mercredi 3 février 2016

Séries 2015, Top & Flop – Partie 2: les comédies


Changement de catégorie pour ce second article sur mon Top Séries 2015, on va passer à la catégorie ‘LOL qu’est-ce qu’on se marre’.

Et le moins qu’on puisse dire, c’est que cette année a été un bon cru pour les nouvelles séries comiques. Vois plutôt:




Adaptée de l’autobiographie du même nom (dont je n’avais jamais entendu parler jusqu’ici), ‘Fresh off the Boat’ suit l’adolescence d’Eddie Huang, un entrepreneur et chef Américain né de parents Taïwanais, dont la famille déménage en Floride en 1995 pour ouvrir un restaurant type ‘Buffalo Grill’.

L’idée de départ de la série n’est pas super originale en soi (bien que le fait d’avoir une famille asiatique comme personnages principaux soit assez rare pour être remarqué), mais ce qui fait véritablement la force de ‘Fresh off the Boat’, c’est avant tout ses acteurs.

Chose rare à la télé, les jeunes acteurs sont tous impeccables (même les plus petits qui jouent les frères d’Eddie), et certains sont meme très drôles (mention spéciale au pote d’Eddie tout chétif, qui est GENIAL). Mais les vraies vedettes de la série, c'est les parents.

Randall Park, un habitué des comédies (et qui t’a probablement déjà bien fait rigoler dans ‘Veep’, ‘The Office’ ou encore ‘Community’) est génial dans son role de papa par moments sympa et compréhensif, d’autres fois plus strict, et d’autres fois en train d’essayer péniblement d’avoir l’air branché (ce qui est un peu la quintessence du papa), et il est tellement bon que je pardonne aux directeurs de casting d’avoir pris un acteur d’origine Coréenne pour jouer un Taïwanais.

Mais la crème de la crème, c’est bien Constance Wu, une quasi-inconnue qui est simplement magistrale en mère autoritaire et plus généralement COMPLÈTEMENT FÊLÉE. L’histoire est censée tourner autour d’Eddie, mais c’est clairement elle qui vole la vedette, et tant mieux, elle est géniale, je l’adore.

Le scénario est signé Nahnatchka Khan (alias le nom que je dois aller copier de Wikipédia), à qui l’on doit notamment la sympathique série ‘Don’t Trust the Bitch in Apartment 23’ (une très bonne saison 1, une très inégale saison 2, mais de super interprètes tout du long). Les dialogues sont hilarants et, même si l’on a affaire à une sitcom, l’intrigue évite le réchauffé et les situations revues mille fois. (N’est-ce pas, Big Bang Theory ?)

Et je pense que c’est aussi une série qui parlera à tous les gens qui ont eu des parents stricts.

(Moi j’avais des parents hippies, alors je peux pas dire.)


Unbreakable Kimmy Schmidt


Une série créée par Tina Fey (à qui l’on doit notamment la pépite ’30 Rock’), le pitch de ‘Unbreakable Kimmy Schmidt’ est incontestablement casse-gueule :

- Alors en fait c’est une nana qui s’est faite kidnapper par une secte quand elle était gamine et elle a passé dix ans séquestrée dans une cave, et là on suit son adaptation à la vie moderne.

Qui parmi vous lit ça et pense « Comédie » ?

(Ceux qui ont pensé « moi » : vous êtes des psychopathes.)

Mais, incroyablement, ça passe, et c’est super drôle. L’interprète de Kimmy, que je trouvais super chiante dans ‘The Office’, est ici bien meilleure, et Jane Krakowski joue plus ou moins exactement son rôle dans ’30 Rock’, mais ça reste toujours fun. Mention spéciale à Titus Andromedon, sidekick hilarant de bout en bout.

Accio chanson qui te reste dans la tête pendant vingt ans!


(Ne me remercie pas.)

Et c'est un truc chez eux, parce que le générique de cette série, lui aussi, te restera dans la tête, mais pour LE RESTANT DE TES JOURS.

(J'ai vu la saison 1 début 2015, et je le fredonne encore au minimum une fois par jour.)

(Achevez-moi.)




