mardi 31 juillet 2012

Eleanor Abernathy


Donc en ce moment je vis chez ma mère.

Attention, cela ne signifie pas que je vis AVEC ma mère, parce que crois-moi que ce serait une autre paire de manches.

Faut savoir que, j'ai beau avoir 23 ans et me marier dans un mois, quand je reste chez ma mère pour plus de 3 jours, c'est comme si j'avais plongé dans un gouffre spatio-temporel.

- Charlotte!
- Oui?
- Viens ici!
- Quoi? Je suis à l'étage, qu'est-ce qu'il y a?
- Viens ici!

(Ca, ça signifie qu'elle veut m'engueuler et qu'il faut que je sois en face d'elle pour que faire se puisse.)

C'est comme si l'escalier se changeait en un vortex qui m'aurait ramené 10 ans en arrière.

- Qu'est-ce qu'il y a?
- Regarde! T'as mis des miettes partout sur la table de la cuisine! 
- Oui ben je...
- Regarde les miettes! Regarde-les!
- Oui, je vais les...
- C'est pas bien!

Le problème, c'est que les anciens moyens de pression ne marchent plus.

- Range ta chambre, c'est sale.
- Écoute j'ai pas le temps maintenant, j'ai rendez-vous avec Sarah en ville, je ferai ça demain.
- Oui eh ben fallait y penser avant!
- Quoi?
- Je te défends d'aller voir ta copine tant que cette chambre n'est pas rangée!

Alors là, laisse-moi rigoler.

- Ou sinon?
- Hein?
- Si je range pas ma chambre aujourd'hui, tu vas faire quoi?
- Eh ben je... t'auras pas le droit de... je... mais enfin t'as plus 12 ans, je devrais pas avoir à te dire de ranger ta chambre, hein!

Le problème, c'est que c'est une régression qui marche dans les deux sens.

- Ouais, et alors je pensais, on s'en fout des cadeaux pour les invités, je les invite déjà à manger gratos alors ils ont intérêt à être contents....
- A TAAAABLE!
- Oui deux secondes Maman, je suis au téléphone! Donc ouais je te disais...
- CA VA ETRE FROIIIIID!
- MAIS MAMAN-EUH, ARRÊTE DE CRIER JE SUIS AU TÉLÉPHONE!

Des fois je m'entends parler et j'arrive pas à y croire.

- Charlotte, le film commence!
- Oui oui, j'arrive.
- Tu vas louper le début!
- Ben c'est pas grave si je loupe le début.
- T'es encore sur Internet, c'est ça?  Je dois débrancher le câble pour que tu te déconnectes de cet enfer virtuel?
- Pff, mais n'importe quoi.
- Quoi?
- TU COMPRENDS PAS MA VIE OKAY?

Assez vite, on en revient aux disputes d'il y a 15 ans. C'est un peu "Famille Fillinger, les plus grands hits" (Avec inclus : "De toute façon tu peux pas comprendre", "J'ai été jeune moi aussi", "Et puis d'abord c'est ma vie et mêle-toi de ce qui te regarde", et notre tube de l'été 2006 : "Je m'en fous si t'es majeure et vaccinée, tant que tu vis sous mon toit, tu obéiras à mes règles").

Donc en ce moment, je vis chez ma mère, mais elle est en vacances.

Je me suis dit que ce serait une bonne occasion de m'exclure de la société en allant m'exiler loin de Strasbourg et de ses tentations (les potes, Flaxou, les soirées passées sur le serveur de Minecraft) pour pouvoir me concentrer pleinement sur mon mémoire.

(Tu vois comme ça marche bien.)

Sauf que ma soeur a eu la bonne idée d'être en vacances en même temps, alors du coup je la vois tous les jours et on passe nos après-midi à discuter de la déco du mariage.

(Ma soeur a failli aller aux arts déco, et puis elle n'a jamais manqué un épisode de D&Co, alors c'est un petit peu l'artiste de la famille.)

(Mais quand on voit mon talent avec des gommettes, on comprend que c'était pas une médaille très difficile à gagner.)
 
Et les jours où je la vois pas, je vois Sarah, et les jours où je vois personne, je passe la journée à glander sur Internet en cherchant ce que je pourrais bien faire pour éviter de faire mon mémoire.

(Là j'ai fait le tour du net 3 fois et y'avait rien de nouveau, alors je me suis dit que c'était à moi d'y mettre du nouveau. Pour le bien de la communauté, évidemment.)

Mais sinon c'est cool de vivre seule. Je mange uniquement des plats déjà faits parce que j'ai la flemme de faire la cuisine juste pour moi, je me suis remise à regarder la télé pour la première fois depuis 6 ans (j'ai pleuré devant un documentaire d'Arte parce que j'avais oublié que le monde c'est de la merde, mais ils sont gentils, ils me le rappellent), et, l'autre jour, je me suis rendue compte que ça faisait plus de dix minutes que je parlais à mon chat. 

Mais pas "je lui parlais" genre "Oh c'est qui le bon pépère, c'est toi le bon pépère", non non! Je lui parlais, genre :

- Ha Frimousse t'as vu cette blogueuse comme elle raconte que de la merde! Genre elle raconte sa vie et même pas c'est rigolo. Bouffonne. 

Avec un peu de folie féline au milieu.

- Tu trouves aussi que c'est une bouffonne, pépère? Oh oui ça c'est un bon pépère.

Une semaine toute seule et je deviens déjà une vieille dame aux chats.

(Prochaine étape : parler au présentateur du journal télé. Après ça, je pense que je suis bonne pour le diplôme officiel de vieille dame aux chats.)

lundi 23 juillet 2012

Merci, merci, gentil psy. Soigne, soigne ma phobie.

 (Freud juge ton rapport à ta mère!)

Donc je vois un psy.

Attention, hein, te fais pas d'idées : c'est pas genre je m'allonge sur le divan et je parle de mes traumatismes d'enfance. (D'ailleurs j'ai eu une enfance formidable, passée à courir dans les bois en slip et à manger des fruits pas mûrs directement sur les arbres. Que demande le peuple.)

Non, moi je vois un psy(chiatre, pour être précise) pour faire une TCC.


(T'as vu, ça fait trois semaines et j'utilise déjà le vocabulaire de pro.)

TCC, ça signifie thérapie cognitivo-comportementale (en langage de profane, on dit aussi "thérapie par l'exposition"), et c'est une méthode qui est utilisée très couramment pour guérir les phobies situationnelles.

D'ailleurs, je trouve ça assez marrant de me dire que je suis en train de faire un mémoire sur le handicap et sa perception par le grand public, et que je pourrais presque témoigner dedans.

Eh oui, car les maladies mentales font partie de ces handicaps "invisibles", et les phobies, qui sont des névroses, sont donc des maladies mentales.

