On a invité tous nos
potes, et comme presque tous nos amis sont soit des Kiwis de souche, soit des
étrangers parfaitement intégrés a la culture du pays, on a décidé de faire une
fête typiquement Kiwie.
Alors
traditionnellement, ça voudrait dire un barbecue, mais comme ils prévoient de la
pluie tout le week-end, et toute la semaine suivante, et les trois prochains mois continuellement, on a dû réviser un peu nos plans.
(Sérieusement, tu
peux pas test le level de la pluie dans ce pays.)
(Le week-end dernier,
il est tombé 42 millimètres rien que la journée du samedi.)
(Soit équivalent de
ce qu’il pleut en moyenne à Strasbourg pendant TOUT LE MOIS DE NOVEMBRE.)
(Et pendant que le
déluge de Moïse s’abattait sur nos toits, les voisins nous disaient « Hey mate! Bit grizzly outside today, eh ? »)
Bref.
Donc, une fête Kiwie,
ça ressemble à quoi ?
D’abord, au niveau
des horaires, tu sais déjà qu’une fête en Nouvelle-Zélande commence tôt et finit tôt. Du coup, on débute vers 14 heures, et on finit quand les derniers
partent (donc vers 18 heures).
(Oui, les fêtes en
Zelandie sont très proches des goûters d’anniversaire des 7-10 ans, on peut le
dire.)
Apres, sinon, c’est à peu près le même topo que n’importe quelles réjouissances organisées (musique,
jeux, papotage, bière, des gens qui renversent des trucs sur les tapis) à part pour
un élément crucial : la bouffe.
Comme je l’ai dit
plus haut, si on voulait faire un truc vraiment typiquement Kiwi, il faudrait
un barbecue et trois kilos de viande : côtes d’agneau, hamburgers, poissons
fraîchement pêchés, ou encore saucisses – bien que Professeur Flaxou nous fasse
la complainte de la butte à chaque été parce que :
- Haaaaan mais y’a
pas de mergueeeeez qu’est-ce qu’on fait dans ce pays de SAUVAGES, je vais
mouriiiiir !
(Bah oui Flaxou, mais
si tu voulais des merguez, fallait déménager au Maghreb, pas dans le
Commonwealth.)
(Parce que l’immigration
Africaine en Nouvelle-Zélande, on va pas dire que c’est zéro pour cent mais bon
voila, c’est genre zéro virgule deux pour cent, quoi.)
(Et c’est que des Blancs
d’Afrique du Sud.)
(Alors non, pas de
merguez.)
(Par contre on a de
la boerewors, ça ouais.)
Bref bref.
Mais comme sus-cité il pleuvait sa race, du coup on s'est rattrapés avec d’autres fleurons de party food
du pays de la tête en bas :
(Pour ceux qui se
demandent, le goût est similaire à leur tête : c’est un genre de plastique
mou.)
(Un peu salé.)
Ces saucisses rouge pompier insipides font la joie des papilles sous-développées des Kiwis, qui les
dévorent de deux manières: soit cuites au four avec de la pâte (on les appellera alors "sausage rolls"):
Ou alors, on peut aussi les manger nature, agrémentées deketchup pardon, de « tomato sauce ».
(C'est l'option la plus comestible.)
Ou alors, on peut aussi les manger nature, agrémentées de
Car oui,
contrairement au MONDE ENTIER, les Néo-Zélandais appellent leur ketchup « sauce
tomate ». Et ça a l’air très anecdotique comme ça, mais c’est sérieusement
un des sujets qui me posent le plus problème dans ce pays.
Donc oui, tu l’as
deviné, j’ai pas de très gros problèmes dans la vie si mon plus grand souci c’est
la terminologie du ketchup, MAIS n’empêche que c’est formidablement énervant de
recevoir un regard éberlué à chaque fois que tu demandes à quelqu’un « Passe-moi
le ketchup ».
(Souvent suivi d’un « Ah, tu veux dire la sauce tomate ? »)
(NON, JE VEUX DIRE LE KETCHUP, ESPÈCE DE DÉGÉNÉRÉ LEXICAL !)
(Souvent suivi d’un « Ah, tu veux dire la sauce tomate ? »)
(NON, JE VEUX DIRE LE KETCHUP, ESPÈCE DE DÉGÉNÉRÉ LEXICAL !)
