Et donc je suis rentrée à la maison pour Noël.
C'était sympa, j'ai claqué seulement deux mille cinq cent
euros en billets d'avion pour aller voir mes proches (ca va, c’est
raisonnable).
- Je suis contente que tu rentres, ma chérie.
- Encore heureux, ça m'a coûté un mois et demi de
salaire.
- Mais tout de même, trois semaines, ça fait court.
- Ben c'est toutes mes vacances pour l'année. Là j'ai
bossé un an non-stop pour garder tous mes jours de congé pour ce voyage.
- Oui, mais quand même, c'est pas beaucoup. Tu devrais
trouver un meilleur travail, comme ça l'an prochain tu pourras venir plus longtemps.
Parce que bon, là, on aura à peine le temps de te voir. Pense un peu à nous,
fais un effort!
(Moi aussi je t'aime maman.)
C'était un voyage fastidieux, donc, vu que je me suis
tapée 35 heures de transport : la voiture jusqu'à l'aéroport, l'avion jusqu'à
Singapour, l'escale, l'avion jusqu'à Francfort, le train jusqu'à Fribourg, et
la voiture jusqu'à Kaysersberg (ouf, quand même).
(Et la même chose dans le sens inverse 15 jours plus
tard, ah ah ah quelle bonne idée de déménager aux Antipodes.)
Et en plus j'étais toute seule pendant tout ce voyage, vu
que j'avais laissé Professeur Flaxou tout seul à Auckland comme un miséreux
parce qu’on n’avait pas assez de sous pour se payer deux billets d'avion en période
de fêtes (Il semblerait qu’on ne soit malheureusement plus à l’époque où s’installer
dans le Nouveau Monde signifiait faire fortune).
Enfin, je dis "comme un miséreux", je l'ai pas
trop abandonné non plus, vu que tout le monde l’a pris en pitié.
- Ca va, Flaxou? T'es pas trop triste tout seul?
- Ben non, j'ai la vie sociale la plus remplie du monde
depuis que t'es partie! Tout le monde m'invite à boire des coups! J'ai été
invité à trois fêtes de Noël! Et Maria me fait la cuisine tous les jours parce
qu'elle a peur que je me laisse mourir de faim sans toi.
- Ah ben c'est génial!
- Moi je voulais juste passer trois semaines dans le noir
sur mon PC, mais personne me laisse tranquille...
- Pauvre homme.
Donc, pour résumer : Professeur Flaxou était au soleil à
Auckland comme un coq en pâte, pendant que je passais soixante-dix heures dans
les transports, dont CINQUANTE HEURES au total assise sur un siège d'avion
microscopique, ligotée dans des bas de contention, à regarder Superman exploser
des immeubles sur un écran de 5 pouces.
Et ne va pas croire que les vingt heures restantes étaient
une partie de plaisir, mais faut avouer que c'était quand même beaucoup moins
chiant. Surtout qu'on sent que les aéroports font des efforts pour te faire
croire que tu peux passer du bon temps pendant tes escales.
Ca va de l'aéroport de Singapour qui a installé des
jardins et des étangs à carpes dans le terminal (ce qui est assez cool) à l'aéroport
de Francfort qui te passe carrément une rom-com quand tu fais la queue pour la sécurité
:
C'est l'histoire d'un homme et d'une femme qui ont le
coup de foudre dans la file d'attente à l'aéroport de Francfort, mais ensuite -
rebondissement! - l'homme oublie de mettre ses clés dans le casier prévu à cet
effet et se fait retenir par la sécurité, et le temps qu'on le relâche, il a
perdu la femme de ses rêves (toute cette belle histoire d'amour qui se retrouve
ruinée parce que quelqu'un a oublié de suivre les instructions - une tragédie
peu courante en Germanie).
(Mais qu'on se rassure : en fait, à la fin du film, le
mec retrouve la nana au duty-free, où elle a eu le temps d'acheter un Chanel à
bas prix. Et ensuite ils sont heureux et ils vont manger une salade César au
restaurant de l'aéroport, et ils trinquent à leur romance avec de l'eau
gazeuse.)
(Que c'est beau.)
Mais finalement, après un long périple, je me suis enfin retrouvée
à la maison.
Et il y eut force réjouissances, forcément, vu que
j'avais pas vu ma famille depuis un an et que tous les membres de ma famille
sont super proches les uns des autres – pour ne pas dire fusionnels - avant
moi, le membre de la famille qui avait déménagé le plus loin, c'était mon oncle
à Guebwiller, donc ça te donne une idée du truc.
