dimanche 22 janvier 2017

Vis ma vie de poissarde de l'extrême


Et donc Flaxou et moi on a décidé de faire de la balançoire le jour de l'an.

Pour rappel, on a passé le Nouvel An à Queenstown, LA ville des sensations fortes, et du coup, on s'est dit qu'on marquerait dignement la fin de cette bonne grosse année de merde qu'a été 2016 et qu'on entrerait dans 2017 en faisant un truc fun.

Et pas très loin de Queenstown, il y a une attraction qui s'appelle la Nevis Swing, où on t'attache à un harnais et puis on te jette dans le vide entre deux montagnes, et en échange tu leur donnes de l'argent parce que L'ETRE HUMAIN EST DÉBILE.



(Un gif ici, mais seulement pour ceux et celles qui n'ont pas le vertige.)

Donc on a réservé nos places, payé un rein et demi (mais comme c'était à Queenstown, on s'y attendait) et on est arrivés frais comme des gardons à dix heures du matin au point de rendez-vous.

- Bonne année! 

- Merci, vous aussi!
- Alors on a un problème.



(2017 commence très fort.)

En fait, en arrivant, on nous a dit qu'il y avait des bourrasques de vent très fortes à l'endroit où on devait sauter, et qu'on nous conseillait fortement de basculer notre réservation vers un autre jour.

Sauf que c'était notre dernier jour à Queenstown, donc on a dit tant pis, on tente notre chance.


On a donc passé l'enregistrement, certifié qu'on n'était pas cardiaques ou épileptiques, et que si jamais on mourait notre famille n'avait pas le droit de faire un procès, et puis le mec de l'accueil à dit:

- Maintenant, montez sur la balance pour la pesée, s'il vous plaît.


Moi j'ai dit à Fla:

- Han non! Si j'avais su, j'aurais sauté le petit déj!

- Mais t'inquiète pas Cha, c'est juste pour leur fiche de données, ils vont pas l'annoncer à tout le monde.
- Oui, t'as raison.

Et là, je monte sur la balance, le mec me chope le poignet d'une main et un marqueur rouge de l'autre, et me tatoue un énorme 72 sur le dos de la main. 




Puis il tape un truc sur son ordinateur, me rechope la main, et SOULIGNE le chiffre avec un autre marqueur.


On est montés dans le bus avec trois autres personnes dont c'était aussi le dernier jour de vacances:

- Vous aussi, ils ont essayé de vous dissuader?

- Oui.
- D'un côté c'est cool, on n'est pas beaucoup. Ça fait que si le vent tombe, on pourra tous passer super vite!

On est arrivés à la base au sommet, et là, on est tombés sur TRENTE AUTRES PERSONNES.




On est restés une heure, puis deux, à attendre que le vent se calme, mais c'était pas exactement la joie sur place:

- Et sinon vous êtes là depuis longtemps?

- Huit heures ce matin.
- ...Wow.
- On devait faire une croisière à Milford Sound ce matin, mais ils l'ont annulée... à cause du vent.
- ...Ah.

Et puis Flaxou est venu me voir entre deux parties de Jenga géant (on s'occupe comme on peut en attendant de se faire pousser d'une montagne) et m'a dit:

- Cha, j'ai calculé, même si le vent se calme maintenant, on ne passera pas avant ce soir.


Du coup on est allés voir la réception pour se faire ramener à Queenstown, et on leur a demandé s'ils ne pouvaient pas nous transférer à une autre attraction. La réceptionniste nous a dit qu'il y avait une autre balançoire, moins grande mais fun quand même, qui surplombait la ville, et qu'il y avait une ouverture pour 15h30.

On a vu les photos de ce genre:



Et on s'est dit: "C'est cool, on aura pas poireauté deux heures et demie pour rien, on a quand même sauvé la journée!"

(Innocents petits agneaux que nous étions.)

La meuf nous fait les réservations, et commence à nous briefer, quand un mec se pointe avec un talkie-walkie à la main:

- Tu leur parles de la balançoire à Queenstown? Ils peuvent pas y aller. Je viens de leur parler à l'instant, le vent est arrivé chez eux, ils ont des bourrasques à 100 kilomètres/heure, ils ferment tout pour la journée.




