samedi 14 mars 2020

Séries 2019, partie 2 de la partie 2 : le top (suite et fin) (enfin!)

OK, reprenons ce top des meilleures séries 2019, en attaquant avec ce que j'appelle "la Trinité des adaptations réussies" :


7. His Dark Materials


Ah là là, mais j'avais TELLEMENT peur de cette série!

Si tu me suis depuis un moment, tu comprends pourquoi : la trilogie de la Croisée des Mondes, quand j'étais ado, c'était toute ma vie.

Et je n'exagère même pas! C'était littéralement TOUTE. MA. VIE.

Je ne sais même pas combien de fois j'ai lu ces livres, mais sache qu'entre les âges de 12 et 14 ans, je les ai lus EN BOUCLE NON-STOP.

(Je me souviens qu'à chaque fois, j'essayais de m'arrêter.)

(Genre "allez, cette fois-ci, après le tome 3, j'arrête! Je lis autre chose! Promis, juré!")

(Et puis je finissais systématiquement en larmes à la fin du tome 3, ma vie semblait vide de sens, et, les yeux encore humides, je titubais jusqu'à ma bibliothèque, j'attrapais le tome 1, et c'était reparti pour un tour.)

Bref, tu comprendras que c'est une oeuvre à laquelle je suis énormément attachée, pour laquelle j'ai une dévotion totalement irraisonnée, et que tout ce qui touche à ces livres est très chargé émotionnellement, et que donc, fatalement, je suis incapable d'être objective avec ces bouquins.

(Un peu comme avec le Seigneur des Anneaux, mais peut-être même encore pire, si c'est possible.)

(Genre, avec le Seigneur des Anneaux, même moi je suis capable d'admettre que les cent premières pages du bouquin servent peu ou prou à rien.)

(J'irai même jusqu'à dire qu'on se fait carrément iech jusqu'à ce qu'on arrive dans la Vieille Forêt.)

Alors que tu ne m'entendras jamais dire un seul truc négatif sur la Croisée des Mondes.

Chaque page est parfaite, chaque mot un délice, chaque apostrophe un bijou, FIGHT ME SI T'ES PAS D'AC.


Du coup, comme beaucoup tous les fans, j'avais été hyper déçue quand l'adaptation filmique est sortie en 2007.

Déçue, mais pas surprise, parce que tout le projet puait dès le départ, entre les huit mille ans qu'il a fallu pour écrire le scénario, le réalisateur qui tentait en vain de se casser de la prod, la pression religieuse pour empêcher la sortie du film, FUCKING NICOLE KIDMAN EN MADAME COULTER, bref, choisis ton poison.


(Moi sortant de la salle de ciné en 2007)

D'ailleurs, le film a tout juste rapporté assez pour être rentable, et les deux suites programmées ont été annulées quasi-instantanément.

Les problèmes étaient donc multiples, mais, selon moi, le film bénéficiait tout de même de quelques points forts – notamment des effets spéciaux franchement magnifiques pour l'époque, et un casting très convaincant (à part cette énorme erreur avec Nicole Kidman, dont je ne me remets pas même si ça fait dix ans).

(J'veux dire, on avait quand même Christopher Lee en tête du Magisterium, et Ian McKellen qui faisait Iorek Byrnison! C'était magique!)

Le gros problème de ce film, selon moi, c'était son déluge d'exposition. Deux heures, ça ne suffit simplement pas pour nous présenter tout un monde si radicalement différent du nôtre.

Et ce, d'autant que toute l'histoire du tome 1 se passe au milieu de natifs de ce monde, ce qui rend l'exposition incroyablement compliquée à l'écran!

J'veux dire, dans un livre, c'est facile, tu as un narrateur omniscient, et un accès direct aux pensées des personnages. Donc, pour expliquer, par exemple, ce qui se passe quand un humain et son daemon essayent de se séparer, on a cet extrait :


Et voilà, en quelques lignes, on comprend que l'être humain et son daemon sont liés par un lien extrêmement fort, qu'ils ne peuvent pas se passer l'un de l'autre, mais qu'étant tout de même deux entités différentes, ils ne se sentent jamais seuls. Autant de petits morceaux d'explications qui vont être très importants pour la suite de l'intrigue : quand on va arriver au passage où le Magisterium coupe ce lien entre les enfants et leurs daemons, on comprendra l'horreur que c'est. On saura que c'est similaire à une excision (d'ailleurs, le livre y fait explicitement référence, au cas où la métaphore n'était pas assez claire).

