(Ah ouais
mais chez nous quand on fait dans le changement, on fait pas les choses à moitié.)
Du coup
nouveau job, nouvelle maison, je suis à ça de me trouver un nouveau mari pour compléter
le tableau.
(Nan je déconne.)
(À la place
je me suis coupé les cheveux, ça compte aussi comme du changement.)
(En plus c'était
la première fois que je me les coupais toute seule, alors v’là le compteur du changeuromètre)
(Ci-mer les coiffeurs à huit mille
boules et notre compte en banque qui nous dit merde.)
Donc l’ancien boulot, c’est fini.
Finis les horaires de malade, fini de bosser les week-ends et les jours fériés, fini d’alterner les shifts du soir avec les shifts du matin (ce qui faisait de moi la dernière personne à partir du bureau à 23 heures et la première a arriver à 8 heures du mat) (PIRE TRUC DU MONDE), et, surtout, plus de clients de jets privés à gérer.
Finis les horaires de malade, fini de bosser les week-ends et les jours fériés, fini d’alterner les shifts du soir avec les shifts du matin (ce qui faisait de moi la dernière personne à partir du bureau à 23 heures et la première a arriver à 8 heures du mat) (PIRE TRUC DU MONDE), et, surtout, plus de clients de jets privés à gérer.
Non parce que je sais pas si tu réalises,
mais j’ai été élevée par des anticapitalistes, moi. Donc le coup de me plier en
quatre pour satisfaire les caprices des un pour cent, ça me grattait
furieusement au plus profond de ma fibre révolutionnaire.
Du coup, tous mes échanges avec les
clients, ça ressemblait à ça :
- On a bien reçu votre commande, alors
je ne vous cache pas que ça a été un peu charrette de trouver un restaurant VIP
ouvert à vingt-trois heures un jeudi soir à Astana, et qui accepte de préparer
votre commande pour demain matin, mais c’est fait !
- Super ! Je vous adore.
- Bon, par contre, il ne peut pas
fournir le homard.
- QUOIIIIII ? Mais c’est une
catastrophe ! Le passager a demandé lui-même qu’on lui serve du homard !
(PUTAIN MAIS T’ES AU KAZAKHSTAN ESPÈCE
DE TROU DU CUL, QU’EST-CE QUE TU VIENS NOUS CHIER UNE PENDULE AVEC TON HOMARD)
- Je sais, mais on a reçu les
instructions de vol il y a douze heures seulement ! Le passager a décidé d’aller
à Los Angeles en dernière minute pour voir un match des Lakers.
(BORDEL DE PORC CAPITALISTE DE MES
COUILLES QUI BRÛLE TOUTES NOS ENERGIES FOSSILES POUR SON BON PLAISIR)
- Et vous ne pouvez pas lui expliquer
que, comme c’est en dernière minute, il n’y a pas de homard ?
- Mais vous ne comprenez pas ! Il
lui faut du homard à chaque fois qu’il prend l’avion ! Il ne comprendra
pas s’il n’y en a pas ! Je vais me faire virer !
(MAIS SALE FILS DE PUTE POURRI-Gâté, BOUFFE DONC DU CAVIAR, Y’EN A TOUT
LE TOUR DU VENTRE AU KAZAKHSTAN, ALORS ÉTOUFFE-TOI AVEC ET FOUS-NOUS LA PAIX)
- Bon, alors voilà ce qu’on va faire : moi je vais appeler tous les agents disponibles, et vous qui êtes sur place, vous allez faire le tour des supermarchés. Si on peut se procurer du homard frais, le chef pourra le cuisiner.
- D’accord, je vous tiens au courant.
(J’ESPERE QUE TON AVION VA SE CRASHER
ET QUE TOUT ÉQUIPAGE SAUTERA EN PARACHUTE SAUF TOI PARCE QUE TON GROS CUL EN
COSTARD NE PASSERA PAS LA PORTE ET JE SOUHAITE QUE TU CRÈVES DANS UN DÉLUGE DE
SANG ET DE FLAMMES)
- Allez, bonne chance, hein.
