dimanche 26 août 2018

J'ai testé pour toi... le don de plasma


Et sinon l'autre jour je suis allée donner du plasma pour la première fois.

La, si tu es une personne normale et pas neuneue, tu diras quelque chose du genre "ah cool".

Si tu es comme moi, tu répondras "du plasquoi?"

En tout cas, c'est la réponde que j'ai donnée à la bénévole des dons du sang qui m'a dit :

- Vous savez, si vous voulez faire plus, vous pouvez toujours donner votre plasma.

(Parce que je lui disais que j'étais en stress des messages de l'EFS qui me spammaient en permanence en mode "on a besoin de vous", "nos réserves sont au plus bas", et autres textos qui commencent par "URGENT ALERTE SITUATION CRITIQUE", mais après ils acceptent mon sang que quatre fois par an alors faudrait savoir un peu.)

(Tout ça parce que SOI-DISANT, nous les femmes, on se vide de notre sang toute l'année et qu'il faut qu'on en garde un peu.)

(Mais du coup, justement! Un demi-litre de plus ou de moins, on a l'habitude!)

(3615 "j'ai pas fait médecine et ça se voit".)

Bref, j'ai trouvé cette expérience très instructive, donc je me suis dit que je la partagerais, des fois qu'il y ait d'autres imbéciles gens mal renseignés qui voudraient en savoir plus.

Commençons par le commencement : le plasma, qu'est-ce que c'est?

Les Grecs anciens décrivaient le plasma, ou πλάσμα​, comme un état de la matière qui... nan j'déconne, en fait c'est juste la partie liquide du sang, t'affole pas.

En gros, le sang, c'est à peu près 55% de plasma, et 45% de trucs qui finissent en "cytes" (j'ai pas fait médecine et ça se voit, bis).

Le plasma contient des protéines qui peuvent aider plein de malades : polytraumatisés, grands brûlés, hémophiles, ou personnes souffrant de déficit immunitaire. Il est quelquefois injecté au patient directement par transfusion (comme le sang), mais le plus souvent, il est utilisé pour fabriquer des médicaments.

(Bon à savoir : si tu es de groupe AB, félicitations ! Tu es donneur universel de plasma.)

(Y'en a pas que pour ces péteux de O négatifs.)

Pour donner son plasma, il faut aller à l'hôpital ou au centre de l'EFS, il n'y a pas de collectes mobiles comme pour les dons du sang. Le don de plasma dure aussi plus longtemps qu'un don du sang, mais on est moins fatigué à la fin.

Pourquoi? Parce qu'en fait, par la magie de la science, la machine qui te pompe ton sang te redonne aussi des trucs.


(J'ai appris de ces choses, c'était incroyable.)

En fait, quand je me suis installée dans le fauteuil, l'infirmière m'a expliqué que, contrairement aux dons du sang, où on te fait un garrot, on te pique, et ensuite ton sang se vide dans une poche comme pour faire du boudin, ici, la procédure est un peu différente.

- C'est quoi cette machine?
- C'est la centrifugeuse. Votre sang va passer dedans, et elle va séparer le plasma des autres éléments du sang. Ensuite, la machine va vous redonner vos globules rouges, vos globules blancs et vos plaquettes.
- La machine sait faire ça??!


(Mais c'est pas incroyable cette technologie?)

Et puis la nana me pique, prend mes échantillons de sang, et fait mine de s'en aller.

- Attendez, mais vous allez pas me piquer l'autre bras?
- Euh...non.
- Mais comment la machine peut me redonner mes globules?
- Tout va passer par la même aiguille, madame.
- Ah mais alors la machine peut faire aller le sang dans les DEUX SENS??!


(Mais c'est merveilleux, la science!)

Donc en fait, ça marche comme ça : au moment de te piquer, on te met un brassard sur le bras (du même genre que ceux pour prendre la tension) et il se gonfle pour faire comme un garrot. La machine te pompe du sang pendant un certain temps, et le plasma s'écoule dans la poche prévue à cet effet. Puis la centrifugeuse s'arrête de tourner, le brassard se dégonfle parce qu'il sait ce qui se passe (c'est pas génial?) et la machine te renvoie tes globules par le même tuyau! Et puis le cycle recommence, et ainsi de suite jusqu'à ce que le sac à plasma soit plein.

(Pour les curieux, une image de la centrifugeuse ici – attention les phobiques, on voit une aiguille plantée dans une veine.)

Pour la petite histoire, contrairement aux dons du sang qui te prennent un volume standard, le volume de plasma qu'on te prend est calculé selon ta taille et ton poids, histoire de pas te dessécher sur place comme un vieux pruneau.

(Moi, par exemple, ils m'ont prélevé 650 ml, et ça a pris environ 35 minutes.)

(35 minutes pendant lesquelles on te fait boire la race d'eau, mais ils avaient de l'eau pétillante alors ça va, c'était cool.)

Après ça, on t’emmaillote le bras dans un bandage, et on t'envoie en collation, où tu as droit à une petite friandise pour avoir été bien gentil.