(Pour les gens de l’intérieur, en gros Guebwiller c’est
tout près. Voilà. Si tu veux la distance exacte, va sur Google Maps, chuis pas
ta bonne.)
Donc j'ai profité de mes vacances principalement pour
voir toute ma famille, mais aussi pour :
1) Aller voir quatre docteurs différents - ophtalmo,
dermato, dentiste, gynéco - pour faire un bilan complet, parce que j'ai encore
l'assurance française et que le dentiste en Nouvelle-Zélande laisse tomber la
neige, vaut mieux t'arracher les dents toi-même avec une pince rouillée. (Mon collègue
Stan est allé se faire un plombage et a dû raquer TROIS CENT DOLLARS.)
(Pour un plombage, quoi. C’est quand même le truc le
moins casse-tête de la dentisterie, comme opération. Même mon papy maçon il peut
te tartiner un plombage en trois minutes – bon après faut aimer le goût du plâtre,
enfin je m’égare.)
(Et en plus, pendant que Stan était allongé dans le
fauteuil, le dentiste lui parlait de son nouveau yacht – ça ne s’invente pas.)
2) Monter à Strasbourg voir ma copine Nono faire son
premier spectacle d'impro et littéralement détrôner tous ses camarades sur scène
(et je ne dis pas ça parce que c'est ma copine) (on croirait que si mais jure
que non).
3) Squatter le canapé de ma copine Marie et la laisser me
torturer :
- T'endors pas Chacho, il est que 21 heures!
- Mais j'ai tellement sommeil et j'ai tellement
jetlaaaaag...
- Attends, je te fais découvrir Docteur Who, tu vas voir
c'est super cool comme série.
- Ouais j'avais essayé de regarder en Angleterre mais
j'avais trouvé ça un peu chi.... OH PUTAIN SA MERE LA STATUE VIENT DE BOUGER
C'EST QUOI CE BORDEL!
(Pas merci.)
4) Admirer le marché de Noël comme une touriste, boire du
vin chaud, manger des Schoko-Bons et aller observer le sapin de Noël tout krumm
de la place Kléber :
(Non, ce n'est pas ma photo qui penche.)
5) Passer trois jours de vacances en amoureuses avec
Sarah et faire le séjour à Amsterdam le plus sobre de l'histoire (on n'a même
pas bu une bière) mais avec plein de trucs chouettes (article à venir).
6) Faire du ski pour la première fois en deux ans (et mon
dieu qu'est-ce que ça fait du bien).
7) Me peler les meules sévère et choper un rhume pour la première
fois en un an (ça fait moins du bien).
8) Arroser toute ma famille de cadeaux de Noel à thème
"J'avais plus de thunes alors bouffez tous du chocolat au kiwi, des gâteaux
au kiwi et des calendriers de la Nouvelle-Zélande".
9) Etre en échange ensevelie sous les boîtes de foie gras
et les bouteilles de pinard.
10) Faire des courses pour Professeur Flaxou:
- Tu veux que je te ramène quelque chose de France?
- Dix T-Shirts noirs.
(On n'a pas Décathlon en Nouvelle-Zélande et Professeur
Flaxou refuse de dépenser plus de deux Euros pour un T-Shirt, parce que, je
cite "Ca empiète sur mon budget bière". Donc forcément, de retour en
France, faut faire le plein.)
11) Passer du temps avec ma nièce d'un an et découvrir
les joies des bébés :
- Ouh dis donc, elle pousse des sacrés cris là!
- Oui, elle doit avoir sommeil.
- Oui ben moi aussi j’ai sommeil et je fais pas chier le
monde…
- Elle est tellement adorable ! Tu trouves pas,
Charlotte ?
- Hein ? Si si. Les hurlements, les bulles de bave,
l’odeur de caca, tout ça. C'est... mignon.
(Mon utérus est calmé pour les cinq prochaines années.)
12) Et, enfin, mon temps en Alsace aura surtout été passé à ça :
Faire un putain de MARATHON DE LA BOUFFE (trois kilos en trois semaines, je ne regrette RIEN) qui a commencé avec un croissant à l'aéroport de Francfort (assaisonné au chocolat et à mes larmes de joie) et qui s’est terminé dans une orgie de fromage, de baguette, d’éclairs à la vanille, de viennoiseries, de bredalas, de foie gras, de knepflas, de tartes flambées, de fondues, de tartiflettes, et de cuisses de grenouille (j’assume parfaitement ce cliché).
