jeudi 26 octobre 2023

La perle des enfants!


Et c'est parti pour l'édition 2023 de la perle des enfants!

J'espère que tu t'amuseras à les lire autant que je me suis amusée à les entendre (la poker face est très difficile à garder, par moments.)

On commence avec une perle qui résume très bien la relation entre les deux enfants:

1) Moi: Qu'est-ce qui se passe ici?
Samuel, en pleurs: Auguste me taaaaape!
Auguste: OH MAIS CA VA J'TE TAPE PAS FORT!



On continue avec la catégorie "choupi-mimi":

2) Samuel: Maman, quand tu étais petite, on était déjà là?
Moi: Non.
Samuel: Comment tu sais? Tu as appelé "Samuel, Auguste" et personne a répondu?

3) Moi: Où est-ce qu'on va mercredi? Vous dites à papa? On va se faire couper...
Auguste: Du pain!

(C'était "les cheveux", EVIDEMMENT)

(Qui s'enjaille à l'idée d'aller à la boulangerie pour se faire couper du pain?)

4) Moi: Où est-ce que tu voudrais qu'on parte en vacances?
Samuel: Au temps des dinosaures!!


5) Auguste: Et maintenant, on détruit le circuit de train!
Samuel: Non, non, non, il n'en est pas question!
Auguste: Si, si, si, il en est question!

6) Moi: Qu'est-ce que tu voudrais faire quand tu seras grand?
Auguste: Cuisiner!
Samuel: Et moi....faire la vaisselle!

7) Moi: Au parc ornithologique, ils recommandent de louer des jumelles.
Auguste: Ouiiii! Comme nous!


8) Moi: Comment est-ce que papa aime s'habiller?
Auguste: Tout seul.

9) Auguste: Maman, je t'ai fait un dessin!
Moi: Merci mon coeur! C'est quoi?
Auguste: C'est moi...Heu non! C'est toi! Parce que moi j'ai les cheveux allongés, et toi t'as les cheveux levés.

(On appelle ça du VOLUME, fils d'ignorant)

10) Fla: On ferait bien de rentrer, j'ai senti une goutte.
Auguste: De schnoutri?


(S'il y a des non-alsaciens parmi vous : c'est de la morve)

(Le gamin a entendu "une goutte" et son esprit est DIRECTEMENT allé vers la morve)

11) Moi: Il faudra faire bien attention à ne pas faire les fous autour de Tatie Co, parce qu'elle est enceinte.
Auguste: Ca veut dire quoi?
Moi: Ça veut dire qu'elle a un bébé dans le ventre.
Samuel: Oh! Seulement un?

(Sérieusement, c'est quoi ces mamans flemmardes.)

(Secouez-vous un peu les miches et rentabilisez vos grossesses mieux que ça.)

12) Moi: Avec papa, on vous a fabriqués.
Auguste: Ça veut dire qu'on est faits maison?


(Tellement cute)

On passe maintenant à la catégorie "on a VRAIMENT essayé de pas rigoler", avec une spéciale d'Auguste:

13) Moi: Ne joue pas avec cette porte!
Auguste, furax: Eh ben... Eh ben toi t'es rien que....
Moi: Attention à ce que tu vas me dire, parce que si tu me dis des méchancetés, tu seras puni!
Auguste, tremblant de colère: Eh ben...T'es rien qu'un KETCHUP!! Et je vais TE MANGER!!

Lecteurice, la DIFFICULTÉ de répondre à ça!

A ce qui est CLAIREMENT une insulte de la part de cet enfant (et qui mérite donc une punition) mais qui est en même temps HYPER DRÔLE! 

Au final, j'ai fait un compromis:


Sans transition, une réplique glauque:

14) Samuel: Maman, ça, c'est le cimetière?
Moi: Oui. C'est là qu'on enterre les gens.
Samuel: Eh regarde, y'a plein de gens dedans! Ils sont tous venus s'enterrer!

(Okay, celui-là c'est ma faute, je n'ai pas précisé "c'est là qu'on enterre les gens APRES la mort")

Et on finit cette section sur Auguste "The Audacity" Elias Charles:

15) Fla: Viens, je te porte au lit.
Auguste, mort de rire: Oh, une saucisse qui me porte! On voit pas ça tous les jours!


(Fla l'a hyper mal pris - et c'est bien normal - mais n'arrive pas à lui en vouloir, parce que "c'était trop bien trouvé")

Et on termine en beauté avec la section que j'ai intitulé "les petits malins", tu vas vite voir pourquoi:

16) Moi: Tu as fait un câlin à papa?
Auguste: Non, papa il veut pas de câlin.
Moi: Comment tu peux savoir? Tu lui as pas demandé.
Auguste: Papa? Tu veux un câlin?
Fla: Ouiiiii!
Auguste: ...
Auguste: Okay, alors maman, tu vas faire un câlin à papa!

