dimanche 28 février 2021

Séries 2020 : le flop

C'est avec un (très) grand retard que je vous présente le moment le plus attendu de l'année par exactement une lectrice (coucou Sarah) : les séries que j'ai adoré, détesté, et adoré détester en 2020.

Bon, pour la catégorie "adoré détester", il n'y a guère eu que la saison 2 de The Alienist, qui, bien qu'excellente sous tous points de vue, m'a grave mis dans le mal, cf. cette correspondance avec force angles flatteurs:


(Et des bébés QU'ON KIDNAPPE DE LEUR BERCEAU LA NUIT!)

(Laisse tomber comment j'ai pas bien dormi pendant des semaines.)

Sans plus attendre (parce que dieu sait que je me suis déjà suffisamment fait attendre), on commence tout de suite par le plus rigolo : dire du mal des séries pour des raisons absolument subjectives et sans avoir une once de légitimité.



Mrs America



"Mais enfin Charlotte", te dis-tu en lisant ce titre, "Tu t'es trompée de catégorie!"

Car tu me connais bien (mais si!) et tu sais que cette série regroupe toutes les choses que j'adore :

1. C'est une mini-série (engagement minimal, plaisir maximal)
2. C'est une série historique qui se situe dans les 70's, décennie ô combien intéressante (#passionguerrefroide)
3. Ça parle de féminisme (heyooooo)
4. Ce CASTING MILLE ETOILES DE FIFOU!

Sérieusement, même si les trois premiers points n'avaient pas été au rendez-vous, le casting à lui seul m'aurait fait regarder la série : en tête d'affiche, Cate Blanchett, un monument de cinéma (et je ne dis pas ça QUE parce qu'elle était dans le Seigneur des Anneaux) (même si elle avait le rôle le plus difficile avec celui d'Elrond et qu'elle s'en est sortie IMPÉRIALEMENT, mais là n'est pas la question) et qui est tout simplement magistrale en Phyllis Schlafly, tête de file du mouvement anti-féministe aux Etats-Unis dans les années 1970 :


(La perfection, j'te disais)

Mais on trouve aussi dans cette série Rose Byrne, une si bonne actrice qui fait souvent de si mauvais films (miskine), et qui interprète ici la star de l'émancipation féministe outre-Atlantique, la glorieuse Gloria Steinem:


(Oui, c'était un jeu de mots facile)

Mais aussi Uzo Aduba, qu'on avait vue exceller dans Orange is the new Black:


Ou encore Sarah Paulson, une actrice criminellement sous-cotée, et qui resplendit ici de retenue, toute en passive-agressivité et rage refoulée :


Sans oublier ma pref' Margo Martindale, à qui POUR UNE FOIS on laisse jouer un autre rôle que la redneck du Texas :


Mais alors, si tout ce casting est si resplendissant, et que l'histoire est intéressante, pourquoi avoir mis la série dans cette catégorie?

Eh bien, parce que malgré les efforts en termes de réalisation, scénario et jeu d'acteurs (ah oui et la musique est tip top aussi), ben faut bien avouer qu'on se fait chier ma petite dame.

Sérieusement, la série ne décolle pas, ce qui est dérangeant pour une mini-série (où tu es quand même censé faire dans le synthétique). Et imagine un peu que je te dis ça alors que je suis féministe et que ce thème m'intéresse vachement! Même moi, coeur de cible de cette série, j'ai trouvé ça hyper chiant d'entendre pendant dix heures des débats sur les différents sous-genres des courants féministes du vingtième siècle.

Faut-il accepter les lesbiennes sous peine de s'aliéner Madame-tout-le-monde? Plutôt émanciper les femmes au foyer, ou les accepter pour leur choix de maternité? Et quid des femmes de couleur? Des questions somme toute intéressantes (en tout cas, pour moi), mais vraiment pas propices à ce genre de média.

(En fait, c'est le genre de questions que je préfère largement aborder en lisant des articles de presse, des livres, ou en regardant des débats, mais pas sous forme de fiction historique.)

