jeudi 15 janvier 2015

30 Millions d'Amis, la suite


(WARNING: l'article qui suit contient beaucoup de petites bêtes moches, du coup je t'ai mis un bébé loutre pour te donner du courage.)

(Regarde-moi ces petites pattounes!)

Depuis que j'habite dans une maison de banlieue, j'ai eu la joie de partager ma maison avec diverses créatures (des cafards, des souris, des GROS RATS).

(Je vis pas dans le ghetto hein, c'est juste la Nouvelle-Zélande.)

(Paye ton pays sans prédateurs.)

J'ai donc dû m'habituer aux créatures cheloues qui squattent la maison de temps en temps, comme ce weta qui est venu nous faire un coucou:




(Hé, qu'est-ce que s'up?)

Et puis qui a un peu protesté quand on a essayé de le bouger hors de la terrasse histoire de pas l'écraser par mégarde:






(Mais enfin, mais c'est quoi ces manières?)

Ou encore des choses moins exotiques, comme des ARAIGNÉES VELUES.



(Kikoo!)

Mais en fait maintenant je m'en fous, parce que je suis plus phobique.

Et j'ai réalisé ça que très récemment, quand, trouvant une araignée du modèle ci-dessus sur le parquet de ma chambre, JE N'AI PAS EU PEUR.

J'ai vu l'araignée, j'ai fait "tiens une araignée", et puis je me suis dit "Nan je dois me gourer, parce que j'ai pas peur. Ça doit être autre chose".

Et je me suis approchée, j'ai compté les pattes, une fois, deux fois, et rien à faire, c'était bien une araignée et je n'avais toujours pas peur.

Et, en l'écrasant d'un revers de dictionnaire, j'ai ressenti ce qui était probablement la plus profonde satisfaction de ma vie.

Parce que ça fait 25 ans que ma phobie me pourrissait la vie et que je peux enfin dire que c'est FINI.

Je me suis donc dit que j'allais faire un article commémoratif, pas juste pour me la péter (un peu quand même) mais surtout pour m’adresser à tous les gens comme moi, et leur expliquer par où je suis passée pour guérir de l'arachnophobie.

Alors d'abord, faut savoir que j’ai mis très longtemps à découvrir que j’étais arachnophobe. Parce que j’étais un enfant, parce que j’étais une fille, il semblait « normal » aux yeux de mon entourage que les araignées me fassent pousser des hurlements.

(Faut dire aussi que ma mère et ma soeur n'étaient pas des grandes fans des monstres à huit pattes non plus.)

(Le nombre de fois où mon père est rentré du travail et où il trouvait des serviettes entassées sous les portes et des boules de papier dans les trous de serrure parce qu'on s'était littéralement barricadées dans une pièce.)

(Après on s'étonne que je m'étais pas rendu compte de ma phobie, dans cette famille de tarés.)

J’habitais à la montagne, donc c’était pas la joie tous les jours, mais je me consolais en me disant que, comme me l’avaient assuré mes parents, « ça passerait ».

Sauf que les années ont passé, passé, mais que ma terreur, elle, est bien restée.

Et ce que mon entourage considérait comme des « caprices », des « comédies », autant c’était passable quand j’avais huit ans, autant à dix-neuf, ça commençait à faire lourd.

Et je savais que c'était pas normal d'avoir des rituels. De regarder chaque coin d'une pièce en entrant quelque part. De s'interdire l'accès aux caves, aux greniers. De ne pas pouvoir aller me coucher tant que chaque recoin de la chambre et chaque repli du lit n'avait pas été inspecté à la lampe de poche.

(Sérieusement, ça prenait genre 20 minutes.)

Mais j'arrivais pas à m'en empêcher.

Et donc, pendant des années, j’ai vécu avec le sentiment d’être anormale. Sentiment qui n’a pas été aidé par l’intervention de mes proches, qui me sommaient de « me ressaisir », de « me prendre en main », d’être « raisonnable », et me resservaient a toutes les sauces la phrase la plus haïe de mon existence :

- C’est pas la petite bête qui va manger la grosse !



(Nan, mais c’est TA GUEULE QUI VA MANGER MON POING si j’entends encore une seule fois cet argument de merde.)

Et puis, un jour, j’avais vingt-trois ans, et j’ai capté un morceau d’émission sur France Inter qui traitait des phobies, et pour la première fois, j’ai pu mettre des mots sur mon comportement. J'ai compris que je n’avais pas un grain, que les phobies touchaient tout le monde, bref : que c’était normal d’être anormal.

Et, surtout, que les phobies, ça se soignait.

Et donc, je suis allée me renseigner sur les traitements.

Pour info, il existe une myriade de traitements – aux effets plus ou moins avérés – contre les phobies, mais je me suis concentrée sur les deux méthodes les plus répandues, et qui, toutes deux, font appel à des « psys » - mais pas les mêmes.

L’une des méthodes, c’est de suivre une psychanalyse. Comme beaucoup de phobies sont causées par un traumatisme, on essaye, avec l’aide d’un(e) psychanalyste, de remonter aux sources de la phobie afin de comprendre ce qui l’a déclenchée, et, par là même, comment en guérir.

