mardi 22 décembre 2009

Kling, Glöckchen, klingelingeling



(Je te déteeeeeste!!)


Il s'en sera fallu de peu que je ne passe les fêtes blottie sous un pont londonien, à partager un ballon de rouge avec des clochards.


Pourtant j'avais tout prévu. Les trains en retard, les grèves, les effondrements souterrains des tunnels du métro (parce que je suis pas folle, j'ai bien vu qu'ils le rénovaient tous les week-ends, on est dans la panade ma petite dame). J'avais prévu les fouilles à l'aéroport pour si jamais j'ai une tête à fourrer de l'héroïne dans mes fesses, j'avais prévu la file d'attente à la sécurité pour si jamais y'a un kéké qui veut pas enlever ses chaussures, tout ça c'était compris dans le plan.
Mais j'avais pas prévu la neige.

Flash-back : on est le 18 décembre, je suis à l'aéroport, assise bien sagement devant le tableau d'affichage des vols, avec mon Coca à 23 euros, ma game boy et mes sacs duty-free-tutti-frutti.

Quand soudain ! Je lève les yeux et il y a écrit en petites lettres rouges : CANCELLED à côté du vol Londres-Bâle.
J'arrive au guichet d'information en même temps qu'une foule de personnes pas très contentes.

Le monsieur de l'information porte bien son nom:


- Bonjour, je devais prendre le vol Londres-Bâle mais c'est écrit que c'est annulé.

- Ah bon ?

Une vraie mine d'informations.


Il s'est perdu dans des méandres de discussions téléphoniques, et au bout de dix minutes, il raccroche et m'annonce fièrement:


- Oui, effectivement, le vol Londres-Bâle est annulé.

- Et vous savez pourquoi ?


Là il m'a regardée bouche bée pendant cinq secondes. Et puis il a repris le téléphone.


Déjà à ce moment, je frôlais la crise de nerfs.
Quinze minutes plus tard, il annonce à la ronde :

- Les gens qui devaient faire Londres-Bâle, mettez-vous sur le côté, un agent viendra vous escorter hors du terminal.


Sauf que moi je voulais pas aller hors du terminal, je voulais prendre un autre avion et rentrer chez moi.


- Et sinon, les causes de l'annulation du vol ?

- Ah oui. Ça. Eh ben je leur ai demandé mais ils ont pas voulu me dire, ils avaient l'air drôlement occupés. Mais bon, si ça peut vous rassurer, ça fait cinq heures que tout le monde est au courant. Ils avaient juste pas pu l'afficher. Mais ne vous en faites pas, les autres voyageurs sur le vol ont été prévenus au guichet, bien avant vous.


Ah ben ça me rassure alors, je me faisais tellement de souci pour eux. Connard.


Sur ces entrefaites, et avant que j'ai pu commencer à agresser verbalement Monsieur Information ("Quoi qu'est-ce-t'as avec ton air tout content? Tu veux des croquettes?"), arrive un autre agent avec une superbe doudoune orange. Il nous fait signe de le suivre et nous mène par des méandres et dédales jusqu'au guichet Easyjet.

Là, on se fait harponner par une blondasse en uniforme trop serré, qui nous annonce tout de suite la couleur :


- Si c'est pour prendre des places sur un autre vol, c'est pas possible.

- OK, donc on reste vivre à l'aéroport, c'est ça, duconne ? On se fait une tente en papier toilette, on se lave les cheveux dans les lavabos et on vit de restes de sandwiches au poulet ?

- Bon, si vous y tenez, vous pouvez toujours prendre un autre vol chez nous, seulement on a rien avant le 26 décembre. Ça intéresse quelqu'un ?
- Oh oui tiens, ça tombe bien tu vois, j'avais pris un billet le 18 mais j'avais vraiment pas envie de rentrer chez moi si tôt. Ça m'arrange beaucoup plus de rentrer voir ma famille après Noël, j'avais surtout pas envie d'être avec eux, tu me dépannes bien. Salope.


(Par la suite j'ai compris qu'en fait les vols étaient pas complets du tout : c'est parce que, si un vol est annulé et qu'il y a de la place pour le vol du lendemain, Easyjet est obligé de te payer l'hôtel. Donc là ils nous disent qu'ils ont pas de place, et ce qu'on fait ensuite c'est plus leur problème. C'est qu'ils sont malins, les fils de pute.)


Donc la conasse fagotée comme une clocharde m'a dit d'aller voir chez British Airways si j'y étais. Du coup j'y suis allée, et j'y étais.


