lundi 17 décembre 2018

Séries 2018, partie II : le top

Et c'est parti pour mes séries préférées de l'année!

Alors, comme d'habitude, je me concentre sur les nouveautés (soit : les séries sorties en 2018, ou fin 2017), mais je voudrais quand même commencer avec un petit hommage aux excellentes saisons 2018 de séries plus anciennes qui, comme un bon rouge, vieillissent avec brio (enfin c'est ce qu'on m'a dit, perso je bois pas de vin rouge parce que ça me fait la bouche toute pâteuse et j'aime pas les tanins) :

1. La saison 3 de The Expanse qui fait que nous mettre la tête à l'envers et on en redemande.
(Et aussi : Amos est désormais officiellement mon personnage préféré, et si vous touchez à un cheveu de sa tête dans la prochaine saison, je fais la révolution.)

2. La saison 2 de Luke Cage, qui était étonnamment profonde pour un truc de super-héros (et MERCI pour non pas un, mais DEUX méchants charismatiques et profonds!) (Dommage que ce soit cette série-là que Netflix décide d'annuler, mais bon, au moins on a eu deux bonnes saisons.)



3. La saison 2 d'Atlanta, qui frôle le génie pur sur tous les plans (interprètes, réalisation, scénario, musique, TOUT Y EST).

4. La saison 5 de Brooklyn-Nine-Nine, qui a eu quelques faiblesses d'écriture vers la fin mais était globalement vraiment solide, et puis on a eu le mariage de Jake et Amy et c'était tellement choupi que ça pardonne tout.

Et aussi le MEILLEUR COLD OPEN DE TOUTE L'HISTOIRE DES COLD OPENS :


5. Crazy Ex-Girlfriend qui est toujours PAR-FAITE.

6. La saison 2 de The Handmaid's Tale qui m'a faite clairement reconsidérer mes choix en matière de loisirs :

- T'es de nouveau en train de pleurer?
- Wiiiiiiiiiii
- Mais Cha, tu te fais du mal!
- C'est si triiiiiiiste
- Mais arrête de regarder alors!
- Mais ça fait *snif* passer un message important *snif* sur la société!

(En fait, je mets cette série sur le même plan émotionnel que "la Liste de Schindler" : ça fait pas du bien à regarder, mais une fois que tu l'as vu, t'es content de l'avoir vu.)

(Et à ceux et celles qui se tâtent à regarder la saison 2 parce que la première était bien costaude : LES CHOSES NE S'ARRANGENT PAS, voilà, vous êtes préparés.)

Voilà, on peut sans plus tarder passer à mes coups de coeur de cette année !


8. Wellington Paranormal


On commence en douceur avec une petite série comique gentiment allumée, et qui rassemble plein de choses que j'adore – des Néo-Zélandais, de l'humour absurde, de l'humour absurde néo-zélandais, ah et est-ce que j'ai précisé que c'était un spin-off de What We Do In The Shadows (le documenteur le plus drôle du monde) et que c'était écrit et réalisé par Jemaine Clement (l'un des deux hommes les plus drôles du monde)?

(Pour ceux qui se demandent, le second c'est Bret McKenzie, parce que Flight of the Conchords c'est ma série culte, c'est ce que je regarde quand je suis malade, c'est ma série pour me remonter le moral après une grosse journée, bref, c'est mon F.R.I.E.N.D.S néo-zélandais.)

Bref, si tu aimes l'humour un peu absurde, et que tu es réceptif aux blagues purement kiwies, cette série te fera probablement hurler de rire.

Quelques morceaux choisis :



7. Sharp Objects


On fait un grand écart radical avec une série bien glauque, noire et poisseuse comme on les aime comme on est obligé de regarder parce que c'est bientôt la fin du monde et qu'apparemment tout le monde est dépressif de nos jours.

(Pourquoi tous les memes internet sont bourrés de blagues sur le suicide, maintenant?)

(Où est passé le bon vieux temps où c'étaient juste des chats mignons qui parlaient de cheeseburgers avec des fautes d'orthographe?)