En plus de ça, les personnages féminins se ressemblent tous beaucoup physiquement (pas merci la mode 70's), et peu d'entre elles ressortent suffisamment du lot pour qu'on s'intéresse réellement à leur histoire.

Du coup, je trouve ça dommage, parce que cette série avait beaucoup à offrir, mais si elle n'a pas réussi à convaincre une meuf comme moi, qui avait tout pour l'adorer, alors je me dis que les audiences n'ont sans doute pas été au rendez-vous. 

(Hulu, tout comme Netflix, tient ses audiences secrètes, on ne saura donc pas combien de téléspectateurs ont regardé la série jusqu'au bout.)

(Mais à mon avis, pas des masses.)

C'est doublement dommage, parce que la série aurait pu avoir un rôle éducatif important, et même si je ne suis personnellement pas fan du traitement "cinématographié" de Phyllis Schlafly (qui était une personne odieuse et ne méritait pas qu'on l'humanise à coups de scénario inventé), je comprends le principe de montrer qu'il y avait à l'époque, dans les deux camps, des arguments valides, et de ne pas tomber dans la facilité du "les féministes c'est toutes des héroïnes gentilles et courageuses, et les anti-féministes des grosses dindes sans cervelle".

Je reste donc sur ma faim avec Mrs. America, mais je lui mets quand même un 10/20 pour l'effort.


(Rien que ce passage mérite un bon point.)


The Morning Show


On prend les mêmes critiques que ci-dessus et on recommence:

"The Morning Show", donc, est la série-phare de la nouvelle plateforme Apple TV+, featuring une brochette de stars en pleine forme et des thèmes d'actualité, en mode "on est Apple TV, on est des fifous, on donne un coup de pied dans la fourmilière, on se prend pour HBO".

L'histoire : Mitch (Steve Carell), un présentateur de "morning show" (pense "Télématin", mais avec des audiences de ouf) est viré de son poste après 20 piges d'antenne, suite à un scandale sexuel dans le sillage des révélations #metoo. Sa partenaire à l'écran (Jennifer Aniston) doit se battre pour garder son boulot, tout en rivalisant avec sa nouvelle co-animatrice, une jeune journaliste combative (Reese Witherspoon).

Comme pour "Mrs America", sur le papier, la série avait tout pour me plaire : des acteurs que j'adore, un scénario original et d'actualité, et (on était en droit de s'y attendre) un sous-texte féministe, vu le sujet de la série.

Et, petit bonus personnel, ça me permettait de revoir Jennifer Aniston et Reese Witherspoon jouer les soeurs ennemies, comme à la grande époque:


(Cette série est tout pour moi et je m'en lasserai jamais, okay?)

Côté casting, parlons-en vite fait : rien à redire, tout le monde est en grande forme (même si Jennifer Aniston peine un peu à exister dans ses scènes avec Reese Witherspoon, qui crève l'écran).

Côté réal, on voit qu'Apple a mis de la thune dans le projet, parce que ça sent le solide : décors, éclairage, même la mise en scène se permet des plans un peu léchés, c'est très joli.

Côté féminisme, le propos est nuancé et le sujet (très houleux) est bien traité, notamment via le personnage de Mitch (le prédateur sexuel), qui n'est pas juste un gros porc baveux et libidineux comme on en voit souvent dans les fictions. Non, Mitch est un type sympa, marrant, intelligent, et on aurait presque envie d'avoir de la compassion pour lui... excepté le fait que, bah, c'est un prédateur sexuel. Et je trouve très criant de vérité le fait qu'il ne se remette pas en question et se sente, lui, victime d'une chasse aux sorcières parce que, selon lui, le sexe était consensuel, parce que techniquement la meuf n'a pas dit non.


Cependant, en dehors de cette sous-intrigue, le reste du scénar fait plutôt bâiller d'ennui (à bases de luttes de pouvoir intestines et d'histoires de pognon). Alors peut-être que la série résonne différemment aux States, mais en France, où les "morning shows" n'existent pour ainsi dire pas (et n'ont en tout cas certainement pas l'audience et le glamour dont ils jouissent outre-Atlantique), ben on se sent un peu hors sujet.