- Il nous reste de la place sur un vol pour Zurich qui part demain matin de Heathrow.


Miracle.


- Ça fera 250 £ et votre rein gauche, s'il vous plaît.


D'accord, donc c'était pas un miracle.


Comme j'avais quand même bien envie de rentrer chez moi et que ça m'aurait coûté plus cher que ça rien que de rentrer à Kettering, ben j'ai pris mon billet. Sauf que j'étais au mauvais aéroport (décidément j'ai le gène de la loose) donc j'ai encore dû payer 20 £ le billet de bus qui faisait le transfert.
Ensuite j'ai cherché un hôtel.

- Alors ceux qui sont proches de l'aéroport, ça vous fait 200 £ la nuit. Sinon tous les autres dans un rayon de 50 kilomètres, c'est 100 £ la nuit. Vous avez pas de salle de bains, pas de toilettes, pas de couvertures, pas d'oreillers, le matelas est posé à même le sol et il est rembourré avec de la paille. Ah, et on a récupéré les draps à l'hôpital, c'est ceux qu'on met sur les morts, mais on les a pas lavés parce qu'il y a pas de lavabo. Vous en dites quoi ?


Donc je me suis retrouvée à l'aéroport d'Heathrow à 19h. Mon avion partait le lendemain, à 7h. Joie.


(Pour ceux qui ont pas compris, j'avais dit non pour la chambre d'hôtel, parce que mon compte en banque me faisait déjà des petits messages clignotants en rouge "Alerte alerte vous nous devez d'la thune" alors ça commençait à bien faire.)


Donc j'avais douze heures à passer dans un terminal muni de huit sièges et d'un café, et c'était tout. De l'autre côté de la barrière de sécurité, c'était le paradis inaccessible, la débauche de restaurants, de magasins et de fauteuils moelleux, mais on ne peut passer la sécurité que deux heures avant le vol, si je tenais l'enculé qui a fabriqué cette loi.


Et encore, j'ai eu la présence d'esprit de me jeter sur le café et de raquer le dernier mini-paquet de chips pour le dîner. Je suis sûre que les gens qui sont arrivés après, ils ont dû faire la gueule, parce qu'il restait que deux yaourts et trois paquets de Mentos.


J'ai aussi, grâce à mon oeil du chasseur (des années d'entraînement à essayer d'empaler les cigognes du voisin avec mes flèches en bois) détecté les seuls sièges qui n'avaient pas d'accoudoirs, et qui permettaient donc de dormir de manière latérale.

Je me suis allongée, j'ai enlevé mes chaussures, j'ai pris mon sac comme oreiller, et j'ai commencé ma nuit, en alternant des passages de dodo / réveil à cause de la nettoyeuse mobile dont les balais passaient à un centimètres de ma tête, ils ont failli me passer les cheveux à la javel / réveil à cause de l'angoisse "et si l'avion de demain ne part pas non plus" / lecture du bouquin le plus déprimant de toute l'histoire des bouquins déprimants (et pourtant j'ai lu des livres sur l'Holocauste, je suis pas une tapette).


Et puis à cinq heures du matin j'ai fait de la contrebande de liquides ni vu ni connu (parce que le jour d'avant, gentille fille, j'avais attendu d'avoir passé la sécurité pour acheter du whisky pour mon papa en duty-free-tutti-frutti. Seulement entre-temps j'avais changé d'aéroport et je devais re-passer la sécurité). Franchement, si j'avais su, j'aurais amené une bombe.


(Là c'est le moment où la CIA vient toquer à ma porte et me torture avec une perceuse. Passons.)



Une fois dans le terminal, je m'apprêtais à rejoindre le reste de la plèbe, quand mes yeux se sont arrêtés sur le panneau "British Airways lounge". Eh ouais, les enfants, si mon billet d'avion m'a coûté la peau des yeux de la tête, c'est parce que c'était en classe business.


Je suis entrée, un peu intriguée, et là, la première chose que j'ai vue, c'est des grands canapés EN CUIR, moelleux à souhait. Je me suis effondrée dedans avec bonheur et volupté, et j'étais bien partie pour dormir les deux heures qu'il me restait, quand j'ai senti une odeur de beurre et de pain chaud. (Rappelez-vous, en 12 heures, j'avais eu un demi-paquet de chips.)


