lundi 15 mars 2010

Time time for some action


Ce week-end ma copine Adèle est venue me voir.

Ma copine Adèle j'ai tellement baroudé avec elle qu'il faudrait inventer un nouveau terme pour notre relation. C'est presque du niveau "couple de lesbiennes", mais sans l'intimité physique (quand même).

- Oh regarde cette tasse à café, ça ferait un joli cadeau pour ton père!

Ce genre de relation. (J'ai même jamais rencontré son père. Mais Adèle et moi, on est deux grandes pipelettes devant l'Eternel, c'est pour ça.)

Du coup au lieu de rester se faire chier à Kettering, on a passé le week-end à Oxford et Cambridge (où l'expression "se faire chier" n'existe pas tellement c'est des endroits géniaux.)

On a aussi fait un détour par un marché français à Market Harborough, j'ai eu une bouffée de nostalgie en sentant des odeurs de vieux formage moisi, et voici le résultats : trois saucissons dans mon frigo. (Je suis même pas tellement une fan de saucisson, mais en Angleterre ils en ont pas, alors ça suffit pour titiller mes pulsions franchouillardes "ces gens sont des sauvages".) Heureusement qu'ils étaient à court de Reblochon, sinon je vous raconte pas l'orgie de tartiflette (En plein mois de mars, quelle horreur. C'est comme de faire une choucroute en juillet. Oui, les touristes de l'intérieur, c'est à vous que je parle. Bande de rustres.)

Bon alors Cambridge c'était super, on a fait du punting (oui oui la barque à touristes, on assume) avec un guide tout mignon qui poussait sa barque telle une gondole et qui nous racontait force anecdotes croustillantes. Bon, le coup du mec qui escalade la cathédrale pour y poser un cône de signalisation, pourquoi pas. Le coup du garde du corps du prince Charles qui a eu des meilleures notes que lui aux exams, ça m'étonne même pas tellement. Mais le coup du mec qui a ramené un ours comme animal de compagnie parce que c'était le seul non précisé sur la liste, j'y crois pas. (T'imagines l'ours à Cambridge, il aurait mangé tous les gens qui passaient en aviron. Quoique c'est peut-être pour ça qu'il y en a plus (des gens qui font de l'aviron, pas des ours).)

Et puis bon il y avait aussi des jolis bâtiments, un magasin de bonbons digne de Hansel et Gretel (du sol au plafond et jusque dans la cave!), un magasin de farces et attrapes (un coussin péteur! je savais même pas que ça existait encore!) des vélos tellement partout que ça me rappelait Strasbourg, et puis surtout des étudiants. Plein d'étudiants. Des jeunes intellos à lunettes avec des airs méga-snob et des fringues de bourges (Burberry, sors de ce corps, tu rends les gens moches). Imagine-toi, c'est comme une prépa géante qui s'étendrait sur une ville entière. Bon, moi j'aime pas trop l'ambiance des prépas, c'est pour ça que je suis allée à la fac (mon éducation hippie aura raison de moi) mais bon on s'en foutait un peu, parce que là c'était pas l'ambiance qui importait, mais les jolis yeux bleus de tous ces gosses de riches. (Et attention, des riches de chez riches, hein. Dans la rue j'ai croisé une Bentley.) Ça donne envie d'aller faire ses études à Cambridge et de mettre la main sur un héritier des Stuart. (Parce que bon, avec Professeur Flaxou, c'est moi la Sugar Mama. Quand je passe une nuit avec lui, je lui laisse de l'argent sur la commode.)

Donc ouais, Cambridge c'était magnifique, et tellement ensoleillé que nos pauvres yeux anglicisés criaient grâce de toute la force de leur cristallin. (HA! Je savais que j'arriverais à placer ce mot un jour!)

Mais c'était rien du tout comparé à Oxford.

Alors c'est sûr, je ne suis pas objective du tout. Les deux livres au monde qui ont le plus marqué ma vie ont été écrits par des hommes qui venaient d'Oxford. Depuis dix ans, ce nom résonne en moi comme une promesse. Oxford. Comme si, en visitant cette ville, je me rapprochais un peu des univers qui, pendant quelques années, ont été toute ma vie. Comme si, en touchant les pierres de l'université où avait vécu Tolkien, je pouvais me rapprocher de l'essence de son œuvre. Comme si, en marchant dans les mêmes rues que Lyra, je pouvais arracher aux vieux murs un morceau de son monde.

