samedi 24 janvier 2015

Brève marmaillesque


Et donc, comme tu le sais déjà, j’ai une petite nièce.

(Je dis « tu le sais déjà » parce que je pars du principe que tout le monde sur ce blog suit mes écrits avec une ferveur religieuse.)

(Ne brise pas mes rêves.)

Donc j’ai une petite nièce, ce qui, jusqu’à récemment, ne me faisait ni chaud ni froid.

C’est pas que j’aie fondamentalement quelque chose contre les bébés, c’est juste que je les trouve inintéressants au possible. Ils parlent pas, ils marchent pas, ils font que manger et faire caca, bonjour les passe-temps trop cool quoi.

Du coup, lors de mes séjours en France, je mets un point d’honneur à passer du temps avec ma nièce, mais c’est pas la poilade folle, faut bien se l’avouer.

La dernière fois que j’étais en France, Lyson avait deux ans. Elle marchait, mais elle ne parlait pas encore.

Enfin, elle avait une sorte d’ébauche de langage qui consistait à prendre une syllabe d’un mot et à la répéter deux fois. Mais c’était pas forcement une syllabe qui appartenait au mot d’origine. Ce qui pouvait prêter a confusion, tu en conviendras.

Par exemple, moi, j’étais « Caca » (charmant). Mais c’était pas juste moi, cf. ma plus longue conversation avec Lyson pendant tout mon séjour :

- Caca !
- Quoi ?
- Caca !
- Qu’est-ce qu’il y a ? T’as fait caca ?
*secoue la tête impérieusement*
- Caca !
- Quoi ? Tu veux faire caca ?
*secoue la tête plus fort*
- Caca !
- Quoi Caca ? Moi ? Tu parles de moi ?
*secoue la tête désespérément*
- CACA !
- Bon écoute je vais appeler ta mère, parce que là on s’en sort plus.
- CACA !
- MELA !

Ma sœur m’a ensuite explique que « caca », dans ce contexte, c’était pour « chocolat » (elle avait vu un bout de Kinder Country dépasser du buffet). Mais « caca » pouvait aussi dire « cheval », « couverture », ou des fois même vraiment « caca ». C’était un peu la roulette russe des mots.

Et donc, quand j’étais en France, j’ai passé du temps avec Lyson. Je lui ai lu « Lola à la plage », on est allées voir des chevaux et elle a eu la frousse, on a fait des balades avec des chiens et elle a eu la frousse, on est allées donner à manger aux poules et elle était aux anges parce que cette petite trouillarde a peur de tout sauf des poules, ça n’a aucun sens (c’est comme des mini vélociraptors avec des plumes, franchement  niveau terreur je sais pas ce qu’il te faut).

Donc on a passé du temps ensemble, mais niveau conversation, c’était pas tip top.

(Je t’avouerais que je me suis un peu fait chier.)

Et puis l’autre jour, au détour d’une conversation sur Skype avec ma sœur, je vois la petite bouille de Lyson apparaitre à la caméra, et j’entends ma sœur faire :

- Dis salut à tata !

Et je m’attendais à un signe de la main comme à son habitude. Sauf que là, dans mes haut-parleurs, j’ai soudain entendu une toute petite voix dire :

- Tata Lotte !


- Oui ! C’est moi ! Salut, Lyson !
- Tata Lotte !
- Oh putain je crois que je vais chialer.

J’étais fière, mon gars, mais j’étais fière comme un prince.

Ma nièce sait dire mon nom ! Elle me reconnait et elle DIT MON NOM !


(En plus elle m’appelle Lotte, franchement c’est pas carrément une germaniste née ?)

(Laisse tomber, c’est un génie cet enfant.)

Et donc comme ça, subitement, je suis devenue une tata gâteau.

Surtout que je fais des jaloux dans la famille, parce que j’ai des attentions spéciales :

- Ca y est Flaxou, j’ai reçu le colis de Noël de ma mère !
- Cool !
- Des Kinder, de la tisane à la pomme, du thé de Noël… Hiiiii !
- Quoi !
- J’ai un DESSIN !

Car oui, Lyson, en apprenant qu’on allait m’envoyer un colis, avait tenu à m’envoyer un dessin.

(Du moins, elle avait amené un gribouillage à ma sœur et l’avait placé dans mon carton en disant « Tata Lotte », donc c’est la conclusion qu’on en a tiré.)

- Et donc c’est ça son dessin ?
- Ouais !
- Mais il est trop moch…
- J’VAIS LE METTRE SUR LE FRIGO !

Dont acte.


Et oui, okay, il est peut-être moche ce dessin. 

Et oui, peut-être qu’il mérite plus le titre de « gribouillis informe », mais c’est un dessin qui a été fait pour MOI ! Tu te rends compte ? Personne dans toute ma vie ne m’a jamais fait de dessin ! Et là, ma nièce, elle habite à l’autre bout du monde, et non seulement elle se souvient de moi mais en plus elle me FAIT UN DESSIN ?