Autre point faible, la série a clairement été écrite pour reposer sur les épaules des deux persos principales, et du coup, les personnages secondaires sont bâclés et oubliables (c'est bien simple, en dehors de Mitch et Cory, le producteur, je ne me rappelle d'absolument aucun nom).

Au final, je suis assez perplexe, déjà face à l'existence de cette série, qui, au vu de sa substance, aurait franchement fait un bien meilleur film (je l'imagine mal tenir plusieurs saisons, quand j'ai personnellement trouvé que 10 épisodes tiraient déjà bien sur la corde). Mais soit, je suis prête à être ouverte d'esprit sur ce sujet (au vu des actualités, je peux comprendre qu'on soit frileux à l'idée de réaliser des films, même si le direct-to-TV ne semble clairement pas en effrayer certains) (HUMHUMDisney)

Ce que j'ai beaucoup plus de mal à comprendre, par contre, c'est ce budget absolument démesuré (15 millions de dollars PAR EPISODE, soit le même budget que FUCKING GAME OF THRONES) pour une série qui se passe entièrement sur un studio de télé!

(Alors oui, okay, je sais bien que les stars, ça coûte cher, mais soyons honnête, on se retrouve quand même avec un surplus de ouf même après que Jennifer Aniston ait touché son cachet!)

(Alors quoi, vous aviez des sandwichs au caviar sur le plateau, ou comment ça s'est passé?)

Mais, au-delà de la question "comment avez-vous réussi à dépenser tellement de pognon pour une série qui nécessitait littéralement deux chaises et une table?", se pose surtout la question du "pourquoi?" Qu'est-ce qui a poussé Apple à tellement investir dans "The Morning Show", et pas ailleurs?

Ma théorie personnelle est qu'ils espéraient surtout s'acheter une crédibilité en faisant une série qui allait rafler plein de récompenses, et ainsi se poser en concurrent sérieux aux autres plateformes de streaming. (C'est loupé, ils ont juste eu un Emmy, et c'était pour meilleur acteur dans un rôle secondaire.)

Et tout le monde sait qu'il n'y a rien que l'industrie audiovisuelle aime tant que les productions qui parlent de l'industrie audiovisuelle.

(HUMHUMLa-La-Land.)

Et en parlant de s'auto-sucer la bite, devinez de quelle série on va parler pour la suite?


Hollywood


Une série qui m'a moins déçue que "Mrs America", mais alors c'est vraiment parce que je n'en attendais rien, hein.

Encore une minisérie (ça se voit que j'ai moins le temps de regarder des séries depuis que j'ai fait des mômes?) mais ce coup-ci sur Netflix, "Hollywood" est une version fictive de l'Age d'Or Hollywoodien (post-Seconde Guerre Mondiale), réalisée par le célèbre Ryan Murphy, prolifique scénariste et producteur notamment à l'origine de séries comme "Glee" ou encore "American Horror Story".

(Deux facettes bien différentes.)

Et c'est clairement plus à "Glee" que cette série est apparentée, toute en acteurs beaux gosses, paillettes et cul-culserie.

Sur les points positifs, je dirais que la production est de qualité (notamment au niveau des décors, des costumes, et des coiffures, tous magnifiques) et.... bon.... attends, je vais trouver un autre truc positif, laisse-moi une minute.

En attendant, démarrons sur le négatif : les acteurs sont mauvais, voilà, c'est dit, c'est fait, ne revenons pas dessus, je sais que vous êtes tous in love de Darren Criss depuis qu'il était dans la comédie musicale Harry Potter, mais regardez la vérité en face, il sait peut-être chanter, mais il ne sait pas jouer.


(Aussi, je crois que j'ai jamais vu un gars incarner un personnage hétérosexuel de façon aussi peu convaincante.)

(Chaque scène avec sa copine, mais on dirait des cousins quoi, j'ai jamais vu aussi peu d'alchimie.) 

(Et je sais que pourtant cet acteur est hétéro, c'est dire s'il est mauvais.)

Alors là, je m'acharne sur Darren Criss, mais rassurez-vous, TOUT LE MONDE est mauvais dans cette série! Les gars, les meufs, c'est le festival des mauvais rôles (Palme d'Or au faux Rock Hudson, encore plus mauvais que le vrai) (qui n'était de base pas gégé).

