samedi 30 mai 2015

Vis ma vis nouvelle avec plein de nouveautés


Et sinon j'ai changé de boulot.

(Ah ouais mais chez nous quand on fait dans le changement, on fait pas les choses à moitié.)

Du coup nouveau job, nouvelle maison, je suis à ça de me trouver un nouveau mari pour compléter le tableau.

(Nan je déconne.)

(À la place je me suis coupé les cheveux, ça compte aussi comme du changement.)

(En plus c'était la première fois que je me les coupais toute seule, alors v’là le compteur du changeuromètre)

(Ci-mer les coiffeurs à huit mille boules et notre compte en banque qui nous dit merde.)

Donc l’ancien boulot, c’est fini. 

Finis les horaires de malade, fini de bosser les week-ends et les jours fériés, fini d’alterner les shifts du soir avec les shifts du matin (ce qui faisait de moi la dernière personne à partir du bureau à 23 heures et la première a arriver à 8 heures du mat) (PIRE TRUC DU MONDE), et, surtout, plus de clients de jets privés à gérer.

Non parce que je sais pas si tu réalises, mais j’ai été élevée par des anticapitalistes, moi. Donc le coup de me plier en quatre pour satisfaire les caprices des un pour cent, ça me grattait furieusement au plus profond de ma fibre révolutionnaire.

Du coup, tous mes échanges avec les clients, ça ressemblait à ça :

- On a bien reçu votre commande, alors je ne vous cache pas que ça a été un peu charrette de trouver un restaurant VIP ouvert à vingt-trois heures un jeudi soir à Astana, et qui accepte de préparer votre commande pour demain matin, mais c’est fait !
- Super ! Je vous adore.
- Bon, par contre, il ne peut pas fournir le homard.
- QUOIIIIII ? Mais c’est une catastrophe ! Le passager a demandé lui-même qu’on lui serve du homard !

(PUTAIN MAIS T’ES AU KAZAKHSTAN ESPÈCE DE TROU DU CUL, QU’EST-CE QUE TU VIENS NOUS CHIER UNE PENDULE AVEC TON HOMARD)


-  Je comprends bien, mais le fournisseur n’en avait pas en stock, il aurait fallu passer commande au moins vingt-quatre heures à l’avance.
- Je sais, mais on a reçu les instructions de vol il y a douze heures seulement ! Le passager a décidé d’aller à Los Angeles en dernière minute pour voir un match des Lakers.

(BORDEL DE PORC CAPITALISTE DE MES COUILLES QUI BRÛLE TOUTES NOS ENERGIES FOSSILES POUR SON BON PLAISIR)



- Et vous ne pouvez pas lui expliquer que, comme c’est en dernière minute, il n’y a pas de homard ?
- Mais vous ne comprenez pas ! Il lui faut du homard à chaque fois qu’il prend l’avion ! Il ne comprendra pas s’il n’y en a pas ! Je vais me faire virer !

(MAIS SALE FILS DE PUTE POURRI-Gâté, BOUFFE DONC DU CAVIAR, Y’EN A TOUT LE TOUR DU VENTRE AU KAZAKHSTAN, ALORS ÉTOUFFE-TOI AVEC ET FOUS-NOUS LA PAIX)


- Bon, alors voilà ce qu’on va faire : moi je vais appeler tous les agents disponibles, et vous qui êtes sur place, vous allez faire le tour des supermarchés. Si on peut se procurer du homard frais, le chef pourra le cuisiner.
- D’accord, je vous tiens au courant.

(J’ESPERE QUE TON AVION VA SE CRASHER ET QUE TOUT ÉQUIPAGE SAUTERA EN PARACHUTE SAUF TOI PARCE QUE TON GROS CUL EN COSTARD NE PASSERA PAS LA PORTE ET JE SOUHAITE QUE TU CRÈVES DANS UN DÉLUGE DE SANG ET DE FLAMMES)



- Allez, bonne chance, hein.

Donc, je ne te le cache pas, ce job était dur pour mes petits nerfs de gauchiste.

Par contre, là où c’était cool, c’était les dernières semaines après avoir donné mon préavis, où, bizarrement, je me prenais vachement moins la tête :

- Bonjour Claudine, alors on a bien reçu votre mise à jour, mais le fournisseur ne peut pas se procurer les orchidées en dernière minute ; il propose des roses ou des lys.
- Quoi ? Mais mon client ne tolère que les orchidées !



- Ah oui, j’imagine bien, mais bon c’est ballot, des orchidées y’en a plus. C’est ce qui arrive quand on commande des trucs sur mesure en dernière minute.
- Mais enfin faites quelque chose, je ne sais pas moi, trouvez un autre fournisseur !
- Ouais, sauf que comment vous dire, là il est deux heures du matin à Genève, donc pour vous trouver un fleuriste qui acceptera de vous livrer des orchidées à l’aéroport à six heures du matin, chais pas vous mais moi j’le sens mal.
- …..
- On dit des lys, alors ?
- Oui.
- J’ai pas entendu !
- OUI !
- Voila. Vous êtes bien brave.