Mais je vais pas non plus me considérer comme handicapée, puisqu'il faut noter que, dans le monde merveilleux des maladies mentales, je suis une grande chanceuse. Déjà parce que les phobies font partie des désordres mentaux les moins handicapants, et surtout parce que les phobies situationnelles (araignées, serpents, souris, avions, ascenseurs, etc.) sont beaucoup plus simples à gérer que les phobies sociales (la peur de rougir, pleurer, vomir, etc. en public), puisque les phobies situationnelles ne se déclenchent que quand la personne est mise face à l'objet de son anxiété.

Par exemple, moi qui suis arachnophobe, je ne vais ressentir de l'anxiété que face à une araignée (ou une toile d'araignée, ou une photo d'araignée, ou le petit truc vert en haut des tomates quand on le laisse dans l'évier et qu'on dirait une araignée de loin). Mais un mec qui a une phobie sociale, il panique dès qu'il sort de chez lui!

Et c'est assez fou que, dans une société où on estime que 5 à 25% de la population souffre de phobies (principalement des phobies situationnelles, comme moi), le grand public soit si peu renseigné sur le sujet.

J'imagine même pas à quel point ça doit être difficile d'expliquer une phobie sociale à son entourage ("Mais enfin! Pourquoi t'aurais peur de pleurer en public, c'est ridicule!"), mais je sais que, même avec une phobie aussi courante que la mienne (c'est quasiment la phobie la plus répandue sur la planète), c'est super difficile de se faire comprendre.

Pourquoi? Voici ce que j'ai pu expérimenter.

D'abord, les gens ne font pas la différence entre la peur et la phobie. Quasiment tout le monde a peur des araignées, mais (heureusement) peu de gens sont véritablement phobiques. La différence est assez simple :

- Si, quand tu vois une araignée, tu cries à la personne la plus proche "Aaah, tue-la, tue-la!" en reculant, tu as peur.

- Si, quand tu vois une araignée, ton cœur s'arrête de battre pendant une seconde, tu as une poussée d'adrénaline à faire péter l'échelle, et ton premier réflexe, avant de crier, est de quitter la pièce à tout prix, félicitations ! tu es l'un des nôtres.

De manière générale, plus tu expérimentes de situations honteuses, plus tu t'approches de la phobie.

Pourquoi des situations honteuses? Eh bien, parce que le grand public est tellement peu informé sur les phobies que la plupart des gens qui en sont atteints ne le savent même pas, et pensent qu'ils ont juste des problèmes à maîtriser leur peur, pendant que leur entourage pense qu'ils sont en train de faire un gros caprice de bébé. D'où la honte.

Par exemple, le jour où on m'a appris que la phobie était une maladie mentale, j'ai été carrément soulagée. Soulagée parce que je pouvais enfin accepter que ce n'était pas de ma faute si je n'arrivais pas à surmonter cette peur toute seule, comme mon entourage me le faisait remarquer depuis des années.

Parce que, la peur des araignées, quand on est petit, ça passe. Mais plus on grandit, et plus on entend des choses comme :

- Quoi? Tu vas me dire que t'as peur de ce tout petit machin de rien du tout? Mais c'est ridicule, voyons! A ton âge!

Et autres :

- Tu veux que je vienne dans ta chambre pour la tuer? Mais elle est là, dans son coin, elle te fera pas de mal, voyons! Sois raisonnable!

Et, enfin, la phrase unanimement détestée par tous les arachnophobes du monde entier :

- C'est pas la petite bête qui va manger la grosse!

Alors celle-là, sérieusement, j'ai envie de planter des haches dans les crânes des gens qui me la sortent. Non mais franchement connard, j'ai 23 ans, tu crois que je m'en serais pas rendu compte, à un moment de ma vie, que les araignées c'est pas dangereux?

Tu crois quoi? Que tu vas me sortir ta maxime de merde et que je vais répondre :

- Ah bon, c'est vrai? Elle va pas me manger? Oh ben ouf! Me voilà rassurée! Maintenant, je peux vivre le reste de ma vie dans la paix et l'harmonie! 

Heureusement que tu étais là pour m'ouvrir les yeux, blaireau.

Mais ça, c'est typiquement la phrase des gens qui ne comprennent pas les phobies, et qui pensent que, si la personne a peur, c'est parce qu'elle pense qu'il y a un danger.

Non, je ne suis pas stupide, je sais très bien que les araignées ne sont pas dangereuses et que je ne risquerais rien même s'il y en avait cinq mille dans la pièce et qu'elles étaient toutes sur moi (même si je pense que ce serait un scénario flippant pour n'importe qui). La définition de la phobie, c'est que ce n'est pas de la peur qu'on ressent, c'est de l'anxiété. On sait très bien qu'il n'y a pas de danger immédiat, mais on ressent quand même une grande panique.

C'est pour ça que je suis contente d'avoir commencé une thérapie.

Non seulement parce que, à terme, ça va m'aider, peut-être à guérir entièrement, du moins à gérer plus facilement mes crises de panique.

Mais surtout parce que, depuis que je dis à tout le monde que je suis en thérapie, les gens me regardent différemment. Parce que, maintenant que j'ai un psy pour m'aider, des proches m'ont quand même dit :

- Ah ouais, donc c'est vraiment sérieux, cette phobie!

Non, non, c'était juste une phobie pour rigoler. 

Je me suis dit que ce serait fun de faire une fixation sur un animal. Comme ça, ça me donnerait une personnalité, tu vois.

Je serais "la fille bizarre qui évite les caves et les greniers", "la fille chelou qui vérifie tous les coins quand elle entre dans une pièce", "la fille timbrée qui va toquer chez ses voisins à minuit parce qu'il y a une araignée qui se balade sur sa porte d'entrée et que ça fait presque une heure qu'elle est debout dans le couloir en train de pleurer et de se dire qu'elle va réussir à se maîtriser suffisamment pour l'écraser, mais non, parce que ça n'arrive jamais, parce que ça fait 23 ans qu'on me dit que ça passera et que ça fait 23 ans que j'attends que ça passe, mais ça ne passe JAMAIS".

Et franchement, ça me fait mal quand les gens n'arrivent pas à comprendre que je ne le fais pas EXPRÈS. Que c'est pas un scénario de "jeune fille en détresse cherche homme viril à appeler mon héros". Que c'est pas un truc de diva que je fais pour attirer l'attention sur moi. Parce que, crois-moi, c'est pas le genre d'attention dont t'as envie. Parce que quand je commence à faire des crises de panique dans un lieu public, je vois tout le monde qui me regarde, et j'ai honte.

J'ai honte d'être malade. 

J'ai honte d'une affliction que je n'ai pas choisie, parce que tout le monde semble penser qu'il suffirait que je me ressaisisse et que j'arrête mes conneries deux minutes pour que la plus grande angoisse que j'aie jamais ressentie dans ma vie s'arrête du jour au lendemain.

