mercredi 20 mars 2013

Ma vie palpitante sur des plaques tectoniques


(Je vais brûler en Enfer.)


Je sors de mon hibernation internetienne (eh, c'est l'automne ici, hein) (il fait plus que 20 degrés, la sère-mi) pour te conter l’histoire de comment j'ai failli mourir.

Comme tu sais, j'ai déménagé aux Antipodes (mais finalement ça sert à rien, ma mère m'appelle quand même deux fois par semaine pour voir si j'aurais pas oublié de manger des légumes). En Nouvelle-Zélande. Ce qui est un peu le Graal pour les fans de Tolkien, mais un peu débile pour tous les autres gens.

Pourquoi débile? Parce que demande-toi une fois comment deux grandes îles ont bien pu surgir au beau milieu de l'océan Pacifique, à trois mille kilomètres du continent le plus proche?

Et là, si t'étais pas au fond de la classe en train de jouer avec le bec Bunsen en cours de sciences nat', tu me répondras : "Par le mouvement des plaques tectoniques, madame!"

(C'est bien, mais la prochaine fois, tu lèves la main s'il te plaît.)

Donc la Nouvelle-Zélande est un pays entièrement situé au-dessus de deux plaques tectoniques qui décident que des fois elles s'emboîtent, des fois elles reculent, des fois elles font tourner les serviettes parce que c'est la fête dans le manteau terrestre.

Concrètement, ça veut dire que je suis constamment encerclée de volcans actifs ou endormis. 

(A Auckland, ils sont majoritairement endormis, mais en fait ça veut rien dire, vu qu'on dit "Oh il est endormi, il a pas pété depuis mille ans", sauf que bon mille ans c'est un peu comme un clignement d'yeux en années volcan, alors merci bien, faut pas m'appeler Jambon.)

(J'ai regardé le Pic de Dante pour m'entraîner en cas d'éruption spontanée. C'est cool, maintenant je sais qu'une Toyota peut rouler dans la lave sans encombres.) 



(Ils sont forts, ces Japonais.)

Ça veut aussi dire qu'on est dans une forte zone d'activité sismique, comme en témoignent les tremblements de terre de Christchurch de 2011 qui ont détruit la quasi-totalité du centre ville et profondément traumatisé la nation, qui n'est pas vraiment habituée aux catastrophes naturelles, malgré l'histoire des plaques tectoniques qui font tourner les serviettes.

Et figure-toi que dimanche dernier, alors que j'étais tranquillou dans ma cuisine, en train de faire de la pâtisserie en regardant Modern Family, j'ai été victime d'un tremblement de terre.

Ouais, ouais.

Bon, ça fait badass et tout, mais en vrai, ce qui s'est passé, c'était pas super glamour :

En fait j'ai senti le sol trembler un peu comme quand t'es sur le quai de la gare et qu'il y a un train de marchandises qui passe sans s'arrêter. La maison a été un peu secouée, ça a duré 5 secondes, et puis c'était fini. Fla est arrivé dans la cuisine et m'a dit :

- Eh j'ai pas rêvé, c'était un tremblement de terre?

J'ai fait :

- Boh t'es parano.

Et je suis retournée à ma série. 

(J'avais même pas ralenti le battage de mes blancs d'oeufs.) 

Sauf qu'en fait Flaxou le parano avait raison, comme je l'ai découvert le lendemain en lisant le journal.

J'ai donc pu me rendre compte qu'on avait en réalité subi non pas un, mais DEUX tremblements de terre (le premier étant tellement ridiculement petit qu'on l'a même pas senti alors qu'on était genre à 10 km de l'épicentre).

L'article du NZ Herald regorgeait d'ailleurs de témoignages tous plus LOL les uns que les autres, parce qu'ils avaient décidé de traiter l'histoire du tremblement de terre de manière un peu "film catastrophe" sauf que bon, c'était magnitude 3.9, ce qui équivaut à "petite flipette" sur l'échelle de Richter :



On a donc eu droit à des témoignages de gens qui disaient au journal : 

"Mon bureau s'est mis à trembler et les étagères faisaient du bruit, je n'ai jamais vu ça de toute ma vie, c'était assez effrayant" (aucun second degré).

On a eu toutes sortes de comparaisons toutes plus terrifiantes les unes que les autres ("c'était comme une bourrasque de vent", "c'était comme un camion qui passait sur la route", "c'était comme quand mon voisin écoute AC/DC", ou encore "j'ai cru que c'était le sèche-linge").

Mais le mieux, c'est encore le récit palpitant du mec qui se trouvait à l'épicentre, sur l'île de Motutapu, et qui nous raconte, encore visiblement fébrile :

- On aurait dit que quelqu'un avait claqué la porte d'entrée très fort. Je suis allé réprimander le coupable, mais il n'y avait personne.

(J'en tremble encore.)

Tout ça pour dire : j'ai vécu mon premier tremblement de terre. 

Mais ça va, je pense que je m'en remettrai. 


4 commentaires:

  1. Dis donc ! Y a même une couche de lave pas solidifié en dessous, et les pneus ça leur fait rien! Il sont sans doute en diamants...
    Mhhhhh...
    Pierce s'est vraiment le plus fort!


    Pourquoi t'es paaaaaarti!!!!!!

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  2. Ils ont récupéré la joke du Montreal earthquake de l'année dernière quoi ! :p
    http://blogues.radio-canada.ca/triplex/2012/10/10/tremblement-de-terre-quand-twitter-remplace-le-perron-de-leglise/montreal-earthquake/

    (un truc de genre 1.5 sur l'échelle de Richter que personne a senti)
    Ah l'humour anglo-saxon...

    (quand tu veux tu réponds à mes emails hein ;))

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  3. (bon ok, MON email, mais quand même, il s'en passe de belles ;))

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  4. Hein ? tu bats des œufs, et les journaux néo-zélandais s'étonnent que la terre ait tremblé ?
    On voit que ces gars-là n'y connaissent rien, question tempérament des françaises :)

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