Il n'y a vraiment guère que Patti LuPone qui sauve la mise, mais cette femme est un trésor, et elle est parfaite partout, tout le temps:


Mais le vrai souci de la série, c'est son scénario.

Ryan Murphy a en effet pris le parti de ne pas faire de "Hollywood" une série historique, mais plutôt une sorte d'uchronie : que se serait-il passé si l'industrie du cinéma avait osé prendre des risques pour inclure plus de diversité au sein de ses productions?

La série mélange les personnages inventés de toutes pièces (comme Jack, le protagoniste de départ, ou encore Camille, la jeune étoile montante) et les personnages inventés de toutes pièces aussi, mais avec des noms de vrais gens (Rock Hudson, Henry Willson, et un panel de caméos).

Et c'est là l'un des soucis de la série : le grand écart avec la réalité est tellement vertigineux que ça passe encore plus mal en utilisant des vrais personnages de l'époque.

Car s'il est bien établi aujourd'hui que le vrai Rock Hudson était, sinon gay, du moins bisexuel, à l'époque, il n'aurait jamais pu songer à faire son coming out; déjà, parce que la pratique du coming out n'existait pas, et pourquoi ça déjà? Ah oui, parce que non content de ruiner sa carrière, il serait surtout allé en PRISON, parce que l'homosexualité était pénalement répréhensible en Californie jusqu'en 1976.

(Et si tu trouves que c'est tard, dis-toi que, pour tout le Sud des Etats-Unis, la sodomie n'a été décriminalisée qu'en 2003.)

(DEUX MILLE TROIS.)

(LE VINGT-ET-UNIÈME SIÈCLE.)

Le seul personnage à peu près fidèle à son vrai alter ego est celui d'Henry Willson, un agent proche de la mafia qui forme de jeunes acteurs, et au passage les abuse verbalement, mentalement, physiquement et sexuellement.

(Rien que ça.)

C'est un choix que je ne m'explique pas, d'avoir gardé un personnage qui colle avec le vrai Hollywood des années 50, quand il n'a clairement rien à faire dans la version Bisounours de Ryan Murphy.

Oui, parce que le concept de base de la série ne me dérangeait pas en soi : après tout, je suis une optimiste, j'aime la vie, j'aime l'amour, j'aime les fleurs et les chansons, et un peu de mièvrerie n'a jamais fait de mal à personne.


Un peu.


J'AI DIT "UN PEU", RYAN!


Le souci, c'est que "Hollywood" va trop loin.

Je veux bien suspendre mon incrédulité pour accepter que les gros studios des années 50 acceptent de faire un film à gros budget avec une actrice noire en rôle principal (et pourtant dieu sait que, même aujourd'hui, ça n'arrive presque jamais), mais la série ne sait pas où s'arrêter.

D'épisode en épisode, Ryan Murphy semble tomber de plus en plus profond dans son délire, et nous pond un final ahurissant, où "Meg" (le film avec l'actrice noire en rôle principal) montre un baiser interracial (ce qui n'est pas arrivé dans le vrai Hollywood avant 1967 et Sydney Poitier), puis rafle tous les Oscars, dont meilleure actrice, pour une actrice noire (ce qui n'est pas arrivé dans le vrai Hollywood avant 2002) et meilleur scénario, qui récompense un homme noir (ce qui n'est pas arrivé dans la vraie vie avant BORDEL DE MERDE 2018 pour "Get Out" mais vous êtes sérieux Hollywood?). 

Par la suite, "Meg" devient un succès mondial, et anéantit le racisme.

Littéralement.


(AH BON BEN C’ÉTAIT FACILE EN FAIT.)

Mais, non content de résoudre le racisme pour toujours, "Meg" arrive aussi à éradiquer l'homophobie en sus, puisque Rock Hudson fait son coming-out lors de la cérémonie des Oscars en embrassant son petit ami (le scénariste oscarisé) devant la foule des photographes... sans aucune répercussion. 