Bref, cette minisérie est réalisée par Jean-Marc Vallée, qui nous avait déjà livré le très bon "Big Little Lies" l'an dernier, et on retrouve pas mal de points communs entre les deux séries : toutes les deux des miniséries (du moins à l'origine), adaptées de romans écrits par des auteures auréolées de gloire, toutes les deux produites par HBO, et toutes les deux avec des femmes brisées au centre de l'histoire.

(D'ailleurs, l'auteure de "Sharp Objects", Gillian Flynn, a également écrit le polar "Gone Girl", lui aussi adapté à l'écran, mais au cinéma cette fois-ci.)

L'histoire : Camille, une journaliste au lourd passé émotionnel (jouée par Amy Adams, toujours impeccable) retourne dans sa ville natale du sud des Etats-Unis pour couvrir un fait divers bien glauque (deux adolescentes assassinées) – et devine quoi? Ça pourrait n'être que le début....


Camille est alcoolique, se scarifie, a l'air constamment au bord du gouffre, et passe le plus clair de son temps à conduire dans le noir avec ses magnifiques cheveux au vent :


Et elle passe le reste du temps à interviewer des gens chelous et à se prendre la tête avec l'espèce de monstruosité gracieuse qui lui sert de mère.

C'est poisseux, tout le monde transpire à blinde, tous les personnages secondaires ont l'air à deux secondes de péter une durite, et c'est captivant, fascinant, et assez horrible en fin de compte.

Verdict : je donne à cette série la note de malaise/20, mais dans un sens cool. (Pense "première saison de True Detective".)



6. Deutschland 86


Il y a fort fort longtemps (en 2015) je te parlais de Deutschland 83, la mini-série qui m'a fait regretter que c'était une mini-série tellement que j'en voulais plus.

Eh ben devine quoi, Dieu existe, et cette année, on a eu droit à une suite !

(Donc, je triche, Deutschland 86 n'est pas vraiment une nouvelle série, mais après un hiatus si long, j'avais envie de t'en reparler.)

Donc notre poto Martin est de retour et il est toujours aussi naïf, ça fait un peu tièp mais on l'aime quand même. (Coeur sur toi, Martin.) C'est toujours autant le bordel en RDA, sauf que maintenant c'est aussi le bordel à Paris, en Afrique du Sud, et en Libye, et tu le sens ou pas le budget Amazon?

Par contre, je te conseille de revoir la première saison avant d'embrayer, parce que woouh les scénaristes s'emmerdent pas à nous rappeler qui est qui, ils plongent immédiatement dans le vif de l'action comme si on n'avait pas tous eu des vies pendant ces trois dernières années, en mode "Ah mais tu te rappelles probablement de ce personnage secondaire, de son histoire, et de toutes les interactions qu'il a eues avec tous les autres personnages."

(Euh, pas du tout, mais c'est pas grave, merci d'avoir ramené cette série, je vous aime tous.)

Bref, saute tout de suite sur Deutschland 86 si tu aimes les séries d'espionnage pleines d'action, de suspense, et d'un sens de l'humour inattendu :


(Belles références, Martin)

5. Bodyguard


Une mini-série haletante signée la BBC, ce qui est un gage de qualité dès le départ (tu sais au moins qu'ils vont pas diluer l'histoire pour faire plus d'épisodes, et c'est déjà beaucoup).

L'histoire suit David Budd, un sergent dans la police de Londres (joué par Richard Madden, alias Robb Stark dans Game of Thrones) (mais si, rappelle-toi, on étais tous tellement tristes quand il s'est fait assassiner dans la saison 3) (en tout cas moi j'étais triste).

David Budd est un ancien soldat qui souffre de PTSD (en VF "trouble de stress post-traumatique") (en gros : il va pas super).

Son mariage est détruit par son état de santé mentale troublant, au premier épisode, il manque d'exploser dans un attentat, et pour le récompenser, on l'assigne comme garde du corps de la ministre de l'intérieur, sauf qu'ABSOLUMENT TOUT LE MONDE VEUT LA TUER.


(Super !)

Donc, la série a des bons acteurs, un scénario bien ficelé, des premiers épisodes absolument haletants (au sens où j'ai littéralement oublié de respirer à deux-trois reprises), une tension à faire claquer ton slip, et, surtout, un très profond sens du réel.