A l'écran, c'est beaucoup plus dur de retranscrire tout ça, il faut donc avoir recours à des techniques d'exposition : la plus connue (et la moins intrusive) est d'avoir recours à un personnage extérieur, à qui on explique comment le monde fonctionne. De cette manière, l'exposition est graduelle et naturelle. (C'est par exemple le cas dans Harry Potter, où Harry ne connaît pas le monde des sorciers, et ses amis lui expliquent le fonctionnement de l'univers au fur et à mesure des livres.)

Dans notre cas, c'est évidemment impossible, on a donc le choix entre trois modes d'exposition pas vraiment idéaux : la voix off (qui peut être très bien, comme dans "les Affranchis", ou absolument atroce, comme dans "Blade Runner"); le "je te balance tout dans les cinq premières minutes et on n'en parle plus" (cf. le Seigneur des Anneaux, ou encore Star Wars qui fait encore plus paresseux avec juste un texte qui défile); ou pire encore, ma bête noire: le "comme vous le savez".

Cette technique que j'abhorre consiste à prendre des personnages qui sont TOUS au courant de ce qui se passe dans leur monde, mais, comme le spectateur, lui, n'est pas au courant, ils vont quand même tout s'expliquer les uns aux autres.

(C'est notamment une technique très courante dans la série Big Bang Theory, où, quand Penny n'est pas là, les scientifiques s'expliquent à eux-mêmes des trucs qu'ils savent forcément, mais que nous, spectateurs, ignorons peut-être.)

("Tu connais, bien sûr, la théorie du chat de Schrödinger." "Tu veux dire, la théorie selon laquelle un chat est placé dans une boîte avec du poison, et tant qu'on n'a pas ouvert la boîte, le chat est théoriquement mort et vivant en même temps?" "Oui." "Oui.")

C'est super bancal, super maladroit, et, perso, ça me sort direct de l'action, parce que c'est pas crédible pour un sou.



Le film "La boussole d'or" (un nom bien crétin aussi, d'ailleurs, mais je vais pas commencer sinon on en a encore pour quatre pages) a opté pour un mélange entre la narration du début de film, et le "comme vous le savez". Il est, du coup, complètement indigeste ET bizarrement, c'est également pas assez expliqué, parce que si on regarde le film sans avoir lu les livres, c'est quasi impossible à comprendre.

Du coup, on a deux heures d'explications d'un univers et de présentation de personnages, et zéro focalisation sur l'intrigue (qui est pourtant super!). Je suppose que le film comptait sur les deux suites pour nous en mettre plein la vue, mais... bon... voilà quoi.

Fort heureusement, quand on est face à une série, on a le luxe d'avoir plein de temps pour tout expliquer dans le récit même, avec des dialogues ou des effets de mise en scène, et ainsi partager le temps d'écran entre l'intrigue et les explications.

C'est ce que fait cette saison 1, plutôt bien, étant donné que Professeur Flaxou (qui n'a jamais lu les livres) a réussi à tout suivre avec un minimum d'interventions de ma part – mis à part le fait qu'en bon scientifique, il est incapable d'accepter le concept d'allégorie:

- Mais le coup de changer de forme, ça va pas! D'un point de vue physique, tu ne peux pas créer de matière à partir de rien! Donc un daemon souris ne peut pas se changer en éléphant! D'où vient la matière?
- De la Poussière!
- .... Ouais enfin ça me plaît pas trop tout ça.

Et quand c'étaient pas des considérations physiques, c'était la biologie qui entrait en ligne de mire:

- Donc le daemon est lié à son humain?
- Oui.
- Est-ce que du coup il fait tout en même temps que son humain? Genre, si l'humain a envie de pisser, est-ce que le daemon doit pisser aussi?
- Je....
- On n'a pas encore vu de daemon manger. Est-ce que les daemons mangent?
- C'est pas...
- Si deux humains niquent, est-ce que leurs daemons niquent aussi?


- Oh! Oh! J'en ai une autre! Si le daemon de Lyra est sous sa forme de belette, et qu'il a envie de pisser, et qu'il se change en tigre, est-ce qu'il a encore envie de pisser? Est-ce que la quantité d'eau dans sa vessie est restée la même, ou est-ce qu'elle a augmenté parallèlement à la taille de sa vessie?


(Okay, Professeur Fête de la Science, on se calme)

A part ça, la série est extrêmement fidèle au livre (limite TROP fidèle, en fin de compte) à part pour deux ou trois trucs qui n'ont pas vraiment lieu d'être (Mme Coulter peut se séparer de son daemon???! Mais d'où?)

Je m'attendais au pire avec cette série, et du coup j'étais sur mes gardes pour TOUTE variation des bouquins – genre, au hasard, quand ils commencent à faire allusion à Will dans l'épisode TROIS!