Et là, j'ai levé la tête de mon coussin, et j'ai vu le buffet.
Des fruits, du jus, du yaourt, des viennoiseries pur beurre, du pain, de la confiture, huit sortes de céréales, un bar à vins (?), un autre bar rien que pour le champagne (??), encore un autre bar rien que pour les liqueurs, whiskies, vodkas et Grands Marniers (et à ce moment-là je dois vous dire que la business class lounge est uniquement ouverte de 5h du matin à 14h, et que maintenant je comprends pourquoi les hommes d'affaires ont des ulcères).

Bon moi je voulais juste un petit pain et du jus d'orange. Alors j'ai cherché le tableau des prix, y'en avait pas. Et c'est là que j'ai compris où allait tout mon argent.


Du coup, j'ai profité : j'ai mangé des petits pains à m'en faire exploser la panse, j'en ai fourré d'autres dans le sac à dos (discretos), je suis allée utiliser Internet (mais j'ai vite déchanté parce qu'ils utilisaient Internet Explorer version 1.1, y'avait même pas d'onglets!) et puis, surtout, j'ai pris une douche.


Cette douche, elle a compensé mes douze heures à me geler dans le terminal, avec la moitié de mes fesses dans le vide entre les deux chaises, à essayer de dormir avec un pied dans la manche de mon manteau pour avoir plus chaud.


On m'a conduite dans une vraie petite salle de bains, avec toilettes, lavabo, petite tablette pour poser la brosse à dents (d'ailleurs on m'a aussi donné une brosse à dents.) Et la douche, c'était une du genre qui te font comme de la pluie qui tombe sur ta tête, et quand tu réglais les jets d'eau ça te faisait des massages du dos. Et le must du must : y'avait une radio intégrée dans la cabine de douche avec effet surround (bon, là je me suis quand même sentie un peu comme Sarkozy, et c'est pas un sentiment très agréable).


Et puis ensuite j'ai pris l'avion (bon je me suis quand même habillée entre temps, t'imagine pas des trucs) et puis j'ai fait aéroport de Zurich / gare de Zurich / gare de Bâle / aéroport de Bâle, en passant par les trous les pluys paumés de toute la Suisse. (Je tiens quand même à dire que mon train s'est arrêté dans une ville qui s'appelait Mumpf. Je pense que tout est dit.)


Au final, j'aurais attendu 28 heures avant d'arriver chez moi.


Mais rien que pour voir l'Alsace sous la neige, ça valait le coup.




PS : Et ça valait encore dix fois plus le coup quand j'ai ouvert la boîte de ma magnifique bague de fiançailles ! (cliquez ICI et LA) (Professeur Flaxou est le mec le plus romantique de toute la terre). Donc voilà, je suis officiellement fiancée, le mariage est prévu pour aux alentours de 2015, mais promis, vous serez tous invités.

PPS : Si vous aussi vous aimez les bouquins qui vous donnent envie de vous tirer une balle dans le caleçon, je vous conseille vivement "La Route" de Cormac Mac Carthy (à tes souhaits), alias "le livre le plus déprimant de toute l'histoire des livres déprimants".

PPPS : Bon alors oui, c'est vrai que j'ai oublié de le préciser, mais la bague est trop grande pour mon annulaire, et comme les bijoutiers en ce moment faut pas trop les chercher sinon ils te fondent dans un creuset, eh ben j'attends février pour la faire remettre à la bonne taille, et en attendant je la porte au majeur

mercredi 16 décembre 2009

Oyez l'histoire de Tata-qui-pique

(NOM NOM NOM)


Ça y est, c'est la fête, sonnez trompettes, battez tambours, cette nuit il a neigé à Kettering.


A priori, c'était quelque part entre trois heures et trois heures un, et il a neigé au moins deux flocons, si l'on en croit les voisins très inquiets (ils se demandent s'ils pourront conduire jusqu'à leur boulot dans cette avalanche).
(Le plus triste c'est que j'exagère même pas)

Donc c'est l'avis de tempête dans les East Midlands, mais faut dire aussi pour leur défense qu'ils ont pas trop l'habitude d'avoir de la neige, climat océanique et tout ça. Tandis que moi, je viens de la montagne, dans le jardin de mon père on a quarante centimètres par hiver et ça empêche personne de se rendre sur son lieu de travail. (Des fainéants, ces Anglais, voilà la vérité ! Comme leurs gamins !) Du coup je suis difficilement impressionnable par des températures aussi extrêmes que moins deux degrés, et trois flocons qui se battent en duel (cette phrase n'est pas juste, je sais, mais bon j'allais dire quoi ? "Ils se battent en truelle" ?)