Con Man est une mini série (10 minutes par épisode seulement!) qui a une très belle histoire, parce qu'elle a vu le jour grâce au financement participatif (décidément la meilleure chose qui soit arrivée à la création de contenus originaux ces 20 dernières années).

La série est créée, écrite et réalisée par Alan Tudyk, que tu connais certainement comme le pilote Wash dans la géniale série 'Firefly' et sa suite au cinéma 'Serenity'.

Petit rappel pour les gens qui sont nés sous un caillou: 'Firefly' était LA MEILLEURE SÉRIE DE TOUS LES TEMPS (si) et elle a été injustement décapitée par ces bâtards de la Fox après seulement une saison.

"Oui", a dit la Fox, "Mais la qualité on s'en torche le cul, ce qui compte c'est l'oseille vois-tu."

(C'est comme une fable moderne horriblement cruelle.)

Et, si je parle de 'Firefly' ici, ce n'est pas seulement parce que 'Con Man' se base dessus, mais aussi parce que les deux séries reflètent selon moi le changement qui s'est opéré dans la manière dont on conçoit les séries aujourd'hui.

Parce que 'Firefly', c'était en 2003. Pour te donner des référentiels, en 2003, aux Etats-Unis, on était au tout début de l'Age d'Or des Séries (je mets des majuscules pour que tu voies comme c'est important), où on commençait à sortir des sentiers battus et rebattus pour proposer des contenus originaux, avec un budget plus élevé, de meilleurs acteurs, des scénarios plus robustes au contenu plus "adulte", et une plus grande maîtrise technique. Ces contenus venaient principalement du câble, et notamment de HBO, qui à l'époque proposait par exemple des séries comme 'Six Feet Under' ou encore 'Les Sopranos'.

Et pendant ce temps-là, en France, on regardait 'Urgences' avec deux ans de retard.

(Et c'était vraiment que la France, hein. Dans quasiment tous les autres pays d'Europe, ils avaient les nouveaux épisodes genre un mois après.)

(Je me rappelle que ma sœur et moi, on regardait la saison 3 "inédite" d'Urgences sur France 2, pendant que la Suisse Romande passait en même temps la saison 5, pépouze.)

(Du coup on regardait simultanément la saison 3 et 5.)

(Paye ta vie sans l'ADSL.)

Bref.

En 2003, donc, les chaînes câblées émergeaient tout juste (et je ne parle même pas de Netflix), du coup, les networks américains NE SE SENTAIENT PAS PISSER.

Et ils étaient tellement loin dans leur délire de rois du monde qu'ils faisaient du gros n'imp avec leurs productions, déprogrammant des séries du jour au lendemain juste parce qu'elles n'avaient pas fait assez d'audience pendant un épisode.

Et c'est un peu ce qui s'est passé avec Firefly, dont la déprogrammation était d'autant plus inexplicable qu'elle ne marchait somme toute pas trop mal, avec 5 millions de téléspectateurs par épisode en moyenne. Alors c'est sûr, on est loin des 11 millions des 'Simpsons', ou des 20 millions de 'Friends', mais enfin quand même, c'était pas un four non plus!

Bref, grosse injustice (je suis encore remontée) (je sais que ça fait dix ans, mais merde, Firefly quoi!)

Et 'Con Man' et l'histoire de sa venue au monde symbolise selon moi pas mal le changement qui s'est opéré dans les esprits entre 2003 et 2015, où les séries sont passées du statut de "trucs qu'on utilise pour remplir la grille du PAF les soirs où y'a personne" (big up notamment à TF1, qui passait des épisodes de séries inédits DANS LE DÉSORDRE tellement ils s'en battaient les couilles) et "véritables oeuvres d'art au même titre qu'un film au cinéma".

(Et qui finissent souvent par être bien meilleures que ce qu'on peut voir au cinéma.)

(Heureusement qu'on est dans l'Age d'Or des Séries, franchement, parce que si on devait compter sur le cinéma, on pourrait aussi bien se tirer une balle tout de suite.)

(C'est pas Iñárritu et Tarantino qui vont maintenir le bateau à flot tout seuls.)

Bref bref.