La télé : "Grumman venait en fait de mon monde, il s'appelait John Parry. Sa femme est encore ici, à Oxford. Et elle a.... un fils."

Moi devant la télé:


("Arrêtez tout c'est beaucoup trop tôôôôt!")

Finalement, je trouve que c'était une super idée d'inclure Will dès la saison 1. Déjà, ça nous évite de commencer la saison 2 avec une-demi heure de la vie d'un mec qu'on connaît pas, et puis ça fait un parallèle sympa avec l'histoire de Lyra, et du coup, on finit la saison 1 en sachant qu'ils vont se rencontrer, et on a déjà hâte!

(Enfin, moi j'ai hâte depuis 2001, mais j'imagine que pour vous pauvres hères, ça doit être cool!)

J'avais également un peu peur du casting parce que c'était la grande force du film (à part Nicole Kidman, donc) (oui, je l'ai déjà mentionnée trois fois, laisse-moi tranquille, je suis traumatisée) et que j'avais du mal à voir d'autres têtes camper mes personnages bien-aimés.

Bonne nouvelle, globalement, tout le monde fait le café (j'aime particulièrement Lin-Manuel Miranda en Lee Scoresby, charmant à souhait).

Après, déjà avant que la série sorte, j'avais entendu que Dafne Keene avait été castée en Lyra, et j'étais dans mon canapé en mode :

- La gamine dans "Logan"? La petite à la fois choupi et totalement sauvage? Oui! Mais OUI!


(Vous avez tout compris!)

Et puis ensuite j'ai vu qu'ils avaient casté Ruth Wilson (alias la psychopathe dans "Luther") en Mme Coulter, et là, on ne pouvait plus me tenir.


(Tout pareil)

Ma plus grande peur était que je trouvais James McAvoy beaucoup trop sympathique pour jouer Lord Asriel (le monolithique Daniel Craig et son regard froid de requin étaient d'ailleurs parfaits pour ce rôle), et finalement, Chacha Culpa, il est cruel et arrogant juste comme il faut, je le déteste, c'est super.

Par contre, pour le reste du casting, c'est un gros "Mouaiff", entre un John Faa beaucoup trop jeune et un Farder Coram qui...aurait été super en John Faa, finalement! Et je ne parle même pas de la déception de Lord Boreal, qui, pour un personnage exsudant à ce point le pouvoir, l'aristocratie et l'argent, aurait TELLEMENT dû être un vieil homme blanc!

Pour le reste, je n'ai que du bon à dire de cette série, à part deux déceptions :

1. Le combat des ours, beaucoup trop sage et pas assez sanglant (où est ma mâchoire décrochée?) (je VEUX ma mâchoire décrochée!)

2. Le design de l'aléthiomètre, qui est juste MEGA MOCHE.

Sérieusement, voilà à quoi il ressemble selon l'illustration du livre :


Le voici dans le film de 2007 :


Et le voilà dans la série :


NON!

JUSTE NON!

Qu'est-ce que c'est que cette mocheté carrée, toute fine, tout terne?

L'aléthiomètre, il est censé être précieux, lourd, en or massif! Là, on dirait juste un vieux Motorola à clapet! Vous vous êtes crus dans le premier Matrix? NON ! C'est dégueulasse!



(Pardon, je m'emporte.)

(Est-ce que j'ai mentionné que j'avais zéro chill face à cette oeuvre?)

Bref, mis à part beaucoup de pinaillage de ma part, sincèrement, cette série est super, elle respecte à donf le livre, tu peux y aller les yeux fermés.

(Mais steuplaît, pas de questions sur les daemons.)


6. Good Omens


Un de mes livres préférés, mais en même temps, Neil Gaiman ET Terry Pratchett qui écrivent un bouquin ensemble, est-ce que qui que ce soit pensait que ça aurait pu être autre chose que génial?

Eh ben, pas surprise, c'est génial.

Le pitch : la fin des temps approche, et les forces angéliques et démoniaques se préparent à l'Apocalypse : les Quatre Cavaliers se mettent en marche (enfin, à moto) et vont se mettre à la recherche de l'Antéchrist, un garçon de onze ans....Sauf que l'Antéchrist n'est pas le gamin que l'on croit. Et puis comme c'est Terry Pratchett, y'a aussi une sorcière, et des chasseurs de sorcières, et des prophéties, et un chien des enfers. Et, au milieu de tout ça, une amitié improbable entre un ange et un démon qui vont unir leurs forces pour empêcher l'Apocalypse.

La meilleure partie du livre (outre son style fabuleux) c'est justement ces personnages du démon Crowley et de l'ange Aziraphale, et là encore, je ne sais pas qui sont les directeurs de casting, mais OUI MILLE FOIS OUI VOUS AVEZ TROUVE LES ACTEURS PARFAITS.