Pour ma part, étant donné que ma phobie avait été avec moi d’aussi loin que je pouvais m’en souvenir et que (à ma connaissance) il n’y a pas eu de traumatisme déclencheur, j’ai décidé de me tourner vers une approche plus terre-à-terre : la thérapie cognitivo-comportementale.

La TCC, comme on l’appelle quand on a la flemme, fait appel aux services d’un(e) psychiatre, cette fois-ci. Oublie les histoires de s’allonger sur le divan et de parler de ta mère, la, on entre tout de suite dans la phase pratique !

Donc, la TCC, comment ça se passe ?

Lors de la première séance, le psy va d’abord évaluer le degré de la phobie, en te posant pas mal de questions, du type : « Y-a-t-il des endroits où vous vous interdisez d’aller par peur d’y trouver des araignées ? » « Comment réagissez-vous si vous voyez une araignée a la télé ? », etc. Ensuite, il explique un peu au patient le mécanisme de la phobie, et la manière dont la TCC propose d’en guérir.

Alors parlons un peu du mécanisme de la phobie.

(Je parle ici des phobies spécifiques ou "simples", qui sont déclenchées par un objet externe, et pas des phobies sociales, qui sont une tout autre paire de manches.)

Les phobies se distinguent d'une peur normale par le chemin que prend l'information pour arriver au cerveau.

Dans un schéma de peur normale, mettons qu'au détour d'une balade au zoo, je tombe soudainement sur une tarentule dans son bocal. Eh bien, mon cerveau va d'abord "voir" uniquement l'information la plus urgente (la tarentule), interpréter cette image comme un danger potentiel, et l'envoyer à l'amygdale, qui est la partie du cerveau qui gère les réactions de peur et de panique.

L'amygdale va donc recevoir l'information, et va faire deux choses simultanément:

1. Elle va informer le cortex cérébral, qui est responsable du raisonnement.
2. Elle va préparer le corps à la fuite en cas de danger avéré: poussée d'adrénaline, augmentation du rythme cardiaque, afflux de sang dans les membres.

Ensuite, c'est le cortex qui va analyser la situation dans son ensemble et décréter s'il y a motif à avoir peur ou non. La réaction de peur sera alors maintenue ou non, selon les besoins.

Dans le cas ci-dessus, une personne "normale" aura une réaction de panique initiale - "Oh putain un gros bestiau moche" - accompagné d'un sursaut et d'un mouvement de recul (prudence évolutive, on s’éloigne de ce qui a l'air dangereux - si nos ancêtres étaient allés câliner des crocos, on n'aurait jamais survécu assez longtemps pour inventer la bombe atomique), suivi d'un apaisement - "ah mais c'est bon y'a une vitre, ha ha quel con je fais" - et d'un retour à la normale.

Là où le cerveau du phobique est mal foutu, c'est qu'il fonctionne de la même manière pour presque tout, SAUF pour un objet ou une situation spécifique (dans mon cas, les araignées).

Quant un phobique est face à l'objet de sa phobie, le processus ci-dessus va être court-circuité par l'amygdale, qui va retenir l'information, ne la partagera pas avec le cortex, et va prendre le dessus sur le corps.

En gros, ton cerveau jette l'éponge.



(Trop utile)

Du coup, quand un arachnophobe voit une araignée, son amygdale le bombarde d'un énorme message "DANGER DANGER DANGER DANGER", et il est dans l'impossibilité d'analyser la situation rationnellement. Il va avoir peur CONSTAMMENT, jusqu'à ce que la source de l'anxiété (l'araignée) ait disparu.

Donc, les commentaires du style "cette araignée n'est pas venimeuse" ou "ce chien ne va pas te mordre", c'est pisser dans un violon, sache-le, parce que le phobique a peur de l'objet dans son intégralité, pas d'une situation hypothétique qui pourrait se produire avec cet objet. (Je n'ai jamais eu peur d’être mordue par une araignée, j'avais juste peur des araignées.)

La phobie, ce n'est pas une peur rationnelle, ce n'est donc pas une peur qu'on peut calmer par le raisonnement. Et les phobiques savent que leur peur n'est pas rationnelle. Donc pas besoin de remuer le couteau dans la plaie avec des commentaires style "Nan mais sérieux t'as pas à avoir peur des araignées, en France elles sont même pas venimeuses", parce que nous autres phobiques, on l'entend comme ça:

- Nan mais sérieux pourquoi t'as une névrose? C'est nul d'avoir une névrose! T'es con. Tu devrais arrêter d’être con. Voila ma solution à ton problème. Elle est bien, hein?

Donc, ça ne sert à rien de dire à un phobique "calme-toi", "sois raisonnable", puisque la nature même de la phobie EMPÊCHE le raisonnement. Un phobique ne PEUT PAS se calmer parce que son cerveau pourri ne le LAISSE PAS FAIRE.

C'est assez clair? Vous allez arrêter d'être des connards maintenant?

Ci-mer.

(Je sais pas si ça se sent que j'ai de légers comptes à régler.)

Du coup, le rôle du psy dans la TCC est d'aider la personne phobique à reprendre le contrôle de son cerveau, et à faire un gros doigt à son amygdale en lui disant:

- Ouais c'est vrai que t'as un rôle vachement important dans la survie de l'espèce, mais maintenant tu vas te calmer deux minutes OKAY?