'Con Man', c'est donc l'histoire de Wray Nerely (joué par Alan Tudyk), un acteur à la ramasse qui a connu le rôle de sa vie en jouant un pilote cool dans la série de science-fiction culte 'Spectrum', qui a été annulée trop tôt, au grand désespoir des fans. Wray est maintenant contraint d'écumer les conventions geeks en attente d'un autre grand rôle.


(Sous-entendu éminemment subtil.)

'Con Man' est indéniablement une série faite par des geeks, pour des geeks, et, même si beaucoup des blagues portent aussi sur le star système d'Hollywood et le monde du cinéma américain en général, je pense que la série doit être moins drôle si les spectateurs ne baignent pas dans cette culture.

(Et, vu le nombre de références à 'Firelfy' à la seconde, je la déconseillerais aussi aux gens qui n'ont pas vu la série.)

Par contre, les autres, vous pouvez vous lâcher, c'est un bijou.

Déjà parce qu'il y a Alan Tudyk dedans et que je l'aime d'amour (torrents de larmes à chaque re-visionnage de 'Serenity'), et qu'il est très sympathique en loser attachant – surtout face à son grand pote Jack Moore (joué par Nathan Fillion, alias l'acteur principal de 'Firefly'), qui a connu la gloire après la fin de la série, et qui apparaît dans chaque épisode via visioconférence, en mode "Ouais, je t'appelle de ma villa en Toscane, oklm".

Et c'est ce que je kiffe vraiment à propos de cette série: son auto-dérision.

Parce que Nathan Fillion et Alan Tudyk sont vraiment potos dans la vie, et leurs carrières ont effectivement pris des tournants bien différents, mais heureusement, c'est pas les derniers pour la déconne, et ils s'en donnent à coeur joie dans leurs rôles de has been amer et de vedette qui se la pète.

Enfin, les sérievores et fans de science-fiction retrouveront une brochette de guests stars de haut niveau, de Sean Astin à Felicia Day en passant par Casper van Dien, qui joue le barman dans chaque bar que visite le héros (et qui a fait faire une crise d'apoplexie à Flaxou qui s'est mis à hurler comme une midinette "HAN PUTAIN C'EST LE MEC DE STARSHIP TROOPERS WOOOUUUH!")

En bref, 'Con Man' est une série qui ne plaira pas à tout le monde, mais c'est parce qu'elle a été faite sur mesure pour une audience de niche: c'est une véritable lettre d'amour aux "nerds de convention" (ce qui explique le recours au financement participatif, Tudyk ayant expliqué que des studios étaient au départ intéressés par son concept, mais lui avaient demandé de retravailler le script pour en faire quelque chose de "tout public" – du coup, il a envoyer chier tout le monde, et a décidé de ramener le projet directement entre les mains des fans).

Bref, geeks et nerds de France et de Navarre, ça va vous parler.

(Et pour les autres, je vous conseille un petit joyau cinématographique avec Alan Tudyk: l'excellent 'Tucker & Dale VS Evil' (en français 'Tucker et Dale fightent le Mal'), une comédie gore fun d'un bout à l'autre.)




La meilleure série de 2015, la meilleure série de la décennie, la meilleure série de TOUS LES TEMPS.

(Tutafé.)

Je ne sais même pas par quel bout commencer pour essayer de t'expliquer la génialitude intense de 'Crazy Ex-Girlfriend'.

Ah si attends, je sais: c'est une série musicale, je déteste les comédies musicales, mais j'adore la série quand même.

(C'est dire à quel point c'est fabuleux.)

J'ai découvert cette série via Sarah (qui d'autre?) pendant qu'on était en train de cuver sur son canapé le premier de l'an, et où elle m'a dit:

- Tiens, toi qui voulais des nouvelles séries pour passer le temps sans Fla, essaye 'Crazy Ex-Girlfriend': ça parle d'une meuf qui a pas d'amis et qui est complètement tarée, c'est un peu l'histoire de ta vie. 

(Cette personne est ma meilleure amie ET ma future belle-sœur.)

(Je l'ai littéralement choisie pour faire partie de ma famille.)

(3615 Bonne Idée.)

Mais Sarah la méchante a quand même des super capacités pour conseiller des séries aux gens (je pense qu'elle pourrait en faire un métier, genre Consultante en Séries) (le matchmaking du futur), et du coup elle avait raison, 'Crazy Ex-Girlfriend' c'est ma nouvelle religion.