On commençait à être un peu démoralisés, mais la gentille nana nous dit alors:

- Je sais pas si c'est le genre de trucs qui vous intéresse, mais je peux toujours voir s'ils ont des places au saut à l'élastique de la rivière Kawarau. C'est en contrebas, alors ils ne sont pas affectés par le vent.


La rivière Kawarau, c'est celle-ci:



Tu l'as peut-être vue dans ce film un peu méconnu qu'on appelle la Communauté de l'Anneau:



(Eh ouais ma couille)

Le bungy qui est établi sur le pont est le plus vieux de Nouvelle-Zélande, et le plus vieux du MONDE.

(Oui, il semblerait que parfois, les Kiwis soient les premiers à faire quelque chose.)

(Je suis aussi surprise que toi.) 

Bref, on a sauté sur cette occasion de rattraper la journée, et miracle! Il y avait une place pour 16h30.

On est retournés à Queenstown pour le déjeuner (enfin, le sandwich de 15h30 englouti sur le parking, c'est pareil) et c'était direction le centre de bungy, à 20 kilomètres de là.

On est arrivés gonflés à bloc, on a passé très rapidement l'enregistrement, et on s'est retrouvés sur la plateforme en moins de deux, baudriers attachés, pleins d'angoisse et d'anticipation.

SAUF QUE.

Sauf que le gus devant nous est passé, les mecs lui ont mis les orteils dans le vide... puis l'ont ramené sur la plate-forme.

Avant de venir nous annoncer:

- Bon les gars, on va faire une pause un moment, il y a trop de vent pour sauter.


(EVIDEMMENT)

Là, je commençais à croire qu'on était vraiment maudits.

D'autant que les moniteurs en rajoutaient des couches:

- Ah mais vraiment, c'est super rare qu'on soit touchés par les bourrasques de vent! On est ouverts tous les jours, toute l'année, et ça doit bien faire deux ans que c'est pas arrivé!

(Ah ben merci Marcel, j'me sens super spéciale.)

Au final, après une-demi heure d'attente (et alors qu'on n'y croyait vraiment plus), les moniteurs ont fait:

- Bon les gars, le vent s'est calmé quelques minutes, par contre ça va pas durer alors là il va falloir carburer, okay? Pas d'hésitation, on vous attache et vous sautez, point barre!


On s'est donc mis dans la file d'attente, et effectivement ça carburait, les mecs perdaient pas une seconde à remonter l'élastique et à évacuer les gens en bas. Moi pendant ce temps je regardais en bas du pont et je me disais:

- Je me demande si c'était une bonne idée, en fin de compte...


Puis le mec nous a fait signe d'avancer sur la plateforme, et nous a ficelé les chevilles plus serré que quand ma mamie ligote un rôti de Pâques (genre c'était plus un garrot qu'autre chose). Résultat, quand il nous a levé, je tenais à peine debout, et quand il nous a dit:

- Avancez jusqu'au bout de la plateforme!


Eh ben j'arrivais pas à marcher et j'ai dû SAUTILLER jusqu'au bord, on aurait dit que j'étais une prisonnière de pirates qu'on s'apprête à jeter aux requins, c'était parfaitement ridicule.

On est arrivés au bord et y'avait un vent pas possible qui nous fouettait de partout. Le mec nous a dit de nous mettre en position côte à côte, avec une main autour de la taille de l'autre, et l'autre main en l'air. Mais moi j'ai fait:



J'ai commencé à dire:

- Vous êtes sûrs que c'est bon, là, pour sauter? 

- Chut! Regardez devant et faites coucou à la caméra!
- Parce que le vent...
- Chut! Regardez sur la gauche et faites coucou à la deuxième caméra!
- Non mais parce que ça tangue quand même...
- Mettez-vous bien droits côte à côte, et Flavien, tu peux lâcher le pont. A trois, vous sautez!
- C'est juste que je me demande si c'est bien sécurisé...
- TROIS, DEUX, UN!



Conclusion: 2017 démarre pas si mal.


Et sinon j'ai pas pris de bonnes résolutions parce que j'en prends jamais, mais si jamais t'en as, fais tourner, ça m'intéresse.

Et bonne année! 

(C'est bon, j'ai jusqu'au 31 janvier, je peux encore le souhaiter.)

1 commentaire:

  1. Ha bah c'est malin de nous appâter avec une vidéo et en fait elle est privée ! (J'allais faire une blague avec "mettre un vent" mais finalement je suis pas assez fatiguée.)

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