Je dis "sens du réel" et pas "réalisme" parce que, soyons honnête, je suis pas flic, et encore moins flic en Grande-Bretagne, donc j'ai aucune idée de la véracité de ce qui m'est présenté à l'écran, mais on a une très forte sensation de réel en regardant les événements se dérouler. Genre, t'as vraiment l'impression que ça pourrait être en train de se passer en ce moment, et la série est super accrocheuse dans le sens où elle t'immerge ainsi complètement dans l'action.

Après, je reste mitigée quant à certains des éléments en filigrane que la série fait passer l'air de rien (le personnage qui est controversé pour appeler sans cesse à une surveillance renforcée des citoyens – notamment en exploitant les données personnelles sur les réseaux sociaux – finit assassiné dans un attentat, du coup.... ben, ça lui donne un peu raison?).

Petit bonus (seulement pour les gens qui ont regardé la série) (ou qui ont pas peur des spoilers) : un petit compteur de tous les "Ma'am" :


(Y'en a environ dix mille.)


4. 1983




Oh là là une série polonaise sur Netflix mais fallait que je la voie même si j'avais aucune idée de quoi ça parlait.

(Histoire que j'aie autre chose que le Witcher pour pratiquer ma LV3.)

Et, devine quoi? La série c'est une uchronie, alias MON GENRE DE SCIENCE-FICTION PRÉFÉRÉ DANS LE MONDE ENTIER, est-ce que ce monde est pas trop merveilleux des fois??!

Résumons : la série se nomme "1983", mais elle ne se passe en fait pas en 1983 (piégé!) mais en 2003. C'est donc une uchronie, soit un "passé alternatif" (pense "The Man in The High Castle"), puisque le postulat de départ de la série est de réécrire l'histoire : en 1983, donc, un attentat à Varsovie coûte la vie à plusieurs centaines de personnes, à la suite de quoi, la nation qui était sur le point de rejeter le communisme s'unit, et le rideau de fer ne tombe jamais.

Nous sommes maintenant en 2003, et la Guerre Froide n'est toujours pas terminée. Nous suivons la vie de Kajetan, orphelin des attentats de 1983 et désormais étudiant en droit, qui évolue dans une Varsovie semi-moderne (où les gens ont des ordinateurs, mais tout le monde s'habille comme dans 1984) (le film, pas la vraie année) (tu suis toujours?)


(Charmant)

La vie somme toute heureuse de Kajetan est bouleversée lorsque son professeur de droit lui offre une vieille photo de lui à un mariage en 1983, et Kajetan est genre ? okay ? mais ensuite le mec meurt mystérieusement (LOL en fait c'est pas mystérieux du tout, il est clairement assassiné) et donc Kajetan se dit que tout ça n'est pas le fruit du hasard et qu'il doit résoudre le mystère de ces inconnus sur la photo, et dès qu'il essaye d'avoir des réponses, oh tiens! Toutes les archives de cette époque sont effacées, c'est fâcheux dis donc.

Tu t'en doutes, toute cette histoire sent la machination à plein nez, et Kajetan plonge de plus en plus profond dans une conspiration gigantesque, aidé par le flic le plus "film noir" de toute l'histoire des films noirs :


(Le mec porte un imper même quand il ne pleut pas, c'est dire.)

Bref, l'histoire est captivante, les décors nous immergent dans ce passé alternatif, et l'exposition est heureusement pas trop longue étant donné qu'on n'a que 20 ans d'histoire alternative à expliquer (ce qui est bien plus digeste que les 350 années d'explication d'Altered Carbon, par exemple)

Seul petit bémol, certains des acteurs secondaires sont un peu à la ramasse (mais heureusement, les trois acteurs principaux sont solides), et puis est-ce que quelqu'un peut m'expliquer pourquoi "l'Oncle" mafieux, qui s'exprime par ailleurs dans un polonais absolument parfait, parle avec un accent asiatique tellement forcé qu'on dirait le méchant dans Tintin et le Lotus Bleu?


(Michel Leeb, sors de ce corps!)

Bref, si tu aimes les uchronies, les histoires d'espions, et que la VO ne te dérange pas, cours voir 1983.