Comment est-ce que c'est possible de mettre à jour les connexions de son cerveau? Eh bien on va travailler sur la durée de l'angoisse.

Pour faire court : dans un schéma de peur normale, l’angoisse se présente comme un pic : sursaut, frayeur, puis raisonnement. Dans un schéma de phobie, il faut prendre ce pic et le remplacer par un palier, de sorte que la réaction est : sursaut, frayeur, épouvante, panique, angoisse totale, larmes, cris, tout ce que tu veux, et ENSUITE seulement ça se calme.

Sauf que ce palier est assez long et que la plupart des gens ne restent pas dans une situation d’angoisse suffisamment longtemps pour qu’elle s’estompe d’elle-même.

(On est phobiques mais on n’est pas masochistes, merci bien.)

La TCC propose, par des exercices quotidiens, de réduire peu à peu la durée de ce palier, jusqu’à ce que la phobie disparaisse complètement.

Mon premier exercice, c’était donc de regarder une photo d’araignée tous les jours, et de ne pas détourner le regard jusqu’à ce que mon angoisse disparaisse.

Le premier jour, ça  a pris quarante-cinq minutes, ça te donne une idée de mon état de départ.

Et c'était avec cette image:




(Au départ j'avais googlé "araignée" et j'ai cru mourir, du coup j'ai cherché "petite araignée mignonne avec un chapeau haut-de-forme", et même là, ça a pris quarante-cinq minutes)

J’avoue que les premiers temps ont été très durs, parce que c’était une véritable torture mentale que de m’infliger ce traitement. Mais les effets ont été quasi-immédiats : de jour en jour, ça devenait de plus en plus facile de regarder des images d’araignées sans me sentir sur le point de mourir de frayeur.

Une fois cette étape passée, on enchaîne la thérapie par paliers : après les photos, on a droit aux vidéos d’araignées.

(J'ai dû voir à peu près trois mille documentaires.)

(Je suis méga incollable sur la production de soie et sur les rituels amoureux des tarentules.)

(Ca fait son petit effet en soirée.)

Et puis c'était l'étape "the real deal": visites au zoo pour en voir des vraies, puis affrontement avec des spécimens sauvages (la pantoufle est ton alliée).

Ce qui m'amène à la phase finale de la thérapie: la guérison.

On estime qu’un patient est « guéri » de sa phobie quand la vue de l’objet provoquant l’angoisse ne provoque plus aucune panique.

(Je parle ici de l’arachnophobie, mais la TCC se pratique avec toutes les phobies situationnelles : peur des serpents, des avions, du sang, des hauteurs, des tunnels, des ascenseurs, des limaces (ça existe !) : toutes ces phobies peuvent être soignées grâce à la TCC.)

Perso, ma thérapie a duré cinq mois et demi avant que je sois considérée comme officiellement guérie.

Cinq mois et demi pour me débarrasser d'une phobie qui m'avait rongé pendant toute ma vie.

Tu me l'aurais dit, j'aurais pas pensé que c'était possible.

Je pensais que ça faisait tellement partie intégrante de ma vie, de mon être, que ça ne pourrait jamais disparaître.

J’ai commencé ma thérapie avec l’envie de guérir et la motivation d’y arriver, mais jamais  je ne pensais, même dans mes rêves les plus fous, que les araignées ne me feraient plus peur DU TOUT.

(J’espérais, au mieux, être capable de mieux gérer mon angoisse et de me contrôler suffisamment pour ne plus causer d’esclandres publics.)

Quand le psy a estimé que ma thérapie était finie, et que je n’étais officiellement plus phobique (il y a deux ans de cela), j’avais toujours peur des araignées, mais c’était une répulsion « normale ». Je pouvais en voir une sans hurler, je pouvais les écraser moi-même, bref j’étais une berserker.




(Ma sensation après avoir écrasé ma première araignée, une allégorie.)

Et je ne peux même pas exprimer à quel point ça fait du bien de fonctionner comme une personne normale, sans tics ni rituels. D’enfiler une chaussure sans l’inspecter, de mettre un bonnet sans le secouer, d’aller se coucher juste en se mettant au lit, comme ça!



(BONHEUR TOTAL.)

Donc maintenant, je vis dans la paix et le respect mutuel avec mes potes à huit pattes, et ma vie est un champ de fleurs.

Alors, c’est sûr que c'est pas l'amour fou non plus: j'aime pas en avoir dans la maison, et je ne les touche jamais directement. Mais je fais la même chose avec les mille-pattes, les cafards, et toutes autres créatures dégueu, donc c'est tout de même une grande victoire.

Je terminerai cet article par une note positive à l'encontre de mes frères et sœurs qui se demandent peut-être ce qui cloche chez eux:

La phobie, ce n’est pas une fatalité. Ce n’est pas une faiblesse. C’est une maladie. Ça se soigne, et on en guérit.

Petit sondage de fin d'article (parce que ça m’intéresse):

As-tu une phobie, et, si oui, laquelle? 