Ah mais là, c’est la fierté, on dirait que j’ai gagné le Prix Nobel de chimie, laisse tomber.

(Morale de l’histoire : les enfants, ça rend con.)

(Même quand c’est pas les tiens.)

dimanche 18 janvier 2015

Le retour de Ploc


(Et donc là, tu te démerdes et tu fais ton boulot. D'autres questions?)

Et donc ça fait maintenant six mois que ma boîte a embauché deux petits nouveaux (surnommés Plic et Ploc pour des raisons d’anonymat).

Ça fait six mois qu’ils sont là, donc, et depuis six mois, ils ne sont plus des petits nouveaux.

Plic est devenu un as des Opérations, et Ploc….

Ploc, je sais pas. 

Il reste derrière son bureau et il regarde dans le vide. Peut-être qu'il mange de la patafix. Je sais pas.

Non, parce que j’avais déjà narré les talents de Ploc pour des choses compliquées comme répondre au téléphone ou envoyer un e-mail, mais je t’assure que ce n’était que la face émergée de l’iceberg quand il s’agit de son époustouflante propension à faire les choses de travers.

Parce que là, récemment, on avait des menus à mettre à jour dans notre base de données.

Les menus, c’est la tâche la plus basique qu’on puisse trouver à faire dans ma boite. En gros on te donne un papier avec le menu du fournisseur dessus, on te donne un logiciel avec des cases vides, et faut copier-coller les mots dans les cases.

Les menus, c’est le degré zéro de la réflexion, un singe avec des moufles y arriverait.

Du coup, naturellement, j’ai immédiatement pensé à Ploc, en me disant « voilà au moins un job qu’il va me faire proprement ».

Là tu me trouves peut-être méchante, mais le gars ça fait SIX MOIS qu’il est là et il me demande encore comment changer les statuts dans le système (alias le truc qu’il a fait à son premier jour, et qu’il a fait TOUS LES JOURS DEPUIS), donc tu excuseras mon manque de foi quant à son aptitude à accomplir des tâches élémentaires.

Bref.

Je donne donc le menu à Ploc en lui expliquant les bases :

- Tu copies, tu colles.

- D’accord.
- Et quand y’a des plats groupés, tu les sépares.
- Attends stop. J’ai pas compris.

(Évidemment.)

- Bon, c’est facile : les fournisseurs, dans leurs menus, groupent parfois les plats qui sont au même prix, pour faire simple. Mais nous, on doit séparer pour les clients.
- …..J’ai pas compris. Je dois faire quoi ?

(On commence très fort aujourd’hui, dis donc.)

- Je te donne un exemple : si le menu du fournisseur dit « Omelette avec garniture au choix : jambon, fromage, tomates, oignons », toi, tu vas créer quatre plats dans notre base de données : « Omelette au jambon », « Omelette au fromage », etc. Tu comprends ?
- Oui, je crois.

(Hallelujah.)

Ploc fait donc son menu, et, trois jours plus tard (ah mais j’avais dit qu’il était lent) m’annonce d’un air satisfait qu’il a tout bien terminé.

(Fait l’imaginer avec la tête d’un môme trop fier d’avoir mangé toute sa purée à midi.)

Donc je repasse derrière parce que je suis pas folle quand même, et là :

- Ploc ? Tu peux venir deux minutes ?
- Oui.
- Là, pour les jus de fruits, t’as créé qu’un seul article ! « Jus de fruits frais pressé, au choix : pêche, pomme, mangue, ananas, fraise ».
- Et alors, c’est pas bien ?

MAIS ?

MAIS T’AS LES OREILLES BOUCHÉES COMME LE TROU DE BALLE D’UNE NONNE, C’EST PAS POSSIBLE ?


- Tu te rappelles ce que je t’avais expliqué l’autre jour ? Qu’il fallait séparer les articles ?
- Ah mais c’était pas juste pour les omelettes ?



MAIS ?

MAIS BORDEL DE COUILLE TU L’UTILISES DES FOIS CE MINUSCULE ORGANE ATROPHIE QUI GÎT DANS SA MARE DE COMPOTE DE POMMES A L’INTERIEUR DE TON CRANE, TÊTE DE LIMACE ?


- Les omelettes c’était un exemple, Ploc ! C’est tous les articles similaires qu’il faut séparer ! 
- Ah.
- Donc là, tu reprends le menu, et tu les sépares.
- D’accord d’accord.
- Merci.
- ….. Mais je les sépare comment, en fait ?

(Calme. Zen. Tu es une fleur des champs. Tu es le Dalaï-Lama.)

- Tu effaces ce que tu as fait, et à la place tu mets Jus de fruits frais pressé, deux points, pomme. Ensuite tu crées un nouvel article et tu écris Jus de fruits frais pressé, deux points, pêche. C’est assez clair comme ça ?
- Oui oui, j’ai bien compris.