(C'est moi ou ce top 2018 contient beaucoup trop d'histoires d'espionnage?)


3. The Alienist


Doux Jésus une série avec Daniel Brühl mais je saute tout de suite à bord t'as même pas besoin de me dire de quoi ça parle !

C'était à peu près ma réaction quand j'ai appris la sortie de "The Alienist".

(La faute à "Good Bye Lenin" et à ce crush que je me trimballe depuis quinze ans.)

(Attends, QUINZE ANS?)

(Ah oui. 2003.)

(On est vieux, les gars.)

Et, surprise, la série est bonne même en enlevant le facteur "Daniel Brühl mon amour d'enfance", donc c'est cool!

Le pitch : nous sommes à New York, à la fin du XIXè siècle, et l'aliéniste (c'était le vieux nom pour "psychiatre") Laszlo Kreizler (Daniel Brühl) va aider la police new-yorkaise à résoudre une série de crimes macabres – en gros, c'est un peu "Esprits Criminels" mais en 1896.


(Mais avec beaucoup moins d'ordis et beaucoup plus de craie.)

Le Dr. Kreizler est aidé dans sa tâche par Sara Howard (Dakota Fanning), une jeune femme résolue à briller malgré le machisme ambiant, et son meilleur ami John Moore (Luke Evans – mais si, tu sais, le mec du Hobbit qui ressemblait plus à Orlando Bloom qu'Orlando Bloom), un ivrogne absolument adorable qui passe son temps à remplir le rôle de damoiselle en détresse, sans déconner c'est hilarant le mec fait 1m90 et se fait kidnapper à chaque épisode par littéralement n'importe quel clochard, j'adore.

Et aussi, il passe son temps à demander Sara en mariage alors qu'il est clairement une épave et qu'elle mérite tellement mieux, mais C'EST TROP MIGNON JE LES SHIPPE QUAND MÊME.


(DIS OUI SARA SON COEUR EST PUR)

La série est pleine de suspense, d'enquêtes, de déductions brillantes, et de réflexions intéressantes sur la société. Par contre, niveau réalisme historique, au niveau des costumes et des décors c'est parfait, au niveau des moeurs, moyen.

(Genre c'est le XIXè siècle, des prostitutées trans se font assassiner, et la police américaine en a quelque chose à foutre?)

(On est au XXIè siècle et les gars tirent sur des noirs juste parce qu'ils sont noirs, vous voyez pas le décalage?)

Big up aussi au personnage de Sara qui arrive à se faire respecter dans son travail par quasiment tout le monde, alors que LOL parce qu'on a beau être à New York, ville progressiste, dans la vraie vie tout le monde sait que son rôle dans la série aurait été bien écourté :

- Bonjour, je m'appelle Sara Howard, je viens vous aider dans votre enquête.
- Parfait, j'avais justement une petite faim ! Tu vas me faire un sandwich, chaton?

Enfin bon, si on faisait des séries historiques vraiment réalistes, tous les personnages seraient détestables, donc je comprends quand même que les scénaristes prennent quelques libertés de ce côté-là.

(C'est un peu comme dans "Vikings" où y'a que les méchants Vikings qui violent des meufs, et les gentils Vikings sont en mode "non non, le consentement c'est important, chez nous, au neuvième siècle".)

Bref, si tu aimes les séries historiques, policières, ou les deux, tu vas kiffer The Alienist !


2. The Marvelous Mrs Maisel


Ha mais comment t'expliquer le coup de foudre instantané que j'ai eu pour cette série?

Comme beaucoup, je suis complètement passée à côté de The Marvelous Mrs. Maisel lors de sa sortie, et j'en ai seulement entendu parler quand elle a raflé littéralement tous les bons Emmys en septembre dans la section "comédie".

(Meilleure actrice principale, meilleure actrice secondaire, meilleur scénario, meilleure réalisation, meilleure série, RIEN QUE CA.)