Il ne va pas en prison, ne fait l'objet d'aucune enquête policière, sa carrière n'est pas affectée, et, un an plus tard, le premier projet de film avec en tête d'affiche un couple homosexuel est validé par les studios. (Alors que, dit-elle avec un soupir, dans la vraie vie, on a dû attendre 2005 et "Brokeback Mountain") (Allez, soyons généreux, et disons 1993, avec "Philadelphia").

Et je comprends ce que Murphy essaye de dire : les studios sont un moteur de changement social, et ont une responsabilité à endosser en montrant de la diversité à l'écran, d'accord.

Mais il est évident que le pouvoir du cinéma est limité. Un film ne peut pas changer le monde, ni en 1950, ni maintenant. Le progrès social se fait à petits pas, et oui, c'est rageant, mais c'est comme ça.

Donc, quand je vois "Hollywood" me dire:

- On a fait un seul film, une fois, avec une actrice noire, et ça y est, y'a plus de racisme!

Je trouve que ça a l'effet inverse de celui que Murphy cherchait : au lieu de faire réfléchir sur le pouvoir de la pellicule, il ridiculise des décennies de lutte acharnée, en mode : "Y'avait qu'à" : Y'avait qu'à faire des productions inclusives, et le monde aurait tout de suite changé dans le bon sens.


(NOOOOON)

Pour moi, la cerise sur le gâteau de cette série en mode auto-fellation, c'est la scène où Eleanor Roosevelt (alors First Lady) explique à sa copine, la productrice de cinéma, à quel point la représentation au cinéma est importante, en mode "nan mais la politique c'est bien beau, mais on a bien peu d'influence à côté du CINHEMAAAA".


(Pitié)

Bref, à moins de raffoler de la guimauve, passe ton chemin.


Vikings


J'ai suivi "Vikings" depuis la saison 1, et ça a toujours été une série chère à mon coeur (si on met de côté le fait qu'elle est produite par History Channel et ose, OSE, MAIS OSE SEULEMENT se décrire comme "historiquement fidèle") (alors que LOL).

(Mais en vrai, ça on s'en fout, on regarde pas une fiction comme on regarde un documentaire, donc moi je m'en balek que tout le monde ait les dents blanches, que les costumes soient en coton-polyester, et que les Francs, ce peuple CLAIREMENT GERMANIQUE, aient un accent parigot du XXIè siècle.)


(Je m'en remets pas et ça fait genre six ans, les gars)

Bref, faisant fi du réalisme historique, la série me plaisait bien.

Mais force est de constater que, depuis la disparition de Ragnar Lothbrok (en 2016, ça remonte déjà), la série n'a fait que péricliter.

Ben oui, quand on mise tout sur le talent et le charisme d'un seul acteur, et qu'ensuite on tue son personnage, forcément, ça coince.


 (Tu nous manques, Travis)

Alors, certes, la série avait d'autres atouts (notamment de très bonnes chorégraphies dans les premières saisons) mais a peu à peu délaissé les scènes de bataille pour des intrigues plus politiques, et perso je trouve ça bien dommage. Pas parce que j'aime pas les intrigues politiques, mais parce que, maintenant que vous faites parler vos acteurs, on voit quand même beaucoup mieux à quel point ils sont mauvais.

C'est l'un des gros soucis de la série post-Ragnar : maintenant que Travis Fimmel ne crève plus l'écran, tous les autres acteurs peinent à remplir le vide, et pfiou, mais les gars, vous avez toujours été nuls ou bien vous en avez juste plus rien à foutre?

J'veux dire, on sait bien que Rollo n'a jamais été très bon, mais de toute façon c'était pas vraiment les expressions de son visage qu'on regardait, si tu vois c'que j'veux dire:


(Hello)

Mais là, force est de constater que les acteurs en font tous beaucoup trop (salut Floki, salut Ivar, sentez-vous visés) ou, à l'inverse, semblent juste regarder dans le vide en attendant qu'on dise "coupez".


(Groud Control to Major Lagertha)

Même les noms connus font n'importe nawak, cf. un Jonathan Rhys Meyers qui a probablement dû se faire payer en vodka et rails de coke tellement sa prestation est hallucinée.