17) Samuel: Maman! Il y a du miel plein ma figure!
Moi: Je t'avais dit de manger ta tartine proprement au lieu de la lécher!
Samuel: Mais...mais c'est pas de ma faute! Le miel il m'a sauté dessus!

18) Auguste: Maman, tu sais, moi je suis tellement fort que je peux soulever un arbre!
Moi: Ah bon?
Auguste: Oui! Mais je te montre pas, parce que je suis trop timide.

19) Samuel: Papa! Tas vu ma montre?
Fla: Ah oui! Il est quelle heure?
Samuel: Il est l'heure de manger un bonbon!


(C'était vraiment bien trouvé)

20) Auguste: Maman, je veux jouer à la pêche aux canards, mais je veux pas que Sammy vienne manger mes fraises des bois!
Moi: Donne-moi ton bol. On va aller le cacher dans un endroit secret, où Sammy ne pourra pas les trouver.
Auguste *en train de manger plus vite* Mais maman, mon bidon, c'est encore une meilleure cachette!

(DU GÉNIE)

Et je termine sur une perle qui résume bien la vie dans notre foyer de punks:

21) Auguste: Maman, on peut mettre tous vos draps par terre pour sauter dessus?
Moi: Non.
Auguste: Ah, maman, c'est dommage que t'as dit non, parce qu'on va le faire quand même.


(Fla est tellement fier de ses enfants quand ils se rebellent contre l'autorité.)

(C'est hyper contre-productif)

A VOS VOTES!

mardi 24 octobre 2023

Bye-bye babies


Et donc je me suis faite stériliser.

Parce que depuis que mes jumeaux, la lumière de mes jours, les amours de ma vie, sont nés, une de mes plus grandes peurs dans la vie, c'est de retomber enceinte et d'avoir UNE SECONDE PAIRE DE JUMEAUX.

Et je sais que c'est statistiquement hyper improbable, mais devine quoi? Avoir des jumeaux monozygotes c'est AUSSI hyper improbable (4 naissances sur 1000) et j'ai quand même touché le gros lot, alors je veux pas tenter le diable.

(Parce qu'une paire de jumeaux, c'est un don du ciel, mais deux, clairement, c'est une malédiction.)

Plus généralement, on avait décidé que deux enfants, c'était suffisant. (Déjà qu'à la base on avait prévu d'en faire qu'un seul, mais qui suis-je pour refuser une offre "un acheté, un offert" ?) 

Et tant pis pour tous les gens qui me demandent "Han mais tu veux pas faire une fille?"

(Genre c'est une option t'sais.)

(T'as un interrupteur dans la teuch et tu peux mettre le chromosome Y en mode ON/OFF.)

Donc non, clairement, je ne veux pas de troisième enfant, fille ou garçon, peu importe, mon utérus a fait ce qu'il avait à faire et il est temps de le mettre à la retraite.

Evidemment, s'est posée la question de qui (de moi ou de Flaxou) allait passer sur le billard:

- Okay Fla, alors d'après mes recherches et l'avis du médecin, la vasectomie est l'opération la moins douloureuse, la moins contraignante, la moins invasive, et celle qui pose le moins de complications.
- Ça me semble parfaitement logique et raisonnable.
- Et donc tu vas la faire?
- Non.

Donc c'était moi le chat, parce que mon époux, cet être pétri de contradictions, a réussi à me dire avec le plus grand sérieux "Oui je suis sûr que je ne veux plus d'enfants, MAIS je suis pas sûr que je ne changerai jamais d'avis."

(Ce qui, on l'a bien compris, est le code pour "Peut-être qu'un jour je te quitterai pour une femme plus jeune qui voudra des enfants, et je pourrai en faire même si j'ai cinquante balais passés, parce que je suis un homme et que la société ne me demandera jamais de m'occuper de ma progéniture, et du moment que je casque des thunes je peux être le père de l'année sans jamais changer une seule couche.")

(Est-ce qu'on sent l'amertume dans le paragraphe plus haut?) 

Donc j'étais un peu furax, mais pas contre Flaxou, plutôt contre le patriarcat.


(Mais "furax contre le patriarcat" c'est déjà mon mode par défaut, donc ça change pas grand-chose à ma vie.)

Clairement, si j'étais un gars, moi aussi j'aurais choisi la même option. C'est clair que c'est beaucoup plus difficile de juger si on veut arrêter de faire des enfants pour toujours quand on n'a ni à les porter, ni à les sortir (ni même à s'en occuper, si on arrive à trouver une nana assez pigeonne).