Je me suis donc dit qu'il fallait que j'aille voir par moi-même si une série peut être tellement bien qu'elle arrive à détrôner Atlanta, GLOW et Silicon Valley (trois excellentes séries, soit dit en passant) (Même si j'ai un peu de mal à comprendre ce que GLOW et Atlanta font dans la section "comédie") (Je pense que ça en dit long sur la dramatitude des séries dramatiques actuelles) (Encore une fois, je ne suis pas remise de The Handmaid's Tale).

Et devine quoi? Cette série est tout bonnement MAGIQUE.

C'est drôle, c'est bien écrit, c'est bien filmé, les acteurs sont bons, les personnages sont un délice, les décors sont divins, et MON


DIEU


CES


TENUES !!!


(Emoji coeur avec les yeux !)

L'intrigue suit la vie de Midge Maisel, une jeune femme juive aisée (mais genre BIEN RICHE hein) qui vit dans le New York de la fin des années 50 (d'où ses magnifiques tenues). Sa vie de fille à papa sans problèmes s'effondre quand son mari la quitte sur un coup de tête et qu'elle se demande comment elle n'a rien vu venir, comment il a pu lui faire ça, et surtout, qu'est-ce qu'elle va faire de sa vie maintenant?

Alors que tout le monde autour de Midge lui fout la pression pour aller récupérer son mari par tous les moyens nécessaires, elle découvre le stand-up, et se trouve une pote / imprésario qui est déterminée à en faire la nouvelle étoile montante de la scène comique.

Et tu te rappelles plus haut quand je te disais que les personnages sont un délice? Ils sont tous tellement géniaux que j'arrive pas à décider qui je préfère, entre la mère BCBG coincée de Midge :


Son père gentiment à l'ouest :


Et sa copine Susie qui est juste adorable :


Bref, The Marvelous Mrs. Maisel est la série parfaite pour te mettre la pêche et te faire re-gravir la pente après "Sharp Objects" (ou, à tout hasard, la saison 2 de The Handmaid's Tale.) (Est-ce que j'ai déjà mentionné la saison 2 de The Handmaid's Tale?)


1. The Haunting of Hill House


Oh là là oh là là mais comme cette série m'a mis la tête à l'envers.

J'ai tellement de choses à dire sur cette petite merveille que je ne sais même pas par où commencer, donc commençons par te raconter de quoi ça parle :

Alors c'est l'histoire d'une famille qui s'installe dans un manoir qui a l'air méga hanté, et devine quoi? Il est hanté!


(quelle surprise)

La série oscille entre passé et présent, entre l'été que la famille a passé dans la maison et qui s'est terminé par la mort mystérieuse de la mère, et le présent où les enfants, désormais adultes, se retrouvent obligés de confronter la maison hantée une fois de plus.

On suit donc les cinq enfants de la fratrie Crain : l'aîné, Steven, qui pourrait aussi bien être une tranche de pain de mie tellement il sert à presque rien :


(DERRIÈRE TOI !)

(Et ça tombe bien, Stephen adulte est joué par Michiel Huisman, alias le Daario Naharis du pauvre dans Game of Thrones.)

Ensuite, on a Shirley, la raisonnable, la responsable, bref la "maman" de la famille :


(DERRIÈRE TOI !)

Et puis il y a Theo, qui est super-intelligente, a des pouvoirs de médium, et les utilise dans sa vie d'adulte pour protéger les enfants qui ont souffert de traumatismes comme elle, ET MALGRÉ TOUT CA ELLE NON PLUS N'ARRIVE PAS A REGARDER DERRIÈRE ELLE : 


(DERRIÈRE TOI BORDEL!)

En dernier, il y a les jumeaux Nell et Luke, qui ont été le plus affectés par les fantômes de Hill House, et qui sont tombés respectivement en dépression et dans la drogue et BORDEL MAIS REGARDEZ DERRIÈRE VOUS LES ENFANTS !


(LE PIANO PUTAIN IL EST JUSTE LA!!!)

Et enfin, on a les parents Olivia et Hugh (qu'on ne voit presque que dans les flash-backs), des parents aimants et désemparés face aux esprits qui hantent la maison, et je sais pas mais peut-être que ça aiderait si VOUS REGARDIEZ DERRIÈRE VOUS UNE FOIS DANS VOTRE VIE NON??! 