Bref, après m'être péniblement farcie la saison 5 en mode "allez, ça passe", j'ai démarré la saison 6, et, à la moitié de l'épisode 1, j'ai dit à Fla :

- Pfouuu dis donc il est long cet épisode! Ils les ont rallongés ou quoi? Tu peux regarder si on est bientôt à la fin, sinon je vais me coucher.

Et non, en fait, ça faisait que vingt minutes qu'on était devant la télé.


(T'as raison, Ragnar, on se casse.)

J'ai quand même terminé l'épisode, puis je me suis demandé si j'allais regarder la suite, et je me suis posé la question qui tue (alias la question que je me pose à chaque fois que j'hésite à arrêter de regarder une série dans laquelle je me suis déjà pas mal investie) (cf. Big Bang Theory, The Walking Dead, Better Call Saul, et j'en passe).

Est-ce que je me soucie du sort de ces personnages?

Et le verdict était sans appel : clairement, non.

Floki peut bien crever sur son île pourrie, Ivar peut bien crever chez les Rus' de Kiev, et même mon chouchou Bjorn Ironside peut bien continuer à faire je sais même plus quoi, sans déconner j'ai même pas suivi c'était quoi l'histoire avec Bjorn tellement je m'en bats les steaks de vous tous, vive Ragnar, tchao.



La Révolution


Alors, je vais pas ajouter (trop) d'eau au moulin, cette série a déçu beaucoup de gens.

Pourtant, sur le papier, encore une fois, ça paraissait sympa : nous sommes en 1787 dans une réalité alternative, et, alors que la révolte gronde chez le peuple asservi de France et de Navarre:


Une mystérieuse maladie commence à se propager chez les nobles : le "sang bleu", qui pousse ceux atteints à tuer des gueux et se repaître de leur chair (mais les rend au passage immortels, et aussi leur rend littéralement le sang bleu).

Et déjà, rien qu'en écrivant ce synopsis, j'ai dû me retenir de ouf pour pas coller des commentaires sarcastiques partout.

Et ce n'est pas par rapport au projet de base "crossover série historique et film de zombies", ça, au contraire, je trouve que c'était plutôt une bonne idée.

J'veux dire, on comprend dès les premières secondes que la série n'a aucune velléité historique, donc je suis tout à fait prête à suspendre mes lunettes de nerd et mes "Heu mais ça en vrai ça existait pas à l'époque, hein", puisqu'il est très clair qu'on est dans une série fantastique, pas historique.

(Contrairement à "Vikings", où on a le droit d'être pète-couilles.)

Le côté allégorique de la maladie infectieuse ne me dérangeait pas non plus, mais, MAIS MAIS MAIS, quand on fait dans l'allégorie, les enfants, il faut être subtil.

SUBTIL.


BORDEL MAIS J'AI DIT "SUBTIL!"


(Pitiéééééé)

Sans déconner, cette série a beaucoup de problèmes, mais le principal, c'est celui-là : les dialogues ont l'air sortis d'une pièce de théâtre amateur écrite par des lycéens de Première L qui viennent de découvrir Marx.

T'as constamment l'impression que la série te donne des coups de coudes en mode "EH! T'AS COMPRIS?! ON FAIT UNE RÉFÉRENCE !!!"


("Eh ! T'as compris? C'est parce qu'ils les mangent! Littéralement!")

En soi, la métaphore aurait pu passer, mais là, c'est beaucoup trop appuyé pour que ça soit agréable. J'avais sincèrement l'impression que la série doutait beaucoup trop de l'intelligence de son public, et se sentait obligé de lui tenir la main. Ce qui est assez étrange, parce que le scénario, de son côté, part dans tous les sens, et là par contre, on ne t'explique RIEN!

Y'a un virus aux origines jamais expliquées et aux pouvoirs hyper flous (mais du coup, ils meurent quand on leur coupe la tête, ou pas?), des histoires de vaudou (OK?), un arbre magique (?), et une gamine qui a des pouvoirs psychiques, ça on sait, par contre on sait ni lesquels, ni pourquoi, ni comment.

