samedi 16 janvier 2010

My heart belongs to daddy



Il était une fois une fille qui s'appelait Myrrha.


Myrrha venait d'une famille super zarb, de base, parce que son père, Cinyras (à tes souhaits) était le fils d'un sculpteur (Pygmalion) qui était tombé amoureux de sa statue, et qui avait prié super fort, et elle était devenue vivante et apparemment fertile.

J'imagine déjà l'ambiance aux réunions de famille, quand on ressort l'album photo :


- Oh regarde Cinyras, c'est ta mère quand elle était encore qu'un bloc de marbre ! Ah ah nan j'déconne c'est un autre bloc de marbre, c'était pour une fontaine. Avec celui-ci, par contre, j'ai fait ta mère. Ah, c'était le bon temps, hein chérie ? Quand tu savais pas parler.

Donc Myrrha, on s'y attendait un peu, était perturbée dans sa tête. Tellement perturbée qu'elle était tombée amoureuse de son père.


(C'est une histoire familiale, on dirait : y'en a ils tombent amoureux de leur créature, d'autres de leur créateur... Tu rigoles mais j'ai eu la mention au Bac avec des remarques de ce genre.)


Donc Myrrha était encore assez saine pour vouloir se suicider, quand soudain surgit une nourrice et confidente, et si t'as déjà lu du Racine, tu comprendras que ça n'augure rien de bon. En effet, le rôle de la nourrice c'est de détester en secret toute la famille qui l'embauche, de convaincre le membre de la famille le plus fragile de faire des choses horribles, et de causer la ruine et la destruction de tous. (Ils devaient avoir plein d'amis au collège dis donc.)


La nourrice se pointe et lui raconte que non non, c'est tout à fait normal de vouloir coucher avec son père, et que ça donnerait pas du tout envie de vomir aux gens normaux (là franchement, rien qu'à raconter l'histoire, je me sens sale).

Et la nourrice élabore même un plan pour aider Myrrha à coucher avec son père.
Elle fait venir Myrrha dans le lit paternel, déguisée et avec un voile sur la figure, pour que son père ne la reconnaisse pas (parce que c'est un père normal, il a pas spécialement envie de se taper une tranche de la chair de sa chair) et puis hop hop elle file dire à Cinyras qu'elle lui a trouvé une nouvelle maîtresse. Cinyras est tout content, parce que bon c'est l'Antiquité et il est roi, alors il a une immunité totale en matière de maîtresses, donc il en profite, et on le comprend bien.

La mascarade incestueuse dure plusieurs jours, Myrrha est ravie, nous on va vomir dans notre coin.
Heureusement, ça finit par s'arrêter, parce qu'un jour Cinyras (qui est un peu con sur les bords mais qu'est-ce que tu veux faire, c'est le fils d'une statue) décide de vérifier qui se cache sous le voile, des fois que ce serait quelqu'un qu'il connaît, ou un membre de sa famille, juste comme ça au pif.

Il découvre donc que depuis plusieurs jours il couchait avec sa fille, il est dégoûté, et il la bannit sous peine de mort. (Pas sûr que ça va arranger les choses, mais bon.)


Myrrha, qui entre-temps était tombée enceinte de son père (yeurk yeurk) erre donc dans les bois pendant neuf mois. On sait pas trop ce qu'elle fait à part errer, elle devait bien s'arrêter un peu de temps en temps pour manger des glands, des champignons, ou se faire des abris en branches, mais pour ce qu'on en sait, elle a fait que marcher dans tous les sens en priant les dieux de la tuer.
Seulement, les dieux avaient pas le droit de la tuer, parce que son péché l'avait rendue impure même pour le monde des morts. (C'est pas de bol.)

Un beau jour, Myrrha est interrompue dans ses lamentations morbides par son bébé qui décide qu'il est temps de sortir. En proie aux douleurs de l'accouchement qui a pas l'air de se passer super bien (Va accoucher quand t'es toute seule au milieu des bois, toi, sans docteur, avec comme seuls assistants Bambi et Pan-Pan. En plus, Pan-Pan, il doit pas être très efficace, il pense qu'à bouffer du trèfle. Mais au moins, il peut pas juger pour l'histoire de coucher avec des membres de sa famille, après tout c'est un lapin. Bref.)

Myrrha implore les dieux de plus belle, et les dieux compatissants décident de la changer en arbre.


Alors ça c'est une putain de décision, on se demande quand même qui a eu une idée pareille.


- Écoutez les mecs, ça fait neuf mois qu'elle implore la mort, qu'est-ce qu'on peut faire ?

- Je propose de la changer en un truc.

- Une autre idée ? N'importe qui ?

- ....

- Bon. La changer en quoi ?

- J'avais pensé à la changer en truite saumonée, mais ça a pas une super grande signification sur le plan symbolique. Et puis ensuite, pour déconner, j'avais pensé à la changer en silex, parce qu'elle a le feu au cul. Vous saisissez ? Feu au cul... parce que le silex ça fait du feu... heum. Ouais c'est débile. Du coup j'ai pensé à un arbre, parce que bon, un arbre c'est classe.