(Ouais enfin tu me l’as déjà faite celle-là, gros.)

Une heure plus tard, Ploc, tout rouge de l’effort intense qu’il vient de fournir, m’annonce que c’est bon, il a fini. Du coup je vais revérifier, et là, je vois ça :

"Jus de fruits frais pressé..pomme"
"Jus de fruits frais pressé..ananas"

- Ploc ?
- Oui ?
- Pourquoi tu as mis des points de suspension partout ?
- Ben c’est toi qui m’as dit de le faire.
- Hein ?
- Ben oui, t’as dit d’écrire « jus de fruits frais pressé, deux points, pomme », alors j’ai fait comme t’as dit.


NON.

NON MAIS MEC.


EST-CE QUE TU VIENS D’ARRIVER SUR TERRE ?


EST-CE QUE JE SUIS LE PREMIER ETRE VIVANT A QUI TU T’ADRESSES ?


(Nan parce que là, va falloir m’expliquer comment c’est humainement possible.)

- Non mais quand je disais « deux points », je pensais à la figure syntaxique des doubles points. Pas à deux points l’un derrière l’autre. Ça n’a pas de sens.
- Ah oui, c’est vrai que c’est plus logique comme ça !

(Gnnnnmnmn)

Donc Ploc est retourné une troisième fois à son menu, et a corrigé ses fautes en tirant la langue sous l’effort de concentration intense à fournir.

(Tout ceci est véridique, au fait.)

(Tirage de langue compris.)

Et puis il m’a appelé :

- Charlotte ? Ça y est j’ai fini. Par contre j’ai juste une question au sujet des prix.
- Oui ?
- Pour les jus, dans le menu du fournisseur il y a marqué « 9 Euros » pour l’article "Jus de fruits au choix", mais comme moi j’ai séparé les jus en différents articles, comment je sais combien ils coûtent?
- Ben… c’est indiqué là, dans le menu ! 9 Euros.
- Oui je sais, 9 Euros pour "Jus de fruits au choix", mais comment je sais combien coûte chaque jus séparé ?
- ….
- Faut que j’appelle le fournisseur pour lui demander ? C’est ça ?



MAIS T’AS JAMAIS LU UN MENU DE TA VIE ENTIÈRE ESPÈCE DE TÊTE DE CHIBRE, OU BIEN EST-CE QUE TA MÈRE A JETÉ LE BÉBÉ ET ÉLEVÉ LE PLACENTA ?

Donc j’ai mordu très fort sur ma langue et j’ai demandé à Ploc de mettre neuf Euros partout, et il s’est exécuté sans poser de questions.

(Étrangement, c’est pas le gars le plus curieux du monde.)

Donc, une semaine après avoir reçu un menu que j’aurais mis une heure à mettre en ligne, Ploc avait enfin fini.


Enfin, presque :

- Alors Ploc, ce menu, il est terminé ?
- Oui oui ça y est. Par contre je sais pas ce qui s’est passé, quand je suis arrivé ce matin, la moitié du menu était effacée, j’ai dû tout recommencer ! Ça m’a pris cinq heures !
- Mais comment ça se fait que c’était effacé ?
- Je sais pas. Probablement un bug du système.
- T’as pensé à sauvegarder hier soir ?
- Ah non.
- ….
- Pourquoi, il fallait ?

Donc, pour ceux qui s’interrogeaient, le boulot se passe bien.


Mes exercices de relaxation, un peu moins.


jeudi 15 janvier 2015

30 Millions d'Amis, la suite


(WARNING: l'article qui suit contient beaucoup de petites bêtes moches, du coup je t'ai mis un bébé loutre pour te donner du courage.)

(Regarde-moi ces petites pattounes!)

Depuis que j'habite dans une maison de banlieue, j'ai eu la joie de partager ma maison avec diverses créatures (des cafards, des souris, des GROS RATS).

(Je vis pas dans le ghetto hein, c'est juste la Nouvelle-Zélande.)

(Paye ton pays sans prédateurs.)

J'ai donc dû m'habituer aux créatures cheloues qui squattent la maison de temps en temps, comme ce weta qui est venu nous faire un coucou:




(Hé, qu'est-ce que s'up?)

Et puis qui a un peu protesté quand on a essayé de le bouger hors de la terrasse histoire de pas l'écraser par mégarde:






(Mais enfin, mais c'est quoi ces manières?)

Ou encore des choses moins exotiques, comme des ARAIGNÉES VELUES.



(Kikoo!)

Mais en fait maintenant je m'en fous, parce que je suis plus phobique.

Et j'ai réalisé ça que très récemment, quand, trouvant une araignée du modèle ci-dessus sur le parquet de ma chambre, JE N'AI PAS EU PEUR.

J'ai vu l'araignée, j'ai fait "tiens une araignée", et puis je me suis dit "Nan je dois me gourer, parce que j'ai pas peur. Ça doit être autre chose".

