lundi 16 septembre 2019

3615 ma folle vie palpitante


Et donc ça y est, mes bébés commencent enfin à être un peu intéressants.

Par "un peu intéressants", j'entends : "ils suivent les objets des yeux".

(Je sais, c'est pas grand-chose, mais rappelle-toi qu'on partait de "ils ouvrent les yeux cinq minutes par jour et ils regardent dans le vague".)

Ils commencent aussi à rester éveillés de plus en plus longtemps la journée, et excusez-moi on en parle de cette arnaque totale?

On en parle, du fait que tout le monde sans exception te dise "tu verras, c'est les premières semaines les plus dures" alors que TROP PAS, vu que les premières semaines, ils faisaient que manger et dormir, et que du coup on avait au moins quelques heures dans la journée où on était peinards, tandis que maintenant ils mangent tout aussi souvent, mais le reste du temps ILS NE DORMENT PLUS, MAIS POURQUOI?

D'autant que nos mômes semblent encore plus emmerdants que la moyenne un peu différents des autres, parce qu'ils ne dorment quasiment pas durant la journée. (Alors que, je le rappelle, à leur âge, ils devraient encore dormir 12 à 14h par jour.)

- Ah mais au moins ils font leurs nuits, c'est cool !

M'ont répondu des gens anormalement optimistes.

Ce à quoi j'ai répondu :



Bon, en vrai, on a quand même trouvé la bonne méthode pour pouvoir passer des nuits à peu près tranquilles : Flaxou et moi, on fait des équipes. Lui s'occupe des bébés pendant la plage 22h-4h, et moi je prends la plage 4h-10h. Comme ça, on arrive à dormir chacun environ six heures par nuit.

(Sauf incident de type "mon caca a débordé de ma couche et a rempli mon pyjama, et puis dans la foulée j'ai décidé de vomir sur mon frère".)

(Authentique).

Et c'est cool parce qu'on peut aussi suivre nos cycles de sommeil naturels, vu que Flaxou est de toute façon bien incapable de s'endormir avant une heure du matin, et que moi je me lève quoi qu'il arrive avec le soleil, en bonne petite mamie.

Toute cette organisation n'empêche quand même pas les nuits de merde de temps en temps, où Flaxou me retrouve sur les rotules à sept heures du matin, à pleurer en même temps que mon bébé:

- WAAAA!
- Mais pourquoi tu dors paaa-ha-ha-haaaaaa?
- WAAAAA!
- Maman est si fatigu-hé-hé-hé-hééééééé!
- WAAAAA!
- BOUHOUHOUHOUH!

Et je ne te raconte pas les moments de panique où les deux bébés réclament les bras, sauf que j'ai deux bébés et deux bras et il me faut deux bras par bébé, donc tu comprendras mon souci d'arithmétique.



Et puis n'oublions pas "l'heure chiante", ou, comme l'appellent les experts, "la décharge émotionnelle", qui est une heure en fin de journée où les bébés font que pleurer pour évacuer leur trop-plein d'émotions – un genre de reset avant de commencer la prochaine journée.

Et plus leur journée a été chargée (rencontrer de nouvelles personnes, passer de bras en bras, sortir faire une balade, voir une coccinelle) (oui ben c'est des journées de bébé, hein, c'est pas le ministre de l'Intérieur), plus ils gueulent fort plus la décharge est conséquente.

Et c'est en expliquant ce concept à ma mamie que je me suis rendue compte qu'on se faisait bien arnaquer, nous, les nouvelles générations:

- Donc tu les mets au lit pour les calmer?
- Non, ça ne marche pas, ça les énerve encore plus.
- Ah oui! C'était pareil pour moi. Au début, ils s'énervent, ils hurlent! Mais il faut attendre, ils finissent toujours par se calmer.
- Mais tu attends combien de temps?
- Oh, ça dépend des enfants. Avec ton père, c'était réglé en dix minutes. Ton parrain, il hurlait longtemps: une heure, deux heures...
- ....
- Mais souvent j'en profitais pour passer l'aspirateur, comme ça je l'entendais pas.
- ....
- Après, des fois, pour que ça aille plus vite, on prenait un lange, on le trempait dans le miel, et on mettait juste deux gouttes de schnaps par-dessus...



Ouais okay bon on va dire que c'était une autre époque.

Une époque où ça craignait un peu d'être un bébé, par contre c'était vachement plus facile d'être un parent.

(Des fois la vie est beaucoup plus simple quand on ne sait pas les choses.)

(Et qu'on peut cramer les neurones de son enfant en paix.)

Bref, nous on est à l'époque moderne, où soi-disant on ne peut pas laisser son bébé pleurer avant six mois sous peine de devoir payer quinze ans de psychanalyse ensuite, et je ne te cacherai pas que, certains soirs, quand j'ai un concerto en hurlement mineur dans les oreilles, j'ai un peu la sensation de m'être fait karna.

(Je suis à ça d'aller chercher le pot de miel et de leur inoculer le botulisme, et probablement le diabète aussi.)

Fort heureusement, les bébés ont développé un arsenal qui les protège à jamais de toute tentative d'abandon sur le parvis d'une église (ou autre mise à l'eau dans un panier, à la Moïse) : ILS ONT APPRIS A SOURIRE.

Et crois-moi qu'ils ont beau être tout petits, ils ont très bien compris comment s'en servir, cf. mes conversations avec eux à six heures du matin en leur changeant la couche:

- Tu as été très vilain cette nuit, Auguste! Tu as fait plein de caprices et tu as empêché maman et papa de dormir, c'est pas bien du tout! Maman est fâchée!

Mon bébé :



Moi :

- Oh mais t'es si BEAU mon bébé d'amour! T'es beau comme un astre! T'es beau comme un prince! Je vais te MANGER DE BISOUS! MWAH! MWAH! MWAH!

(La discipline est totale.)

Sur ce, je te dirais bien à bientôt, mais toi-même tu sais que mon temps libre est pas mal aléatoire en ce moment (dit-elle, écrivant ces mots à la hâte alors qu'elle entend des grognements en provenance de la chambre des bébés). Mais dans tous les cas, je compte bien revenir prochainement te parler de films, de spas, et de kirs framboise.

(Et de bébés, évidemment.)

A une prochaine, bises à ton chat, papouille sur ton chien!

2 commentaires:

  1. Ouaaaaais un article! Je me disais bien que le précédent etait trop beau niveau sommeil... Mwahahah

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  2. J'avais manqué cet article, dis donc !

    Absolument choupi, cet enfant. J'aime aussi les petites mains qui bougent. Quel séducteur ;)

    Courage pour l'absence de temps pour toi ��

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