Et donc COMME JE DOIS TOUT FAIRE MOI-MÊME DANS CETTE MAISON j'ai décidé de me faire ligaturer les trompes.

J'avais entendu dire que ça pouvait être le parcours du combattant quand on est une femme (relativement) jeune (j'ai tout de même connu le Minitel, les gars), ce qui m'a toujours paru délirant, parce que quel est l'intérêt de te faire stériliser à 48 ans, quand t'es à ça de la ménopause? Bref.

Du coup, j'ai demandé à ma merveilleuse sage-femme (c'est son titre complet) si elle connaissait des médecins qui seraient d'accord de m'opérer. Elle m'a dit:

- Je vous garantis rien, mais il y a un ou deux docteurs dans le coin qui ont opéré des patientes avec le même profil que vous, donc... ça se tente!

Autant te dire que j'étais pas rassurée.

J'ai appelé le docteur et obtenu un rendez-vous, et je me suis pointée avec un argumentaire dans la tête digne des meilleures saisons des Cordier, Juge et Flic. (Ne manquait qu'un "objection, votre honneur!") et je me suis assise en face de Docteur Beau Gosse, prête à en découdre.



(Il se rappelait pas de moi, mais moi tu peux bien croire que je me rappelais de lui.)

Et là, j'étais limite déçue quand la conversation a fait :

- Alors, vous êtes ici pour quoi?
- Pour me faire ligaturer les trompes.
- D'accord. Alors, laissez-moi vous expliquer comment ça va se passer...

Ah donc? D'accord? Comme ça?

Pas d'argumentaire, pas de justification? 

Un médecin qui me traite comme une personne libre de disposer de son propre corps?


(Je savais déjà qu'il était beau, mais EN PLUS il est intelligent!)

Docteur Beau Gosse a quand même demandé quelle était ma situation familiale, et pourquoi mon mari ne voulait pas se faire stériliser à ma place, vu que c'était quand même vachement plus simple.

- C'est qu'il n'est pas sûr de ne pas changer d'avis, si les circonstances venaient à changer... Par exemple, si on se séparait, ou qu'il m'arrivait quelque chose...

Et là, le mec m'a regardé en mode:


Moi, gênée, j'ai essayé de défendre mon blaireau d'époux:

- Oui, je sais, mais bon... c'est son corps, sa décision... moi, j'essaye de le comprendre...
- Non mais faut arrêter d'essayer de comprendre les hommes. Ils sont trop pénibles.

(Okay, j'ai changé d'avis. Je veux encore des enfants, mais de lui.)

Bref, le merveilleux docteur Beau Gosse (c'est désormais son nom complet, à lui aussi) m'a donné un rendez-vous pour 4 mois plus tard (le délai légal de réflexion), et puis on a planifié l'intervention, et j'ai ainsi pu être stérilisé 6 mois après en avoir fait la demande initiale, et c'est hyper triste mais c'est incroyablement rapide, tu te rends pas compte.

Avant l'intervention, j'ai eu encore à faire à l'hôpital, puisqu'il fallait que je fasse mon admission et que je rencontre l'anesthésiste, et là, je suis entrée dans le bureau du gars, et il y avait des crucifix PARTOUT.


Un crucifix au mur, un second crucifix sur L'AUTRE mur, une icône du Christ, une icône de la Vierge, et un dernier crucifix portatif posé sur le bureau. 

(La gamme de voyage, sans doute.)

Donc laisse-moi te dire que je suais toute ma vie pendant l'entretien:

- Est-ce que vous êtes actuellement sous traitement médicamenteux?
- Non
*Il sait forcément pourquoi je suis là*
- Est-ce que vous avez des prothèses, implants ou appareils dentaires?
- Non.
*Il va se dire que j'accomplis pas mon devoir de femme.* 
- Avez-vous des allergies à certains médicaments?
- Non.
*Il va refuser de m'anesthésier et je vais devoir me faire charcuter à VIF*
- Okay ben c'est tout bon pour moi! On se revoit le jour de l'opération.

(J'avais quand même un peu le doute - jusqu'au bout - que le gars me fasse un mauvais dosage exprès pour me faire souffrir et me punir de mon choix, mais non.)

(Comme quoi, des fois, on peut même faire confiance aux Chrétiens.)

(Enfin, j'en ferai pas une habitude non plus.)

Le jour J, je me suis pointée à l'hôpital à 9h, et on m'a dit:

- On viendra vous chercher à 14h pour l'opération.