Et j'ai tellement essayé, tu peux pas savoir comme j'ai essayé. Et plus j'échouais, plus j'avais honte. Plus j'échouais, plus je voyais mon entourage me juger parce que "T'as 23 ans maintenant, il serait peut-être temps d'arrêter ton cinéma".


(C'est un peu comme de dire à un diabétique : "Non mais bon, tes histoires de pas pouvoir manger de sucre, ça va bien deux minutes, mais ça commence à être pénible, hein.")

Et j'en avais vraiment marre. Marre de dépendre des autres pour me débarrasser des araignées, marre que ces bestioles de Satan contrôlent ma vie. ("Ha ha, tu voulais sortir de chez toi? Pas de bol, je suis au-dessus de la porte! Maintenant, va t'enfermer dans la cuisine et appelle tes amis en leur disant que tu auras du retard, parce que j'ai pas envie de bouger, là, tout de suite".) 

Et marre de rencontrer partout des ignorants à qui je devais expliquer que c'était pas fait exprès, que c'était pas exagéré, et que non, figure-toi que c'est pas incroyablement marrant de t'avancer vers moi avec ton poing fermé en disant :

- Ouuuuh, Charlooootte, j'ai une araignée dans la maiiiiin!


(Ça marche aussi avec la blague "Je te chatouille la nuque avec un brin d'herbe en criant oh, Charlotte, une araignée!" et avec la blague "Attention, derrière toi, une araignée!". Bizarrement, les gens trouvent ça hilarant. Mais il semblerait que mon rythme cardiaque n'ait pas trop le sens de l'humour.)

Donc je suis allée voir un psy.

Maintenant, je dois scruter des photos d'araignées tous les jours :

- Combien de temps?
- Jusqu'à ce que la panique s'estompe.
- Mais ça m'est encore jamais arrivé!
- Oui, parce que vous ne restez jamais assez longtemps en présence d'une araignée pour que la panique disparaisse. En moyenne, il faut compter 45 minutes.


(Oui, oui. 45 minutes avant que la panique COMMENCE à descendre un petit peu.)

Bon, moi je suis trop une boss, il m'a fallu que 35 minutes avant que je puisse fixer la photo sur mon écran avec un rythme cardiaque normal. Fastoche.


Je fais ça tous les jours, et tous les jours, ça devient un peu plus facile.

Et, surtout, maintenant, les gens me prennent au sérieux.

C'est le pouvoir incroyable du mot "psy". 

(Ça ou le pouvoir incroyable de "Je suis prête à dépenser 45 € par semaine pour me débarrasser de cette phobie, alors crois-moi que c'est un truc sérieux parce que sinon j'irais m'acheter de la viande".)

jeudi 19 juillet 2012

Le coup de gueule de la semaine !




Fais pas gaffe au titre et à l'image (j'ai volontairement choisi le truc le plus moche au monde), aujourd'hui, je fais dans l'expérimentation sociale.

Depuis que je suis inscrite sur Hellocoton, je visite régulièrement le "Top Humeurs" quotidien. Et j'ai pu constater (en faisant mes petites statistiques perso) que certains types d'articles reviennent très régulièrement dans la ligne de mire : les articles "coup de gueule".

Pourquoi? C'est simple. Les articles "coup de gueule" (Ai-je dit en passant que je ne supportais pas cette expression? Ça me fait physiquement mal de l'écrire autant. Heureusement que c'est pour les besoins de la science.) c'est le buzz assuré.

(Enfin, le mini-buzz, on est sur Hellocoton, quoi.)

L'article "coup de gueule" n'a pas besoin d'être construit, ni même d'être relu, ni même d'être écrit par des gens qui savent parler français, à en juger par le nombre de personnes dans le Top qui confondent le futur et le conditionnel ("Je vous répondrais quand j'aurais appris le français"), l'infinitif et le participe passé ("J'ai publier cet article sans me relire") et ne savent pas accorder les pluriels ("Je vous aiment beaucoup, chères lectrices analphabètes").

Et c'est un buzz assuré, parce que les articles "coup de gueule" ne se présentent que sous deux formes, et que, dans tous les cas, les gens réagissent vite et fort.

Premier cas de figure : un "coup de gueule" complètement générique : 

- Moi, ce qui m'énervent encore plus que les Bescherelle, c'est les gens qui coupent les files d'attente!

Ou encore :

- Je ne supporte pas qu'on parle dans mon dos! Marre des focus! 

(Focus? Comme sur les appareils photo, ou comme la voiture?)  

Et autres :

- Les gens malpolis, ça m'énerve! Être malpoli, ça se fait pas!

(Eh, bonjour, monsieur de la Palice! Que vous êtes joli, que vous me semblez lisse!). 

Réaction au coup de gueule : torrent de sympathie.

 - Ouais, je te comprends, moi aussi je déteste l'hypocrisie! C'est comme la famine, la guerre et le racisme, ça devrait pas exister!

Et autres découvertes formidables :

- Alors là, tu peux pas savoir comme ça m'a fait du bien de lire ton article! Moi qui pensais être la seule personne au monde à détester les gens qui crachent par terre!

(Oui, c'est vrai, l'humanité entière raffole des mollards bien glaireux des autres, c'est connu.)

Conclusion : Succès. L'article marche bien, tout le monde s'y reconnaît, on salue la témérité et le courage de la blogueuse qui ne prend pas de gants, et qui ose dire tout haut ce que les autres pensent tout bas. ("Ça me fait enrager ces petits vieux qui font les courses le samedi après-midi alors qu'ils sont retraités et qu'ils pourraient y aller n'importe quel jour de la semaine ! Alors je sais que ça va en choquer certaines, mais il fallait que quelqu'un le dise!")  

Second cas de figure : le "coup de gueule" polémique. La blogueuse prend parti pour un truc VRAIMENT controversé (autre que "la pluie en été, c'est trop nul!"). Mais plutôt que de mettre en "Top" une personne qui avance de vrais arguments pour expliquer ses idées à contre-courant, on va plutôt décider de donner la parole à celle qui a les arguments que même son propre camp va réfuter (alias : "Ta gueule, putain, tu nous fais passer pour des cons"). Et, si possible, il faut qu'elle ait les idées très très arrêtées, et/ou qu'elle ait moins de 16 ans (crédibilité zéro). 

On se retrouve donc avec des articles totalement dénués d'argumentaire : 

- Moi j'ai choisi de pas donner mes organes parce que... je sais pas, j'ai juste envie de les garder et puis voilà. Et puis d'abord les donneurs je trouve que c'est des égoïstes, parce que... je sais pas, j'avais juste envie de dire ça. 