En plus, moi j'adore la neige à peu près autant que le petit lapin de la légende indienne. (Pas les Indiens "On a des Mac Do qui servent que des burgers sans bœuf", les Indiens "venez dans nos casinos, on paye pas de taxes")


(Là, c'est le moment où tu comprends que tout ce début d'article n'était que du remplissage pour t'annoncer la super légende qui suit.)


Il y avait un jour un petit lapin. Mais comme c'était l'aube des temps, il avait pas la forme qu'on lui connaît maintenant (c'est parce que les Indiens aiment bien inventer des histoires loufoques pour expliquer pourquoi la taupe est aveugle et l'ours est poilu, etc.).

Le lapin, donc, avait une longue queue très touffue, encore plus longue et touffue que celle d'un écureuil, et il en était très fier.


(Et à ce moment de l'histoire, si on a un poil de connaissances en anatomie lapinesque, on peut imaginer que dans pas très longtemps il y aura une couille dans le potage.)


Le lapin aimait quand même un truc au monde plus que sa queue (nous voilà rassurés), et ce truc c'était la neige. Le mec toute l'année il faisait rien que d'attendre l'hiver, peut-être qu'il était la réincarnation de Luc Alphand, on sait pas.
En tout cas, cette année-là, l'hiver tardait à venir.

Le petit lapin commence alors à faire des bonds dans tous les sens et à implorer le Grand Esprit : "Grand Esprit, Grand Esprit, vas-y fais pas ta pute balance la sauce !"
Le Grand Esprit, touché et ému par la prière du lapin (on voit qu'il y avait pas beaucoup d'hommes sur terre à l'époque, si le Manitou il avait rien de mieux à faire que d'exaucer les voeux des rongeurs) le Grand Esprit envoie de la neige sur le lapin.

Tout heureux, le lapin bondit de plus belle et se vautre dans la neige avec bonheur et volupté. Mais ça ne lui suffit pas, alors il continue de courir en cercle et réclame plus de neige au Grand Esprit.


(Dans mon livre de contes et légendes ça continuait comme ça pendant trois pages, mais je t'abrège parce que t'es intelligent.)


Le Grand Esprit fait neiger tant et si bien que, quand tombe la nuit, la neige a tout recouvert. On ne voit plus que les sommets des très hauts sapins qui dépassent du manteau blanc, et le lapin, infatigable, qui gambade toujours, il avait dû manger des piles Duracell au petit déjeuner.


Finalement, le lapin s'endort, calé entre les branches d'un arbre. Mais, comme il était trop fatigué, il a oublié de dire sa prière de remerciement au Grand Esprit. (Ah ça pour courir le guilledou dans la poudreuse, y'a du monde, mais quand il s'agit de dire merci, c'est un autre son de cloche.)


Là, le Grand Esprit se fâche, et on le comprend bien. C'est quand même généralement une bonne poire en temps normal, alors il aime pas trop qu'on se foute de sa gueule. Du coup il décide de reprendre toute sa neige d'un coup.
(Comment il fait ça, l'histoire le développe pas. Est-ce qu'il fait pleuvoir des boules de feu pour faire fondre la neige ? Est-ce qu'il augmente la température de soixante degrés ? Est-ce qu'il a un bouton "rewind" comme sur les cassettes vidéo d'antan, et ça fait remonter toute la neige dans le ciel ?)

Toujours est-il que, le matin, le lapin (a tué un chasseur-euh) se réveille tout en haut de l'arbre ! C'est la sère-mi pour notre pauvre
lagomorphe ! Que faire pour redescendre ? Il pourrait essayer d'attraper un aigle par la peau du cou et d'espérer qu'il se pose. Il pourrait prendre un écureuil volant en otage et détourner le vol jusqu'à Cuba. Il pourrait aussi demander humblement pardon au Grand Esprit et voir ce qui se passe. Mais non, il décide de descendre par lui-même, par la force de ses petites pattes (et on lui souhaite bien du courage).

La descente dure plusieurs jours. Oui, plusieurs jours, peut-être qu'à cette époque, les arbres avaient moins d'obstacles pour pousser, ou peut-être que la terre était plus fertile grâce à toutes les carcasses de bisons (ce qui voudrait dire que Buffalo Bill était en fait un super bon jardinier). Quoi qu'il en soit Lapinou met des plombes à descendre de son séquoia.