(Et, si non, JE VEUX TES GÈNES DONNE-MOI TES GAMÈTES JE VAIS FAIRE DES BÉBÉS AVEC.)

dimanche 11 janvier 2015

Brève alimentaire


Okay.

J'ai besoin de faire un petit appel à témoin.

Lecteur, lectrice: est-ce que ça t'es déjà arrivé de croire à l'un des mensonges de tes parents beaucoup trop longtemps?

Tu sais, les mensonges que les parents content à leurs mômes pour leur rende le monde plus beau : le Père Noël, Saint Nicolas, le lapin de Pâques, ton chien qui est « parti vivre dans une ferme ». 

(Perso, pour moi, c'était le chat de Mamie Toussaint qui est « allé à l’hôpital se faire soigner »; ben mon vieux ça fait vingt ans que j’attends et il est toujours pas sorti.) (En plus ils acceptent même pas les visites, bonjour l’hôpital trop pourri quoi).

Bref.

Est-ce que ça t'es arrivé de croire à un mensonge très longtemps, parce qu'on ne t'a jamais corrigé?

Moi, ça m'est arrivé.

Pendant 26 ans.


Car en fait, la semaine dernière, au détour d’une conversation avec Professeur Flaxou au restaurant, j'ai appris que ma vie entière était un mensonge.

- T’as vu, ils font du cochon de lait. T’en as déjà mangé ?
- Non j’ai jamais goûté.
- Tu devrais essayer, c’est trop bon.
- Mais le cochon de lait c’est pas genre un tout petit bébé cochon ?
- Si, et alors ?
- Ah mais t’es fou toi, je peux pas manger ça.
- Ben pourquoi pas ? Tu manges bien de l’agneau.
- Ouais mais l’agneau, c’est pas vraiment des bébés.
- ….
- C’est des jeunes moutons, et on appelle ça « agneau », mais c’est pas VRAIMENT des agneaux.
- ….
- Pourquoi tu me regardes comme ça ?

Flash-back: un jour que j’étais au supermarché avec ma mère (je devais avoir 5 ou 6 ans), on passait au rayon boucherie, et ma maman a demandé de l’agneau.

Et je ne sais pas si ça a fait tilt dans ma tête juste à ce moment-là ou si j’étais particulièrement longue à la détente, mais je me suis mise à pleurer toutes les larmes de mon corps au beau milieu des jambons, parce que je venais de réaliser que l’agneau, c’est le bébé du mouton.

Et donc, ma mère, pour me calmer, m’a expliqué que le terme « agneau », en réalité, c’était juste une appellation pour désigner un jeune mouton. Pas un petit agneau mignon.

Ça me semblait logique, donc je l’ai crue.

Le problème, c’est que je l’ai crue pendant longtemps.

Très longtemps.

TROP LONGTEMPS.


Alors oui, je me doute qu’on peut trouver ça dingue que j’aie passé vingt-six ans à vivre dans le mensonge, mais bon d'abord, l'agneau, on en mange pas tous les jours, et puis l’âge exact auquel on tue les agneaux n’est pas, tu en conviendras, un sujet de conversation très courant.

Parenthèse: mes parents n'étaient pas les seuls à me mentir au sujet de la bouffe, cf. les conversations avec ma mamie Toussaint (qui élevait des lapins) et chez qui on trouvait de temps en temps un clapier vide, et puis ensuite le même jour on mangeait du "poulet" mais on se méfiait pas du tout:

- Alors, vous voulez quoi, les filles ?
- Moi je veux une aile !
- Y’en a pas.
- Pourquoi ?
- Parce que ce poulet-là, il a pas d’ailes. Prends une cuisse. Et toi, Mélanie ?
- Moi je veux du blanc !
- Ce poulet-là, il a pas de blanc non plus. Prend une cuisse comme ta sœur.

(Les enfants sont un peu cons.)

(Mais bon, ce subterfuge-là a été de courte durée, puiqu'un matin, on est tombées sur Papy Toussaint, dans le jardin, en train de courir après un lapin avec un gros bâton, puis de lui défoncer le crane à grands coups de gourdin, le tout sous nos yeux effarés.)

(Quinze ans de psychanalyse.)

Bref Bref.

Flaxou vient donc de m'apprendre qu'on bouffe des bébés animaux.

Ce qui n'était pas une mince affaire:

- Non mais j'te crois pas, tu me fais marcher. J’veux dire, on va pas manger des bébés animaux, on n’est pas des monstres.
- Mais….et le veau ?
- Quoi le veau ? C’est une appellation, ça. Comme l’agneau.
- ....
- Enfin... c'est ce que m'avait dit maman.
- ...
- Quoi? Ça non plus c'est pas vrai?


(Putain mais on m'a menti sur TOUT en fait??!)

Et je refusais d’y croire, parce qu’attends, tu vas me dire qu’en 2015 on massacre des bébés à tour de bras et on les bouffe? Pardon mais on est au vingt-et-unième siècle, on n’est plus des sauvages.

Sauf qu’après Flaxou a dégainé son téléphone et est allé sur le net, et il est allé me prouver par A+B qu’en fait si.

En fait on est une bande d’hommes des cavernes qui arrachent des bébés tout frais aux mamelles de leurs mères pour les égorger et en faire du bourguignon.