Et je me suis approchée, j'ai compté les pattes, une fois, deux fois, et rien à faire, c'était bien une araignée et je n'avais toujours pas peur.

Et, en l'écrasant d'un revers de dictionnaire, j'ai ressenti ce qui était probablement la plus profonde satisfaction de ma vie.

Parce que ça fait 25 ans que ma phobie me pourrissait la vie et que je peux enfin dire que c'est FINI.

Je me suis donc dit que j'allais faire un article commémoratif, pas juste pour me la péter (un peu quand même) mais surtout pour m’adresser à tous les gens comme moi, et leur expliquer par où je suis passée pour guérir de l'arachnophobie.

Alors d'abord, faut savoir que j’ai mis très longtemps à découvrir que j’étais arachnophobe. Parce que j’étais un enfant, parce que j’étais une fille, il semblait « normal » aux yeux de mon entourage que les araignées me fassent pousser des hurlements.

(Faut dire aussi que ma mère et ma soeur n'étaient pas des grandes fans des monstres à huit pattes non plus.)

(Le nombre de fois où mon père est rentré du travail et où il trouvait des serviettes entassées sous les portes et des boules de papier dans les trous de serrure parce qu'on s'était littéralement barricadées dans une pièce.)

(Après on s'étonne que je m'étais pas rendu compte de ma phobie, dans cette famille de tarés.)

J’habitais à la montagne, donc c’était pas la joie tous les jours, mais je me consolais en me disant que, comme me l’avaient assuré mes parents, « ça passerait ».

Sauf que les années ont passé, passé, mais que ma terreur, elle, est bien restée.

Et ce que mon entourage considérait comme des « caprices », des « comédies », autant c’était passable quand j’avais huit ans, autant à dix-neuf, ça commençait à faire lourd.

Et je savais que c'était pas normal d'avoir des rituels. De regarder chaque coin d'une pièce en entrant quelque part. De s'interdire l'accès aux caves, aux greniers. De ne pas pouvoir aller me coucher tant que chaque recoin de la chambre et chaque repli du lit n'avait pas été inspecté à la lampe de poche.

(Sérieusement, ça prenait genre 20 minutes.)

Mais j'arrivais pas à m'en empêcher.

Et donc, pendant des années, j’ai vécu avec le sentiment d’être anormale. Sentiment qui n’a pas été aidé par l’intervention de mes proches, qui me sommaient de « me ressaisir », de « me prendre en main », d’être « raisonnable », et me resservaient a toutes les sauces la phrase la plus haïe de mon existence :

- C’est pas la petite bête qui va manger la grosse !



(Nan, mais c’est TA GUEULE QUI VA MANGER MON POING si j’entends encore une seule fois cet argument de merde.)

Et puis, un jour, j’avais vingt-trois ans, et j’ai capté un morceau d’émission sur France Inter qui traitait des phobies, et pour la première fois, j’ai pu mettre des mots sur mon comportement. J'ai compris que je n’avais pas un grain, que les phobies touchaient tout le monde, bref : que c’était normal d’être anormal.

Et, surtout, que les phobies, ça se soignait.

Et donc, je suis allée me renseigner sur les traitements.

Pour info, il existe une myriade de traitements – aux effets plus ou moins avérés – contre les phobies, mais je me suis concentrée sur les deux méthodes les plus répandues, et qui, toutes deux, font appel à des « psys » - mais pas les mêmes.

L’une des méthodes, c’est de suivre une psychanalyse. Comme beaucoup de phobies sont causées par un traumatisme, on essaye, avec l’aide d’un(e) psychanalyste, de remonter aux sources de la phobie afin de comprendre ce qui l’a déclenchée, et, par là même, comment en guérir.

Pour ma part, étant donné que ma phobie avait été avec moi d’aussi loin que je pouvais m’en souvenir et que (à ma connaissance) il n’y a pas eu de traumatisme déclencheur, j’ai décidé de me tourner vers une approche plus terre-à-terre : la thérapie cognitivo-comportementale.

La TCC, comme on l’appelle quand on a la flemme, fait appel aux services d’un(e) psychiatre, cette fois-ci. Oublie les histoires de s’allonger sur le divan et de parler de ta mère, la, on entre tout de suite dans la phase pratique !

Donc, la TCC, comment ça se passe ?

Lors de la première séance, le psy va d’abord évaluer le degré de la phobie, en te posant pas mal de questions, du type : « Y-a-t-il des endroits où vous vous interdisez d’aller par peur d’y trouver des araignées ? » « Comment réagissez-vous si vous voyez une araignée a la télé ? », etc. Ensuite, il explique un peu au patient le mécanisme de la phobie, et la manière dont la TCC propose d’en guérir.

Alors parlons un peu du mécanisme de la phobie.

(Je parle ici des phobies spécifiques ou "simples", qui sont déclenchées par un objet externe, et pas des phobies sociales, qui sont une tout autre paire de manches.)