Et, alors qu'il était relativement près du sol, son pied dérape sur les branches encore mouillées de la neige de la veille. Et sa queue reste prise dans les branches !
Notre petit lapin se débat dans tous les sens pour dégager sa queue, sa belle queue touffue, son orgueil, sa fierté et sa joie de tous les instants. Mais sans doute qu'il avait été manufacturé en Chine, parce qu'avec tous ces gigotements, voilà-t-y pas que sa queue se décroche de son popotin.

(A ce moment du conte, on réalise que l'Indien qui a inventé cette histoire s'était fait chambrer dans les douches communes et qu'il prenait une revanche mesquine.)


Le lapin choit donc de son perchoir, et comme c'est toujours marrant d'en rajouter une louche, il se fend méchamment la lèvre en atterrissant sur un caillou pointu.
C'est depuis ce jour-là que le lapin a une petite queue et un bec-de-lièvre.

Morale de l'histoire : je sais pas trop, en fait. De premier abord, ça semble être dans les lignes de "Ne déconne pas avec Grand Esprit, c'est un malade, il va te punir en te coupant la queue, c'est Jack Bauer". Mais c'est peut-être une ode cachée à la gloire de ceux qui ont des petites queues et qui se la ramènent pas.




Bonnes vacances à tous, et Joyeux Noël !

dimanche 13 décembre 2009

Je vais me faire des ennemis avec cet article


(Il me ressemble beaucoup. J'ai les mêmes chaussures. Et la même moustache.)



Tu connais la meuf de Twilight ? (Ou bien t'es né sur un astéroïde?)

Tu sais, celle qui a un caractère de chiotte et des critères masculins assez douteux pour quelqu'un né au XXè siècle ?


- Salut Bella. Tu es bien trop maladroite et enfantine pour être capable de prendre soin de toi toute seule. Laisse-moi te protéger.

- Ouah, génial !
T'es tellement fantastique !
- Ferme-la, bébé, j'te cause.

- Oh pardon.


C'est presque une pathologie.


- Salut Bella. Je suis un gentil garçon, jamais je ne te ferai du mal comme l'autre. Jamais je ne t'abandonnerai.

- Oooooh, c'est mignon. Allez va jouer sur l'autoroute.


*Quelques jours plus tard*


- Salut, ma biche. J'ai grandi, tu sais. L'auteur a utilisé une super métaphore de loup-garous pour décrire ma puberté. J'ai enfin compris ce que ça implique que d'être un vrai homme : d'abord te protéger, parce que (ha ha) tu sais rien faire toute seule, et puis en règle générale te traiter comme une merde.

- Ouah, quelle virilité ! Je me sens soudain tellement attirée par toi !

- Bon dégage maintenant, faut que j'aille courir à poil dans la forêt.


Le pire c'est que non seulement elle s'entoure de psychopathes, mais elle en redemande.

- Il faut que je t'avoue : le premier jour où je t'ai vue, je t'ai suivie chez toi, et depuis je passe toutes mes nuits à m'introduire dans ta chambre par effraction pour te regarder dormir.

(Là c'est le moment où la fille normale appelle la police. Elle, non. Elle trouve ça romantique. On va voir si ce sera romantique quand il t'étouffera avec un coussin avant de te voler ton fric pour s'acheter de la drogue. Espèce de gourgandine.)

Donc cette héroïne, en plus de ses tendances au masochisme assez poussées et de son auto-flagellation constante, a le trait particulier suivant (aussi appelé "syndrôme Susan Mayer") : elle trébuche sur tout ce qui dépasse du sol de plus d'un millimètre (et, en général, elle atterrit dans quelque chose de marrant, comme du fumier ou un gros gâteau à la crème. Enfin ça c'est surtout Susan Mayer.)


Mais, pour en revenir à la meuf de Twilight (une potiche à la fois), sa maladresse ne s'arrête pas là : elle glisse aussi assez souvent, elle est incapable d'attraper un ballon, sa maison est remplie de couverts en plastique, et tous les coins des murs sont recouverts d'emballage à bulles (comme ça, quand elle se cogne, non seulement elle se fait pas mal, mais en plus elle s'amuse !)


Eh bien je tiens juste à dire que, Stephenie Meyer a beau caricaturer tous ses personnages à mort, elle n'arrive pas à la cheville de ce que la réalité peut parfois produire.


Parce qu'aujourd'hui, je me suis entaillé le petit doigt avec un carreau de chocolat.