Ou encore :

- Je suis sûre que le chômage pourrait être résolu facilement si les gens y mettaient un peu de volonté! Ramassis de feignasses! Levez vos culs d'assistés et vous verrez que c'est facile de trouver du boulot! Moi, je suis femme au foyer depuis 15 ans, mais je pense que j'ai mon mot à dire sur le travail dans le contexte économique actuel! Après tout je regarde les infos, c'est comme si j'y étais.

Voire même :

- Vraiment, ces blogueuses modes, c'est trop des pouffes! Leurs blogs, c'est que des fringues, quoi! Achetez-vous un cerveau et écrivez sur des vrais sujets intelligents. Vous êtes vraiment trop superficielles! Bon, je vous laisse, je vais écrire un VRAI article. Sur le dernier truc que j'ai lu dans Closer.

Réaction au coup de gueule : Allumez torches, brandissez fourches, c'est le signal pour la curée. Tout le monde se jette sur la blogueuse et la met en morceaux sans pitié. (Et sans penser qu'elle a peut-être juste écrit son article sur un coup de tête, sans s'imaginer qu'il serait balancé aux chiens du jour au lendemain.)

Conclusion : Succès. L'impudente est renvoyée dans ses pénates sans ménagement, la blogosphère se congratule à tour de bras et s'étonne "qu'au vingt-et-unième siècle il y ait encore des gens qui pensent comme ça" (et les gens qui tentent de prendre tant bien que mal la défense de la fautive se retrouvent éclaboussés de sa honte). Mini-buzz réussi. Et puis on oublie et on attend le lendemain.

En résumé : arrêtez de mettre les articles coup de gueule dans le Top quotidien. C'est pourri, ça sert à rien, et ça engendre des réactions inutiles ou disproportionnées, bref : il faut que ça cesse.

Donc j'ai décidé de faire un article coup de gueule sur les gens qui mettent en "Top Humeurs" les gens qui font des articles coup de gueule. 

Comme ça ce sera le dilemme au QG de Hellocoton.

(Et avec un peu de chance, on basculera dans une boucle infinie et on créera un trou noir qui engloutira tous les coups de gueule du monde, comme ça je n'aurai plus jamais à utiliser cette expression trop moche).

mercredi 18 juillet 2012

brève matrimoniale


Et sinon, la nuit dernière, j'ai rêvé que c'était le jour du mariage et que Flaxou avait oublié d'inviter son tonton qui prend les photos. Alors je m'enfermais dans les toilettes en pleurant de désespoir et en hurlant à travers la porte :

- Tout est ruiné! Maintenant on aura que des photos d'amateur pour notre mariage! On aura des portraits retouchés par INSTAGRAM! Ma vie est fichue!

(On pourrait penser que c'est pathétique, mais ça marque quand même une amélioration par rapport au rêve de mamie que j'avais fait le soir précédent, et où j'allais au marché sur une place près d'une cathédrale et que je demandais aux gens s'ils vendaient de la viande, et ils me disaient non mais y'a une boucherie pas loin et elle est faaanntastique, alors je voulais y aller mais mon panier était trop lourd pour marcher jusque là-bas.) 

(Vas-y le rêve pourri. Il m'arrive des trucs plus passionnants en restant chez moi à jouer à Dead Island.)

Donc j'ai quand même attendu deux mois avant le mariage avant de commencer à stresser. Je suis super fière.

En fait, j'ai une sorte de double stress qui s'est installé : d'abord le stress de "Oh putain rien n'est fait, il faut que je voie le DJ, il faut que je voie la salle, il faut que je fasse la déco, et mon mémoire il va pas s'écrire tout seul, oh putain mais je vais mourir".

Et puis un autre type de stress, qui m'a pris complètement par surprise alors que j'appelais la mairie pour savoir si je devais changer tous mes papiers après le mariage parce que j'allais changer de nom. 

Et là, j'ai soudainement réalisé : je vais changer de nom. 

(Bon, pas tout à fait, je vais ajouter le nom de Flaxou derrière le mien, mais quand même.)

Et j'ai eu comme un petit vent de panique exaltante qui m'a traversé, et je me suis dit : je vais changer de nom. Et je vais présenter Flaxou aux gens en disant "C'est mon mari." 

MON MARI! 

Je vais avoir un MARI! Toutes mes copines auront des copains et moi j'aurai un MARI!

Et les gens vont m'appeler Madame. MADAME! Mais c'est pas moi, Madame! C'est ma mère, ça, Madame!

Et j'aurai une ALLIANCE ! J'ai 23 ans et j'aurai une alliance! C'est pas de mon âge, ça, les alliances! C'est des trucs pour les gens qui sont vieux, qui ont genre, je sais pas, genre 40 ans! Mais enfin je vais avoir l'air ridicule avec une alliance, personne va me prendre au sérieux!

Je peux pas être la femme de quelqu'un ! Je sais même pas faire les trucs de femme! Je sais même pas organiser des dîners mondains et coiffer mes cheveux en chignon! (Quoi? dans les films américains, les femmes sont toutes comme ça.) J'ai même pas de collier de perles!

Donc j'ai passé toute une journée à flipper derrière mon bureau, à me dire "C'est pas possible, je dois me changer en adulte responsable en moins de deux mois, c'est pas possible, j'y arriverai jamais, je vais jamais être une mariée crédible". 

Et puis je suis rentrée à la maison, et j'ai trouvé Professeur Flaxou, avec son T-Shirt de groupe de métal (celui avec les aliens qui jouent de la guitare et des flammes en arrière-plan), assis devant son PC, en train de jouer à Diablo III. Il s'est tourné vers moi avec le menton plein de grains de sucre, et il a dit:

- Regarde ! Je suis passé devant chez Faller et ils faisaient la promo "1 kilo acheté, 1 kilo offert"! Alors je me suis dit : "au menu ce soir : deux kilos de bonbons !"

Donc ça va. Ce sera quand même moi l'adulte le plus crédible de ce mariage.

- Wouhou! Des Carambars à la framboise! J'espère qu'ils ont des bonnes blagues!

(Peut-être pas, en fait.)

lundi 16 juillet 2012

Les plus gros clichés du monde entassés en une minute


Des fois, quand je regarde les pubs qui passent au cinéma ou avant les vidéos sur Internet, j'essaye d'imaginer les gens qui ont eu l'idée de la faire. 

Quelquefois (rarement) c'est positif, comme avec la pub Air France que je trouve très bien faite.

Le plus souvent, ça reste du domaine de : QUOI? MAIS QUOI??!

Ça peut être du dégoût, cf. les infâmes pubs Orangina, qui font rire les gens nerveusement dans toute la salle de cinéma. (Sérieusement, les mecs, qu'est-ce qui s'est passé? Elles étaient tellement fun, vos pubs, avant! Y'avait des zombies dedans, et tout!)