Les phobies se distinguent d'une peur normale par le chemin que prend l'information pour arriver au cerveau.

Dans un schéma de peur normale, mettons qu'au détour d'une balade au zoo, je tombe soudainement sur une tarentule dans son bocal. Eh bien, mon cerveau va d'abord "voir" uniquement l'information la plus urgente (la tarentule), interpréter cette image comme un danger potentiel, et l'envoyer à l'amygdale, qui est la partie du cerveau qui gère les réactions de peur et de panique.

L'amygdale va donc recevoir l'information, et va faire deux choses simultanément:

1. Elle va informer le cortex cérébral, qui est responsable du raisonnement.
2. Elle va préparer le corps à la fuite en cas de danger avéré: poussée d'adrénaline, augmentation du rythme cardiaque, afflux de sang dans les membres.

Ensuite, c'est le cortex qui va analyser la situation dans son ensemble et décréter s'il y a motif à avoir peur ou non. La réaction de peur sera alors maintenue ou non, selon les besoins.

Dans le cas ci-dessus, une personne "normale" aura une réaction de panique initiale - "Oh putain un gros bestiau moche" - accompagné d'un sursaut et d'un mouvement de recul (prudence évolutive, on s’éloigne de ce qui a l'air dangereux - si nos ancêtres étaient allés câliner des crocos, on n'aurait jamais survécu assez longtemps pour inventer la bombe atomique), suivi d'un apaisement - "ah mais c'est bon y'a une vitre, ha ha quel con je fais" - et d'un retour à la normale.

Là où le cerveau du phobique est mal foutu, c'est qu'il fonctionne de la même manière pour presque tout, SAUF pour un objet ou une situation spécifique (dans mon cas, les araignées).

Quant un phobique est face à l'objet de sa phobie, le processus ci-dessus va être court-circuité par l'amygdale, qui va retenir l'information, ne la partagera pas avec le cortex, et va prendre le dessus sur le corps.

En gros, ton cerveau jette l'éponge.



(Trop utile)

Du coup, quand un arachnophobe voit une araignée, son amygdale le bombarde d'un énorme message "DANGER DANGER DANGER DANGER", et il est dans l'impossibilité d'analyser la situation rationnellement. Il va avoir peur CONSTAMMENT, jusqu'à ce que la source de l'anxiété (l'araignée) ait disparu.

Donc, les commentaires du style "cette araignée n'est pas venimeuse" ou "ce chien ne va pas te mordre", c'est pisser dans un violon, sache-le, parce que le phobique a peur de l'objet dans son intégralité, pas d'une situation hypothétique qui pourrait se produire avec cet objet. (Je n'ai jamais eu peur d’être mordue par une araignée, j'avais juste peur des araignées.)

La phobie, ce n'est pas une peur rationnelle, ce n'est donc pas une peur qu'on peut calmer par le raisonnement. Et les phobiques savent que leur peur n'est pas rationnelle. Donc pas besoin de remuer le couteau dans la plaie avec des commentaires style "Nan mais sérieux t'as pas à avoir peur des araignées, en France elles sont même pas venimeuses", parce que nous autres phobiques, on l'entend comme ça:

- Nan mais sérieux pourquoi t'as une névrose? C'est nul d'avoir une névrose! T'es con. Tu devrais arrêter d’être con. Voila ma solution à ton problème. Elle est bien, hein?

Donc, ça ne sert à rien de dire à un phobique "calme-toi", "sois raisonnable", puisque la nature même de la phobie EMPÊCHE le raisonnement. Un phobique ne PEUT PAS se calmer parce que son cerveau pourri ne le LAISSE PAS FAIRE.

C'est assez clair? Vous allez arrêter d'être des connards maintenant?

Ci-mer.

(Je sais pas si ça se sent que j'ai de légers comptes à régler.)

Du coup, le rôle du psy dans la TCC est d'aider la personne phobique à reprendre le contrôle de son cerveau, et à faire un gros doigt à son amygdale en lui disant:

- Ouais c'est vrai que t'as un rôle vachement important dans la survie de l'espèce, mais maintenant tu vas te calmer deux minutes OKAY?

Comment est-ce que c'est possible de mettre à jour les connexions de son cerveau? Eh bien on va travailler sur la durée de l'angoisse.

Pour faire court : dans un schéma de peur normale, l’angoisse se présente comme un pic : sursaut, frayeur, puis raisonnement. Dans un schéma de phobie, il faut prendre ce pic et le remplacer par un palier, de sorte que la réaction est : sursaut, frayeur, épouvante, panique, angoisse totale, larmes, cris, tout ce que tu veux, et ENSUITE seulement ça se calme.

Sauf que ce palier est assez long et que la plupart des gens ne restent pas dans une situation d’angoisse suffisamment longtemps pour qu’elle s’estompe d’elle-même.

(On est phobiques mais on n’est pas masochistes, merci bien.)