Du coup les dieux changent Myrrha en arbre pendant qu'elle accouche, si bien que son fils sort finalement par une fente de l'arbre (jolie image). Myrrha appelle son enfant Adonis, et c'est le plus bel humain que la terre ait jamais porté. (Ah bravo la morale. En plus, avec la consanguinité latente, c'était vraiment un coup de bol qu'il soit pas né avec des membres fondus et un Q.I. de saucisson.)

Adonis il était beau, mais d'une force ! Tu vois Robert Pattinson ? Ouais moi non plus. Tu vois James Mac Avoy, Johnny Depp, Jude Law, Cillian Murphy ? Tu vois mon banquier ? Ben encore plus beau que ça. (je sais, ça fait rêver.)


Ensuite il se passe plus grand-chose avec Myrrha, vu que c'est un arbre, si ce n'est qu'elle continue à pleurer après sa métamorphose (bravo la gratitude) et ses larmes c'est de la myrrhe (comme avec l'enfant Jésus, tout ça.)


Par contre Adonis lui n'a pas fini son histoire, puisqu'il devient tellement beau qu'Aphrodite elle-même tombe amoureuse de lui. (Soi dit en passant, la plupart des déesses grecques sont belles, mais Aphrodite, c'est la bombe des bombes, c'est la Jessica Rabbit des déesses.)


Mais Adonis est poursuivi par la malédiction familiale, et connaîtra une mort atroce alors qu'il a rien fait du tout. Un jour, alors qu'il chasse peinard dans la forêt, boum, il se fait éventrer par un sanglier géant (en plus c'est pas vraiment très classe comme mort, pour un mec qui est encore plus beau que mon banquier.)


Quand Aphrodite arrive sur le lieu du crime, c'est déjà trop tard, Adonis est déjà mort dans une flaque de sang figé. Alors bon elle est triste, normal, mais comme c'est une déesse y'a des trucs qu'elle peut faire. Alors elle se demande, comment rendre mon bien-aimé immortel à jamais ? Et là, paf, elle le change en fleur.

(Décidément c'est une manie.)


Donc voilà, à chaque fois que tu verras une anémone (pas celles de la mer avec les tentacules, hein) tu pourras te dire qu'il y a des particules de super-canon dedans. (Mais les frotter sur son visage pour devenir super-canon soir-même ça marche pas. Crois-moi.)

9 commentaires:

  1. Tu as décidé de nous faire un remake des histoires les plus atroces ? Parce que entre le père qui bouffe ses enfants et les relation incestueuses, on est servis !

    Tu devrais sortir un recueil : "Les contes et les mythes les plus immondes de l'histoire, revus et commentés pas Tindomerel"
    Ca pourrait être intéressant !

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  2. ouh les réminiscences (orthographe aléatoire) d'Ovide en Terminale !! y avait quoi encore de super glauque dans le recueil ? je sais plus, j'ai du occulter...

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  3. J'aimerais bien un Adonis pour mon anniversaire. C'est ton "plus beaux que James McAvoy, Johnny Depp, Jude Law et Cilian Murphy réunis" qui m'a donné fortement envie d'en posséder un...
    Hâte de voir la prochaine légende revisitée par Tindomerel !

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  4. C'est peut-être parce que tu es déjà super canon que ça marche pas ? Va savoir.

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  5. Ah, je connaissais déjà cette merveilleuse petite histoire^^ (dans "Les Métamorphoses" d'Ovide, y en a plein. Comme le mec qui, pendant une course, s'arrête tout le temps pour ramasser des oeufs dorés. Si si.)
    Bref, les anciens, ils avaient plein d'imagination, parfois un peu bizarre ou malsaine (comme la femme qui se déguise en vache pour se faire prendre par le taureau, hum hum. Et après ça donne le Minotaure, maintenant tu sais pourquoi il est pas totalement humain).
    Bref, que de jolies histoires, donc !

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  6. J'ai tellement rit !
    Merci merci !

    (moi aussi, j'ai un banquier tellement beau qu'aller en RDV devient un plaisir... surement une ruse d'économiste ca !)

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  7. DoOLLy, fidèle d'entre les fidèles21 janvier 2010 à 11:59

    Ca c'est rigolo... J'ai relu cette histoire pas plus tard que lundi...Mas préférée parce que la plus tordue. J'appellerai bien ma fille Myrrha, parce que c'est sympa comme prénom quand même; mais si s'est pour qu'elle est des problèmes avec son Oedipe, et qu'elle nous fait une psychose, c'est pas le peine.

    Aaaaaah! Ovide quand tu nous tient!

    J'ai aussi relu l'histoire de Hyacynthe, que j'adore, qui créve lamentablement en se mangeant un disque lancé par Phébus :D Si c'est pas une façon de mourir complétement naze. "Tu péris, enfant de l'Oebalie, enlevé à la fleur de l'âge." (J'ai des bons reste n'empêche). Lui aussi transformé en fleur. En hyacynthe pour pas s'emmerder, sur laquelle on peut lire AI AI signifiant Hélas, hélas!

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  8. Ouhlala, que de fautes... dsl!

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  9. Merci de m'avoir fait pleurer de rire !

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