Bref, c'est l'histoire d'une famille qui fait constamment des échecs critiques à tous leurs perception checks, et c'est l'histoire de moi sur mon canapé en train de gémir de terreur à chaque instant de la série parce que, tu l'as compris, il y a des fantômes cachés PARTOUT, TOUT LE TEMPS :


(BON DIEU MAIS RETOURNEZ-VOUS!)

Je te le dis tout net, cette série m'a causé des cauchemars pendant des jours, au point que j'étais à ça de laisser tomber à mi-parcours parce que je suis clairement une petite chose fragile qui s'est trop ramollie depuis son adolescence.

(Il fut un temps où je pouvais manger mon petit dèj devant l'Exorciste, laisse-moi te dire que ce temps est BIEN RÉVOLU.)

Fort heureusement, j'ai continué la série jusqu'au bout, et je m'adresse ici personnellement aux petites flipettes dans mon genre : faites de même, parce que la fin est super apaisante et a fait disparaître tous mes cauchemars.

(Et, globalement, l'horreur est moins épouvantable à partir de l'épisode 6.)

Et j'ai tellement bien fait de persévérer, parce que cette série est bien plus qu'une série d'horreur fort bien ficelée (ce qui en soi serait déjà pas mal) : c'est un drame familial et une réflexion puissante sur la mort, le deuil, et plein d'autres trucs joyeux.

Visuellement, la série est un chef-d'oeuvre, et pas seulement pour tous les fantômes cachés en arrière-plan : chaque effet de lumière, chaque travelling a son importance (par contre, pas merci pour avoir mis des statues partout dans tous les putains de couloirs de ce putain de manoir). Contrairement à beaucoup de films d'horreur, Hill House résiste à l'envie de sur-cuter l'action au montage, et préfère au contraire de longs plans ininterrompus qui font doucement monter l'angoisse (voire des plans-séquences hallucinants de plusieurs dizaines de minutes, cf. le brio incroyable de l'épisode 6, qui alterne passé et présent sans une seule coupure).

Les acteurs sont tous excellents, adultes comme enfants – et aussi, est-ce que c'est possible d'adopter le petit Luke s'il vous plaît, c'est pas pour moi c'est pour une copine :


(Mais ces grosses lunettes, quoi!)

Les personnages, enfin, forment le noyau de la série – tous admirablement bien écrits et bien interprétés, tous attachants et exaspérants à tour de rôle, ils donnent vraiment l'impression de voir des membres d'une véritable famille en interaction, avec tout ce que ça comporte d'amour, de jalousie, de commérages et de squelettes dans le placard.

La vraie force de cette série, ce n'est pas la façade horrifique de l'histoire, c'est la réflexion beaucoup plus pertinente sur la perte des êtres chers et sur les clivages que les non-dits creusent dans une famille. Les fantômes, nous dit la série au final, ne sont que l'expression de nos peurs, de notre chagrin et de nos traumas.


(Et, des fois, une meuf des années 20 qui vient juste te hanter pour le fun.)

Des gens beaucoup plus intelligents que moi ont même très justement relevé que les cinq enfants Crain, une fois adultes, personnifient les cinq étapes du deuil : Stephen est le déni, Shirley la colère, Theo le marchandage, Luke la dépression, et Nell l'acceptation.

Bref, mes gémissements de peur se sont peu à peu mués en sanglots au fur et à mesure que la série progressait, et je vais pas te raconter la fin mais laisse-moi juste te dire que ça fait du BIEN de voir une série qui répond à toutes les questions que tu te poses, et qui te fout un bon point final après avoir mis tous les points sur les i.

Donc, si tu n'as pas encore regardé cette série et que tu n'as pas trop peur de faire des cauchemars deux-trois jours, file vite regarder The Haunting of Hill House.

Pour les autres, un résumé bref :


(Voilà, c'est bon, c'est toute la série.)

Et toi, quelles ont été tes meilleures découvertes séries de cette année? 

1 commentaire:

  1. Chouette article, j'adore tes bilans series ca donne plein d'idees de bonnes choses a regarder ! :)
    Et pour te remercier tiens, c'est cadeau ! https://biiinge.konbini.com/insight/the-haunting-of-hill-house-theorie-fin-luke/

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