(Et l'annulation de la série va sans désespérer les fans, parce que les créateurs comptaient clairement sur une suite pour nous donner des réponses.)

Le jeu d'acteur est globalement catastrophique, mais les pauvres ont probablement fait du mieux qu'ils pouvaient, handicapés par des personnages unidimensionnels dignes d'une télénovela, et des dialogues lourdingues et répétitifs (cf. la réplique "la colère gronde", répétée trois fois par épisode) qu'ils doivent déclamer avec sérieux et qui en deviennent involontairement comiques :



(Des fois, tout est dans la didascalie.)

(Vous noterez aussi les ongles sales et crochus du roi, pour qu'on comprenne bien à quel point il est fort méchant.)

Après, tout n'est pas à jeter : les décors, les costumes, la musique, la lumière et la mise en scène sont beaux, somptueux et très bien exécutés (même si le montage nous donne par fois un tout petit peu l'impression d'être dans un clip de Mylène Farmer).

Je terminerai sur une note positive : la série aura au moins eu le mérite de faire briller les comiques du web, cf. ce billet Tumbr qui me fait encore rire aujourd'hui :



Bref, c'est tout pour le négatif, je te dis rendez-vous dans quatre mois (au rythme où j'écris) pour te parler de mes séries pref de 2020!

Des bisous.

4 commentaires:

  1. Coucou! Ben moi je suis bien contente de ce post! La seule que j'ai tentée , Hollywood, ben en effet j'ai trouvé ça cucul la praline....donc j'attends avec impatience la liste des bonnes séries
    Et des nouvelles des grumeaux, aussi...
    Merci en tout cas
    Xoxo

    RépondreSupprimer
  2. Ah la vache, moi aussi j'ai abandonné Vikings en cours de route, mais encore plus tôt que toi : quand Loki s'est mis à avoir le même jeu et les MÊMES RÉPLIQUES à chaque épisode ("gnagnagna j'aime pas le prêtre", "gnagnagna on m'écoute pas", "gnagnagna Ragnar préfère sont prêtre à nous les vrais vikings", gnagnagna CA SUFFIT LOKI). Et j'ai trouvé que les jumps dans le futur étaient pas assez réaslistes, genre les enfants grandissent mais les adultes ne vieillissent pas ? Donnez-moi donc l'adresse de votre cure de jouvence !
    Bref. Merci beauocup ! Du coup je sais que je ne regarderai pas ce que tu as mis dans cette liste hahaha

    RépondreSupprimer
  3. Dommage pour Mrs America ! Je comptais la commencer - bon en vrai je vais quand même le faire, car Sarah Paulson et Cate Blanchett, mais je revois mes attentes à la baisse du coup

    Hollywood a clairement profité du confinement, perso je ne l'aurais jamais regardée en entier si j'avais eu autre chose à faire que de bosser et de ne pas avoir de vie. Rien ne va, la scène finale, le mélange de guimauve et de sujets ultra durs traités par-dessus la jambe (et le tout filmé avec une belle lumière dorée et de jolis costumes, parce que pourquoi changer d'ambiance en fonction du sujet...)
    Pis alors le plot du producteur violeur qui devient un espèce d'allié/comic relief, ça mérite clairement l'Emmy de la pire des idées

    RépondreSupprimer
  4. Merci pour ce post, c'est toujours un plaisir de les lire (et d'en rire). J'avais pensé, peut-être, c'est possible, "on verra un jour si j'ai rien d'autre à regarder", attaquer Miss America mais je pressentais la chiantitude maximum, du coup je vais en rester là définitivement. Et le pitch de Hollywood me tentais un peu mais je m’était promis que Ryan Murphy c’était NEVER AGAIN de chez AGAIN, merci de me confirmer que c’était une bonne décision.
    Et j'ai abandonné Vikings il y a super longtemps, quand il y a eu un saut dans le temps et que son fils s'est transformé en bodybuilder, ça m'a débécté.

    Vivement ton top (contrairement à toi la saison 1 de A la croisée des mondes m'avait énormément déçue, mais la saison 2 a, à mon sens, bien rattrapé le coup, j'ai hâte de lire ton avis)

    RépondreSupprimer