Donc, je ne te le cache pas, ce job était
dur pour mes petits nerfs de gauchiste.
Par contre, là où c’était cool, c’était
les dernières semaines après avoir donné mon préavis, où, bizarrement, je me
prenais vachement moins la tête :
- Bonjour Claudine, alors on a bien reçu
votre mise à jour, mais le fournisseur ne peut pas se procurer les orchidées en
dernière minute ; il propose des roses ou des lys.
- Ah oui, j’imagine bien, mais bon c’est
ballot, des orchidées y’en a plus. C’est ce qui arrive quand on commande des
trucs sur mesure en dernière minute.
- Mais enfin faites quelque chose, je
ne sais pas moi, trouvez un autre fournisseur !
- Ouais, sauf que comment vous dire, là
il est deux heures du matin à Genève, donc pour vous trouver un fleuriste qui
acceptera de vous livrer des orchidées à l’aéroport à six heures du matin,
chais pas vous mais moi j’le sens mal.
- …..
- On dit des lys, alors ?
- Oui.
- J’ai pas entendu !
- OUI !
- Voila. Vous êtes bien brave.
(C’était un peu ma revanche de prolo
sur le grand capital.)
(Tiens, bouffe ta composition florale
moche, j’espère que ça te fait bien chier !)
(Y’a pas de petite victoire.)
Donc du coup, même si c’était super
triste de dire au revoir a tous mes super collègues, c’était quand même l’éclate
totale de démissionner.
Et là j’en vois venir dans le fond qui
lèvent la main en disant « Maîtresse » (oui, c’est comme ça que je
vous imagine m’appeler) « Maîtresse, mais et Ploc, alors, ça te faisait
pas trop plaisir d’être enfin débarrassée de Ploc, la limace des enfers ? »
Eh ben je t’aurais bien dit « oui »,
sauf qu’il m’a privé de cette joie en démissionnant deux semaines avant moi.
(Boulet jusqu’au bout.)
Et la raison de sa démission, je te la
donne dans le mille : il était trop fatigué pour continuer à travailler.
(Non, vraiment.)
Du coup, là il est parti, mais il va pas chercher du travail, il va juste se reposer et vivre aux crochets de sa partenaire pendant quelque mois, histoire de se remettre de l’effort surhumain d’avoir un travail de bureau.
Du coup, là il est parti, mais il va pas chercher du travail, il va juste se reposer et vivre aux crochets de sa partenaire pendant quelque mois, histoire de se remettre de l’effort surhumain d’avoir un travail de bureau.
(Ça ne s’invente pas.)
D’ailleurs, pour la petite anecdote,
Plic a démissionné quatre semaines après Ploc (et deux semaines après moi) pour
aller bosser avec une entreprise plus grande. Et les deux employées qui avaient
été embauchées pour nous remplacer ont elles aussi démissionné au bout de la première
semaine de formation.
Et ce moment – quand les trois quart
de tes opérations démissionnent en même temps, et que les gens censés les
remplacer décident au bout d’une semaine qu’ils préféreraient encore être au chômage
- c’est le moment où une entreprise normale se dirait qu’il y a une couille
dans le potage.
Mais pas ici, ah ça non, car la réaction du boss à l’annonce de la nouvelle a été « Han c’est trop difficile de trouver des gens motivés de nos jours, quelle génération de feignants ces Y dis donc ».
Mais pas ici, ah ça non, car la réaction du boss à l’annonce de la nouvelle a été « Han c’est trop difficile de trouver des gens motivés de nos jours, quelle génération de feignants ces Y dis donc ».
(Ouais, t’as raison Jean-Mi, c’est ça.)
(C’est pas le fait que tu traites tous
tes employés comme des gros faisans en les payant trois fois moins que la
moyenne nationale.)