Ou alors, quelquefois, c'est juste de l'indignation. Comme avec la nouvelle pub pour la Peugeot 107.

C'est un peu comme si les scénaristes de ce clip s'étaient dit :

- Eh tiens, si on essayait d'entasser le plus de clichés possibles sur la gent féminine en une minute?

Eh ben les mecs, bravo, vous avez gagné.

Allez, pour les gens qui sont au boulot et qui peuvent pas ouvrir les vidéos, je suis sympa, je te détaille le clip.

D'ailleurs, je précise que j'appelle cette pub un "clip" parce que l'ensemble de cette minute d'horreur est soutenue par une musique pop à fond les ballons, rythmée de poum tchac tchiii clapclap poum, chantée par un choeur de filles aux voix suraiguës, et dont les paroles sont... voilà, quoi.

Paroles intégrales de la chanson (telles qu'elles apparaissent dans la traduction officielle de la pub)

Allez, les filles, on y va
Sois fraîche et imagine
La couleur de la liberté
Tellement mignonne
Pas besoin de draguer
Les hommes en ville
Car on colore leurs journées
On montre le chemin
La liberté urbaine
Est la vedette des rues
La liberté urbaine impose
Ses mots et ses règles
Fais-moi vibrer
Je veux être avec toi
Fais-moi vibrer
Je veux colorer ta journée
Fais-moi vibrer
Je veux colorer ta vie.

Donc en fait, si j'ai bien compris, il faut être libre, mais la liberté impose des règles et il faut les suivre. C'est parfaitement logique.

(Et aussi, il faut imaginer la couleur de la liberté, mais en fait, dans le clip, il faut absolument que tout soit blanc. Le mot d'ordre de ce clip : la constance!)

Le clip s'ouvre sur un rugissant "Come on GIRLS!" écrit en blanc sur fond violet trop pop et trop tendance (Valérie Damidot a dû mouiller sa culotte à la vue de cette pub). Puis on a une bouche en gros plan couverte de rouge à lèvres très rouge, des filles qui dansent en clair-obscur, et puis bam! Fission d'écran comme dans 24 heures chrono et on a QUATRE bouches (rouges et noires, hommage à Jeanne Mas?) qui nous disent "Sois fraîche et imagine la couleur de la liberté".

Oui, "sois fraîche" ça ne veut rien dire (à part dans les pubs pour les serviettes hygiéniques, où tout le monde est toujours très frais et où ça ne choque personne que les meufs aient du sang bleu), c'est normal, les traducteurs de cette chanson ont de toute évidence été recrutés chez Google.

Cliéchéromètre : 2

Encore des nanas qui dansent, encore des bouches aux couleurs pop (violet et jaune canari) et puis paf! Vision subliminale de la voiture. Pendant ce temps, la chanson dit "So cuuuuuute", il ne manque plus qu'un LOL et on aura franchi la barre de la crétinerie assumée.

Clichéromètre : 3

Ensuite on voit la voiture un peu mieux, y'a encore des lèvres violettes partout, et puis une fille en robe à paillettes qui fait la moue en tapotant ses ongles rouges sur sa joue. Le clip change de plan et on comprend pourquoi elle avait l'air pensive : c'est parce qu'elle est entourée de chaussures à talons de toutes les couleurs et qu'elle ne sait pas lesquelles choisir! (Le plus grand dilemme dans la vie d'une femme.)

Clichéromètre : 4

Et là, le problème de la nana est réglé par magie, puisque toutes ses chaussures deviennent blanches! 


(Le rêve de toutes les filles selon les créateurs de cette pub.)

Bon, toi je sais pas, mais moi, la raison pour laquelle j'ai plusieurs paires de chaussures, c'est pour pouvoir les assortir avec mes tenues. Donc si toutes mes chaussures de différentes couleurs devenaient toutes blanches, j'aurais un peu la haine. Mais la nana du clip, non! elle regarde la caméra et elle est toute contente!

- Ahaha la vie est géniale! Je savais pas quelle paire de chaussures choisir pour aller avec ma tenue, et maintenant j'ai douze paires blanches! Comment c'est trop pratique! Plus besoin de réfléchir! Hi hi hi!

Clichéromètre : 5

Ensuite y'a des phares de voiture qui s'illuminent comme des flashs de photographes (et qui te crament la rétine quand tu regardes cette pub au cinéma). Une nana jette un carton sur une autre fille qui l'attrape. Et puis, oh là là, le clichéromètre s'emballe, ça va très vite!

Une nana assise par terre (et habillée comme dans Marie-Antoinette) 


(Je suis une petite chose fragile, hi hi hi)

voit soudainement apparaître devant elle des dizaines de cartons à chapeaux (avec exactement les mêmes chapeaux melons dedans), et elle lève les bras au ciel avec une expression de greluche ultime sur le visage et en met un sur sa tête avant de le lancer su une pile de paquets blancs soutenue par la même nana qui attrapait les affaires de l'autre tout à l'heure (OK, donc on fait semblant de ne pas avoir vu que la seule raison de sa présence, c'est de faire porte-sachets de shopping?) :

- Ouuuh! C'est trop cool, les chapeaux apparaissent autour de moi! J'ai maintenant trente chapeaux strictement similaires, c'est géniaaaal! Tiens, esclave, va porter ça à la maison et fais-moi un thé glacé.

Clichéromètre : 7

Ensuite, c'est de mieux en mieux : une nana apparaît au milieu de centaines de macarons blancs (oui oui, des macarons, l'attribut phare de la Parisienne branchée avec les Louboutin) et goûte de la crème blanche du bout du doigt (pas trop, hein, faudrait pas que tu prennes du poids surtout) en fermant les yeux de délice, pendant que la chanson scande "On montre le chemin la liberté urbaine" (Non, je n'ai pas oublié de mots. Google traduction, je te jure).

OK, donc la liberté urbaine c'est d'acheter plein de macarons? La symbolique de cette pub m'échappe.


(Par contre, la symbolique de la meuf qui lèche goulûment une crème blanche non identifiée, ça, ça ne m'a pas échappé.)

Clichéromètre : 10 (les macarons comptent double)

Ensuite, on voit encore vite fait la nana esclave, perdue au milieu d'une immense pièce violette, avec tous les cartons de shopping de sa copine sur les bras, en train de la chercher du regard (laisse tomber, meuf, elle est partie avec ses chapeaux, elle t'a laissé en plan).


(All by moi-même, je n'veux pas être, all by moi-même, never plus)

Et puis là, les mecs de la pub (oui, je dis "les mecs" parce que ça me ferait trop mal de me dire que des femmes ont sciemment participé à l'élaboration de cette chose) se sont dit :

- Eh ! Ça fait au moins trois secondes qu'on n'a pas montré de bouches en gros plan peintes de toutes les couleurs !

