lundi 5 août 2013
Ah mon Dieu que c'est embêtant d'être pas bien portant
Et donc je suis tombée malade.
Je me doutais que ça arriverait tôt ou tard après que Flaxou ait chopé la crève et même que j'avais fait bien attention à pas lui faire de bisous, et ensuite sans faire gaffe j'ai utilisé sa cuillère pour manger mon yaourt (ben bravo ça valait bien le coup tiens).
Donc je suis allée bosser jeudi avec le nez qui coulait, et mes collègues ont été super prévenants avec moi :
- Mais tu te sens bien? Tu penses que ça va empirer? Tu veux aller t'allonger?
- Nan parce que, si ça empire, on va devoir bosser à ta place.
- Ouais, donc prends des gouttes.
- Et des pilules.
- Et du sirop.
(J'aime cet esprit d'équipe.)
Donc j'ai passé la nuit du jeudi au vendredi à me tourner dans mon lit et à me réveiller en sursaut et à moitié asphyxiée, parce que mon nez était bouché, et qu'apparemment mon corps est un peu un gole-mon et n'a pas compris que je pouvais respirer par la bouche (je suis l'inverse de Kristen Stewart), du coup il me réveillait à chaque fois en mode "alerte alerte tu vas mourir", c'était charmant.
Vendredi matin, je me suis pointée au boulot avec un paquet de mouchoirs XXL, et j'ai passé la matinée à renifler devant mon écran pendant que tous mes collègues m'évitaient et qu'Annie, la comptable qui bosse à côté de moi, sursautait à chaque fois que je me mouchais.
(Oui, alors je tiens à dire que j'ai toujours envié les filles qui se mouchent de manière mignonne et délicate, mais qu'avec moi, ça marche pas. J'ai essayé de faire le truc de souffler gracieusement une narine puis l'autre dans un petit bruit de "fiut" "fiut". Mais ça marche pas. Moi, quand je me mouche, on dirait le cri d'un éléphant qui a perdu sa maman. Ça s'entend à cinq kilomètres comme une putain de corne de brume. De ma fenêtre, je voyais les bateaux s'égarer dans le port alors qu'ils se mettaient à ma recherche.)
Ce qui me fait quand même rigoler, c'est qu'en Nouvelle-Zélande ils vont peut-être jamais chez le médecin, mais c'est quand même des sacrées chochottes. Parce qu'au moindre rhume, hop, c'est congé maladie! Les gens ils ont pas de scrupules, ils ont un peu mal à la tête et la gorge qui gratte, eh ben ils s'en foutent, ils restent chez eux! (Et le pire c'est que dans certaines boîtes, c'est carrément tes patrons qui te renvoient chez toi parce qu'ils ont la trouille d'attraper ta crève.)
(C'est sûr qu'en France, le pays des bisous, on s'en fout d'attraper la crève de ses collègues. Quoi qu'il arrive, on sait qu'on est déjà foutu.)
Mais moi j'ai pas cette mentalité, ma petite madame! Je peux pas rentrer chez moi et me mettre au lit pour juste un rhume! J'ai une culture germanique, bon sang de bonsoir!
Tant qu'il n'y a pas de fièvre, pus, gangrène ou hémorragie généralisée, je reste au boulot, nom d'un petit bonhomme! C'est pas un nez qui coule qui va me mettre la misère!
(Bon d'accord, j'ai aussi vomi mon thé au citron dans les toilettes des dames, mais ça allait vachement mieux après, donc j'allais pas rentrer chez moi quand ça allait mieux, ça n'a pas de sens!)
(En plus je crois que ça avait rien à voir avec le rhume, parce qu'ensuite j'ai vu qu'il y avait du moisi sur les citrons parce que ça faisait longtemps qu'ils étaient dans la cuisine mais il était 6 heures du matin et j'avais la tête dans le cul, et comme j'avais le nez bouché je pouvais pas sentir le goût du moisi et donc j'en ai bu deux tasses. Voilà voilà.)
(Le corps humain est quand même vachement bien fait. Tu peux manger des choses pourries comme un gros te-bé, mais ton corps t'empêche quand même de mourir en t'empoisonnant tout seul. C'est intelligent comme système.)
(Je pense vraiment que si l'être humain était basé sur le modèle créationniste, je serais déjà morte depuis très, très longtemps.)
Du coup je bossais quand même, mais c'était pas la joie, parce que je passais mon temps à me moucher et que je devais appeler des Chinois qui parlaient déjà très mal anglais, alors je te raconte même pas la galère :
- Hello, by dame is Jarlotte. Gould I blease sbeak to your food and beberage badadger?
- Sorry, I no understand. You want to do a reservation?
- Do, do! I vant do sbeak to your food and beberage badadger!