(Nan, c’est parce qu’on est paresseux,
t’as tout compris.)
Surtout que, juste après avoir dit ça, il s'est tourné vers moi et m'a dit:
- Au fait Charlotte, ça te dérange pas de bosser les week-ends jusqu'à ce que tu partes?
Surtout que, juste après avoir dit ça, il s'est tourné vers moi et m'a dit:
- Au fait Charlotte, ça te dérange pas de bosser les week-ends jusqu'à ce que tu partes?
(C'TE BLAGUE)
C’est donc avec joie que j’ai quitté l’ancien
boulot comme un prince (première démission de ma vie, quand même, ça se fête) et
que je me suis plongé tête la première dans le nouveau job.
Et bon, là du coup ça va te paraître
un peu nul, mais j’ai aucun rebondissement palpitant à te raconter, parce que
ce job est SUPER DUPER.
(Han, la lose.)
Maintenant j’organise la com et l’événementiel
pour une association à but non lucratif, niveau grand écart on ne pouvait pas
mieux faire, et je suis RA-VIE.
Ça fait du bien de retourner s’acoquiner avec les roturiers :
Ça fait du bien de retourner s’acoquiner avec les roturiers :
- Pour le buffet, y’aura des
sandwiches, mais assure-toi qu’on aura suffisamment de roulés à la saucisse,
parce que les gens adorent.
(Aaha trop mignon, des roulés à la saucisse!)
(Pas de caviar ni de Veuve Clicquot, ni de tard-bâ qui réclament de la tête de moine en Equateur!)
(Des gens qui sont CONTENTS d'avoir des sandwiches au poulet!)
(Pas de caviar ni de Veuve Clicquot, ni de tard-bâ qui réclament de la tête de moine en Equateur!)
(Des gens qui sont CONTENTS d'avoir des sandwiches au poulet!)
(LE. PIED.)
Et comme on est en Nouvelle-Zélande, alias le pays le moins protocolaire du monde, ça va parfois très loin dans le relax:
- Alors pour la réunion avec le comité des PME, j’ai commandé des bières, mais
par contre je ne sais pas quels verres utiliser, comme on n’a pas de verres à bière... je pensais prendre les verres à eau ? C’est pas terrible, mais…
- Ah ah mais non, qu’est-ce que tu t’emmerdes ?
Nan, ils boiront à la bouteille.
- Vraiment? Mais j'veux dire c'est quand même des chefs d'entreprise, chais pas....
- Non, à la bouteille, parfait. Par contre, pense bien à prendre des chips goût bacon, c'est les préférés du chef de comité.
Bon sur ce je te laisse, j'ai un petit-déjeuner avec une équipe de basket à organiser et je dois vérifier qu'il y aura suffisamment de haricots à la sauce tomate pour tout le monde.
- Vraiment? Mais j'veux dire c'est quand même des chefs d'entreprise, chais pas....
- Non, à la bouteille, parfait. Par contre, pense bien à prendre des chips goût bacon, c'est les préférés du chef de comité.
(C'est si beau.)
Bon sur ce je te laisse, j'ai un petit-déjeuner avec une équipe de basket à organiser et je dois vérifier qu'il y aura suffisamment de haricots à la sauce tomate pour tout le monde.
(LE. PIED!)
A bientôt pour de nouvelles aventures!
A bientôt pour de nouvelles aventures!
Un post bonne nouvelle, ça fait toujours plaisir!! Enjoy la simplicité!! :)
RépondreSupprimerLe gros avantage des vis sur les vies, c'est qu'elles peuvent être sans fin (Lao Tseu, après avoir lu ton titre).
RépondreSupprimerSinon, je serais partisan d'interdire ton blog aux plus de 18 ans.
RépondreSupprimerTu utilises tellement de gros mots qu'il faut un recyclage quotidien dans les cours de récréation pour en saisir toutes les nuances et subtilités.
(Mikado, pas anonyme !)