mardi 14 février 2012

Saint-Valentin, la fête qui sert (finalement) pas à rien

Cette année, je tiens à remercier la Saint Valentin.

Si, si. Même pas du second degré ni rien.

Parce que, sans la Saint Valentin, la ville entière ne serait pas recouverte de pubs pour le parfum.

Et ça veut dire que, tous les matins, sur les cinq kilomètres glaciaux qui me séparent de mon boulot, je ne croiserais pas Clive Owen qui me déshabille du regard.


Et, franchement, par un temps pareil, c'est difficile de se sentir sexy. Le matin, sur mon vélo, je porte des collants en laine sous mon jean (et des chaussettes par-dessus mes collants) et des bottes pleines de taches de neige et de sel. Déjà que mes jambes ne sont pas mon atout numéro un.

Et alors, mon atout numéro un, il est complètement enfoui sous une masse de sous-pulls (label "tiens prends ça ma chérie je l'ai pas mis depuis 1983 mais il est très chaud!"), d'écharpes, et autres manteaux doublés en fourrure. (Et pourtant, les manteaux en fourrure, c'est sensé être sexy. Sauf que le mien, il a la fourrure à l'intérieur. A l'extérieur, on dirait une de ces combinaisons portées par les dresseurs de chiens d'attaque.)

Et puis bon, il reste mon visage, quoi. Les cheveux aplatis par le bonnet, le menton enfoui sous des kilomètres de laine. Les grosses lunettes en plastique (parce que les jolies lunettes ont des branches en METAL, et que quand il fait froid, le métal, CA FAIT MAL). La peau sèche, les yeux qui pleurent à cause du vent. La totale, quoi.

Et là, je croise l'affiche avec Clive Owen (qui a pas trop l'air de se les peler avec sa petite chemise ouverte). Et il est là, tranquille, à côté de sa bouteille de parfum gigantesque, et il semble dire à tout un chacun "Je te veux ici et maintenant".

Et j'en ai rien à foutre qu'il allume tout le quartier et que ça ne soit pas dirigé spécifiquement vers moi, mais quand je passe à côté de cette affiche, je me sens BONNE.

(C'est presque aussi valorisant que de se faire siffler.)

(Oui, j'avoue, j'aime bien me faire siffler. J'ai beau être une féministe, ça m'est arrivé que deux fois en 23 ans, alors quand ça arrive, je suis contente. Comme ça après je peux me venger de mes copines canon et je peux enfin leur dire à mon tour : "Han p'tain j'me suis ENCORE faite siffler l'autre jour, oh là là, trop relou quoi, non mais j'te jure, en plus j'étais habillée comme une souillon hein!".)

Donc, voilà, j'avoue : cette année, la Saint Valentin me fait du bien.

Merci Clive Owen et ton regard de braise, merci les annonceurs de parfum qui triplent leur salaire ce mois-ci, merci la fête qui pousse tout le monde à acheter des cadeaux complètement impersonnels, comme du parfum, pour prouver leur amour à leur moitié en ce jour totalement insignifiant.

(Oui OK, j'ai eu un petit relent acariâtre, mais bon, les vieilles habitudes ont la peau dure.)

Allez, joyeux anniversaire des Serments de Strasbourg de 842!

(C'est parce que j'habite à Strasbourg, c'est pour ça.)

(PS : Wikipedia me dit que le 14 février, c'est aussi l'anniversaire du massacre des Juifs de Strasbourg. Que fêter? Dilemme, dilemme.)

2 commentaires:

  1. En Finlande, avant d'être la fête des amoureux, la Saint Valentin c'est surtout la fête des amis. Si si. Ils avaient pas tout compris à la base et continuent à fêter ce jour pour une autre raison ^^ (Même si l'amûr s'impose avec le temps. On a beau aimer ses amis, on a tendance à acheter moins cher que pour sa tendre moitié, bien que d'un autre côté, il y a des chances qu'on ait plus d'amis que de tendres moitiés. Tout dépend des gens, naturellement)

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  2. Oh allez, il refait chaud maintenant ! :D
    (Sinon j'avoue avoir hésité pour l'affiche, je me suis demandé si ce n'était pas Mel Gibson ^^)

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