Sérieusement, les mecs, tout le monde était au courant qu'on abattait des bébés de quelques semaines ? 

Tout le monde le sait, et on continue à les manger ?

Mais qu’est-ce qui cloche dans ce monde ??!

Alors là, tu te dis peut-être que c’est une réaction exagérée, mais bon hein, toi tu savais! T’as eu le temps de considérer ton barbarisme et de l’accepter. Là, à froid, comme ça, c'est quand même un choc.

Du coup, j’ai passé la soirée à vérifier si mes connaissances étaient à jour :

- Et le bœuf?
- C’est des adultes, Cha.
- Et le porc ?
- Aussi des adultes.
- Et le poulet ?
- Écoute, à part l’agneau et le veau, c’est tous des adultes. Okay ?
- Okay.
- …..
- Et le canard ?


(Saluons le mérite de Professeur Flaxou qui, après cette discussion, n’a pas sur-le-champ rempli les papiers du divorce.)

Donc, tu t’en doutes, l’agneau, c’est fini pour moi.

Ce qui est fort emmerdant, parce qu’autant le veau ça va être facile, j’en mangeais déjà pas, autant l’agneau, je trouve ça TROP BON.

(En plus j’avais une recette qui était excellente, je la faisais tout le temps quand on avait du monde à la maison.)

(Et on s’asseyait tous autour de la table comme une bande de cannibales de Sodome et Gomorrhe.)

(Pardon, je crois que j’ai pas encore bien digéré la nouvelle.)

Mais bon, au moins, je peux encore manger du lapin.


(OK, légumes pour le reste de ma vie, ça roule.)


Donc allez, c'est parti, on fait comme les dissertations de cours de français. Sujet au choix :

1. As-tu également été victime d’un mensonge parental qui a duré beaucoup plus longtemps que de raison, et, si oui, lequel ?

2. T’imposes-tu des contraintes alimentaires par conviction religieuse, écologique ou morale ? Si oui, comment le vis-tu au quotidien ?

Développez dans les commentaires avec un format antithèse-thèse, intro et conclusion.

(En fait je veux surtout m’assurer que 1. Y’a des gens comme moi qui ont été trop crédules, trop longtemps et 2. Que ce ne sera pas trop difficile d’arrêter l’agneau.)

(Donc t’es sympa et tu viens me rassurer.)

(Ci-mer.)

jeudi 8 janvier 2015

Brève journalistique

Ce matin je me suis réveillée, et y'avait écrit "Charlie" partout sur le net.

Moi j'étais dans le coaltar et je pensais qu'à manger mes Weetabix devant Brooklyn nine-nine.

Mais quand j'ai enfin compris ce qui se passait, crois-moi que d'un seul coup j'avais plus très faim.

J'ai pensé à écrire un article sérieux qui dénoncerait la lâcheté des connards et honorerait la mémoire des disparus, qui s'inquiéterait des amalgames qui ne vont pas tarder et appellerait à la tolérance et à l'amour.

Mais je me suis réveillée à l'autre bout du monde, et tout ce qui était à dire avait déjà été dit.

Alors j'ai pensé que je ferais ce que je fais de mieux, et que je te parlerai de la Nouvelle-Zélande plutôt.

Et donc, en ces temps de nouvelles de merde, en ces temps de monde de merde, je voulais juste t'offrir une breaking news de chez les Kiwis, en provenance directe d'hier:

Hier donc, au lac de Taupo, un avion de tourisme s'est écrasé dans le lac, avec 13 personnes à bord.

Sauf que c'était un avion d'une compagnie de saut en parachute.

Du coup bah, les gars ils avaient tous des parachutes.

Donc ils ont sauté en parachute, en fait. 

C'est tout.

C'est toute l'histoire.


(Moi quand j'ai lu l'article du New Zealand Herald)


(Le reste de la Nouvelle-Zélande quand ils ont vu qu'il s'était passé quelque chose en Nouvelle-Zélande.)


(Le rédac chef du New Zealand Herald quand il a eu vent de l'histoire et qu'il s'est dit "On va faire QUARANTE ARTICLES!")

Voilà, je voulais juste partager cet article pour te montrer qu'il arrive encore des trucs funs dans la vie.

J'veux dire, faut s'imaginer la scène à bord, quand même:

- On a perdu les contrôles de l'avion!
- Oh mon dieu on va s'écraser!
- Vite, sautez tous en parachute!
- Ben c'est ce qui était prévu, non?
- Ah ben oui en fait.

C'est pas génial cette histoire, sérieux?

Au passage, je trouve juste que c'est le truc le plus intrinsèquement Kiwi que de pondre huit articles différents sur un avion vide qui s'est planté dans un lac sans faire aucun blessé.

Ah nan, pardon, il y a eu un blessé, parce qu'il y a un gars qui a atterri dans un buisson de mûres.


(Ce pays, mais LOL quoi.)

Et c'est encore plus rigolo quand un journal essaye de faire un article sérieux sur ce sujet, mais titre : "Ça a fait plouf"


(Ce pays, non mais franchement.)

Voilà, c'est tout pour aujourd'hui.

A bientôt pour des vrais articles.