La preuve, c'est que, quand je suivais la production de la série et que j'ai lu "David Tennant et Michael Sheen engagés pour la mini-série "Good Omens" d'Amazon", j'ai même pas eu besoin de lire le reste de l'article pour savoir qui était Crowley et qui était Aziraphale.


Le scénario suit très fidèlement le livre (à ceci près que l'action est transposée à notre époque, tandis que le livre se passait au "notre époque" de l'époque, c'est-à-dire la fin des années 80) ce qui n'a rien d'étonnant, puisque Neil Gaiman lui-même est le scénariste de la série, l'un des producteurs exécutifs, et a travaillé de très près avec le réalisateur Douglas Mackinnon (un habitué de la BBC, qui a notamment réalisé plusieurs épisodes de Doctor Who et de la série Sherlock).

Donc, si l'on récapitule : scénario béton, acteurs aux petits oignons (oui parce que j'ai oublié de te dire, mais on trouve aussi dans la série Jon Hamm (de Mad Men), Michael McKean (de Better Call Saul) et même une toute petite apparition de Nick Offerman), mais alors, est-ce que cette série serait parfaite?

Eh ben écoute, pas loin.

Mes deux seuls bémols concernent :

1. La narration omniprésente, et oui okay je comprends ce que vous vouliez faire, le livre possède un style inimitable et magnifique, c'était trop dommage de le perdre à l'écran, MAIS le résultat, c'est juste qu'on se retrouve avec une voix-off qui nous raconte exactement ce qu'on voit à l'écran, donc bof bof le doublon.

2. Les effets spéciaux hyper laids, et pour une série avec un budget pareil, c'est assez inexcusable.

D'autant que d'autres aspects de la série sont soignés à l'extrême, notamment les costumes, magnifiques!


(Notez le noir/rouge pour Crowley, avec ses petits détails qui rappellent son aspect démoniaque, comme sa ceinture en peau de serpent ; et le blanc/pastel d'Aziraphale, avec ses grandes épaules et revers de veste en référence à ses ailes d'ange.)

En résumé : regarde Good Omens, c'est une petite série pas très longue, marrante, bien jouée et globalement fort divertissante.

(Par contre, conseil d'amie : si tu cherches des gifs de cette série pour illustrer ton article, ne vas PAS sur Tumblr, c'est bourré ras la gueule de fanfictions sirupeuses et ZÉRO gifs.)

(J'ai dû aller sur Google Images pour trouver ce que je voulais.)

(GOOGLE IMAGES!)


5. The Witcher


J'AI TOUJOURS RAISON.

Voilà.

C'est le résumé de cette série.

Pourquoi? Parce que, quand on a entendu parler pour la première fois d'une adaptation en série du Witcher, Flaxou et moi on a eu une conversation qui ressemblait à peu près à ça:

- IIIIIIIIH!
- Cha....
- IIIIIIIIIIH!!
- Calme-toi.
- TROP TARD!!!

Eh non, on n'arrête pas le train de la hype une fois qu'il a quitté le quai, et moi j'avais entendu "Witcher" "Netflix" et "Henry Cavill" dans la même phrase, c'était mort.

(Et d'ailleurs, au passage, MANDIEU ce que Netflix a pu traire le côté "Bonjour on a Henry Cavill regardez comme il est sexay")

(Limite ça me gênait de voir tous ces gros plans sur son pantalon moulant et son torse musclé.)


(Limite.)

Bref bref.

Le train de la hype était lancé, donc, et rien ne pouvait plus arrêter mon optimisme débordant : ni les premières images du look de Geralt :


(Featuring cette sublime perruque de chez Jour de Fête)

Ni les premières images de l'armée nilfgaardienne et leurs armures absolument hideuses:


(SÉRIEUSEMENT?)


(Même celle du jeu vidéo rendrait mieux!)

(Genre, telle quelle, en modélisation 3D, elle rendrait mieux!)

Et donc, alors que l'univers entier (= tous les fans du Witcher autour de moi) s'accordaient à dire que cette série allait être une sorte de daube série B à la Hercule et Xéna, moi seule, au milieu de ce torrent de discorde, je pépiais :

- Nan mais chais pas, je pense qu'il faut lui donner sa chance, franchement on n'a encore rien vu de définitif, vraiment je suis sûre que ça pourrait être bien!

Et tu sais quoi?

J'AVAIS RAISON!

LA SÉRIE EST BIEN!

Okay, elle est loin d'être parfaite : le côté "on fait du saut à l'élastique avec la chronologie" est parfois difficile à suivre (alors que j'ai lu les livres!), et les effets spéciaux font effectivement assez série B (cf. les yeux de Geralt, ou encore cette mocheté absolue qu'était le dragon de l'épisode 6).