(En vrai c'est pour reprendre tes forces, mais avec une tarte à l'abricot aussi bonne, je les soupçonne de chercher surtout à fidéliser la clientèle.)

Bref, c'était une expérience super instructive et j'ai été très contente de tester le don de plasma.

- Tant que je suis là, je peux prendre rendez-vous tout de suite pour le prochain don?
- Bien sûr ! Vous pouvez donner toutes les deux semaines.
- .... Okay mais j'ai droit à de la tarte à chaque fois, on est d'accord?
- On est d'accord.
- Alors, à dans deux semaines !



Épilogue :

- Charlotte, tu t'es fait mal?
- Ah non, c'est juste un pansement parce que je suis allée donner mon plasma.
- Je suis si fière de toi, ma fille! Tu es tellement altruiste et généreuse.
- Ah... oui.... c'est tout moi, ça.

Pendant ce temps, mes pensées :


(Oui oui, j'adore la bouffe gratuite aider mon prochain)

Pour en savoir plus sur le don de plasma (et la tarte aux abricots) et savoir où donner près de chez toi, clique ici !

jeudi 9 août 2018

Vis ma vie de Desperate Housewife


Et donc c'est le mois d'août.

J'ai pas de boulot (rapport au fait que tous mes élèves sont en vacances), mais par contre Flaxou n'a pas le droit de prendre des congés avant septembre, et en ce moment il bosse à Besançon trois jours par semaine.

Ajoute à ça que ma sœur et tous mes amis ( = mes deux amis) travaillent tout l'été, que mon père est dans le Sud, et que ma mère en Bretagne, et tu comprendras que ça sentait un peu l'ennui caniculaire.

(Heureusement qu'il reste mamie et papy pour me tenir compagnie et prendre le petit déj avec moi sur le balcon.)

(Faut aimer se lever à sept heures du mat' et écouter la lecture des DNA, mais tout de même, c'est sympa.)

(Par exemple, saviez-vous qu'Emmanuel Macron est un dangereux gauchiste?)

(On apprend de ces choses en vivant en Alsace, c'est fabuleux.)

Donc, pour ne pas finir terrasser par l'inaction, j'ai décidé de prendre parti de ces congés forcés pour faire tous les trucs que j'avais repoussé depuis que j'étais rentrée en France.

Premier truc sur ma liste : développer la comm de ma nouvelle entreprise et attirer de nouveaux élèves.

Pour info, ma stratégie de communication jusqu'ici se résumait à attendre que ma mère m'envoie du monde. ("Ah désolée, je suis bientôt à la retraite, donc je ne prends plus de nouveaux contrats, PAR CONTRE, saviez-vous que j'ai une fille et qu'elle est merveilleuse?")

J'ai donc commencé par me créer une page Facebook, puis j'ai harcelé Sarah pour qu'elle la like :


Dans la foulée, j'ai créé mon site web, puis j'ai harcelé Sarah pour qu'elle aille le tester :


(Oh ça va hein, quand on est à la maison trois jours avec une tendinite, on peut bien bosser un peu pour sa copine.)

J'ai ensuite passé plusieurs jours sur Canva à créer des bannières, des photos de profil, un logo, et deux mois de posts super intéressants qui pourraient apprendre à mes followers des expressions anglaises ludiques et fascinantes.

En exclusivité, mon post le plus performant sur ma page :


(TRENTE-TROIS VUES MA P'TITE DAME !)

(C'est le pouvoir de l'anecdote historique !)

J'ai continué ma mission communication en faisant imprimer des cartes de visite (fabriquées avec mes deux mains gauches sur une version d'InDesign de 2011, mais je suis auto-entrepreneur et j'ai encore mal au cul d'avoir dû dépenser 100 balles pour m'acheter PowerPoint, alors mon anus n'est pas prêt pour la suite Adobe Creative.)

De toute façon, j'avais besoin de tout mon budget pour faire des promos Facebook, qui ont eu un succès... disons, limité.

C'est-à-dire qu'il y a une personne qui m'a demandé combien coûtaient mes cours et qui ne m'a plus jamais répondu, et puis cet échange un peu surréaliste :

- Bonjour, j'ai vu une pub sur Facebook pour vos cours d'anglais. Vous êtes située où?
- Je suis basée à Colmar, mais au besoin, je peux me déplacer dans un rayon de 30-40 kilomètres.
- Et Colmar, c'est...
- Heu... dans le Haut-Rhin?
- En France?
- Ben... oui.
- Ah alors ça n'ira pas, je suis en Indonésie moi.


(Clairement, cet algorithme est méga au point.)

Et puis, comme j'étais toujours à la maison à pas gagner d'argent, j'ai décidé de continuer à dépenser de l'argent dans le but de gagner de l'argent hypothétique d'ici l'an prochain (et si possible, avec des gens qui ne vivent pas en Asie du Sud-Est).