- Sorry, who?
- De badadger! De person who badadges! De direcdor!
- Sorry, goodbye!
- Do, do! Raggroche pas, gonasse! Budain.
Du coup, à ma pause déjeuner, je suis allée à la pharmacie pour m'acheter un spray pour le nez et de la pommade (vu que j'avais le nez tout irrité à force de me moucher et que ça me donnait l'air d'une poivrote).
Déjà, j'ai bien rigolé au moment où je me suis rendue compte que je ne savais pas dire "pommade" en anglais et que j'ai dû expliquer ce que je cherchais à une employée un peu déconcertée :
- C'est comme une crème, mais en gras. C'est pour mettre sur mon nez.
- Une crème pour les points noirs?
- Non, c'est pour soigner mon nez, parce que j'ai un rhume et ça me fait mal.
- Ah, vous cherchez un spray pour le nez?
- Non! Enfin oui aussi, mais une chose à la fois Micheline, si tu veux bien.
(En plus ils ont même pas d'Homéoplasmine en Nouvelle-Zélande. C'est la première fois de ma vie que j'achète une pommade qui n'est pas de l'Homéoplasmine.)
(C'est très perturbant.)
(Mais elle est à la papaye, alors ça sent bon!)
Et puis j'ai trouvé un spray pour le nez, je suis allée à la caisse, et là :
- Ça fera quarante-cinq dollars, s'il vous plaît.
Est-ce que j'ai malencontreusement acheté la pommade plaquée or, ou bien?
Oui, car je ne le savais pas encore, mais ici, les médicaments coûtent CHER.
(En France, on a beau se plaindre des médicaments qui ne sont plus remboursés par la Sécu, je t'assure qu'on est vraiment pas les plus mal lotis. Parce que trente dollars pour un spray nasal, ça fait mal au trou de balle.)
(En décembre, je vais rentrer en Nouvelle-Zélande les valises chargées de Guronsan et de Doliprane, telle une mule qui prendrait très peu de risques.)
Après ça, je suis rentrée au bureau et je me suis préparée une soupe en poudre en grommelant "putain il a intérêt à marcher ce spray de mon cul, c'est moi qui te le dis", et je me suis installée pour lire la notice.
Oui, j'ai grandi avec une mère qui refusait farouchement toute forme de médecine occidentale (ça allait de l’aspirine aux vaccins) (je les ai tous fait faire après mes 18 ans, heureusement que la polio n'est pas très courante en Europe parce que je l'aurais chopée comme un rien dis donc). Ça a eu pour conséquences que je prends très rarement des médicaments, et, quand c'est le cas, je lis la notice en entier, juste pour être bien préparée.
(Par contre, quand j'ai acheté une armoire chez Ikea, j'ai jeté la notice avec le carton parce que "ça va je suis pas une débile", ce qui a eu pour effet direct de me pourrir un week-end entier et de me faire pleurer de désespoir au milieu de petits tas de sciure. Paye ta logique.)
Mais là, c'était la notice de spray nasal la plus flippante que j'aie jamais lue.
Déjà, on me dit que je ne peux pas prendre ce médicament si je suis allergique à la xylometazoline ou à l'ipratropium. Comment je sais si je suis pas allergique à ces trucs, étant donnée que je suis à peu près sûre à 95% que ce sont des noms de Pokémon?
Ensuite, bonjour la liste des effets secondaires indésirables : autant je peux comprendre la logique des saignements de nez, de la gorge sèche, des yeux qui démangent ou du mal de tête, mais j'avoue que je vois pas bien le rapport entre un spray nasal et une "arythmie cardiaque", des "difficultés à uriner", un "gonflement généralisé du visage" (ouaaaaais), ou encore un "glaucome" (sérieux? un spray pour le nez qui rend aveugle? mais vous mettez quoi dans ce machin, du radium?).
Enfin, l'essentiel, c'est que ça ait bien marché, puisque je me sentais déjà vachement mieux le lendemain (béni soit mon métabolisme supraluminique).
Mais là, je t'avouerais que j'ai tout de même hâte d'être en été.
(Aussi et surtout parce que j'ai prévu de faire des séances de bronzage intensives jute avant Noël, histoire de mettre la misère à tout le monde quand je vais débarquer en Alsace au milieu des teints pâles et maladifs.)
(Appelle-moi Machiavel.)
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Je voudrais pas t'inquiéter, hein. Mais du spray nasal qui fait mal au trou de balle … je me demande si tu devrais pas demander à ton badadger de t'aider à déchiffrer la notice ? :)
RépondreSupprimerMais sinon d'ou j'ai pas de connexion pendant deux semaines et ton blog et bleu et les commentaires des autres gens sont illisibles? hein? ton blog aussi est malade?
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