Malheureusement, y'a pas toujours la substance pour en faire un article de blog entier.
J'ai donc décidé de regrouper les petites différences culturelles et les nouveaux apprentissages de ma vie dans un truc que je nommerai : l'instant Kiwi.
Dont acte.
Instant Kiwi n°1: le Kiwi.
(Je fais les choses bien, tavu)
(Le meilleur chocolat du monde? Oui oui, c'est ici. Remballe ta Suisse.)
"Kiwi" étant un mot qui désigne 3 choses différentes ici, on utilise des termes un peu différents de chez nous. Kiwi tout court sera utilisé pour désigner l'habitant de Nouvelle-Zélande, tandis que l'oiseau poilu et le fruit tout aussi poilu seront désignés par les termes respectifs de Kiwi Bird et Kiwi Fruit (cf. la tablette de chocolat ci-dessus).
(Est-ce que le Kiwi tout court est aussi poilu que ses homonymes aviaires et fruitiers? Le mystère reste entier.)
On dira donc par exemple : "I was eating a kiwi fruit salad when I saw a kiwi bird passing in front of me. I called my Kiwi friend to tell him the news."
(Ça va, tu t'en sors?)
Et si on oublie de préciser de quel type de kiwi on cause (du genre "Yesterday I ate a kiwi" ou bien "I saw some kiwis at the zoo"), les gens se vexent. Genre ils savent pas de quel type de kiwi tu parles. C'est vrai que c'est trop compliqué de faire la part des choses. (Quel type de kiwi as-tu bien pu manger? Oh dis donc, le suspense m'étreint).
(Quelles chochottes ces mecs. Nous en France on a le même mot pour le temps qui passe et le temps qu'il fait, on doit expliquer continuellement duquel on parle, et tu nous vois pas nous plaindre.)
Instant Kiwi n°2 : Le Prénom.
Il faudra qu'on m'explique par quelle distorsion de l'espace spatio-temporel est-ce que le prénom Richard est devenu un parangon de génialitude dans l'esprit des Kiwis. Sérieusement, en Nouvelle-Zélande, un homme sur deux (toutes générations confondues) s'appelle Richard.
Mon coloc s'appelle Richard. Mon patron s'appelle Richard. Le facteur de ma boîte s'appelle Richard. Le chauffeur du bus 550 s'appelle Richard. Le présentateur de la météo sur TV One s'appelle Richard. Le mec qui a emballé mes courses l'autre jour au Pak'n'Save s'appelait Richard!
Il semblerait que la seule chose qui puisse aider un enfant à s'échapper du gouffre des Richard, Matt, James et autres Jack soit d'être d’ascendance Maorie. Auquel cas il a environ 50% de chances de se faire attribuer un nom traditionnel (Matai, Manawa, ou encore Temuera, par exemple) (C'est une langue polynésienne, y'a plus ou moins que des voyelles).
Sinon, il a 50% de chances de s'appeler Richard.
Instant Kiwi n°3 : Vis ma vie de Hobbit.
Depuis que j'habite ici, je vois des gens pieds nus PARTOUT.
Et c'est pas des clochards ni des étudiants en art, hein! (Pléonasme).
Non, c'est des gens normaux comme toi et moi, mais juste, ils se baladent pieds nus.
J'ai vu des gens pieds nus dans le parc (normal), j'en ai vu dans la rue (normal), j'en ai vu au centre commercial (ah bon?), j'en ai vu au supermarché (hein?), j'en ai même vu plein dans le BUS.
(Mais à la plage, ils mettent des tongs! NORMAL!!)
Et, alors que je racontais mon expérience des gens pieds nus dans le bus à mes colocs, en mode full Française ("Iiiih mais dans le bus! mais les gens VOMISSENT dans le bus, et les gens crachent par terre dans le bus, mais c'est dégueulasse oh c'est dégueulasse aaah et après ils vont choper des verrues aaah je vais vomir"), mon coloc Richard m'a quand même sorti que lui, des fois, il allait au BOULOT pieds nus.- Ouais, quand c'est l'été et qu'il fait chaud, c'est agréable.
- Mais mais mais... et ton patron, il dit rien?
- Pourquoi il dirait quelque chose?
- ....
- Ah, je vois ce que tu veux dire! Nan mais y a pas de dress code à mon boulot, hein.
AH BEN OUI C'EST SUR.
(Donc, ici, "pas de dress code" veut vraiment dire "freestyle du slip", apparemment.)
Quant à moi, j'ai malheureusement un code vestimentaire en vigueur au boulot (tous les jours je dois mettre des collants, laisse-moi mourir), du coup, je n'aurai pas le bonheur de tester la vie pieds nus au travail.
MAIS la semaine dernière, je suis allée au centre commercial pieds nus, et ça s'est presque bien passé, hein!
A part l'impression persistante que j'étais en train de faire un cauchemar (puisque le tiers de mes cauchemars consiste à rêver d'un rendez-vous extrêmement important où je me pointe sans chaussures) (l'autre tiers je tombe d'une tour, l'autre tiers c'est des zombies), et la paranoïa tenace que tout le monde regardait mes pieds et me jugeait parce qu'ils pensaient que j'étais pauvre ou sale ou étudiante en art.
(Illustration des gens du centre commercial tels qu'ils apparaissaient à mes yeux.)
Je pense que je vais mettre un peu de temps à m'habituer.
J'ai pas été attirée par ton article par hasard comme tu peux le voir.
RépondreSupprimerEn tout cas cet instant Kiwi était très intéressant!
Waouh, je sais pas si j'aurais sauté le pas. Mais c'est propre dans leurs rue du coup pour se permettre de se balader pied nus sans risquer de marcher sur un vieux mégot ou un chewing-gum?
RépondreSupprimerSuite à l'exil fiscal, on se demandait ici où avaient bien pu passer tous les richards. Grâce à ton post, on a maintenant la réponse.
RépondreSupprimerMerci.