D'ici là, n'oublie pas de rigoler.

mercredi 31 décembre 2014

Un long week-end à Waikato



En Nouvelle-Zélande, tout le monde a congé entre Noël et Nouvel An, du coup Professeur Flaxou et moi, on s’est organisé un long week-end dans la région de Waikato.

Waikato est l’une des seize régions de Nouvelle-Zélande (ouais, ils ont des régions tout pareil qu’en France) (juste avec moins de crêpages de chignon). Son nom lui a été donné d’après le fleuve Waikato qui la traverse, et qui signifie en Maori « eau courante » (Wai = eau, kato = le courant) car les Maoris de l’époque, faut le savoir, c’était des gens pragmatiques avant tout, donc niveau toponymie, c’est très informatif.

D’ailleurs, si tu visites la Nouvelle-Zélande, attends-toi à voir des « Wai » à toutes les sauces, parce qu’il y a de l’eau PARTOUT.


(Tu vois les fonds d'écran Windows? Ben c'est des photos de Waikato)

Ajoute à ça que la langue maorie a genre cinq syllabes au total, et tu te retrouveras vite avec des conversations dignes des Shadoks :

- Vous êtes allés où ce week-end ?
- On est allés à Whitianga.
- Ah ouais, c’est chouette ça, c’est dans le Nord ?
- Non, tu dois confondre avec Whangarei.
- Ah oui, c’est la toute petite ville dans la baie du nord, non ?
- Nan, ça c’est Whakapipi, je crois.
- Mais non, Whakapipi c’est une rivière ! Tu confonds avec Whatuwhiwhi.
- Ah pardon.
- Et donc Whitianga c’est où déjà ?
- C’est à Waikato… pas très loin de Waihi.
- Ah oui, Waihi c’est près de Taupo, c’est ça ?
- Non, tu confonds avec Wairakei.

(Tous les lieux mentionnés ci-dessus sont réels.)

(Ces gens sont des malades.)

Bref.

Waikato est la plus grande région de l’Ile du Nord, et elle s’étend sur des aires géographiques très diverses : de la région thermale de Rotorua et Taupo à la baie ensoleillée de Coromandel Peninsula, des grottes de Waitomo aux collines verdoyantes de Matamata.


Chaque coin de la région est une petite merveille, mais bon, nous on avait trois jours et on n’avait pas trop les moyens logistiques de couvrir vingt-cinq mille kilomètres carrés, du coup, des choix ont été faits.

Et comme on avait déjà fait le parc thermal de Rotorua, que la péninsule de Coromandel n’avait plus de secrets pour nous, que Matamata j’ai eu beau insister mais Flaxou ne veut pas retourner à Hobbiton tout de suite (soi-disant ça coûte cher, mais par contre un PC de gaming à mille boules ça c’est pas cher, c’est un « investissement »), et que vu la dose de gras sur le bide qu’on se trimballe, le TongariroCrossing ça sera pas pour tout de suite, on a donc décidé de se concentrer sur la région de Waitomo.

Waitomo est un petit district situé au Sud-Ouest de Hamilton, AKA la ville des cassos’ (numéro 1 du pays en nombre de chaînes de fast-food et en taux de maladies sexuellement transmissibles) (ça ne s’invente pas).

Waitomo, donc, contrairement à ce qu’on pourrait penser au vu de la proximité de Hamilton, est un délicieux petit coin de campagne avec des collines verdoyantes, des ruisseaux gazouillants, et à peu près un million de petits agneaux tout mignons.



(Et c'est aussi dans ce coin que Peter Jackson a filmé la Comté, au cas où tu en doutais encore.)

C’est une région connue surtout pour ses nombreuses grottes, car elle est située sur une ancienne faille océanique. La plus célèbre est de loin la « Glowworm Cave », non pas tant pour les touristes étrangers, mais surtout pour les Kiwis eux-mêmes. Pour les petits Aucklandais, la « Glowworm Cave » est d’ailleurs LA sortie scolaire incontournable (un peu comme le camp d’extermination du Struthof pour les petits Alsaciens) (mais en beaucoup moins déprimant).

La « Glowworm Cave », donc, est une grotte avec plein de vers luisants.

Les vers luisants, pour ceux qui ne connaissent pas, sont des genres de gros asticots qu’on ne trouve qu’en Australie et en Nouvelle-Zélande, et qui tirent des fils de soie avec des lumières au bout, afin d’attirer les petits insectes volants dont ils se nourrissent (quand ils ne se boulottent pas entre eux).

C’est vrai que c’est pas très ragoûtant dit comme ça, mais quand on les voit, je te jure que c’est magique.


(A peu près comme ça.)

(Ceci est une vraie photo de la Glowworm Cave, au fait.)

(Mais pas prise par moi parce que mon appareil photo est merdique.)

On avait donc déjà fait la visite de THE grotte aux touristes lors de notre lune de miel, et là, on était venus pour découvrir les autres merveilles de Waitomo.

En arrivant, direction Marokopa Falls, qu’on a atteintes pile au coucher du soleil, donc moment de grande classe :




(Si tu regardes bien, tu peux voir un tout petit Flaxou au pied des rochers, en mode "je suis le roi du monde")

Et puis on s’est doucement dirigés vers le Natural Bridge, un petit circuit de balade de 20 minutes qui t’amène dans une gorge et jusqu’à un pont naturel. 