La TCC propose, par des exercices quotidiens, de réduire peu à peu la durée de ce palier, jusqu’à ce que la phobie disparaisse complètement.

Mon premier exercice, c’était donc de regarder une photo d’araignée tous les jours, et de ne pas détourner le regard jusqu’à ce que mon angoisse disparaisse.

Le premier jour, ça  a pris quarante-cinq minutes, ça te donne une idée de mon état de départ.

Et c'était avec cette image:




(Au départ j'avais googlé "araignée" et j'ai cru mourir, du coup j'ai cherché "petite araignée mignonne avec un chapeau haut-de-forme", et même là, ça a pris quarante-cinq minutes)

J’avoue que les premiers temps ont été très durs, parce que c’était une véritable torture mentale que de m’infliger ce traitement. Mais les effets ont été quasi-immédiats : de jour en jour, ça devenait de plus en plus facile de regarder des images d’araignées sans me sentir sur le point de mourir de frayeur.

Une fois cette étape passée, on enchaîne la thérapie par paliers : après les photos, on a droit aux vidéos d’araignées.

(J'ai dû voir à peu près trois mille documentaires.)

(Je suis méga incollable sur la production de soie et sur les rituels amoureux des tarentules.)

(Ca fait son petit effet en soirée.)

Et puis c'était l'étape "the real deal": visites au zoo pour en voir des vraies, puis affrontement avec des spécimens sauvages (la pantoufle est ton alliée).

Ce qui m'amène à la phase finale de la thérapie: la guérison.

On estime qu’un patient est « guéri » de sa phobie quand la vue de l’objet provoquant l’angoisse ne provoque plus aucune panique.

(Je parle ici de l’arachnophobie, mais la TCC se pratique avec toutes les phobies situationnelles : peur des serpents, des avions, du sang, des hauteurs, des tunnels, des ascenseurs, des limaces (ça existe !) : toutes ces phobies peuvent être soignées grâce à la TCC.)

Perso, ma thérapie a duré cinq mois et demi avant que je sois considérée comme officiellement guérie.

Cinq mois et demi pour me débarrasser d'une phobie qui m'avait rongé pendant toute ma vie.

Tu me l'aurais dit, j'aurais pas pensé que c'était possible.

Je pensais que ça faisait tellement partie intégrante de ma vie, de mon être, que ça ne pourrait jamais disparaître.

J’ai commencé ma thérapie avec l’envie de guérir et la motivation d’y arriver, mais jamais  je ne pensais, même dans mes rêves les plus fous, que les araignées ne me feraient plus peur DU TOUT.

(J’espérais, au mieux, être capable de mieux gérer mon angoisse et de me contrôler suffisamment pour ne plus causer d’esclandres publics.)

Quand le psy a estimé que ma thérapie était finie, et que je n’étais officiellement plus phobique (il y a deux ans de cela), j’avais toujours peur des araignées, mais c’était une répulsion « normale ». Je pouvais en voir une sans hurler, je pouvais les écraser moi-même, bref j’étais une berserker.




(Ma sensation après avoir écrasé ma première araignée, une allégorie.)

Et je ne peux même pas exprimer à quel point ça fait du bien de fonctionner comme une personne normale, sans tics ni rituels. D’enfiler une chaussure sans l’inspecter, de mettre un bonnet sans le secouer, d’aller se coucher juste en se mettant au lit, comme ça!



(BONHEUR TOTAL.)

Donc maintenant, je vis dans la paix et le respect mutuel avec mes potes à huit pattes, et ma vie est un champ de fleurs.

Alors, c’est sûr que c'est pas l'amour fou non plus: j'aime pas en avoir dans la maison, et je ne les touche jamais directement. Mais je fais la même chose avec les mille-pattes, les cafards, et toutes autres créatures dégueu, donc c'est tout de même une grande victoire.

Je terminerai cet article par une note positive à l'encontre de mes frères et sœurs qui se demandent peut-être ce qui cloche chez eux:

La phobie, ce n’est pas une fatalité. Ce n’est pas une faiblesse. C’est une maladie. Ça se soigne, et on en guérit.

Petit sondage de fin d'article (parce que ça m’intéresse):

As-tu une phobie, et, si oui, laquelle? 

(Et, si non, JE VEUX TES GÈNES DONNE-MOI TES GAMÈTES JE VAIS FAIRE DES BÉBÉS AVEC.)

dimanche 11 janvier 2015

Brève alimentaire


Okay.

J'ai besoin de faire un petit appel à témoin.

Lecteur, lectrice: est-ce que ça t'es déjà arrivé de croire à l'un des mensonges de tes parents beaucoup trop longtemps?

Tu sais, les mensonges que les parents content à leurs mômes pour leur rende le monde plus beau : le Père Noël, Saint Nicolas, le lapin de Pâques, ton chien qui est « parti vivre dans une ferme ». 