(Pour les curieux,
les Kiwis appellent la vraie sauce tomate « pasta sauce » - parce que
c’est inconcevable pour ces sous-doués culinaires d’utiliser de la sauce tomate à toute autre fin que sur des pâtes.)
(Bande de paysans.)
Bref bref Brejnev.
Une autre
particularité culinaire de ce pays, c’est leur manière de manger les chips.
D’ailleurs - petit aparté lexical parce que ça me plaît bien - si tu te rappelles de tes cours d’anglais au collège, tu te souviendras peut-être du tableau que le prof te filait avec les différences lexicales entre l’anglais britannique et l’anglais américain.
D’ailleurs - petit aparté lexical parce que ça me plaît bien - si tu te rappelles de tes cours d’anglais au collège, tu te souviendras peut-être du tableau que le prof te filait avec les différences lexicales entre l’anglais britannique et l’anglais américain.
(Avé les SUBLIMES images clipart en illustration)
Et la
Nouvelle-Zélande, en gentille colonie, utilise en grande majorité les mots de l’anglais
britannique : un coffre de voiture sera donc un boot et non un trunk, une
poubelle sera une bin et non une garbage can, et un parking sera un car park et
pas un parking lot.
Mais (comme c’est un
pays de gens sympas), on utilise quelquefois les mots des deux langues
indifféremment, là où les Anglais et les Américains s’en tiennent farouchement à une seule dénomination. En Nouvelle-Zélande, on peut donc prendre le lift ou
l’elevator, vivre dans un flat ou dans un apartment, ou bien conduire un truck
aussi bien qu’un lorry.
(Et puis il y a aussi
des mots qui ne s’utilisent qu’en Nouvelle-Zélande, mais ceux-là je vais pas en
parler parce qu’ils méritent un article à part tellement ils sont grandioses.)
Et donc je reviens à mes moutons parce que les chips.
En anglais américain,
les chips se disent chips, et les frites se disent French fries pour une raison obscure – probablement que la géographie américaine n’était pas
assez poussée pour inclure la Belgique dans leurs cartes. Mais là où ça se
gâte, c’est qu’en anglais britannique, chips désigne des frites,
et les chips se disent crisps. Et en Nouvelle-Zélande, alors ?
Eh ben en
Nouvelle-Zélande c’est chips partout, on s’en balek complètement.
Les chips se disent
donc chips. Et les frites, c’est chips aussi.
(Sérieusement ?)
(Vous aviez l’embarras
du choix entre trois termes différents et il a fallu que vous choisissiez la
combinaison la plus gole-mon possible ?)
Bref, les Kiwis aiment les chips, MAIS ils ne les mangent jamais seuls: ils sont toujours accompagnés d'un dip (un genre de crème dans laquelle on va tremper le chip avant de le manger).
Parmi les dips populaires en Nouvelle-Zélande, on compte le guacamole, le hoummous, le ketchup, ou bien d'autres trucs à base de crème vendus en grande surface (crème à l'ail, crème aux fines herbes, etc.). Mais le roi des rois, c'est le bien nommé Kiwi Dip.
(Je mets les majuscules parce que c'est un truc très solennel avec lequel on ne rigole pas.)
J'ai eu la flemme de chercher Nul ne sait d'où vient le Kiwi dip, mais ce qui est sûr, c'est que c'est l'élément clé d'une fête réussie.
Pour notre crémaillère, j'ai donc retroussé mes manches et je me suis attelée à la préparation de ce joyau culinaire. Et comme je suis quelqu'un de sympa, je te livre les secrets de préparation ci-dessous, en images.
Fig.1: combinez une boîte de reduced cream et un sachet de soupe à l'oignon dans un bol.
Fig.2: y'en a pas, c'est fini.
(Les fanas de cuisine ajouteront une lichette de vinaigre, mais sinon c'est tout.)
(Ah ouais, mais je t'avais prévenu, c'est pas Top Chef par ici.)
Petit aparté culinaire: la reduced cream utilisée ici est une sorte de crème fraîche en conserve, qui a un peu la consistance du lait concentré, mais n'est pas sucrée. C'est absolument dégueulasse, et la seule raison pour laquelle les gens en achètent encore maintenant qu'ils ont des frigos, c'est pour faire du Kiwi Dip.
(Sans mentir, j'ai demandé à tous les Kiwis de mon entourage, et pas un seul n'a pu me citer une seule fois durant leur vie entière où ils ont utilisé de la reduced cream pour autre chose que pour du Kiwi Dip.)
