On le sait, la Nouvelle-Zélande est une ancienne colonie Britannique et un membre actuel du Commonwealth.
Mais au fait Jamy, c’est quoi le Commonwealth ?
(Cette émission est la meilleure du monde, 15 ans après je la regarde encore tellement je kiffe les maquettes de Jamy.)
(J'ai poutré du slip mes partiels de droit international en Master entièrement grâce à l'épisode "la Justice Pénale Internationale". Merci pour rien, mes profs de fac.)
Le Commonwealth of Nations est une coopération intergouvernementale regroupant le Royaume-Uni et la majorité de ses anciennes colonies (53 Etats souverains au total). C’est une alliance d’Etats qui a ceci de particulier que leur union est à la fois très forte (la couronne britannique reste dans beaucoup de cas le chef d’Etat officiel) mais aussi très relax (si l’un des pays du Commonwealth entre en guerre, par exemple, les autres membres ne sont pas tenus de le soutenir).
Concrètement, ça veut dire que la Nouvelle-Zélande reste attachée au Royaume-Uni par des liens non pas seulement culturels et historiques, mais aussi par des attaches politiques et économiques bien réelles.
Par exemple, la Nouvelle-Zélande n’est pas une République mais une monarchie constitutionnelle, à la tête de laquelle on trouve notre bonne reine Elizabeth II. Evidemment, le titre est vraiment là juste pour l’image, parce que bon, déjà qu’en Angleterre elle fait rien d’autre que couper des rubans, t’imagines bien la rigolade que ce serait de gouverner un pays entier à dix-huit mille kilomètres de distance.
On notera quand même que les Kiwis ne sont pas les derniers pour le décorum, puisqu’ils ont non pas un, mais DEUX chefs d’Etat inutiles : la reine d’Angleterre donc, mais également le Gouverneur Général de Nouvelle-Zélande, un pantin nommé par le souverain Britannique pour occuper ses fonctions à sa place (rapport au fait que c’est galère de gouverner quand on est à dix-huit mille kilomètres) et qu’on a gardé après la décolonisation pour faire joli.
(Tout le monde en a tellement rien à foutre de sa gueule que j’ai dû aller chercher son nom sur Wikipédia, c’est dire.)
Quand on a une cérémonie officielle en Nouvelle-Zélande, c’est donc monsieur le Lieutenant General Sir Jerry Mateparae qui vient couper le ruban et serrer la main du Premier Ministre (l’alien reptilien, pour ceux qui suivent) pour la photo souvenir.
(À noter quand même le détail génial que, des fois, pour les cérémonies vachement importantes, on place un tableau de la Reine sur les lieux pour qu’elle veille sur les colons de sa présence bienveillante.)
(Ah oui nan mais ils font pas les choses à moitié, je t’avais prévenu.)
Avec le Commonwealth viennent tout un tas d’avantages commerciaux (libre circulation des biens) et sociaux (les Britanniques peuvent voyager sans Visa vers la Nouvelle-Zélande et vice versa, et la procédure d’immigration est grandement facilitée dans les deux sens).
Mais surtout, la Nouvelle-Zélande est un pays qui KIFFE SA RACE LA MONARCHIE.
Et franchement, après un an passé en Angleterre (le pays où tous les journaux, du Times au Sun, mentionnent la famille royale au moins une fois par jour), ça ne devrait plus vraiment m’étonner.
Mais bon, ayant été élevée dans un pays où nos relations avec les monarques sont plutôt du domaine « tête sur un pieu », ça surprend toujours de vivre dans un État moderne qui reconnaît publiquement que sa monarchie ne sert plus à rien, mais l’adule tout de même.
Et quand je dis « aduler », crois-moi que c’est pas une hyperbole.
Déjà, comme en Angleterre, tous les journaux et magazines sont farcis d’articles intéressants au plus haut point, dans le genre « La cérémonie d’ouverture d’un théâtre quelque part à Londres ou sa Majesté a coupé un ruban » (une page + photo couleur), « La partie de chasse annuelle du prince Charles » (véridique), ou encore « La première dent de Baby George » (tristement véridique).
Et puis alors, quand les Royals sont venus faire une visite en Nouvelle-Zélande, c’était LA FOLIE FURIEUSE.
Déjà, avalanche d’articles extrêmement intéressants dans les journaux, du style :
Un article sur la nounou de Baby George:
(Je pleure pour le journaliste qui s'est retrouve assigné à écrire un torchon pareil.)
A peu près un million d'articles sur les habits de Kate:
(Pour le kiff, un lien sur un article avec pas moins de QUARANTE ET UNE PHOTOS des habits de Kate.)