Va te rhabiller, sale pâlichonne.





PS : Pour ceux qui se demandent comment j'ai réussi mon compte, je tiens à dire qu'un jour je me suis coupé le pied en marchant sur une miette de pain. Plus rien ne m'étonne.

vendredi 11 décembre 2009

Ekke Ekke Ekke Ekke Ptang Zoo Boing Zow Zing !


(C'est bon, fais pas ta tête de communion)


Cher Saint Nicolas,


Comme je suis Alsacienne et qu'on est encore sous le régime du Concordat (et que les sous de nos impôts servent à payer ces messieurs du culte, genre ils peuvent pas piocher dans les sous de la quête comme tout le monde) je ne suis pas une misérable païenne qui croit au Père Noël.


Donc si lettre de vœux je dois adresser, je choisis de l'adresser à toi, gentil Saint Nicolas, patron des écoliers et des prostituées (on sent le type pas louche du tout).


Je commencerais bien par une liste de choses que j'aimerais que tu apportes dans les souliers de mes amis, mais comme j'avais prévu que t'étais un peu crevard sur les bords et qu'ils se retrouveraient avec du pain d'épices et une clémentine, j'ai pris les devants et j'ai fait mon Christmas Shopping (ça veut dire shopping de Noël, comment je vous met à l'amende en anglais)
aujourd'hui.

Pour ce faire, j'étais à Londres. Londres un vendredi après-midi. Non, rectifions : Camden Market et Oxford Street un vendredi après-midi.

T'as déjà vu les reportages animaliers avec les phoques pendant la saison des amours ? (C'est une question rhétorique, je sais bien que tout le monde a déjà zappé sur la Cinquième un dimanche après-midi pluvieux)


Tu sais, avec la plage couverte de phoques qui braillent, ils sont tous entassés les uns sur les autres tellement y'a pas de place, et le commentateur te dit avec sa voix Thalassa (alias "Vos paupières sont loouuuurdes") et d'un ton impitoyable que les rares bébés phoques qui se font pas matraquer la tronche par des braconniers se font écraser par des mâles en rut (qui sont quand même des gros bourrins, je tiens à le faire remarquer. Le rut n'excuse pas tout, après c'est une question d'attitude.)


Ben tu transposes ça avec des humains (mais sans les bébés piétinés tout de même, ce serait cruel), et ça te donne une idée.
J'ai passé mon après-midi à donner des coups de coudes dans les hanches des gens (les hanches, c'est pas un choix personnel, c'est parce que mes coudes à moi n'atteignent pas les côtes des gens de taille normale) et à me faire cracher des miettes de nouilles chinoises sur la tête. J'ai même pris le métro au péril de ma vie (je vous rappelle que la grippe porcine est parmi nous et que le métro londonien est comme une sorte de grande boîte de Pétri)

Et là je tiens à dire, merci Saint Nicolas hein : si ton âne était pas un gros flemmard mou du trou de balle, j'aurais pas eu à me casser le dos rien que pour trouver des cadeaux de Noël pour mes gens-aimés.


(Parce que bon, je suis d'accord que le Père Noël a bien six ou sept rennes, et que Saint Nicolas, il a qu'un seul âne : mais de un, Saint Nicolas il a le Père Fouettard comme larbin, et de deux, l'âne il reçoit quand même une carotte et un navet pour lui tout seul, pour chaque maison visitée. Ça devrait le motiver un peu. Gros lard.)


Donc, cher Saint Nicolas, comme là je suis bien vénère d'avoir fait de l'interaction sociale toute la journée, je vais même pas te donner une liste pour moi. Parce que, même si j'ai été sage comme un petit mouton (elle est vraiment dégueulasse cette chanson : les enfants, les enfants, restez noyés dans la masse!) je te fais plus confiance.
(Par contre je fais vachement confiance à mes lecteurs - wink wink nudge nudge)

Saint Nicolas, je te trouvais vachement plus gentil en maternelle, quand t'es venu nous voir à l'école, que tu m'as donné une clémentine, et que tu m'as assise sur l'âne parce que j'étais la meilleure élève (c'était le plus grand moment de gloire de ma vie. Honnêtement.)


Mais là, c'est fini, je mets fin à notre relation. L'année prochaine, tu peux dire adieu à ton navet.


Et si je chope ton âne dans le coin, j'en fais du saucisson.

dimanche 6 décembre 2009

I do NOT have chubby ankles !


(C'est quoi, genre un lieu de culte ?)