(Par contre, je salue les chorégraphies des combats, qui sont de toute beauté – et, pour le coup, ne font pas du tout série B).

Le reste du temps, la série oscille entre le médiocre et le génie.

Les costumes ? Médiocres pour l'armée de Nilfgaard ou l'armure de sorceleur de Geralt, mais géniaux pour Yennefer et Jaskier.

Les acteurs? Médiocres pour Ciri ou Tissaia, excellents pour Geralt et Jaskier.

(Yennefer surjoue à donf, mais en même temps, c'est Yennefer, quoi.)

L'intrigue? Médiocre pour tout ce qui se trame du côté de Cintra, en revanche DONNEZ-MOI PLUS DE BROMANCE AVEC GERALT ET JASKIER!






(Petit quiz : sauras-tu deviner qui est mon personnage préféré?)

(Oui je sais, c'est hyper difficile.)


4. The Mandalorian


Alors, avant toute chose, je tiens à dire que je ne me considère pas comme une "fan" de l'univers Star Wars.

Certes, j'ai vu la trilogie originale au moins quinze fois, mais c'est plus pour un côté Madeleine de Proust que de la véritable passion.

(Telle que la passion qui m'étreint encore à chaque fois qu'apparaît à l'écran le titre du Seigneur des Anneaux.)

(Avec la petite musique mystérieuse, là, t'sais.)

(Ça me fait des petits frissons de bonheur à tous les coups.)

(Bref bref.)

Je reste très attachée à la trilogie originale, mais je n'ai jamais vu dans la saga Star Wars quelque chose de plus qu'une machine à divertissement pop-corn (un peu comme Indiana Jones, que j'affectionne également).

(Sauf cet épisode moisi avec les aliens en cristal, là.) (Celui-là n'a jamais existé.) (Et honnêtement, je cours pas après le Temple Maudit non plus.) (C'est un peu genre "bonjour, vous reprendrez bien un peu de racisme?") (BREF.)

La bonne nouvelle pour moi, c'est que je n'ai jamais eu d'attentes face aux films Star Wars, et donc, je n'ai jamais été déçue.

(Enfin, sauf par l'épisode I, bien sûr.)

(Faut pas déconner.)

(Jar-Jar Binks.)

Et donc, je suis restée complètement en dehors de tous les débats houleux qui ont agité la fanosphère quand la nouvelle trilogie est sortie.

Parce que moi, quand j'entendais "Ouin ouin ces nouveaux films ne sont pas assez originaux", je me disais juste "Oui, et?" Parce qu'en fait je m'en fous, moi je suis là pour manger mon pop-corn et regarder les vaisseaux spatiaux exploser, je suis une femme simple.

(Je précise aussi que je n'ai toujours pas vu le dernier volet, celui qui semble avoir tant déçu tout le monde, donc je ne peux pas donner mon avis dessus.)

(Mais vu que j'ai somme toute bien apprécié les volets VII et VIII, il y a de fortes chances que ce dernier me plaise quand même.)

Tout ça pour te dire que, quand j'ai entendu parler de la série The Mandalorian, mes attentes étaient exactement les mêmes que pour les films Star Wars : elles étaient super basses.

Pas de "tchou-tchou, en avant sur le train de la hype" pour moi. Pas de suivi fiévreux de la production, pas de compte à rebours avant le lancement de la série, juste un :

- Ah tiens, cette série Star Wars est sortie, tu veux tester le premier épisode?

Et OUAH DUDE COMME JE ME SUIS PRIS UN UPPERCUT DE QUALITÉ DANS LA FACE.

Je m'attendais à rien, et d'un coup j'ai été transportée à la cime de la crème!

(C'était l'anti-La Boussole d'Or.)

Le scénario est béton, les acteurs sont magnifiques (Werner FUCKING Herzog!), les décors splendides, les costumes sublimes, les effets spéciaux de toute beauté, et BÉBÉ YODA!


BÉBÉ YODA! 


C'EST COMME YODA MAIS EN BÉBÉ! 


JE MEURS DE MIGNONNETÉ !

Alors je sais pas si c'est parce que j'ai peut-être encore un relent d'hormones, mais je t'avouerai que c'était physiquement impossible de me retenir de soupirer d'adoration à chacune de ses apparitions à l'écran.

Pour autant, je ne dirai pas que c'est le meilleur atout de la série.

(Parce que je ne peux décemment pas dire ça d'une série qui a Pedro Pascal dedans.)

(Le meilleur atout d'une série avec Pedro Pascal, c'est FORCÉMENT Pedro Pascal.)