Alors oui, j'ai visité les colleges, j'ai contemplé la splendeur des vieux murs, j'ai vu la grande bibliothèque, j'ai humé son parfum de savoir, j'ai déambulé dans les ruelles tordues, j'ai marché dans un parc avec Adèle en essayant en vain de voir les cerfs qu'on nous avait promis dans la brochure (en fait ils étaient dans le parc juste à côté, on est vraiment des championnes) et on s'est fait suivre par un faisan (là tu rigoles, mais c'est flippant un faisan en gros plan, tu sais). J'ai pris des milliers de photos (mais c'était bien la peine vu que ma carte mémoire s'est mise en grève et refuse de se laisser lire, et que je sais même pas si mes photos sont encore dedans).

Et c'est vrai qu'on a eu toutes les poisses du monde : les trois quart des colleges étaient fermés pour cause de départ des étudiants, on était en dortoir mixte avec quatre mecs qui sont rentrés à trois heures, puis à six heures du matin, notre visite guidée était une perte de temps, j'ai failli mourir écrasée par un bus, le concierge m'a viré manu militari de l'université de Tolkien parce que j'avais passé outre le panneau "Closed" (du coup j'ai pu voir que la cour), l'Ashmolean Museum a fermé une heure plus tôt que prévu parce que des gens ont voulu se marier dedans (du coup on a eu seulement dix minutes pour visiter), la billetterie pour la grande bibliothèque était fermée trois quart d'heures à l'avance (du coup on avait seulement accès à une salle), Alice au Pays des Merveilles était complet (du coup on a regardé Shutter Island et j'ai rien compris), et j'avais oublié mon pyjama.

Mais c'est pas tellement grave, parce que pour moi, Oxford, c'était plus qu'une visite. C'était un pèlerinage.

Rien que de pouvoir marcher dans ces rues, entourée de ces murs, c'était déjà énorme. C'était mon rêve d'enfant réalisé.

Comme on était à Oxford qu'une journée, je n'ai pas eu le temps de voir les trois choses les plus importantes à mes yeux : Merton College, la tombe de Tolkien, et le jardin botanique.

Une bonne raison pour y retourner.


PS : Dites, mes lecteurs intelligents, y'en a pas un de vous qui serait informaticien ou photographicien par hasard? Si je vous envoie ma carte mémoire, vous pouvez me sortir mes photos de là avec des bidouillages électroniques ou des incantations chamaniques? (Ça me ferait super chier de devoir payer les gens de la Fnac pour qu'ils me disent la même chose que d'habitude : "On n'a rien pu faire ça sera trente euros".)

PPS : En fait j'ai essayé le coup des logiciels, mais ça me sert à rien, c'est carrément la carte qui n'est plus reconnue par personne (ni l'appareil photo, ni le PC, ni rien). Je sais plus quoi faire. Peut-être que je vais mourir de chagrin comme Monsieur de Clèves quand sa femme l'a mentalement trompé. (Au moins moi j'aurais une bonne raison. Y'a des photos de l'université de Tolkien sur cet appareil.) 

6 commentaires:

  1. Oxford... tu veux dire comme les cahiers ?? ;)

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  2. Ah j'aimerai tellement aller a Oxford ... :)
    Sinon une fois en bidouillant j'ai réussi a sortir toutes les photos d'un cd que mon ordi refusait de lire mais je sais pas du tout comment j'ai réussi cet exploit.
    Bon courage en tout cas!

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  3. OK c'est malin, maintenant j'a envie d'aller à Oxford sur-le-champ. Et en plus, j'ai même pas de cristallin alors mes yeux crieront pas grâce, HAHAHA (et je suis habituée au soleil en Lorraine (non je plaisante bien sûr)).

    Pour la carte mémoire, pomme est magique, enfin il a un logiciel qui récupère les photos perdues à tout jamais, mais je sais pas comment ça fonctionne.
    Sinon, si c'est une carte SD ou un truc du genre, sur la tranche de gauche de la carte y'a un petit truc qu'on peut faire changer de position (je sais aps comment ça s'appelle ce truc, comme le machin pour régler la flamme des briquets). Bref, des fois il est pas comme il faut et ça verrouille la carte.
    C'est peut-être ça.

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  4. Tu n'as rien compris à Shutter Island ? Mais haaaaa... ! J'ai adoré ce film.

    (C'était ma participation très constructive).

    Sinon, Oxford a l'air super !

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  5. Je confirme, il existe des logiciels pour recuperer les données de cartes memoires... jai deja fait mais je ne sais plus quel logiciel jai utilisé, j'en avais testé plusieurs et un seul a marché dans mon cas. même recuperé des photos qui avaient ete effacées avant. il faudra formater la carte mais bien sur ne pas la reutiliser avant davoir fait la recup sinon ca réécrit dessus. regarde sur google, cherche doit yavoir les logiciels sur telecharger.com
    faut vraiment que jaille faire un tour a oxford et cambridge... depuis le temps que je me le dis...

    profite bien de tes derniers mois en angleterre. le beau temps revient, en esperant que ça dure !!!

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