Faut savoir un truc chez moi.


C'est pas que j'ai du mal à accepter que, quelquefois, je puisse avoir tort. Tout le monde a tort de temps en temps. Même Tarantino il a confondu les SS avec la Wehrmacht, et personne le fait chier. (C'est parce que, contrairement à l'adage, le tort ne tue pas.)


Donc, parfois j'ai tort, je l'accepte. J'ai juste du mal à l'admettre.


Alors, au fil des années, j'ai développé une technique habilement passe-partout et complexement tissée de mensonges éhontés mais pas trop graves. La technique consiste à hausser les épaules et à dire "Ouais bon hein". (Il faut le faire avec un ton qui suggère "Oui OK je le reconnais j'ai fait une erreur on va pas non plus s'attarder là-dessus quelqu'un veut jouer au Scrabble ?")


Tu rigoles mais ça marche. On ne voit absolument pas ma mauvaise foi (sauf si on me connaît depuis plus de cinq minutes).
C'est une technique que j'ai employée pour bien des choses, parce que, avouons-le, des fois j'ai tendance à m'emporter, juste un brin.


Flash-back CM2 :


- Eh ben j'm'en fiche je mettrai jamais de jupe de ma vie ! Jamais tu m'entends ? Je m'habillerai comme un garçon toute ma vie si j'veux, et je me marierai en jogging parce que les conventions ça pue du fion !

Flash-back Terminale :


- Ah tiens Charlotte t'es en jupe ? Qu'est-il arrivé à ton serment solennel scellé avec du sang ?


(Oh putain il FALLAIT que je le scelle avec du sang, hein ?)

- Non mais là c'est parce que j'ai perdu un pari, hein.

- Et hier ?

- Non mais hier c'est parce qu'il faisait chaud et les pantacourts ça me fait transpirer des mollets, c'est pour ça....
- Oui donc t'aimes les jupes en fait.

- Quoi ??! Alors là je vois pas du tout ce que... ouais bon, hein. Voilà.



Flash-back Quatrième :


- Et d'abord tu peux pas dire que j'arrêterai d'écouter du rap parce que t'en sais rien ! Tu connais rien aux jeunes, t'as jamais été jeune t'as toujours été vieille maman ringarde ! Pour info le rap c'est ma vie, c'est mon oxygène, j'arrêterai d'en écouter le jour de ma mort et pas avant, tu m'entends ? Et pour te le prouver, dès que j'ai 18 ans, bon d'abord je me casse de cette maison de FASCISTES hein, et puis je me ferai tatouer "Sniper" sur le bras et tu comprendras peut-être enfin que c'est pas juste "une passade" ! Et NON, je ne baisserai pas le volume ! Liberté d'expression, quoi, merde !


Flash-back Première :


- Dis donc Charlotte ça fait un moment qu'on t'entend plus écouter Skyrock.

- Nan mais ils sont devenus trop commerciaux, ça m'a saoulé.

- Mais on entend plus trop tes CD non plus.

- Nan mais c'est parce là que je les ai...emmenés chez le nettoyeur de CD ! Comme ça il les nettoie pour qu'ensuite ils passent mieux dans la chaîne hi-fi....Ouais. Bon. Hein.



Flash-back Troisième :


- Ha ! Comment tout le monde est à fond dans Harry Potter ! Ils savent pas ce qu'ils ratent ! La Croisée des Mondes c'est genre, heu je sais pas, VINGT MILLE fois meilleur !

- Tu devrais essayer, tu sais, c'est sympa. Je te prête le premier tome si tu veux (Ma copine Flora)

- Non merci madame capitaliste, je suis pas un mouton. Je fais avancer la Révolution à chaque pas que je fais contre le courant.


(Oui j'étais un peu communiste à une époque. Mais au moins j'ai eu la courtoisie de m'arrêter avant la Terminale)


Flash-back octobre 2009 :


- Flaxou t'es d'humeur causante ce soir ?


(Professeur Flaxou a deux modes de communication téléphonique : un mode "J'ai bien envie de discuter, je vais te raconter ma journée et faire la conversation" et un mode "J'ai déjà parlé à deux personnes aujourd'hui, pitié ne m'oblige pas à continuer." Ce mode implique que si je veux lui parler, je dois soliloquer dans le vide pendant qu'il joue à "Left 4 Dead 2, cette fois-ci vous allez faire dans votre froc".)


