vendredi 21 septembre 2012
brève musicale
Je sais pas si je t'ai dit, mais je suis un peu une quiche en culture classique.
(Sauf en littérature. 20/20 au Bac avec Les Métamorphoses, je gère le classique. Ovide je l'appelle par son prénom et tout.(C'est une blague parce qu'en fait Ovide c'est son prénom). (Tellement c'était y'a longtemps, ils avaient pas encore besoin des noms de famille.))
Mais pour le reste, je suis un peu une quiche, donc.
Or, je suis sur le point de déménager en Nouvelle-Zélande, où ils sont pas trop au top de la culture classique européenne, vu qu'ils ont vu débarquer des Européens qu'au dix-septième siècle.
(Et le dix-septième siècle, je gère des fougères. Deux ans de lycée à étudier La Fontaine, La Bruyère, et tous les plus grands hits du classicisme, merci bien les envies de suicide.)
Donc du coup, je voulais profiter de mes derniers mois à Strasbourg pour faire plein de trucs culturels que je fais pas trop souvent, genre aller au musée, au théâtre, ou à l'opéra.
Seulement, Professeur Flaxou n'est pas très porté sur la culture (sauf si elle comporte des écrans de PC et/ou des filles toutes nues).
Donc, quand j'ai vu qu'ils passaient le Requiem de Verdi en séance spéciale au Zénith de Strasbourg, et qu'en plus les places étaient à 5€50 pour tous les moins de 26 ans, quel que soit l'emplacement (160 choristes, 80 musiciens et 4 solistes, et c'est toujours moitié moins que ce que je paye pour un billet de ciné, C'TE BLAGUE), à ce moment-là, donc, j'ai passé un appel "3615 cri du coeur" sur Facebook, et ma copine Chloé a répondu (c'est une vraie copine).
Alors on s'est mises en route hier soir pour aller au Zénith (avec sa copine Solène en prime, ça va, je suis pas une extrémiste de l'amitié).
Mappy me disait que c'était super facile d'aller au Zénith, puisqu'il suffisait de prendre l'autoroute et de sortir à la sortie "Zénith". Sauf que y'avait un accident sur l'autoroute et que les bouchons ont commencé juste au moment de s'insérer sur la voie d'accélération.
(Sachant que je suis déjà une grande stressée de la conduite sur une route déserte, en plein jour, sur du plat, par beau temps.)
Donc j'ai pris la première sortie en me fiant à mes instincts ultra-développés de conductrice chevronnée (et puis mon papa a toujours dit qu'il vaut mieux prendre les petites routes quand ça circule pas bien).
Du coup, on s'est retrouvées à Cronenbourg, mais on savait pas du tout par où aller. En plus, il commençait à faire nuit, et les panneaux de signalisation indiquaient des noms de résidences (qui portaient des noms de prostituées, fun fun fun) au lieu d'indiquer, genre, chais pas moi, "Zénith" ! (alias : non seulement le seul truc qui a un vague intérêt dans ce bled, mais en plus le seul truc que des gens extérieurs au quartier vont chercher avidement).
Mais on y est quand même arrivées, guidées par mon sens de l'orientation hors du commun :
- Alooooors....
(Instincts du chasseur qui sommeillent en moi, réveillez-vous!)
- Sur Google Maps ils indiquaient qu'on devait aller vers l'Ouest...
(Je suis la fille des âges farouches! La nature me montrera le chemin.)
- Et le soleil se couche...vers...l'Ouest... je crois.
On a surtout eu la chance incroyable de tomber sur une personne qui a su nous donner des renseignements suivis d'instructions claires, et pas, comme d'habitude, de :
- Aloooooors, le Zénith... Vous voyez la boulangerie "Au bon pain"? Ah non? Vous êtes pas du quartier? Aloooors... Vous voyez le Auchan? Non? Ben vous allez vers la gauche, et quand vous voyez le Auchan, vous prenez la première à droite. Et puis vous suivez la route, à un moment elle bifurque, faut prendre la deux..non la trois... oui, si, non, si! La troisième. La troisième à droite. Et puis de nouveau à gauche, après le premier feu, mais pas après le feu orange clignotant sinon vous allez vers Oberschaeffolsheim. Et donc ensuite vous allez à gauche, puis tout droit, puis de nouveau à gauche, puis la trois.. non la quat...si, si! La quatrième à droite. Et voilà, vous y êtes!
On avait peur d'être à la bourre et qu'ils nous laissent plus rentrer, parce que d'habitude on déconne pas avec la musique classique. Mais en fait, ils avaient tout prévus, les gens de l'Opéra! Sur notre billet ça disait 20h, mais le concert n'était prévu que pour 20h30 !
(Les bâtards.)
Du coup on a même eu le temps de s'acheter à boire et de faire pipi (mais pas dans cet ordre) avant de monter dans les gradins.
C'était la première fois que j'allais au Zénith, et je dois avouer que c'est assez cool. On voit bien la scène de tous les côtés, et les gradins sont espacés (donc pas de crainte d'être assise devant un poteau ou un grand (je fais 1m57, les grands assis devant moi sont ma hantise perpétuelle)). Bon, les sièges semblent avoir été conçus par des sadiques et des frustrés du cul (c'est pour ça qu'ils veulent faire mal à ceux des autres), et il faisait plus chaud que sous la soufflerie de l'institut de beauté. (Pour le coup, j'étais contente de m'être changée en me disant "Han mais c'est de la musique classique, ils me laisseront jamais entrer avec des baskets!" (alors qu'en fait non, j'ai vu des vieilles en PANTACOURT alors franchement c'est qu'ils laissent passer vraiment n'imp) et d'avoir mis des chaussures ouvertes et un débardeur sous mon gilet.)
Mais bon.
C'était super cool. Surtout quand le choeur chantait, parce que ça me faisait penser à un film dramatique.
Par contre, j'ai quand même passé environ dix minutes à réprimer un fou rire quand les solistes se sont mis à chanter "Pie Jesu Domine, dona eis requiem", parce que j'arrivais pas à m'enlever cette image de la tête (salauds de Monty Pythons, à frapper où on ne les attend pas).
J'étais bien contente d'avoir vu de la musique classique en live, et en plus c'était pas trop long, donc double cool. (Ça nous a pris plus de temps de sortir du parking que de regarder l'intégralité du concert - et ce, malgré mon talent naturel au duel de regards.) (En fait c'est pas mon talent naturel, c'est mon aptitude à y aller au culot (aptitude décuplée par le fait que j'ai une voiture de gitan et que les mecs en face ont des BMW toutes neuves.))
C'était quand même une super soirée. En fait c'était une soirée assez pourrie niveau déplacements et confort, mais comme le concert était génial, ça rattrape.
Par contre y'en avait qui étaient pas du même avis, cf. le petit vieux qui s'indignait à la fin du concert parce que soi-disant la soprano avait fait deux fausses notes. Bon, perso, je les ai pas entendues, mais franchement, deux fausses notes sur une heure et demie, c'est un high score sur Guitar Hero.
(Nous n'avons pas les mêmes valeurs.)
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