(Ambiance)

On avait décidé d’y rester jusqu’à la nuit, histoire de voir les vers luisants dans leur habitat naturel.

Sauf qu’au solstice d’été, la nuit, elle tombe LENTEMENT.

- Fla ?
- Oui ?
- J’ai faim.
- Un peu de patience, il fera bientôt nuit.
- Mais ça fait 30 minutes qu’on est là et il fait toujours jour !
- Attends encore un peu.
- …..
- Fla ?
- Quoi ?
- Les sandflies arrêtent pas de me mordre les pieds.
- Quelle idée de mettre des sandales, aussi.
- Mais j’avais chaud cet après-midi !
- ….
- Fla ?
- Quoi encore ?
- Maintenant j’ai froid.  

Et je te passe la mini-crise cardiaque quand, à la tombée du jour, on a entendu un vacarme de tous les diables dans les arbres tout autour de nous, au début je pensais que c’étaient des créatures des ténèbres qui venaient nous bouffer et que c’était la fin du monde, mais en fin de compte c’était juste UN MILLION D’OPOSSUMS, donc ça va.

(Je précise qu’après deux ans passés en Nouvelle-Zélande, c’est la première et seule fois que j’ai pu voir des opossums vivants.)

(Sinon j’en vois tous les jours, mais ils sont écrasés au bord des routes.)

Bref.

Quand on a entendu les opossums se mettre à bousiller l’écosystème à grands coups de mâchoire, on s’est dit que c’était le signal qu’il faisait assez nuit, et on s’est mis en route vers le Natural Bridge.

Et bon, j’ai pas de photos parce que mon appareil est tout pourri, donc je vais essayer de décrire ça du mieux que je peux :

C’était tellement fabuleux qu’on se serait cru dans un film de fantasy.

Juré.

Genre tu sais dans les films pour enfants genre Peter Pan et tout, où ils sont dans une forêt enchantée et y’a des millions de petites loupiotes bleues tout autour ?

Ben pareil.

Tu vois dans les RPG quand tu dois aller dans une grotte et que les vers luisants t’indiquent le chemin ?

BEN PAREIL !

Sérieusement, je savais déjà que la Nouvelle-Zélande était un pays magique, mais là on a carrément pété l’échelle de la féerie.

Mais notre week-end magique était bien loin d’être terminé, puisque le lendemain, c’était le thème « tous dans des combinaisons et on descend en rappel dans Jurassic Park ».

(A peu de choses près.)

Car oui, trois mille kilomètres de réseaux souterrains, ça veut aussi dire beaucoup de clubs de spéléologie. Et, pour le plus grand bonheur de Flaxou le vampire, on a donc choisi la journée la plus ensoleillée du week-end pour passer 7 heures dans des cavernes.

(Le timing parfait.)

Direction le club donc, où on a enfilé des combinaisons de 5 mm d’épaisseur (j’ai pas pu plier mes genoux de tout le voyage), des casques avec des loupiotes, des bottes en caoutchouc, et une fois qu’on était tous bien en train de suer, on nous a foutu au-dessus d’un gouffre en disant :

- Voilà, maintenant on va tous descendre en rappel là-dedans.

Et donc là, c’était à mon tour d’être en joie, parce que les descentes en rappel c’est mon grand kif dans la vie (je faisais de l’escalade dans les temps lointains où j’étais vaguement sportive).



(C’est 100 mètres de haut, au cas où tu saisis pas bien l’échelle.)

Une fois arrivés en bas, c’était parti pour l’aventure :

- Flaxou ?
- Quoi ?
- Je dois faire pipi.

Enfin, presque parti.

- Tu déconnes ou quoi ? T’as pas fait pipi avant de partir ?
- Si mais j’ai re-envie.
- On est partis du camp il y a une heure !
- Ouais mais j’ai bu un thé ce matin.

(Oui, j’ai une très petite vessie.)

J’étais donc partie pour me retenir jusqu’à ce qu’on soit dans l’eau et puis y aller en mode piscine océan, mais Flaxou (qui a fait de la plongée) m’a gentiment expliqué que les combinaisons, c’était pas foutu comme des maillots de bains, du coup j’ai dû aller me mettre à poil derrière un caillou.

(Glamour.)

Et juste quand j’étais en train de me concentrer pour viser pile dans la rivière, devine qui c’est qui est venue stationner à deux centimètres de mes fesses nues ?



(Hé, qu’est-ce que s’up ?)

UNE ANGUILLE.

Je te passe mon hurlement d’effroi (suivi d’un « Non non tout va bien surtout restez où vous êtes » à l’égard des guides qui accouraient déjà en pensant que je m’étais pété une jambe en glissant sur un caillou).