(C’était un peu ma revanche de prolo sur le grand capital.)

(Tiens, bouffe ta composition florale moche, j’espère que ça te fait bien chier !)

(Y’a pas de petite victoire.)

Donc du coup, même si c’était super triste de dire au revoir a tous mes super collègues, c’était quand même l’éclate totale de démissionner.

Et là j’en vois venir dans le fond qui lèvent la main en disant « Maîtresse » (oui, c’est comme ça que je vous imagine m’appeler) « Maîtresse, mais et Ploc, alors, ça te faisait pas trop plaisir d’être enfin débarrassée de Ploc, la limace des enfers ? »

Eh ben je t’aurais bien dit « oui », sauf qu’il m’a privé de cette joie en démissionnant deux semaines avant moi.

(Boulet jusqu’au bout.)

Et la raison de sa démission, je te la donne dans le mille : il était trop fatigué pour continuer à travailler.

(Non, vraiment.)

Du coup, là il est parti, mais il va pas chercher du travail, il va juste se reposer et vivre aux crochets de sa partenaire pendant quelque mois, histoire de se remettre de l’effort surhumain d’avoir un travail de bureau.



(Ça ne s’invente pas.)

D’ailleurs, pour la petite anecdote, Plic a démissionné quatre semaines après Ploc (et deux semaines après moi) pour aller bosser avec une entreprise plus grande. Et les deux employées qui avaient été embauchées pour nous remplacer ont elles aussi démissionné au bout de la première semaine de formation.

Et ce moment – quand les trois quart de tes opérations démissionnent en même temps, et que les gens censés les remplacer décident au bout d’une semaine qu’ils préféreraient encore être au chômage - c’est le moment où une entreprise normale se dirait qu’il y a une couille dans le potage. 

Mais pas ici, ah ça non, car la réaction du boss à l’annonce de la nouvelle a été « Han c’est trop difficile de trouver des gens motivés de nos jours, quelle génération de feignants ces Y dis donc ».

(Ouais, t’as raison Jean-Mi, c’est ça.)

(C’est pas le fait que tu traites tous tes employés comme des gros faisans en les payant trois fois moins que la moyenne nationale.)

(Nan, c’est parce qu’on est paresseux, t’as tout compris.)

Surtout que, juste après avoir dit ça, il s'est tourné vers moi et m'a dit:

- Au fait Charlotte, ça te dérange pas de bosser les week-ends jusqu'à ce que tu partes?



(C'TE BLAGUE)

C’est donc avec joie que j’ai quitté l’ancien boulot comme un prince (première démission de ma vie, quand même, ça se fête) et que je me suis plongé tête la première dans le nouveau job.

Et bon, là du coup ça va te paraître un peu nul, mais j’ai aucun rebondissement palpitant à te raconter, parce que ce job est SUPER DUPER.

(Han, la lose.)

Maintenant j’organise la com et l’événementiel pour une association à but non lucratif, niveau grand écart on ne pouvait pas mieux faire, et je suis RA-VIE. 

Ça fait du bien de retourner s’acoquiner avec les roturiers :

- Pour le buffet, y’aura des sandwiches, mais assure-toi qu’on aura suffisamment de roulés à la saucisse, parce que les gens adorent.

(Aaha trop mignon, des roulés à la saucisse!)

(Pas de caviar ni de Veuve Clicquot, ni de tard-bâ qui réclament de la tête de moine en Equateur!)

(Des gens qui sont CONTENTS d'avoir des sandwiches au poulet!)

(LE. PIED.)

Et comme on est en Nouvelle-Zélande, alias le pays le moins protocolaire du monde, ça va parfois très loin dans le relax:

- Alors pour la réunion avec le comité des PME, j’ai commandé des bières, mais par contre je ne sais pas quels verres utiliser, comme on n’a pas de verres à bière... je pensais prendre les verres à eau ? C’est pas terrible, mais…
- Ah ah mais non, qu’est-ce que tu t’emmerdes ? Nan, ils boiront à la bouteille.
- Vraiment? Mais j'veux dire c'est quand même des chefs d'entreprise, chais pas....
- Non, à la bouteille, parfait. Par contre, pense bien à prendre des chips goût bacon, c'est les préférés du chef de comité.



(C'est si beau.)

Bon sur ce je te laisse, j'ai un petit-déjeuner avec une équipe de basket à organiser et je dois vérifier qu'il y aura suffisamment de haricots à la sauce tomate pour tout le monde.

(LE. PIED!)

A bientôt pour de nouvelles aventures!

3 commentaires:

  1. Un post bonne nouvelle, ça fait toujours plaisir!! Enjoy la simplicité!! :)

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  2. Le gros avantage des vis sur les vies, c'est qu'elles peuvent être sans fin (Lao Tseu, après avoir lu ton titre).

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  3. Sinon, je serais partisan d'interdire ton blog aux plus de 18 ans.
    Tu utilises tellement de gros mots qu'il faut un recyclage quotidien dans les cours de récréation pour en saisir toutes les nuances et subtilités.
    (Mikado, pas anonyme !)

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