Et d'aucuns auraient pu penser que ça me ferait chier, MAIS laisse-moi te rappeler que j'ai deux enfants en bas âge à la maison, et que je me trouvais à présent seule, dans une pièce calme, sur un fauteuil confortable, avec mon téléphone, mon bouquin, et l'intégrale des sketches de Foil Arms and Hog, autant te dire que c'étaient LES VACANCES.

(Saint-Trop' sans la plage.)

Une infirmière est passée vers midi pour me dire :

- Je vous laisse un Xanax, si jamais vous êtes stressée, prenez-le une heure avant l'opération, ça va vous détendre. 

Et clairement j'en avais pas besoin, vu que je vivais ma meilleure vie, mais j'ai quand même été hyper tentée de lui dire "oui oui OK je le prends" et de mettre la pilule dans mon sac, parce que j'ai des réflexes de joueuse de RPG, et quand je vois un item rare, toi-même tu sais que j'ai envie de le sauvegarder dans mon inventaire.

(On sait jamais ! Si un jour je dois combattre un boss de l'anxiété!)

Et puis c'était le moment de me préparer, et j'étais très curieuse de savoir ce qui allait se passer, parce que j'ai beau avoir 35 ans et un historique de blessures long comme le bras, ma bonne étoile m'a préservé de toute intervention chirurgicale sérieuse jusqu'ici, et, comme je l'ai expliqué à l'anesthésiste, c'était ma toute première anesthésie générale - ce à quoi le mec a immédiatement répliqué:

- Ah ben ça c'est marrant, parce que moi aussi, c'est la première fois que j'anesthésie quelqu'un!

(C'était évidemment une blague, le gars avait la soixantaine.)

(Un Chrétien avec le sens de l'humour! Décidément c'est la journée des découvertes.)

Et puis on m'a emmené, le cul à l'air, dans la salle d'opération (chelou), on m'a installée sur la table, et l'anesthésiste a injecté un truc brûlant dans mon cathéter. 

J'ai juste eu le temps de penser "DU POISON! JE LE SAVAIS! CE CHRÉTIEN VEUT MA PEAU!" et puis ma tête s'est mise à tourner. J'ai dit "ouah dis donc, c'est costaud votre produit!". L'infirmière s'est penchée au-dessus de ma tête et m'a dit "Ah bon, vous sentez dejà quelque chose?" et c'est la dernière chose dont je me souvienne.

Quand j'ai rouvert les yeux, j'étais en salle de réveil, complètement dans les vapes:

- Ca va, madame?
- Gné? C'est déjà fini?
- Oui, madame. Vous vous sentez bien?
- J'ai froid.
- Je vous amène une couverture.
- Merci. Vous êtes très gentille, on vous paye pas assez.

(Oui, ce dialogue est 100% véridique.)

(Honnêtement, ça aurait pu être pire.)

(J'ai rien dit sur le libéralisme économique qui détruit le système hospitalier et sur le patriarcat qui maintient les métiers à dominante féminine dans la précarité, et dieu sait que j'aurais pu.)

Bref, l'opération s'est bien passée, et l'usine à bébés est dorénavant fermée.


(LIBÉRÉE ! SECTIONNÉE !)

J'ai pour toute preuve de l'intervention une mini cicatrice en forme de croix sur le bide (et honnêtement, au milieu des vergetures de ma grossesse, c'est pas elle qui va faire tache).

Je suis en arrêt maladie pour la semaine (ce qui explique pourquoi j'ai le temps d'écrire des articles de blog) (ci-mer les grands-parents qui se chargent des grumeaux) et, à part des tiraillements au niveau du bide, j'ai pas vraiment d'effets secondaires.

(Si : à chaque fois que je rote, ça sent la Bétadine.)

(C'est hyper perturbant.)

Je dois éviter le sport pendant deux semaines (Oooooh! Oh noooon! Une bonne excuse pour ne rien glander! Oooooh!), ne pas porter de charges lourdes (Ooooh! On nooon! Une bonne excuse pour ne pas aller faire les courses!), et ne pas aller au spa avec les copines avant un mois, car, je cite le merveilleux Docteur Beau Gosse "c'est un vrai nid à merdes".

(Le spa, pas les copines.)

Et évidemment, Flaxou est aux petits soins avec moi parce qu'il me doit bien ça le trouduc et du coup j'ai une semaine entière où je peux glander à la maison à ne rien faire, pas même une lessive (charge lourde TMTC).

Et je suis trop heureuse parce que j'ai plus jamais à m'inquiéter d'être enceinte, joie et liesse.

PS: Pendant que je remplissais mes formulaires d'arrêt maladie (pour recevoir les 24€ journaliers que la Sécu m'accorde dans sa grande mansuétude) je suis tombée sur le meilleur récapitulatif de mes antécédents obstétriques:


("Petit garçon x2")