Donc on a de nouveau un plan 24 heures chrono avec plein de bouches peintes avec des couleurs hideuses.


 (Sérieusement, QUI met ce genre de rouge à lèvres?)

Ensuite la fille aux chapeaux et la fille aux chaussures se mettent à entasser plein d'objets de fille (macarons, chaussure, cartons à chapeaux) et de meubles design peints en blanc dans une pièce violette. Et puis la copine faire-valoir les rejoint avec encore plus de choses, et elles se mettent toutes à gambader au milieu des objets en riant et en agitant des ombrelles :

- Hi hi hi! C'est tellement super de posséder plein d'objets! Je n'ai jamais été aussi heureuse de toute ma vie! Le capitalisme est un système économique tellement sain !

(Oui, c'est à peu près ce niveau-là de subtilité.)


(Sérieusement, elles les ont récupéré où, ces objets? Y'a un cerf en plastique au milieu de l'image et ça choque personne!)

Clichéromètre : j'ai la flemme de compter, disons 20

Puis on a droit à des gros plans sur les macarons et les chaussures (mais pas le cerf en plastique, je suis déçue) et une nana habillée comme une rockstar des années 80 voit un objet noir et lui jette un seau de peinture blanche dessus, parce que le noir, c'est moche (heureusement que c'est une noire qui fait ça, parce que sinon, on les aurait taxé de racisme).


- Bouh l'originalité! Tout doit être pareil! A bas l'anticonformisme! Haro sur les choses qui ne s'intègrent pas dans le moule!

(Oui, subtilité toujours.)

Clichéromètre : 21

Après y'a encore des plans sur les nanas qui font des trucs de nana : nettoyer un chapeau, danser avec l'air d'être cokée jusqu'aux yeux.

Clichéromètre : 23

Puis on a un petit aperçu de la voiture, et la nana aux chaussures se trémousse tandis que la musique crie "Fais-moi vibrer" (j'aimerais dire que j'invente ces trucs).

Clichéromètre : 24

 Les filles continuent à danser, ranger des cartons et déballer des chaussures (en tapant de temps en temps dans leurs mains comme des enfants insouciants), et elles trempent une cerise dans de la peinture blanche parce que le conformisme c'est super.

(A ce stade-là, autant d'application pour que tout soit blanc, ça pourrait être une pub pour le Front National.)

Et puis là, c'est le grand final : les filles se mettent en ligne avec un air satisfait et une pose "drôles de dames", et on voit que les objets qu'elles ont rangé forment les chiffres : 107. Bien joué, les filles! Vous avez totalement ruiné les 60 ans de combat féministe qui vous ont précédé!


(Mission accomplie, Charlie)

vendredi 13 juillet 2012

Les 10 trucs de gamin que je devrais vraiment arrêter de faire (mais que je fais encore)

 (Ouais, ça aussi, faudrait que j'arrête)

10) Remplir ma bouche d'eau quand je suis sous la douche et la cracher PARTOUT. (J'appelle ça "faire la baleine". Variante : "Ouuuh je suis une fontaiiine!")

9) Marcher en équilibre sur les petits murets. Variante : marcher sur les plots qu'ils mettent des fois le long des routes, et après il faut faire des bonds de cabri toutes les trois minutes (parce que si tu touches le sol, c'est foutu, t'as plus qu'à porter ta honte avec toi jusqu'à la porte du supermarché).

8) "Hé, t'as une tache... PISTACHE!"

7) Lécher la casserole de chocolat quand je fais un gâteau. Lécher l'assiette de caramel quand je mange un Flamby. Lécher l'assiette de sauce à la crème quand j'ai plus de pain pour saucer (et plus que mes yeux pour pleurer). Variante : utiliser mon doigt (pour récurer le fond du pot de yaourt, par exemple), puis le lécher copieusement. C'est un peu embarrassant quand on le fait automatiquement chez des potes (ou à la cantine du Conseil Général).

6) Ramasser les trucs trouvés par terre. (D'ailleurs, en passant, s'arrêter pour regarder les trucs qu'il pourrait y avoir à ramasser par terre doit compter aussi.) Sérieux, dans mes poches, c'est toujours plein de cailloux, de capsules de bière, de bouts de bois, de trombones, de coquilles d'escargot, de vieilles pièces qui collent, et autres éléments de mécanique que je sais pas à quoi ça sert mais ça brille alors j'aime bien (boulons, vis, et autres fils de toutes les couleurs venant de l'intérieur d'un câble d'écouteurs d'Ipod).

Ah oui, et j'ai une collection de bijoux assez spectaculaires : environ quinze boucles d'oreilles dépareillées, six bracelets à la fermeture cassée, et une alliance en or plaqué qui ressemble vraiment furieusement à l'Anneau Unique.


(D'ailleurs elle est tellement énorme que je pense sincèrement que c'était Sauron qui l'avait en dernier.)

5) Mes techniques de répartie sont les mêmes qu'il y a 15 ans :

- T'es chiante.
- C'est toi le chiant!
- Arrête de dire n'importe quoi.
- C'est toi n'importe quoi.

(Au fait, c'est la même chose pour mes insultes. C'est dommage, parce que je les aime bien, mais je pense qu'il y a un moment où "face de pet" n'est peut-être plus assez intimidant.)

4) Faire une moustache avec mon crayon.  (Alternative : avec mes cheveux.)

En fait, faut que j'arrête de le faire au boulot. Surtout quand y'a des gens qui entrent sans frapper. Surtout quand c'est ma tutrice de stage.

3) Ronger mes ongles. 

(Et, avant que tu ne dises "t'as essayé le...", OUI, j'ai essayé de mettre le vernis dégueu et amer, mais ça m'aidait pas. A la place, je commençais à ronger mon ongle, je disais "Oh putain c'est amer c'est tellement dégueu je vais mourir", et du coup je le rongeais encore plus vite pour en finir le plus tôt possible avec ce goût atroce.)

Et quand j'ai, par miracle, réussi à me maîtriser suffisamment longtemps pour arrêter de ronger mes ongles, je me suis mise à manger les petites peaux qu'il y a AUTOUR des ongles, et du coup j'avais constamment les doigts en train de saigner et de croûter. (Ah j'y vais pas avec le dos de la cuillère, hein.) Alors je me suis remise à ronger mes ongles, parce que ça, au moins, ça fait pas mal (et y'avait toujours des gouttes de sang plein mon clavier, c'était pas très hygiénique).

2) Mettre des cerises sur mes oreilles pour faire des boucles d'oreilles cerise.

Puis les oublier. Puis se souvenir qu'elles sont là. Puis les manger avec voracité.

1) Mettre des piques à brochettes entre mes doigts et crier "Je suis Wolverine!"

(En même temps, ça dynamise un peu les barbecues en famille.)