Bref, cette histoire d'un chasseur de primes qui se retrouve papa de substitution et renonce à son attitude sans scrupules pour révéler un coeur d'or n'est certes pas originale, mais en même temps, si on voulait des histoires originales, on n'irait pas lorgner du côté de chez Star Wars.

(Alias l'histoire basée entièrement sur tous les mythes fondateurs de toutes les civilisations de toute l'histoire de l'humanité.)

(Héros -> mentor -> quête -> sacrifice -> défaite -> mort -> résurrection -> triomphe)

J'ajouterai juste que les trois premiers épisodes de cette saison 1, si on les mettait bout à bout, pourraient être projetés en salle tels quels et faire un meilleur film que quasiment n'importe quel Star Wars sorti au cinéma.

(A part l'Empire Contre-Attaque.)

(Faut pas déconner, bis.)


3. Chernobyl


Bon, je te préviens tout de suite, le top 3 de cette année est MOROSE.

(Mais c'est pas de ma faute si les meilleures séries sont atrocement déprimantes!)

Et quoi de plus cool pour démarrer ce top 3 de la gloomitude qu'une mini-série basée sur une tragédie réelle, qui a coûté la vie à des milliers de personnes, et dont les répercussions se font encore sentir aujourd'hui et pour des siècles à venir?


L'histoire, tu l'auras compris en lisant le titre, relate la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, mais surtout les mensonges du gouvernement soviétique tentant désespérément de cacher l'étendue des dégâts et d'éviter la panique (alors qu'EVIDEMMENT il aurait fallu paniquer!)

Perso, j'ai énormément apprécié cette série, non seulement pour sa reconstruction fouillée, son casting stellaire (j'ai mis cette série dans ma liste juste en entendant "Jared Harris"), sa musique magnifique, sa mise en scène aux petits oignons et sa production léchée (notamment des effets spéciaux fort convaincants), mais aussi et surtout parce que c'est un pan d'Histoire qui m'intéresse énormément, se situant à la fois dans l'Histoire récente et (pour ma part) non contemporaine (je suis née deux ans après).

(Je pense d'ailleurs que ça doit être encore plus intéressant de regarder cette série si on se rappelle du vrai événement.)

(Je te tiens au courant quand mon père l'aura regardée.)

(Ma mère c'est pas la peine, elle a vu la bande-annonce et elle a déjà failli gerber.)

Ah oui, parce qu'il faut quand même le souligner : attention âmes sensibles, y'a des gens irradiés de partout, et les radiations, on croirait pas comme ça hein, mais c'est DÉGUEULASSE.

Je rassure quand même les non-amateurs de gore, c'est somme toute très regardable (personnellement, c'est le poids émotionnel que j'ai trouvé le plus dur à supporter) (d'aucuns diront "la scène avec les chiens", perso je dirai "Éloignez-vous vite de ces gens qui vous disent "la scène avec les chiens", parce que c'est des sociopathes".)

La série n'est pas 100% juste en termes scientifiques (notamment, et c'est important de le souligner : les personnes irradiées, même gravement, ne peuvent PAS contaminer d'autres gens une fois qu'on les a déshabillés, lavés et changés). Mais ça, à la limite, c'est pas ultra gênant (même si je ne comprends pas bien l'intérêt de rendre cette catastrophe ENCORE PLUS CATASTROPHIQUE, j'veux dire, c'est bon, n'en jetez plus).

Malgré tout, elle explique vachement bien toute la partie physique (parce que je t'avoue que j'étais pas mal perdue au milieu de toutes ces histoires de graphite, de bore et de sieverts).

Cependant, le vrai thème de la série, c'est surtout les mensonges véhiculés par l'appareil de l'Etat: jusqu'où peut-on dissimuler la vérité "pour le bien de la patrie"? Jusqu'où peut-on aller par sens du devoir? Le "méchant" de l'histoire est-il simplement un bouc émissaire, ou bien a-t-il vraiment une responsabilité personnelle à endosser?


Le tout donne une histoire passionnante et qu'on dévore en quelques heures, et je suis vraiment contente qu'ils ne se soient pas étalés sur plusieurs saisons parce que ça aurait dilué le propos, mais j'aurais facilement pu regarder deux-trois heures de plus.

Je finirai sur un tout petit détail, mais qui me semble très important et que j'ai envie de saluer : MERCI de ne pas avoir fait prendre aux acteurs un faux accent russe. Je ne sais pas comment la VF va gérer, mais MERCI à la VO d'avoir laissé à chaque acteur son accent naturel, qu'il soit britannique, américain, ou Stellan Skarsgård.


(Oui, il a son propre accent).