J’ai donc vite repris mes esprits, mais par contre j’étais passablement inquiète :

- Mais c’est normal qu’il y ait une anguille si profond sous terre ?
- Bah ouais, c’est la Nouvelle-Zélande, y’a des anguilles partout.
- Mais cette rivière, c’est la même que celle dans laquelle on doit nager tout à l’heure ?
- Ouais. Donc vous avez de la chance, vous pourrez nager avec les anguilles !
- ...
- Et puis là c’est juste un bébé anguille, celles qu’on voit dans la grotte sont beaucoup plus grosses !
- ....
- Oh mais faut pas t’inquiéter Charlotte, elles ne mordent pas.

AH BEN C’EST COOL.

MOI QUI AVAIS PEUR DE ME RETROUVER DANS LE NOIR ET SOUS L’EAU AVEC DES PUTAINS DE SERPENTS GEANTS A TETE DE REPTILE CAUCHMARDESQUE TOUT AUTOUR DE MOI, MAIS SI ELLES MORDENT PAS C’EST COOL, PAS DE SOUCI.


(Mon idée de nager avec les anguilles.)

(Ces gens ils m’ont prise pour une aventurière ou je sais pas quoi.)

(Juste parce que je fais des descentes en rappel, ça ne veut pas dire que je suis une tête brûlée qui nage avec les anguilles, hein.)

Le reste de l’expédition a donc été passé à regarder le plafond de la grotte et à prier tous les dieux de Tolkien pour ne pas sentir des corps luisants frôler mes jambes.

Bon, au final, j’ai rien vu, et Flaxou (qui, lui, cherchait activement les anguilles, parce que c’est un MALADE) n’a rien vu non plus.

C’était donc une balade fort sympathique. On a escaladé des cascades, on a vu des fossiles d’huître, on a vu des os de baleine, on a même vu des vers luisants (encore !) et puis on a mangé un barbecue, donc verdict : super cool.

Le lendemain, comme on était meurtris de courbatures, on a voulu aller à une source d’eau thermale sur la plage de Kawhia, mais on s’est viandés comme des nouilles sur les horaires des marées, du coup pas de jacuzzi naturel pour nous.

En revanche, qu’on se le dise : le sable situé au-dessus des sources d’eau bouillante et (j’imagine) de magma en fusion, c’est du sable CHAUD, cf. ma danse des pieds nus :


(Esprit du Docteur Zoidberg, je t’invoque !)

Retour en voiture donc, et direction Pirongia Forest Park pour une rando de la mort :

- Y’a une belle rando jusqu’au sommet du mont, cinq heures aller-retour.
- Han j’suis trop fatiguée.
- Bon, sinon y’a le circuit plus court, trois heures et demie avec dénivelé moyen.
- Han j’suis trop courbaturée.
- Bon sinon y’a le parcours pour petits vieux et enfants de moins de dix ans, c’est quarante minutes sur du plat.
- Youhou !

(Eh mais n’empêche qu’on a appris plein de choses sur les plantes grâce aux petits panneaux informatifs pour mômes.)

(Ils ont pas ça sur les circuits de rando pour explorateurs.)

(J’ai notamment appris que le parataniwha – qu’on trouve partout – est une plante de la famille des orties, mais qui ne pique pas.)


(Pays de Bisounours, tu peux pas test.)

Après une soirée forte intéressante à découvrir la télé néo-zélandaise dans notre chambre (on a tenu vingt minutes avant de brancher le disque dur pour regarder des vieux épisodes de Friends), c’était direction Putaruru et la source Blue Spring, d’où provient 70% de l’eau de source de Nouvelle-Zélande.

Et laisse-moi te dire qu’il nous a pas fallu longtemps avant de comprendre pourquoi la source s’appelait Blue Spring :





(Franchement, même sans le Seigneur des Anneaux, la Nouvelle-Zélande est intrinsèquement une terre de film fantastique.)

En arrivant à la source proprement dite, on a vu pas mal de gens qui se baignaient, et Flaxou, comme un brave, a décidé d’y aller :

- Alors, elle est bonne ?
- Je sens plus mes doigts de pieds.
- Okay, alors va vite faire des photos pour mon blog, et puis reviens !
- J’ai mal aux veines.
- Eh ben NAGE PLUS VITE !

(Ce n’est qu’après coup qu’on a vu le petit panneau d’information qui disait que l’eau de la source était à une température constante de dix degrés, hiver comme été.)

(Mais rassure-toi, Flaxou a depuis récupéré tous ses orteils.)

Bref, entre les loupiotes magiques, le monde perdu, et la source bleue, ce long week-end aura clairement été placé sous le signe de la féerie.

(Enfin, sauf pour la partie où j’ai fait pipi sur une anguille.)


PS : Bonne année 2015 à toi, lecteur/lectrice ! Merci de me suivre d’année en année, j’espère que ça continuera encore longtemps comme ça.

Bref : BONNE ANNEE ! Joie, prospérité, fécondité et pluie de chatons sur toi, lecteur/lectrice. Continue à tout déchirer. J’te kiffe.

(Et si jamais mon blog de donne des fourmis dans les pattes et que tu passes vers Auckland, fais comme Sarah ou Audrey et passe faire un coucou, ça me ferait super plaisir.) (Surtout si t’es quelqu’un de vachement cool comme Sarah ou Audrey.)

(On ira manger des fro-yo et faire de la rando, je t’offrirai un monde aux mille et une splendeurs.)

(Et même si tu veux je te paye un thé glacé.)