(Et Rachel Bloom c'est mon Jésus.)

(Mais elle est Juive alors peut-être que ça lui plairait pas.)

(C'est mon... Moïse?)

Bref.

'Crazy Ex-Girlfriend' raconte l'histoire de Rebecca, une jeune femme qui vit à New York et a une carrière brillante, mais est au bord de la dépression nerveuse. Quand elle croise par hasard son amour de jeunesse, Josh, elle décide, comme ça, d'un coup, de déménager en Californie, pour vivre dans la même ville que lui.

(D'où le titre de la série.)

Il y a plein de choses que j'adore dans 'Crazy Ex-Girlfriend': l'histoire est originale, les dialogues sont très drôles, les chansons sont funky et pas trop longues, et le casting est impeccable.

(Big up à Santino Fontana, un acteur que je n'avais jamais vu nulle part, mais dont la voix me semblait familière, et en fait c'est parce que j'ai vu "La Reine des Neiges" MILLE FOIS pendant mes vacances avec ma nièce, et que c'est lui qui fait la voix du Prince Hans dans la VO.)

(Paye tes références.)

Mais ce que j'aime par-dessus tout, c'est à quel point cette série me parle.

Et je pense que si tu as été un nerd sans amis dans ta jeunesse, ça te parlera aussi pas mal.


(Pièce à conviction numéro 1: compter ses amis pour justifier à sa maman que mais si, maman, j'ai des amis, attends tu me prends pour une rejetée ou quoi, j'ai plein d'amis, j'en ai genre DEUX alors steuplaît.)

Et même si Rebecca a clairement un grain, c'est au fond juste une fille seule qui veut se faire des amis, et y'a des moments dans la série qui m'ont fait physiquement mal tellement c'était évident que Rachel Bloom sait ce que ça fait d'être une rejetée.

(Et rien que pour ça, je la kiffe.)

(Solidarité avec les mal-aimés.)

Je te laisse avec la chanson que je chantonne maintenant TOUS LES MATINS quand j'enfile mes collants et que je mets mon maquillage pour le boulot.

(Mais en même temps, c'est catchy!)

On se retrouve très bientôt pour la dernière partie de cette série d'articles: le Flop de 2015. (Ca va blâmer dans tous les coins.)

(Entre-temps, tu peux aussi retrouver mes updates de la solitude sur Facebook ou Twitter.)

2 commentaires:

  1. Merci pour c't'article ! J'ai déjà vu et pas mal apprécié la plupart des séries que tu cites mais, raaah, je n'savais pas qu'Alan Tudyk avait fait une série en partie basée sur Firefly. C'est que je pleure des larmes de sang depuis qu'elle a été arrêtée, alors là, forcément, je trépigne, et je sens que les 10 minutes par épisode vont passer beaucoup, beaucoup trop vite. ♥

    Bon, et sinon, dans la version drames et puisque tu as aimé Daredevil, je te conseillerais bien Jessica Jones. Déjà parce qu'on y retrouve, rapidement, une des actrices dans le même rôle, ensuite parce qu'il y a David Tennant en grand méchant, enfin parce que c'n'est pas tous les jours qu'on a des meufs bien traitées en super-héroïnes.

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  2. Salut,
    alors, je vient de lire tes lignes sur les séries et j'avoue être d'accord sur Firefly (quel est le crétin qui a enlevé cette série que je lui crève les pneus), sur la série Dardevil (y a eu un film sur dardevil..... Nan je voie pas, vraiment...) et sur Vicking (enfin pas pour les mêmes raisons que toi...).
    Je trouve certains autres de tes choix très personnel (lol).
    M'enfin qui suis pour juger.
    Sinon tu ne site pas deux séries de la grande période que je trouve "personnellement" superbes, voir géniales se sont les séries "Profit" et "Ultime recours" (avec Madsen). Si tu ne les a pas vue cherche un peut (enfin beaucoup, vu le mal que j'ai à les retrouver moi même...)tu verra elle sont superbe. Sinon j'ai beaucoup aimé te lire et bonne continuation.

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