Faire un putain de MARATHON DE LA BOUFFE (trois kilos en trois semaines, je ne regrette RIEN) qui a commencé avec un croissant à l'aéroport de Francfort (assaisonné au chocolat et à mes larmes de joie) et qui s’est terminé dans une orgie de fromage, de baguette, d’éclairs à la vanille, de viennoiseries, de bredalas, de foie gras, de knepflas, de tartes flambées, de fondues, de tartiflettes, et de cuisses de grenouille (j’assume parfaitement ce cliché).
Faut dire que je savais même plus où donner de la tête,
entre les restaus avec mon père, les bouffes chez la belle-famille, mes deux
repas de Noël, les goûters avec les copines, les Burger King avec Sarah à
Amsterdam (alors que c'est pas pour faire ma crâneuse mais moi des Burger King
chez moi j'en ai tous les cent mètres), les repas chez mamie, et les petits
plats de ma maman qui se mettait en quatre pour me faire plaisir :
- Tu veux manger quoi ce midi?
- Oh je m'en fiche, ce qu'il y a.
- Il y a tout ce que tu veux.
- Nan mais j'veux dire, ce qu'il y a dans le frigo.
- Oublie ce qu'il y a dans le frigo. Je fais ce que tu
veux. Tu veux du magret de canard aux framboises? Je peux décongeler des
magrets...
- Mais non, c'est bon, je...
- Tu veux des fleischnakas? Je prends la voiture et je
vais en chercher au marché.
- Non mais te fatigue pas maman...
- Je me fatigue pas! C'est vite fait! Tu veux des bouchées
à la reine? Je peux en faire si tu veux. Y'a une poule dans le jardin des
voisins, je vais la choper et...
- Une salade! Je veux juste une salade.
- D'accord! Avec du chèvre?
- Ouais, pourquoi pas.
- On n'en a pas à la maison, mais je peux aller en
chercher au Super U.
Donc, pour résumer : c’étaient les vacances les
moins reposantes de l’univers.
Et c’était méga cool.
PS : Bonne année à tous et à toutes ! J’espère
que 2014 sera pour vous une année aussi incroyablement badass que 2013 l’a été pour
moi. Je vous souhaite qu’elle soit remplie de découvertes, de bonheur, et de
chocolat (pléonasme).
PPS : Et si t’es du genre à faire des résolutions,
je te souhaite de les tenir. Pour ma part j’ai pris la résolution de ne tenir
aucune de mes résolutions de l’année dernière (comme ça, on est blindés). A l’an
prochain quand je ferai cent mille kilos.
Bon ben, d'un cote a l'autre de l'Equateur, les vacances en famille, ca se ressemble... Meme combat pour nous a la Reunion.
RépondreSupprimerMais la ou je te bats a plate couture, c'est que notre trajet de retour a dure... 72 heures tout compris. Et non, on n'a meme pas fait le tour du monde... Et on a beau dire, 72 heures de trajet, c'est vachement long.
Yeah Doctor Who !!!! OMG un Weeping Angel *Don't blink* >.<
RépondreSupprimer*pardon je me suis emballé*
Sinon David m'a dit la même chose, il est resté qu'une semaine mais c'était la semaine la moins reposante de l'année! XD
Trop bien ! Purée tu m'as manquée virtuellement, je me disais "wouah j'espère que tes vacances sont caloriquement satisfaisantes (je vois que oui), que t'as pas raqué 2000 boules pour le trajet (je vois que si) , et que t'as pu faire le plein de PATRIMOINE ! des escargots ! des knepfles ! des fleischnackas ! des bredeles !" Ca me fait trop plaisir par procuration :-) ... et maintenant tu peux nous reparler de fougères et de hobbits, JE SUIS PRETE.
RépondreSupprimerwaouh les vacances de noel les plus chères au monde !
RépondreSupprimerEn tout cas, même si c'était chargé, ça a dû te faire du bien, non ?
Pour les gens de l’intérieur, en gros Guebwiller c’est tout près. Voilà. Si tu veux la distance exacte, va sur Google Maps, chuis pas ta bonne.
RépondreSupprimer--> Il y a quand même plus de 35 km et on change de "vallée" !!! C'est Suuuuper loin ! Peut être même que c'est une langue étrangère là bas à Guebwiller ?! On a connu des familles qui n'osaient pas quitter leur Canton !
:o)
Mettre 20 000 km entre soi et les fleischnakas, est-ce bien raisonnable ?
RépondreSupprimerBonne année, m'dame.