- Bof, le prof de TP m'a retenu après les cours et j'ai dû lui parler pendant au moins dix minutes, c'était horrible, je suis épuisé de tant d'interaction sociale.

- OK ben ça m'arrange, comme ça je peux passer la soirée à finir mon livre.

- C'est quoi ton livre ?

- Harry Potter.
- Quoi ?

- Harry Potter. OK ? C'est Harry Potter. J'ai cédé.

- Ah bon ? Et c'est comment ?

(Y'a un monde où tu peux guérir tes blessures d'un coup de baguette magique, un château plein de passages secrets, une forêt hantée et des araignées monstrueuses, un lac avec un poulpe géant et un méchant gamin trop méchant pour être vrai, mais mon dieu qu'est-ce que j'ai envie de baffer sa face caricaturale. Y'a des loups-garous gentils et des serpents géants, et une fille qui lève toujours la main en classe et elle me fait trop penser à moi.)


- Ouais. Bon. C'est pas mal.

mardi 1 décembre 2009

The pearl of the month (totally bilingual)



Et voici la perle du mois de novembre (heureusement que je suis rentrée ce week-end dis donc). Vous noterez la présence presque incontrôlable de Sarah, elle était super contente que je rentre, ça lui a fait chauffer le slip.


Et la gagnante est ma mamie ! (ça change de Professeur Flaxou)

25) - Et tu étudies quoi en ce moment ?
- Je fais des expériences sur les bactéries.

- Et t'as pas encore trouvé un antidote contre Charlotte?



On commence donc très fort avec Sarah :

1) "Ce gars il aurait dû changer de nom, parce qu'il a trop un nom de mouchoir. Genre 'Eh, passe-moi un Klimt!'"

2) "Pinocchio ça fait quand même vachement Pine au cul !"


3) "J'vais pas mettre la virgule au mauvais endroit sinon Madame Michel va faire un chapitre dessus"

4) "La lettre C, ça m'excite"

5) "Caaaapitaine Flo, tu n'es pas de notre galaxiiiie, mais du fond de mon liiit !"


6) "En fait tes lecteurs ils doivent se sentir nuls tellement on est drôles"


7) "Les salauds c'est des gens qui partent. C'est pour ça qu'on dit 'Salaud. Pars.' "


8) "Une fois j'ai traité un mec de salopard et il est parti, j'ai pas compris"


9) "Je suis la petite fille aux allumettes. Achetez-moi quelque chose ou je mange mes chaussures"


10) "Maintenant que t'as dessiné sur ma banane je peux pas la manger. Enfin je peux, mais faut que je garde la peau, mais après j'aurais des mouches, donc en fait tu m'offres une mouche"



Les autres gens :


11) "Un kidnappage c'est quand tu verses du chocolat sur ton gamin?" Flavien

12) "J'ai pas aimé ce film de Tarantino... Charlie Brown" Flavien


13) "Quand on voit sa tête, on dirait qu'elle se lave le visage avec un piège à loups" Cyril


Les travaux pratiques :

14) - Tout à l'heure je regardais ton calendrier et je me suis dit, non mais franchement, qui appellerait son enfant Antoine de Padoue ? (moi)
- Ben imagine : s'il est dur.


15)
- Ça existe des médicaments qui font sentir bon du cul ?
- J'espère. Sinon on pourra jamais vivre avec ces deux-là.


16)
- Les bananes, tu les pèles.
- Oui, comme les lettres.


17)
- Tu dis des mots savants.
- Quoi, "hérésie" ou "dame pipi" ?


18)
- J'ai mis cette culotte pour toi.
- Tu sais bien que pour moi faut pas la mettre, faut l'enlever.


19)
- Tu peux toujours vendre ton corps pour une nuit au chaud.
- Enfin c'est surtout le mec qui serait au chaud.


20)
- Fla il bave beaucoup.
- C'est parce que je suis le roi de la bave. Je suis un Bavarois.


21)
- Ça va Flo, t'es bien assis sur mon amie?
- Moi j'aime bien être sur Cha. Ou alors en-dessous...

- Ou derrière, les jours de chance.


22)
- Non Fla remets-toi dans le trou, c'était marrant !
- C'est ce qu'elle dit quand vous faites l'amour?


23) - Ça sert à rien le mot "ramage", en plus personne sait ce que ça veut dire.
- Si, c'est les mecs qui apportent des cadeaux à l'enfant Jésus.


24) *Fla rote*

- C'est pour ça que je t'aime : parce que t'es distingué.
- Stingué.