaginaire:

- Les chats c'est de la merde.
- Mais je m'en occuperai, t'auras rien à faire!
- Et mes allergies, alors? 
- Mais est-ce que tu es bien sûr que tu es allergique aux chats?
- Evidemment! Dès que je vais chez mon frère, je me mets à éternuer!
- Alors dans ce cas, tu veux bien aller chez un allergologue et faire un test?
- .... non.


(On est d'accord que ça sentait la couille dans le potage?)

Finalement, je l'ai tellement tanné pendant des mois qu'il y est quand même allé, et là, le verdict tombe: Professeur Flaxou n'est MÊME PAS UN TOUT PETIT PEU ALLERGIQUE. 

NI AUX CHATS, NI AUX CHIENS, NI A AUCUNE AUTRE BÊTE POILUE.


(Toute une vie basée sur des mensonges!)

(Tous ces animaux que j'aurais pu avoir!)

Donc j'étais chaude comme la braise, déjà le GPS en main en train de chercher la SPA la plus proche, quand Flaxou m'a donné le coup de grâce (ou plutôt le coup de teub) et m'a foutue en cloque... AVEC DES JUMEAUX.

Donc forcément, j'ai mis de côté toutes velléités animalières pendant ma grossesse (toxoplasmose TMTC) et, une fois les bébés nés, je t'avouerais que j'étais un peu trop occupée à essayer de pas devenir zinzin pour me soucier d'ENCORE un être vivant.

Je m'étais donc résignée à attendre encore quelques années (genre, que les enfants aient 6-7 ans et qu'ils fassent eux-mêmes la demande d'un animal de compagnie) quand BOUM ! Un chaton est tombé du ciel, tout droit dans ma baraque (et mon coeur).

Et d’où vient-il, ce petit chat ? De chez mon père, et c’est une drôle d’histoire.

Flash-back : il y a deux ans, le chat de mon père est mort après dix-neuf ans (tout de même !) de services ni bons ni loyaux (car c’était un chat). J’ai demandé à mon père et ma belle-mère s’ils comptaient en reprendre un, et ils ont répondu :

- Non, maintenant qu’on est tous les deux à la retraite, on voudrait voyager, et c’est compliqué de toujours devoir penser à faire garder le chat… Non, c’est fini pour nous, les animaux de compagnie.

L’année d’après, cloués à la maison par le premier confinement, ils se sont mis à jardiner pour s’occuper ; problème, le jardin a vite été envahi de mulots.

(Mais quand je dis « envahis », c’était un gruyère suisse, le machin.)

(On ne pouvait pas faire trois pas dans l’herbe sans se péter la cheville dans un trou.)

Ma belle-mère a acheté du poison, ça n’a pas marché. Elle a acheté des pièges, ça n’a pas marché. Elle est retournée acheter un autre poison, et le vendeur lui a dit :

- Vous savez, vous pouvez continuer à venir, moi je vous vends tout le poison que vous voulez, mais honnêtement, prenez un chat, ça vous reviendra moins cher.

Une semaine plus tard, elle reçoit un coup de fil d’un ami qui venait d’avoir une portée de chatons. Elle a vu ça comme le destin, et elle a ramené un joli petit chaton tout noir, qu’ils ont appelé Riesling.


(Je persiste que « Pinot » aurait été plus juste, vu sa couleur, mais bon.)

Les mois passent, Noël arrive, et tout le monde commence à s’empâter, même le chat. Ça fait bien rire la famille (notamment parce qu’on soupçonne ma mamie de lui avoir filé tout le foie gras qu’on n’a pas fini au réveillon). Puis l’hiver continue, et on se met à remarquer un truc :

- Papa ? C’est bien un mâle, ton chat ?
- Oui oui.
- Tu trouves pas que c’est bizarre qu’il prenne du poids juste au niveau du bide ?
- …. Si.

Tu l'as compris, ce chat n’était pas du tout un mâle (heureusement que « Riesling » c’est gender neutral) et, le mois d’après, naissaient deux jolis chatons noirs et blancs.