Les distributeurs le savent bien, cf. la mention du Kiwi Dip qu'on trouve directement sur la boîte:
Et d'ailleurs, c'est la même chose pour la soupe à l'oignon, qui a même droit à DEUX mentions de dips sur son sachet:
Pour compléter le tableau, tu peux ajouter quelques sandwiches au pain de mie, des muffins/cakes, et pour le dessert, des tranches de trucs carrés, parce que va savoir pourquoi les Kiwis ADORENT tout ce qui est carré pour le dessert.
Et voilà, tu as maintenant de quoi organiser ta propre fête Kiwie!
(N'oublie pas de virer tout le monde de chez toi à 18h30 afin de pouvoir aller te coucher à 20h, comme tous les soirs.)
(Non parce que sinon c'est pénible)
(On se couche une fois à 22 heures, et tout le cycle de sommeil est perturbé.)
Bonne fête!
Parmi les dips populaires en Nouvelle-Zélande, on compte le guacamole, le hoummous, le ketchup, ou bien d'autres trucs à base de crème vendus en grande surface (crème à l'ail, crème aux fines herbes, etc.). Mais le roi des rois, c'est le bien nommé Kiwi Dip.
(Je mets les majuscules parce que c'est un truc très solennel avec lequel on ne rigole pas.)
Pour notre crémaillère, j'ai donc retroussé mes manches et je me suis attelée à la préparation de ce joyau culinaire. Et comme je suis quelqu'un de sympa, je te livre les secrets de préparation ci-dessous, en images.
Fig.1: combinez une boîte de reduced cream et un sachet de soupe à l'oignon dans un bol.
Fig.2: y'en a pas, c'est fini.
(Les fanas de cuisine ajouteront une lichette de vinaigre, mais sinon c'est tout.)
(Ah ouais, mais je t'avais prévenu, c'est pas Top Chef par ici.)
Petit aparté culinaire: la reduced cream utilisée ici est une sorte de crème fraîche en conserve, qui a un peu la consistance du lait concentré, mais n'est pas sucrée. C'est absolument dégueulasse, et la seule raison pour laquelle les gens en achètent encore maintenant qu'ils ont des frigos, c'est pour faire du Kiwi Dip.
(Sans mentir, j'ai demandé à tous les Kiwis de mon entourage, et pas un seul n'a pu me citer une seule fois durant leur vie entière où ils ont utilisé de la reduced cream pour autre chose que pour du Kiwi Dip.)
Les distributeurs le savent bien, cf. la mention du Kiwi Dip qu'on trouve directement sur la boîte:
Et d'ailleurs, c'est la même chose pour la soupe à l'oignon, qui a même droit à DEUX mentions de dips sur son sachet:
(Non, personne ne veut faire de la soupe avec le contenu de ce sachet.)
Pour compléter le tableau, tu peux ajouter quelques sandwiches au pain de mie, des muffins/cakes, et pour le dessert, des tranches de trucs carrés, parce que va savoir pourquoi les Kiwis ADORENT tout ce qui est carré pour le dessert.
(Le mot d'ordre chez les boulangers Kiwis: "si c'est sucré, faut que ce soit carré".)
Et voilà, tu as maintenant de quoi organiser ta propre fête Kiwie!
(N'oublie pas de virer tout le monde de chez toi à 18h30 afin de pouvoir aller te coucher à 20h, comme tous les soirs.)
(Non parce que sinon c'est pénible)
(On se couche une fois à 22 heures, et tout le cycle de sommeil est perturbé.)
Bonne fête!
Rien à dire, un tel pays se mérite. Perso, j'aurais beaucoup de craintes, si on devait me servir une telle brennée de cochons.
RépondreSupprimerCrainte que, question pendaison, ça ne se limite pas à la crémaillère :D
Bon alors si je comprends bien, moi qui voulais partir en Nouvelle Zélande pour ma lune de miel, faut même pas que je pense à manger correctement pendant une semaine; c'est ça? Mais la nourriture c'est la vie o_o comment font ces gens? Je ne me nourrirai que de fruits c'est pas grave...
RépondreSupprimerSinon merci pour ce super blog qui fait du bien au moral, qui me fait rire et pour cette ironie et cet humour que je ne trouvais plus assez sur internet depuis...depuis bah skyblog!
Merci pour cette découverte culinaire et pour la description des moeurs étranges Down Under in NZ. Très drôle ! Enjoy!
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