Donc j'ai peaufiné mon site web avec les plus belles images stock gratuites (il faut choisir ses batailles), j'ai vérifié que tout marchait tip top, et j'ai acheté un nom de domaine et une adresse e-mail.

Du coup, maintenant, mon site ne s'affiche plus du tout.


(En fait, après un appel semi-hystérique au service technique ("J'ai acheté le nom de domaine chez vous et maintenant y'a plus rien qui marche ETES-VOUS UN VIRUS???!") ils m'ont expliqué que je devais attendre 12 heures pour que le protocole SCC enregistre les galipeurs sur le serveur du RSS.)

(Ou un truc du genre.)

Une fois le plan de comm en route, je me suis lancée dans ma mission "amélioration de notre espace vital". (Aussi appelé "on est rentrés depuis un an pourquoi tout est encore dans des valises".)

Donc j'ai remonté tous mes cartons de livres, chaussures, papiers officiels et bric-à-brac que j'avais laissé dans la cave de mon père en 2012 avant de partir en Nouvelle-Zélance. Ce faisant, j'ai réalisé que j'avais aucun endroit pour ranger mes livres, mes chaussures, mes papiers officiels ou mon bric-à-brac.

J'ai donc traîné le Flaxou le plus grognon du monde chez IKEA et on est ressortis TRENTE MINUTES PLUS TARD avec une bibliothèque, un bureau et une armoire à chaussures.


(Moins d'une heure passée dans un IKEA. Je crois qu'on a brisé un record du monde.)

J'ai ensuite passé deux journées entières à monter mes meubles TOUTE SEULE, parce que je suis une strong independent woman who don't need no man, mais surtout parce que j'avais pas envie de devoir attendre le week-end que Flaxou rentre.

J'étais particulièrement fière du bureau, parce que non seulement j'ai dû hisser les planches de huit tonnes toute seule sur deux étages, mais j'avais aussi accidentellement jeté les instructions de montage la veille (bon, je suis pas super fière de ça) et du coup j'y suis allée au talent, et devine quoi J'AI RÉUSSI !

J'ai réussi à comprendre dans quels trous il fallait mettre les pipions de bois et dans quels trous il fallait mettre les vis cheloues (alors que tous les trous avaient LE MÊME DIAMÈTRE, n'hésitez pas à rendre les choses plus difficiles surtout). J'ai réussi à installer toute seule le plateau d'un mètre vingt sur le dessus du bureau (que j'ai dû soulever A BOUT DE BRAS pour vérifier que tous les pipions rentraient dans les trous). J'ai même réussi à installer les tiroirs alors qu'il y avait des ROULEMENTS A BILLES MEC JE SUIS LA REINE DU MONDE.


(Moi seule chez moi, contemplant mes trois nouveaux meubles fonctionnels)

J'ai ensuite passé une journée complète à déballer mes livres des cartons (vu que je me mettais spontanément à les relire assise par terre) et à les ranger dans ma nouvelle bibliothèque... pour me rendre compte immédiatement que ma bibliothèque était trop petite pour accueillir tous mes livres.

Finalement, ma mère m'a filé un meuble qui traînait dans son garage (et qui s'est avéré être la bibliothèque que j'avais dans ma chambre quand j'avais dix ans) (#fullcircle) et c'était la joie et le bonheur parce que non seulement j'avais de la place pour mettre mes bibelots, mais en plus je pouvais maintenant trier mes livres avec encore plus d'efficacité.

- Et donc là tu vois, c'est la bibliothèque avec les contes et légendes sur l'étagère du milieu et la non-fiction en bas, classée par thème. Et sur l'autre bibliothèque, c'est les œuvres de fiction, classées alphabétiquement.
- Mais le premier livre, il commence par "T" ! 
- Alors, déjà, les articles comme "the", ça ne compte pas dans la classification Dewey, TOUT LE MONDE SAIT CA FLA. Et ensuite, tout le monde sait aussi qu'une bibliothèque, ça ne se classe pas par titre, ça se classe par AUTEUR ! Sinon les sagas sont séparées, et ça ne va pas. du. tout.

Flaxou, pendant ce temps :


Mais je n'étais toujours pas prête à glander, car, une fois le dernier carton rangé :

- Fla, j'ai besoin que tu viennes à la cave avec moi pour m'aider à chercher.
- A chercher quoi?
- J'ai la sensation qu'il manque des livres.
- Je sais pas, Cha, t'avais donné énormément de livres à l'époque. Je pense vraiment que c'est tout ce qu'il reste.
- Il me manque le Silmarillion.
- Autant pour moi. Au boulot.

Et maintenant, ça y est, tout est là, tout est rangé, tout est magnifique :



- Je suis trop contente, j'ai fini tous les objectifs que je m'étais donné pour le mois d'août ! 
- Mais il te reste pas une semaine avant de reprendre les cours?
- .... si.
- Donc tu vas faire quoi?
- .....

(Prochain article : Fallout 4 ou comment j'ai perdu cinq cent heures de ma vie dans des side quests.)

Bon été les enfants, restez au frais !