Ça fait du boulot d'arrêter tout ça. Mais note que j'ai tout de même arrêté de grimper aux arbres, vu ce que ça a donné la dernière fois. C'est déjà une belle victoire.

mardi 10 juillet 2012

On s'la donne au Comic-Con!


(L'une des possibilités de costume envisagées pour le Comic-Con)

Ce week-end j'ai été au Comic-Con pour la première fois de ma vie.

Professeur Flaxou et moi, on s'est levés à 5 heures du mat' pour prendre le premier train vers Paris.

(On n'est pas partis vendredi soir parce que les trains du vendredi soir coûtent la peau des yeux de la tête et on est un peu à budget serré, rapport au fait qu'on va inviter 110 personnes à manger dans deux mois, qu'il est au RSA, et que moi je touche la fameuse "gratification de stage" (j'adore ce mot, "gratification". Quand je l'entends, je m'imagine déguisée en chien, en train d'essayer d'attraper ma queue devant ma responsable de stage, et je la vois en train de se foutre de ma gueule et de me jeter un sucre.))

Soit dit en passant, les contrôleurs du train devaient tous être en pleine ménopause et avoir des bouffées de chaleur incontrôlables, parce que la clim était tellement à blinde qu'une fois arrivée à Paris, j'avais les lèvres bleues (et pourtant je m'étais recouverte de toutes les fringues de rechange qu'on avait amenées avec nous dans le sac - oui, y compris les slips, ça tient chaud aux oreilles).

Une fois arrivés, on est allés Gare du Nord pour prendre le RER jusqu'au Comic-Con, et là on était un peu perdus, vu qu'on est allés à Paris trois fois dans nos vies respectives. Mais fort heureusement, dès la gare RER, on a pu utiliser la technique "suivons les gens habillés chelou".

- Attends, c'est quelle direction, déjà?
- Je sais pas, moi je suis le groupe de 5 filles avec les oreilles de chat et les queues à grelots.
- Ouais, bonne idée. Le mec avec la cape rouge et l'épée en carton gigantesque va dans la même direction.
- Jackpot.

Dans le RER c'était un peu étouffant, mais j'ai réussi à avoir une place assise (vu que la moitié des gens avaient des costumes trop volumineux pour les sièges). Et puis on est arrivés, on a suivi la foule pendant très longtemps, et je me sentais un peu comme la fois où j'avais quatre ans et demi et que mes parents m'avaient perdu à San Francisco (oui, quand j'étais petite, mes parents me perdaient en moyenne cinq fois par an, un jour faudra que je te raconte tout ça) : seule parmi une mer de gens très très grands. Avec pour seul horizon des rangées d'omoplates. Et les commentaires de Flaxou n'aidaient pas ma frustration :

- C'est encore loin?
- Je crois qu'on arrive, y'a un espace ouvert et... oh putaaaaain.
- Quoi? Quoi? "Putain" quoi? Putain bien ou putain pas bien?

C'était les deux, en fait. "Putain" pas bien à cause de la foule de malade, "putain" bien parce qu'heureusement on avait pris les billets à l'avance et qu'on s'est sentis très intelligents.

Une fois à l'intérieur, on était encore plus perdus qu'avant, rapport au fait qu'on pouvait plus suivre les gens en cosplay, vu que, ben, tout le monde était en coplay. Mais heureusement, on a retrouvé Sol et sa dulcinée, qui était une habituée des lieux et qui nous a guidée comme une chef malgré nos directions très vagues :

- Vous voulez voir quoi?
- Ben, chais pas... y'a pas, genre, des jeux vidéo?

On était dans le rayon jeux vidéo en moins de temps qu'il n'en faut pour dire "Encore un cosplay One Piece".

- Tu connais bien l'endroit, dis donc.
- Je viens tous les ans depuis 6 ans.
- Pitié, ne nous quitte plus jamais.

Faut dire aussi que Flaxou et moi, en termes de salons, on n'a fait que la Foire aux Vins de Colmar, ce qui se traduit par :

♧ Un grand espace où personne ne va jamais, parce que c'est plein de gens qui essayent de te vendre des trucs du télé-achat (la machine à faire les Knepflas sans efforts, la machine à perdre du poids en regardant la télé et en mangeant des Snickers, la machine à détoxiquer ton corps par l'effet des pierres miraculeuses)
♧ Un espace extérieur tout petit et semé d'embûches (bouteilles de vin brisées, flaques de vomi, endroits où tes pieds restent collés au sol, gens bourrés en train de ramper)
♧ Un espace intérieur encore plus petit, mais où y'a de l'alcool alors TOUT LE MONDE y va.

Du coup on était pas habitués à cet espèce de hangar géant qui contenait des milliers de gens. (Mais en fait, une fois que t'as compris le sens de la visite, ça va. Le deuxième jour, on était dedans, on se déplaçait comme des boss, les yeux fermés.) (Enfin pas littéralement les yeux fermés, sinon on risquait de se cogner dans quelqu'un déguisé en cosplay de Bleach.)

Et donc c'était un week-end de folie.

On a vu des trucs de ouf, comme une foule de centaines de personnes venues pour voir Joueur du Grenier jouer à Soul Calibur :



En même temps y'avait des meufs à moitié à poil sur la scène, ça explique peut-être un peu la chose.


Et puis en plus on a pu voir Nadine Morano se faire casser la gueule en direct, alors ça fait quand même un peu plaisir.


(Oui, c'est bien Nadine Morano. La ressemblance est frappante.)

On a aussi eu les oreilles pétées par la nana qui annonçait les matchs de catch (oui, y'avait un ring de catch, c'était à ce niveau-là sur l'échelle du cool) et qui apparemment n'avait pas d'autre mode que "Je vais déchirer tes tympans avec ma voix horriblement aiguë jusqu'à ce que tes oreilles crient grâce".

J'ai aussi pu jouer au nouveau Mario et au nouveau Professeur Layton (mais y'avait qu'une seule énigme, et c'était la plus facile du jeu, et j'ai mis QUINZE MINUTES avant de trouver la réponse, alors merci bien, je suis déjà découragée).

On a bien aimé l'espace rétro gaming, ou j'ai pu essayer des trucs assez cool :

Un jeu de palet où j'ai quand même fini par gagner contre l'ordinateur (représenté par une sorte de Gollum vert qui boit du rosé, ne me demande pas pourquoi).


Un jeu avec un vaisseau spatial, et faut buter d'autres vaisseaux, et y'a des bombes, et je crois que j'ai perdu (y'avait aucune instruction alors j'appuyais juste sur les boutons au hasard).


Le vieux jeu Mario sur arcade ou Flaxou a perdu, pourfendu par un tonneau qu'on pensait qu'il descendrait pas l'échelle, mais en fait si.