(Perso, pour moi, c'était le chat de Mamie Toussaint qui est « allé à l’hôpital se faire soigner »; ben mon vieux ça fait vingt ans que j’attends et il est toujours pas sorti.) (En plus ils acceptent même pas les visites, bonjour l’hôpital trop pourri quoi).

Bref.

Est-ce que ça t'es arrivé de croire à un mensonge très longtemps, parce qu'on ne t'a jamais corrigé?

Moi, ça m'est arrivé.

Pendant 26 ans.


Car en fait, la semaine dernière, au détour d’une conversation avec Professeur Flaxou au restaurant, j'ai appris que ma vie entière était un mensonge.

- T’as vu, ils font du cochon de lait. T’en as déjà mangé ?
- Non j’ai jamais goûté.
- Tu devrais essayer, c’est trop bon.
- Mais le cochon de lait c’est pas genre un tout petit bébé cochon ?
- Si, et alors ?
- Ah mais t’es fou toi, je peux pas manger ça.
- Ben pourquoi pas ? Tu manges bien de l’agneau.
- Ouais mais l’agneau, c’est pas vraiment des bébés.
- ….
- C’est des jeunes moutons, et on appelle ça « agneau », mais c’est pas VRAIMENT des agneaux.
- ….
- Pourquoi tu me regardes comme ça ?

Flash-back: un jour que j’étais au supermarché avec ma mère (je devais avoir 5 ou 6 ans), on passait au rayon boucherie, et ma maman a demandé de l’agneau.

Et je ne sais pas si ça a fait tilt dans ma tête juste à ce moment-là ou si j’étais particulièrement longue à la détente, mais je me suis mise à pleurer toutes les larmes de mon corps au beau milieu des jambons, parce que je venais de réaliser que l’agneau, c’est le bébé du mouton.

Et donc, ma mère, pour me calmer, m’a expliqué que le terme « agneau », en réalité, c’était juste une appellation pour désigner un jeune mouton. Pas un petit agneau mignon.

Ça me semblait logique, donc je l’ai crue.

Le problème, c’est que je l’ai crue pendant longtemps.

Très longtemps.

TROP LONGTEMPS.


Alors oui, je me doute qu’on peut trouver ça dingue que j’aie passé vingt-six ans à vivre dans le mensonge, mais bon d'abord, l'agneau, on en mange pas tous les jours, et puis l’âge exact auquel on tue les agneaux n’est pas, tu en conviendras, un sujet de conversation très courant.

Parenthèse: mes parents n'étaient pas les seuls à me mentir au sujet de la bouffe, cf. les conversations avec ma mamie Toussaint (qui élevait des lapins) et chez qui on trouvait de temps en temps un clapier vide, et puis ensuite le même jour on mangeait du "poulet" mais on se méfiait pas du tout:

- Alors, vous voulez quoi, les filles ?
- Moi je veux une aile !
- Y’en a pas.
- Pourquoi ?
- Parce que ce poulet-là, il a pas d’ailes. Prends une cuisse. Et toi, Mélanie ?
- Moi je veux du blanc !
- Ce poulet-là, il a pas de blanc non plus. Prend une cuisse comme ta sœur.

(Les enfants sont un peu cons.)

(Mais bon, ce subterfuge-là a été de courte durée, puiqu'un matin, on est tombées sur Papy Toussaint, dans le jardin, en train de courir après un lapin avec un gros bâton, puis de lui défoncer le crane à grands coups de gourdin, le tout sous nos yeux effarés.)

(Quinze ans de psychanalyse.)

Bref Bref.

Flaxou vient donc de m'apprendre qu'on bouffe des bébés animaux.

Ce qui n'était pas une mince affaire:

- Non mais j'te crois pas, tu me fais marcher. J’veux dire, on va pas manger des bébés animaux, on n’est pas des monstres.
- Mais….et le veau ?
- Quoi le veau ? C’est une appellation, ça. Comme l’agneau.
- ....
- Enfin... c'est ce que m'avait dit maman.
- ...
- Quoi? Ça non plus c'est pas vrai?


(Putain mais on m'a menti sur TOUT en fait??!)

Et je refusais d’y croire, parce qu’attends, tu vas me dire qu’en 2015 on massacre des bébés à tour de bras et on les bouffe? Pardon mais on est au vingt-et-unième siècle, on n’est plus des sauvages.

Sauf qu’après Flaxou a dégainé son téléphone et est allé sur le net, et il est allé me prouver par A+B qu’en fait si.

En fait on est une bande d’hommes des cavernes qui arrachent des bébés tout frais aux mamelles de leurs mères pour les égorger et en faire du bourguignon.

Sérieusement, les mecs, tout le monde était au courant qu'on abattait des bébés de quelques semaines ? 

Tout le monde le sait, et on continue à les manger ?

Mais qu’est-ce qui cloche dans ce monde ??!