2. Years and Years


Une mini-série anglaise dont on ne parle pas assez et c'est CRIMINEL tellement elle est bien!

Le pitch est simple : on suit la vie d'une famille britannique lambda entre 2019 et 2029 : quatre frères et soeurs, leurs partenaires, leurs enfants, et leur grand-mère. A travers leurs vies plutôt ordinaires, on suit l'évolution d'une Grande-Bretagne qui devient progressivement de plus en plus cauchemardesque, et pourtant terriblement réaliste....


Alors je précise tout de suite pour ceux qui n'aiment pas la politique : CETTE SÉRIE EST DE GAUCHE, voilà, passez tout de suite votre chemin si vous n'êtes pas prêts à entendre des critiques sur la mondialisation, le conservatisme social, et les démagogues pro-Brexit.

Pour ceux et celles qui sont encore là, je ne peux que recommander cette série aux thèmes variés, et tous hyper intéressants : le transhumanisme, l'intelligence artificielle, le poujadisme, l'immigration, la précarisation du travail, le changement climatique, OUI RIEN QUE CA EN SIX ÉPISODES FIOU!

Et je sais que ça fait beaucoup de thèmes pour une mini-série, mais perso, c'est ce qui m'a vraiment plu : à la fin de chaque épisode, Professeur Flaxou et moi, on se retrouvait à en parler jusqu'au visionnage de l'épisode suivant.

Et, quand tu es en congé parental, et que chaque moment de ta vie est passé avec ton conjoint et deux enfants intéressants comme des cailloux, tu comprendras que c'est un peu un miracle de trouver un sujet de conversation sympa – parce que, sans cette série, tout notre été 2019, c'était des dîners à base de:

- Ils ont été sympa aujourd'hui, hein? Ils ont pas beaucoup pleuré.
- Ouais, c'était chouette! Ils ont pleuré, quoi? Deux, trois heures?
- Presque rien!
- Ha ha!
- ....
- ....
- Et sinon, tout à l'heure, Sammy a ouvert les yeux pendant une-demi minute...
- Oui, j'étais là.
- Ah.


(C'était un été magique.)

(Presque pas d'excursions en forêt pour aller pleurer d'épuisement au milieu des arbres.)

(HA HA LES NOUVEAUX-NÉS C'EST TELLEMENT FUN.)

Bref, cette série te fait gamberger ET déprimer en même temps, c'est ça qui est cool.

Oui, parce que la vision du futur proche dans Years And Years est AFFREUSE, prépare-toi, y'a de l'immigration de masse, des réfugiés climatiques, de la précarisation en veux-tu en voilà, des couvre-feu (couvres-feux?) (couvre-feux?) (rhââ mais ces pluriels c'est pas possible!), et même des camps de concentration ha ha LE FUN!


Malgré tout, la série arrive à te faire sourire avec de petites pépites d'humour (plutôt noir, mais on prend ce qu'on a pour pas se tirer une balle dans le slip, Geneviève), et je t'avouerai que j'ai même carrément rigolé à l'histoire du père qui a deux familles et deux fils, et qui les appelle Stephen et Steven.

(Surtout qu'au moins une fois par semaine, je croise une personne lambda qui regarde mes enfants puis commente "Han mais leurs noms ils se ressemblent pas!")

(Meuf, leurs GUEULES se ressemblent! Je vais pas non plus les appeler Pince-Mi et Pince-Moi!)

Je finirai sur le meilleur personnage de cette série (et, tragiquement, celui qu'on voit le moins) : Vivienne Rook, campée par la géniale, la sublime, la royale Emma Thompson.


Vivienne Rook, c'est cette incarnation de tous les politiciens démagogues et opportunistes (avec une petite pointe de fascisme pour relever le tout) : elle dit "fuck" à la télé puis en fait son cheval de bataille, elle propose un test de QI obligatoire pour accorder le droit de vote aux gens, elle fait des dabs sur Tik Tok avec des influenceurs, et c'est incroyablement énervant comme sa stratégie est transparente, et comme partout dans la série, tu as des gens en train de commenter : "Ha mais au moins en voilà une sans langue de bois, qui dit ce qu'elle pense!".

Et pourtant, la force de la série, c'est qu'elle n'est jamais snob ou méprisante. On n'est jamais condescendants avec les gens qui votent pour cette TrumpJohnsonPoutine, parce que ce sont justement les personnages qu'on a appris à aimer.

(Alors on est juste un peu déçus.)

(Un peu comme quand on apprend qu'on a un membre de sa famille qui a voté RN.)

Bref, cette série est super, j'espère très fort que rien du futur prédit ici ne se réalisera, regarde-la les doigts croisés steuplaît.