Là, c’était à mon tour de voir des signes du destin :

- Vous allez les garder ?
- Non non, un chat, c’est bien suffisant. On va demander autour de nous s’il y a des intér….
- MOI ! MOI J’EN PRENDS UN ! MOI ! MOIIIIIII !

Et c’est comme ça que Gimli est arrivée dans nos vies.


(Pourquoi Gimli ? Parce qu'elle adore les haches.)

Alors, je dis que c’est « mon » chat, mais c’est un peu incorrect : autant elle m’a prise en affection et se sent clairement à l’aise en ma compagnie (vu qu’elle passe ses soirées couchées sur mes genoux en train de ronronner), autant, pour elle, sa maison, ça reste la maison de mon père.

(On lui ouvre la porte le matin, elle file voir sa mère, et elle reste squatter là-bas jusqu’au soir.)

(Donc mon pauvre papa, qui ne voulait plus de chat, se retrouve avec deux chats.)

(Sauf qu’il y en a un que je nourris, soigne, amène chez le véto et dont j’entretiens la litière.)

(On est d’accord que je me suis faite enfler, dans cette affaire ?)


Malgré tout, je suis ravie d’avoir enfin mon petit chat, et les enfants sont tout aussi ravis que moi :

- Bonjour mes amours ! Vous avez bien dormi ?
- Maman, j’veux sortir ! Sortir du lit !
- Oui, tout de suite. Bonjour, trésor ! Mwah !
- Non, pas bisou ! Pas bisou, maman ! Pose-moi !
- Oh, bon, d’accord….
- Mmmmmaaaaa !
- GIMLI ! C’EST GIMLI ! BONJOUR GIMLI ! CA VA GIMLI ? COUCOU MA BELLE ! FAIS CALIN ! CALIIIIIIN !


(Je me sens mal-aimée)

Gimli, c’est tout à son honneur, est d’ailleurs un chat absolument adorable avec les petits, et se laisse caresser brutalement, tirer les poils et hurler dans les oreilles avec une bravoure stoïque qui force le respect.

(Et, quand elle en a marre, elle se secoue, lèche la main la plus proche, et profite de la diversion pour s’en aller rapido pendant que le gamin affligé vient me voir en criant « GIMLI M’A CROQUEEEEEEEE ».) 

Seul Flaxou le sans-cœur reste immunisé aux charmes de Gimli, et ça, il me l’a bien fait comprendre quand on l’a accueilli chez nous :

- Moi je m’en occupe pas, de ce connard de chat. Je le caresse pas, je le nourris pas, je le fais ni rentrer ni sortir, je touche pas à sa litière qui pue, je veux même pas regarder sa conne de tête de con de chat.
- Mmmmmrou ?
- Ta gueule.

Et devine un peu.

DEVINE UN PEU.

Qui, dans ce foyer de quatre personnes, est-ce que le chat a le plus pris en affection ?

a) L’enfant qui lui parle gentiment, la suit partout, et lui demande constamment de venir sur ses genoux pour lui faire des câlins ?

b) L’enfant qui lui fait inlassablement traîner des ficelles dans l’herbe pour la faire jouer, la caresse (presque toujours) délicatement, et lui distribue ses croquettes ?

c) La personne qui l’a accueillie chez soi, l’a faite pucer et vacciner, lui donne son vermifuge et ses probiotiques, change sa litière, achète sa bouffe, l’accueille tous les matins avec une soucoupe de lait, lui achète des friandises spéciales pour chat de bourges, lui prodigue des papouilles infinies, et l’aime de tout son cœur ?

d) Le gars qui la déteste ?


EXACTEMENT !

Et donc, tous les soirs, j’amène le chat au salon pour lui faire des câlins devant la télé, et au bout de cinq minutes, elle se barre, et j’entends dans le bureau voisin :

- Gimli, putain ! Va chez Cha, elle t’aime, elle !

Pendant que ledit chat se frotte en ronronnant aux jambes de Flaxou, lui saute dans les bras, et vient amoureusement frotter sa petite frimousse contre son visage.


(Trahison, disgrâce.)

Et chez toi, lecteur/lectrice ? Est-ce que l’amour des animaux de compagnie est aussi réparti de façon cruellement injuste ?

(Lâche tes commmmzzz)

PS : Bonus pattounes: