jeudi 15 novembre 2012

Mon week-end sportif à Montpellier


Donc le week-end dernier j'étais à Montpellier pour la première fois de ma vie.

(Comment c'est trop la honte, je déménage en Nouvelle-Zélande et je connais même pas mon propre pays.)

J'y allais pas seulement pour bâtir ma culture générale auprès de mes futurs compatriotes (t'imagines comme j'aurais eu l'air fin en leur expliquant que j'étais Française, mais que je connaissais que l'Alsace, la Lorraine, La Franche-Comté et la Savoie.) (Et encore, même en Alsace, y'a des coins où je suis jamais allée. Genre le Sundgau.) (En même temps, QUI se rend dans le Sundgau de son plein gré, j'te le demande.) (Bref.)

Non, j'y allais aussi parce que ma super copine Manon, après des périgri péragri aventures palpitantes en Alsace, en Russie et au Canada, a décidé qu'elle en avait marre de se peler les miches toute la sainte journée, et a élu domicile dans le doux Sudeuh (avé l'accent), au milieu des pins, du soleil et des cigales (du moins je crois qu'il y en a, j'en ai pas entendu mais bon, le Sud quoi, Marcel Pagnol, tout ça).

(Manon aime les terres de contraste.)

Du coup, comme quand c'est pas elle qui bouge c'est moi, on arrive à se voir, cahin-caha, une fois tous les deux ans en moyenne. (Le reste du temps, on s'envoie des mails plein de désespoir à base de "Putain mon mémoire il avance pas viiiiite!" "Putain j'ai trop chauuuuud" "Putain j'ai trop froiiiiid", et caetera et tralala)

Donc je suis allée la voir à Montpellier avant de partir à tout jamais (peut-être, en tout cas à longtemps on va dire) en Nouvelle-Zélande.

Je suis sortie de la gare et c'était le dépaysement total : y'avait des terrasses de café en plein air (une rareté qu'on ne trouve en Alsace que de juillet à ... fin juillet) et des pins PARTOUT, c'était trop super.


(Enfin, pas le dépaysement TOTAL non plus, hein.)

Sauf qu'ensuite, le temps du Nord a décidé de me poursuivre, et il s'est mis à pleuvoir des trombes d'eau 5 minutes après que je sois sortie de la gare, pleine de bonnes intentions :

- J'ai deux heures à attendre avant mon rendez-vous avec Manon, je vais faire le tour du centre-ville!

M'étais-je dit avec la naïveté d'une touriste avant que la colère de Zeus s'ouvre au-dessus de ma tête.

- M'en fous, il peut bien pleuvoir, je suis Alsacienne j'ai l'habitude, je vais visiter cette charmante cité bordel de merde et c'est pas la pluie qui va me dire quoi faire, non mais ho!

Me suis-je dit avec aplomb en sentant les premières gouttes de la taille d'une bouche d'égout me tomber sur le coin de la gueule.

- Oh tiens un café, j'vais p'têt entrer prendre un p'tit chocolat chaud.

Me suis-je dit quatre minutes plus tard, trempée jusque dans la culotte.

Faut croire que les Montpelliérains ont plus de bon sens que moi, parce que le serveur m'a regardée comme si je débarquais de Mars quand je suis arrivée en gouttant partout sur son tapis, et quand je lui ai demandé un chocolat chaud, il m'a examinée des pieds à la tête, et il a déclaré doctement :

- Vous, il vous faut au moins un liégeois.

(C'était pas une suggestion. De toute façon, si ça en avait été une, j'aurais répondu pareil. Dire non à un liégeois, franchement, dans quel univers, j'te le demande.)

La pluie a continué comme ça jusqu'au lendemain, MAIS au moins j'avais la chance d'être réfugiée dans un café et pas en train de faire du VTT dans la montagne comme Manon, qui est arrivée à 17h plâtrée de boue de haut en bas et (elle aussi) mouillée jusqu'au sloup.


(On dirait qu'on a tué quelqu'un et qu'on l'a fourré dans le radiateur, mais en fait c'était juste Manon qui faisait sécher ses baskets.)

On a quand même passé une bonne soirée, même si on a dû aller faire les courses à deux sous un parapluie en slalomant entre les flaques de boue, les reflux d'égouts, et les vers de terre géants de un mètre de long.

(Ils ont des animaux bizarres, dans le Sud.)

 Le samedi, on a passé la journée à Sète.Y'avait des portraits de Brassens partout, j'en ai déduit qu'il avait vécu ici, à la grande indignation de Manon :

- Mais enfin! Tout le monde sait ça! T'as jamais entendu sa chanson pour être enterré sur la plage de Sète? Rhô!

(Dixit la meuf qui avait confondu Bono et Carlos.) (C'est un peu l'hôpital qui engueule la charité parce qu'elle connaît pas George Brassens.)

En tout cas on s'est bien marrées même s'il faisait pas très beau. J'ai vu la mer pour la première fois depuis 3 ans, j'ai mangé une tielle (c'est trop BON), on a escaladé une montagne de un million de degrés de pente, on s'est fait un ami chien qui nous a suivi sur 2 kilomètres, on a vu un écureuil mais il m'a pas laissé le prendre en photo (le bâtard), et on est allées jusque tout en haut du panorama pour voir ça :


(Ça valait trop le coup.)

On a aussi pu constater que les jeunes Sétois s'y connaissaient visiblement mieux en poésie emo qu'en grammaire :


Et j'ai trouvé une fontaine qui ferait fantasmer tous les fans de Hentai :


Et là tu te dis : Ouah, comment réussir à battre un tel degré de coolitude? 

Eh ben c'est possible mon petit coco! Parce que le lendemain, même pas le temps de faire la grasse mat' qu'on était déjà dans un bus pour (tsam tsam) Palavas-les-Flots!


(Avoue, ça vend du rêve.)

J'ai ramassé plein de coquillages et j'ai marché dans le sable (se sentir coupable), et ma journée n'a pas été gâchée par le fait que j'aie eu de l'eau de mer plein les baskets (je vois pas venir les vaguelettes), ni même par la réalisation terrible que les Dinosaurus sont en fait ni plus ni moins que des Pépitos en forme de dinosaures.


(Preuve à l'appui.)

(Enfin bon, c'est toujours délicieux.)

C'est dire si c'était une bonne journée.

Ensuite c'était même pas fini, puisque Manon avait prévu un vrai parcours du combattant : à peine dans le tram direction Montpellier, on est allées à Odysseum pour faire du patin à glace. 

(De la plage à la glace, je t'avais dit que Manon aimait le contraste.)

En bref, c'était un week-end de folie, j'ai fait que marcher (ou glisser, ça dépend du moment), discuter avec Manon, et prendre tout plein de jolies photos sous le soleil.


(La vie d'ma mère c'est pas photoshoppé.)

Je suis rentrée dans mon TGV lundi soir, la mort dans l'âme (d'autant plus que, quand tu sais qu'en Alsace, à ce moment-là, il fait 4 degrés avec du brouillard, ça n'aide pas).

Je te jure, si je rentre en France un jour, ce sera pour aller dans le Sud.


(En Novembre. En NOVEMBRE!)


PS : Si toi aussi t'as Gérard de Palmas en tête maintenant, tu as le droit de me détester.

2 commentaires:

  1. Héhé oui, un super week-end ! ça a pas été facile de concurrencer l'Alsace niveau gastronomie^^

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