Et puis bon, le clou du week-end, ça a quand même été la réaction de Flaxou quand il a vu ça :


Un espace où on pouvait essayer la nouvelle version de Starcraft gratuitement.

Et surtout (le truc qui m'a le plus fait halluciner) un championnat national en direct, avec caméras, commentateurs sportifs, screenshots, la totale! 


Bon, j'ai bien essayé de m'intéresser un peu au jeu, mais c'était difficile.

- Ça commence bien, le joueur Protoss a commencé à prendre son gaz.
- Ah oui, il vient de poser sa deuxième base, on dirait qu'il nous fait un build à la MMA.
- Tout à fait.
- Oh oh, il est pas loin, c'est un proxy!
- Et du côté du joueur Zerg, ça s'agite on dirait.
- Tout à fait, il a lancé les Broodlords, maintenant il doit temporiser. 
- Oui, puisque rappelons-le, les Broodlings sont 3-3.
- Ils devraient faire le café.
- Ha ha!

Et moi qui pensais que le foot, c'était difficile.

On a aussi visité l'espace jeu de rôles, l'espace séries, et on est même allés traîner un peu dans le hall Japan Expo, histoire de voir de quoi il s'agissait.

Bon, j'ai pas mis un pied dans l'espace mangas, parce que j'en lis jamais, mais mais mais! J'ai vu une recette de cuisine sur comment faire un Bento en forme de Pikachu.

Sauf que c'est la recette la plus inutile du monde, puisque c'était un espèce de psychopathe de la cuisine qui te l'enseignait :

- Faites bouillir une seule crevette pendant cinq minutes. Sortez-la de l'eau. Refaites chauffer de l'eau et faites bouillir une branche de brocoli. Puis refaites encore chauffer de l'eau et faites bouillir un légume absolument introuvable dans toute l'hémisphère Nord. Ensuite, prenez une tranche de fromage. Coupez un rond de cinq nanomètres de diamètre à l'aide d'un microscope et d'un scalpel chirurgical. Utilisez cinq kilomètres de cellophane pour modeler votre bento à la perfection. Faites plein d'autres trucs complètement insensés, comme de faire frire des capellini pour les utiliser comme cure-dents pour faire tenir vos créations culinaires en place. Neuf heures plus tard, c'est fini! Vous avez fait un déjeuner pour une personne!

(Bon, mais c'était vachement joli, faut l'avouer.)

Et puis j'ai vu une foultitude de T-Shirts super classe, mais ils avaient jamais ma taille parce que soi-disant :

- Y'a pas de taille pour fille, c'est unisexe.

Non non, "unisexe" ça n'existe pas. "Unisexe" c'est comme ça que les vendeurs qui n'ont que des T-Shirts de mecs appellent leurs produits pour les vendre à des filles. Et moi, je suis une fille. Alors si je prends du S, ça me comprime les nichons (ce truc que les mecs n'ont pas, et c'est pour ça que les T-Shirts mecs sont taillés PLATS) et si je prends du M ça me fait une robe de chambre, alors merci bien, je vais t'enfoncer ton unisexe dans ta face d'androgyne.

Mais le Comic-Con, ce n'était pas que des jeux vidéos et des dépenses inconsidérées ("Des boucles d'oreille en forme de petits PC ! Il me les faut!"), mais c'était aussi le week-end le plus sociable de toute ma vie, puisque :

J'ai rencontré un lecteur et sa copine, donc (ce qui m'a conforté dans mon idée initiale comme quoi mes lecteurs sont des gens formidables).

J'ai revu ma copine Célia du collège et on a partagé ensemble l'effarement de la vidéo du bento Pikachu ("Mais... quel magasin au monde va te vendre UNE SEULE CREVETTE?").

J'ai joué à des jeux de course de voitures et mangé chinois avec Cyril et Cri.

J'ai passé un samedi soir de folie avec mes copines de Master Cécile, Anne-Flo et Irene, à base de discussions gênantes (mais que pour moi) et de pizza qu'on croirait qu'elle est cramée mais en fait non, et d'apéros qu'on croirait qu'ils sont pour bobos végétaliens mais en fait ils sont bons quand même.

Et on est rentrés se coucher à une heure et demie du mat' pendant qu'Anne-Flo titubait dans les couloirs du métro en faisant des plans pour la suite de la soirée avec Irene :

- Irene, j'ai sommeil, je vais rentrer chez moi.
- Mais c'est loin et y'a plus de bus. Tu veux pas dormir chez moi?
- Non, je prendrai le taxi, c'est mieux. Oh quoique, je peux dormir chez toi, c'est moins loin.
- OK.
- Non attends je sais! Irene! Viens on va à Pigalle!
- A Pigalle!
- Ouais, viens, on va faire la fête! Viens on va à la Flèche d'Or! Ou bien au Trocadéro! Non, non, non, en fait non. Viens on va chez toi et on va dormir. Ou bien à Pigalle!
- Ay, Dios mio.

(Oui, Irene est espagnole. J'ai des amis très exotiques.)

Et là, à deux heures du matin, enfin rentrés dans notre chambre d'hôtel et rêvant d'un bain, je suis tombée sur le truc le plus cool du monde : LA TÉLÉVISION.

Parce qu'en fait, ça fait cinq ans que j'ai plus la télé, et là, j'ai redécouvert plein de trucs:

- Fla regarde ! Un grand prix de moto! Fla! Regarde, il est tombé et sa moto a pris feu, ha ha!
- Pitié, laisse-moi dormir...
- Regarde ! Une émission sur les ministres de la Vè République! Ça a l'air trop intéressant!
- Je veux mourir.
- Fla! Fla! Fla! Ils rediffusent "Les filles d'à côté"!
-  ...
- C'est le plus beau jour de ma vie!

Et sinon, j'ai décidé de te mettre plein de photos de mon week-end, comme ça tu seras jaloux.


Mario, Luigi et Charlie sont contents d'aller au Comic-Con.


Le cosplay le plus cool du monde.


Des gens très concentrés sur le championnat de Mario Kart.


- C'est eux les joueurs professionnels?
- Ouais.
- Mais ils sont tout petits! Regarde-les! Ils ont même pas encore l'âge d'avoir le Bac!
- Ouais, mais ils gagnent 100 000 € par an.
- Putain.


Un champ de dés de rôliste.


Où est Eowyn quand on a besoin d'elle?


Des conseils pleins de bon sens.


Expelliaramus!


Professeur Flaxou ne s'ennuie pas trop.


Normal.


Le perso de Joueur du Grenier dans Soul Calibur.


 Ça se passe de commentaires.


Ils ont trouvé comment ouvrir la porte.


L'alien fait partie des créatures sur ma liste de phobies (because les 8 pattes), mais bizarrement, je l'ai pas dit à mon psy.


Mon nouveau fond d'écran.