Alors là, tu te dis peut-être que c’est une réaction exagérée, mais bon hein, toi tu savais! T’as eu le temps de considérer ton barbarisme et de l’accepter. Là, à froid, comme ça, c'est quand même un choc.

Du coup, j’ai passé la soirée à vérifier si mes connaissances étaient à jour :

- Et le bœuf?
- C’est des adultes, Cha.
- Et le porc ?
- Aussi des adultes.
- Et le poulet ?
- Écoute, à part l’agneau et le veau, c’est tous des adultes. Okay ?
- Okay.
- …..
- Et le canard ?


(Saluons le mérite de Professeur Flaxou qui, après cette discussion, n’a pas sur-le-champ rempli les papiers du divorce.)

Donc, tu t’en doutes, l’agneau, c’est fini pour moi.

Ce qui est fort emmerdant, parce qu’autant le veau ça va être facile, j’en mangeais déjà pas, autant l’agneau, je trouve ça TROP BON.

(En plus j’avais une recette qui était excellente, je la faisais tout le temps quand on avait du monde à la maison.)

(Et on s’asseyait tous autour de la table comme une bande de cannibales de Sodome et Gomorrhe.)

(Pardon, je crois que j’ai pas encore bien digéré la nouvelle.)

Mais bon, au moins, je peux encore manger du lapin.


(OK, légumes pour le reste de ma vie, ça roule.)


Donc allez, c'est parti, on fait comme les dissertations de cours de français. Sujet au choix :

1. As-tu également été victime d’un mensonge parental qui a duré beaucoup plus longtemps que de raison, et, si oui, lequel ?

2. T’imposes-tu des contraintes alimentaires par conviction religieuse, écologique ou morale ? Si oui, comment le vis-tu au quotidien ?

Développez dans les commentaires avec un format antithèse-thèse, intro et conclusion.

(En fait je veux surtout m’assurer que 1. Y’a des gens comme moi qui ont été trop crédules, trop longtemps et 2. Que ce ne sera pas trop difficile d’arrêter l’agneau.)

(Donc t’es sympa et tu viens me rassurer.)

(Ci-mer.)

jeudi 8 janvier 2015

Brève journalistique

Ce matin je me suis réveillée, et y'avait écrit "Charlie" partout sur le net.

Moi j'étais dans le coaltar et je pensais qu'à manger mes Weetabix devant Brooklyn nine-nine.

Mais quand j'ai enfin compris ce qui se passait, crois-moi que d'un seul coup j'avais plus très faim.

J'ai pensé à écrire un article sérieux qui dénoncerait la lâcheté des connards et honorerait la mémoire des disparus, qui s'inquiéterait des amalgames qui ne vont pas tarder et appellerait à la tolérance et à l'amour.

Mais je me suis réveillée à l'autre bout du monde, et tout ce qui était à dire avait déjà été dit.

Alors j'ai pensé que je ferais ce que je fais de mieux, et que je te parlerai de la Nouvelle-Zélande plutôt.

Et donc, en ces temps de nouvelles de merde, en ces temps de monde de merde, je voulais juste t'offrir une breaking news de chez les Kiwis, en provenance directe d'hier:

Hier donc, au lac de Taupo, un avion de tourisme s'est écrasé dans le lac, avec 13 personnes à bord.

Sauf que c'était un avion d'une compagnie de saut en parachute.

Du coup bah, les gars ils avaient tous des parachutes.

Donc ils ont sauté en parachute, en fait. 

C'est tout.

C'est toute l'histoire.


(Moi quand j'ai lu l'article du New Zealand Herald)


(Le reste de la Nouvelle-Zélande quand ils ont vu qu'il s'était passé quelque chose en Nouvelle-Zélande.)


(Le rédac chef du New Zealand Herald quand il a eu vent de l'histoire et qu'il s'est dit "On va faire QUARANTE ARTICLES!")

Voilà, je voulais juste partager cet article pour te montrer qu'il arrive encore des trucs funs dans la vie.

J'veux dire, faut s'imaginer la scène à bord, quand même:

- On a perdu les contrôles de l'avion!
- Oh mon dieu on va s'écraser!
- Vite, sautez tous en parachute!
- Ben c'est ce qui était prévu, non?
- Ah ben oui en fait.

C'est pas génial cette histoire, sérieux?

Au passage, je trouve juste que c'est le truc le plus intrinsèquement Kiwi que de pondre huit articles différents sur un avion vide qui s'est planté dans un lac sans faire aucun blessé.

Ah nan, pardon, il y a eu un blessé, parce qu'il y a un gars qui a atterri dans un buisson de mûres.


(Ce pays, mais LOL quoi.)

Et c'est encore plus rigolo quand un journal essaye de faire un article sérieux sur ce sujet, mais titre : "Ça a fait plouf"


(Ce pays, non mais franchement.)

Voilà, c'est tout pour aujourd'hui.

A bientôt pour des vrais articles.

D'ici là, n'oublie pas de rigoler.