Et puis une foultitude d'articles sur les roturiers trop heureux d'être bénis de la présence grandiose et radieuse du couple royal:
(Oh oui, la chance d'une main royale touchant ma peau de manant!)
(Le rêve le plus fou du Lumpenproletariat de génération en génération.)
(Seul sous son saule pleureur, Karl Marx pleure.)
(C’est moi ou ce bébé a une sacrée tête de connard ?)
(Avec des parents aussi beaux, c’est quand même malheureux.)
Et donc, c’était l'avalanche d’adoration et d’hystérie collective de la part de tous les Kiwis situés dans un rayon de deux kilomètres de chaque visite officielle.
Par exemple, de mon bureau, j’étais très bien placée pour voir tous les Néo-Zélandais de ma boîte se gluer aux fenêtres en trépignant d’impatience pour voir « la course de bateaux ».
Comment, tu sais pas de quoi je parle ? Attends, tiens, j’ai 4 articles de presse différents qui ont couvert l’événement :
Un article avec TRENTE HUIT PHOTOS du couple royal en k-way Emirates:
Deux articles tellement paresseux qu'ils recyclent la même photo à un jour d'intervalle:
Et une vidéo immortalisant le moment.
(Et c'est rien que pour le New Zealand Herald!)
(New Zealand Herald qui est, rappelons-le, un peu "Le Monde" néo-zélandais. Si un journal réputé sérieux passe en mode fan 2 à ce point, je pense que tu peux imaginer un peu la gueule des magazines de greluche et autres puits à potins.)
En gros Kate et William sont allés faire une visite dans les quartiers riches d’Auckland et ont piqué des voiliers qui traînaient dans le port pour faire la course, tels des vulgaires racailles du Neuhof devant une 250 CC.
En exclusivité mondiale (non), les magnifiques photos de la course telle qu’on l’apercevait du bureau :
(Si on regarde bien, on peut presque distinguer les silhouettes des flûtes de champagne et des colliers de perles.)
Et donc il faut t'imaginer avoir ces images sous les yeux (deux bateaux flous dans le lointain, donc) et TOUS les Kiwis de la boîte en train de faire:
- Haaaan mais c'est trop géniaaaal!On a tellement de chance d'assister à un événement pareil!
(Sans ironie ni exagération.)
Résumons: les journaux étaient au taquet, les Kiwis étaient au taquet, les ventes de souvenirs à thème "famille royale" (ça existe) ont pété l’échelle, et tout le monde s'est retrouvé plongé bon gré mal gré dans cette énorme tambouille d’hystérie collective.
J'ai donc bien malgré moi eu vent d'affaires incontournables, comme cette rumeur de grossesse qui a failli faire péter une veine du front à tout le pays:
(Des rumeurs qui viennent d'un commentaire du prince William disant à une femme qui offre un cadeau à Baby George: "Vous aurez peut-être besoin d'en refaire un bientôt, haha!")
(Les reporters Kiwis sont des vrais inspecteurs Derrick.)
(Ah ben dis donc heureusement qu'on a l'AFP pour nous fournir des photos pour les reportages de fond de ce type.)
(Cocorico.)
(Par chez moi ça ne veut rien dire, mais après c'est peut-être pas le meilleur exemple.)
Et puis Kate, William et Baby George, après avoir été gavés de vin et d'agneau, sont repartis faire briller leur lumière princière sur d'autres pays chanceux.
OK, calmez-vous les gars, c'est fini. Ils sont partis.
On respire. On desserre ses petits poings. On arrête de hurler en ultrasons.
(Nan mais sérieusement, tu peux pas test le degré d'excitation qu'il y a eu dans le pays pendant une semaine.)
(Heureusement qu'ils sont partis, trois jours de plus et c’était l'apoplexie massive.)
C'est donc couverts de cadeaux en laine de mérino que les Royals sont partis pour l'Australie, histoire de se faire couvrir de cadeaux en peau de croco, pour changer.
(Oui d'accord, mais imaginez-vous un peu tous les barbecues qu'ils ont dû se farcir pendant un mois!)
(C'est pas la rigolade tous les jours, la vie de prince.)
Et maintenant, on peut enfin respirer à nouveau.
(Enfin pas trop longtemps, c'est bientôt la Coupe du Monde.)
(Priez pour mon salut.)
Ce qui me choque le plus sur la photo de George, c'est sa tenue. On dirait une salopette traditionnelle allemande ou c'est la mode en Nouvelle Zélande?
RépondreSupprimerJe crois que les Kiwis ont quand même besoin d'un visa pour partir au Royaume-Uni, mon copain en avait un renouvelable après 2 ou 3 ans.
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