1. Succession


Encore une série criminellement méconnue, et c'est en grande partie pour cela qu'elle tient la tête de ce classement.

Elle est tellement méconnue que même moi, grande aficionado (aficionada?) de séries, je ne l'ai découverte qu'en 2019, alors que la saison 1 est sortie en 2018 (et, au passage, a raflé une tripotée de prix bien mérités, entre autres des Emmy Awards et des Golden Globes).

Qu'à cela ne tienne, ça veut dire que toi, petit chanceux, tu as deux saisons à dévorer si tu t'y mets tout de suite!

Plonge avec moi dans l'Amérique des puissants, chez la famille de milliardaires Roy, dont le patriarche, Logan Roy, mène d'une main de fer son empire médiatique, et mène à la baguette ses enfants pourtant adultes, qui peinent à échapper à son emprise – et d'un côté, on sent bien qu'ils ne sont pas tout à fait prêts pour le monde réel:


("YO")

Ce qui est très intéressant avec cette série, c'est qu'au départ, j'étais pas vraiment chaude.

J'avais entendu qu'elle avait gagné plein de prix, un Youtubeur américain que je suis avait fait une vidéo sur l'art du dialogue dans "Succession", j'étais dans une humeur séries et Professeur Flaxou dans une humeur jeux vidéo (je cherchais donc des trucs qui ne l'intéresseraient jamais de près ou de loin pour pouvoir les regarder sans lui), et donc je me suis dit "Meh, pourquoi pas?".

J'ai commencé à regarder la saison 1 sur mon écran secondaire, pendant que je jouais à Minecraft, c'est te dire mon enthousiasme débordant.

Et puis, au fur et à mesure que les épisodes se succédaient, j'ai commencé à me faire un torticolis, donc j'ai bougé Minecraft sur l'écran secondaire. Et une fois arrivée à la fin de la saison 1, je ne jouais plus du tout.

Et, autant j'avais trouvé le début de la série long, empesé, et barbant de dialogues interminables, autant vers la fin, chaque épisode m'éblouissait par sa qualité sur tous les plans.

Dialogues, acteurs, mise en scène, montage, décors, direction, tout ça c'est impeccable, mais alors, le clou de cette série, c'est évidemment ses personnages!

Pour résumer : tous les acteurs sont excellents, et tous les personnages sont à vomir.

Vraiment, c'est incroyable, ils sont tous extrêmement antipathiques, et dès que tu te mets à éprouver un peu de sympathie pour l'un ou l'autre, ils font de la merde et tu les détestes de nouveau.

Et pourtant, je ne sais pas comment t'expliquer ça : je les déteste, mais à la fois, j'ai de la peine pour eux.

(Je parle ici des quatre enfants Roy.)

(Le père est un monstre, pur et dur.)

J'ai de la peine pour eux, parce qu'ils ont grandi dans le luxe absolu, en dehors de toutes lois, et que leur père a l'outrecuidance de leur reprocher leur incompétence alors que c'est précisément de sa faute s'ils n'ont jamais eu à faire un effort de leur vie.


J'ai de la peine parce qu'ils sont tous profondément traumatisés, parce que leurs parents ne les ont jamais aimé, parce qu'ils ont vaguement conscience qu'il y a quelque chose qui cloche mais qu'ils préfèrent le refouler et infliger de la douleur aux autres et se faire des petites remarques acides les uns aux autres, parce que cette méchanceté passive-agressive, c'est tout ce qu'ils connaissent.

Ils sont tous à la fois intensément vulnérables et fermés comme des huîtres, c'est un équilibre méga délicat et tous les acteurs sont SUBLIMES dans ce grand écart.


(Et Kieran Culkin est l'un des meilleurs à maintenir cet équilibre.)

Et je ne l'ai pas encore mentionné, mais "Succession" est également un petit bijou d'humour noir et méchant, sardonique à souhait – et, des fois, juste marrant tout court:


Bref, je ne peux que te recommander cette série magistrale, et VOILA J'AI FINI CET ARTICLE WOOOUH CA M'A JUSTE PRIS QUATRE MOIS TOUT VA BIEN.


(Maintenant je vais pouvoir recommencer à te parler de mes bébés.)

(J'ai tellement de trucs à te dire, t'imagines pas comme c'est intéressant.)

(Genre, y'en a qui dit "ya-ya" et l'autre qui dit "ba-ba".)

(Putain ça y est j'ai révélé le truc le plus intéressant direct.)

(Enfin bref, j'espère que tu es HYPE.)

1 commentaire:

  1. Clairement, le train de la hype est en marche !!
    Et heureusement, parce qu'il semblerait que celui du confinement aussi, alors... ton article tombe bien :D

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