jeudi 26 octobre 2023

La perle des enfants!


Et c'est parti pour l'édition 2023 de la perle des enfants!

J'espère que tu t'amuseras à les lire autant que je me suis amusée à les entendre (la poker face est très difficile à garder, par moments.)

EDIT : Et la gagnante est la plus mignonne (vous êtes chou)

12) Moi: Avec papa, on vous a fabriqués.
Auguste: Ça veut dire qu'on est faits maison?


(Tellement cute)



On commence avec une perle qui résume très bien la relation entre les deux enfants:

1) Moi: Qu'est-ce qui se passe ici?
Samuel, en pleurs: Auguste me taaaaape!
Auguste: OH MAIS CA VA J'TE TAPE PAS FORT!



On continue avec la catégorie "choupi-mimi":

2) Samuel: Maman, quand tu étais petite, on était déjà là?
Moi: Non.
Samuel: Comment tu sais? Tu as appelé "Samuel, Auguste" et personne a répondu?

3) Moi: Où est-ce qu'on va mercredi? Vous dites à papa? On va se faire couper...
Auguste: Du pain!

(C'était "les cheveux", EVIDEMMENT)

(Qui s'enjaille à l'idée d'aller à la boulangerie pour se faire couper du pain?)

4) Moi: Où est-ce que tu voudrais qu'on parte en vacances?
Samuel: Au temps des dinosaures!!


5) Auguste: Et maintenant, on détruit le circuit de train!
Samuel: Non, non, non, il n'en est pas question!
Auguste: Si, si, si, il en est question!

6) Moi: Qu'est-ce que tu voudrais faire quand tu seras grand?
Auguste: Cuisiner!
Samuel: Et moi....faire la vaisselle!

7) Moi: Au parc ornithologique, ils recommandent de louer des jumelles.
Auguste: Ouiiii! Comme nous!


8) Moi: Comment est-ce que papa aime s'habiller?
Auguste: Tout seul.

9) Auguste: Maman, je t'ai fait un dessin!
Moi: Merci mon coeur! C'est quoi?
Auguste: C'est moi...Heu non! C'est toi! Parce que moi j'ai les cheveux allongés, et toi t'as les cheveux levés.

(On appelle ça du VOLUME, fils d'ignorant)

10) Fla: On ferait bien de rentrer, j'ai senti une goutte.
Auguste: De schnoutri?


(S'il y a des non-alsaciens parmi vous : c'est de la morve)

(Le gamin a entendu "une goutte" et son esprit est DIRECTEMENT allé vers la morve)

11) Moi: Il faudra faire bien attention à ne pas faire les fous autour de Tatie Co, parce qu'elle est enceinte.
Auguste: Ca veut dire quoi?
Moi: Ça veut dire qu'elle a un bébé dans le ventre.
Samuel: Oh! Seulement un?

(Sérieusement, c'est quoi ces mamans flemmardes.)

(Secouez-vous un peu les miches et rentabilisez vos grossesses mieux que ça.)

On passe maintenant à la catégorie "on a VRAIMENT essayé de pas rigoler", avec une spéciale d'Auguste:

13) Moi: Ne joue pas avec cette porte!
Auguste, furax: Eh ben... Eh ben toi t'es rien que....
Moi: Attention à ce que tu vas me dire, parce que si tu me dis des méchancetés, tu seras puni!
Auguste, tremblant de colère: Eh ben...T'es rien qu'un KETCHUP!! Et je vais TE MANGER!!

Lecteurice, la DIFFICULTÉ de répondre à ça!

A ce qui est CLAIREMENT une insulte de la part de cet enfant (et qui mérite donc une punition) mais qui est en même temps HYPER DRÔLE! 

Au final, j'ai fait un compromis:


Sans transition, une réplique glauque:

14) Samuel: Maman, ça, c'est le cimetière?
Moi: Oui. C'est là qu'on enterre les gens.
Samuel: Eh regarde, y'a plein de gens dedans! Ils sont tous venus s'enterrer!

(Okay, celui-là c'est ma faute, je n'ai pas précisé "c'est là qu'on enterre les gens APRES la mort")

Et on finit cette section sur Auguste "The Audacity" Elias Charles:

15) Fla: Viens, je te porte au lit.
Auguste, mort de rire: Oh, une saucisse qui me porte! On voit pas ça tous les jours!


(Fla l'a hyper mal pris - et c'est bien normal - mais n'arrive pas à lui en vouloir, parce que "c'était trop bien trouvé")

Et on termine en beauté avec la section que j'ai intitulé "les petits malins", tu vas vite voir pourquoi:

16) Moi: Tu as fait un câlin à papa?
Auguste: Non, papa il veut pas de câlin.
Moi: Comment tu peux savoir? Tu lui as pas demandé.
Auguste: Papa? Tu veux un câlin?
Fla: Ouiiiii!
Auguste: ...
Auguste: Okay, alors maman, tu vas faire un câlin à papa!

17) Samuel: Maman! Il y a du miel plein ma figure!
Moi: Je t'avais dit de manger ta tartine proprement au lieu de la lécher!
Samuel: Mais...mais c'est pas de ma faute! Le miel il m'a sauté dessus!

18) Auguste: Maman, tu sais, moi je suis tellement fort que je peux soulever un arbre!
Moi: Ah bon?
Auguste: Oui! Mais je te montre pas, parce que je suis trop timide.

19) Samuel: Papa! Tas vu ma montre?
Fla: Ah oui! Il est quelle heure?
Samuel: Il est l'heure de manger un bonbon!


(C'était vraiment bien trouvé)

20) Auguste: Maman, je veux jouer à la pêche aux canards, mais je veux pas que Sammy vienne manger mes fraises des bois!
Moi: Donne-moi ton bol. On va aller le cacher dans un endroit secret, où Sammy ne pourra pas les trouver.
Auguste *en train de manger plus vite* Mais maman, mon bidon, c'est encore une meilleure cachette!

(DU GÉNIE)

Et je termine sur une perle qui résume bien la vie dans notre foyer de punks:

21) Auguste: Maman, on peut mettre tous vos draps par terre pour sauter dessus?
Moi: Non.
Auguste: Ah, maman, c'est dommage que t'as dit non, parce qu'on va le faire quand même.


(Fla est tellement fier de ses enfants quand ils se rebellent contre l'autorité.)

(C'est hyper contre-productif)

A VOS VOTES!

mardi 24 octobre 2023

Bye-bye babies


Et donc je me suis faite stériliser.

Parce que depuis que mes jumeaux, la lumière de mes jours, les amours de ma vie, sont nés, une de mes plus grandes peurs dans la vie, c'est de retomber enceinte et d'avoir UNE SECONDE PAIRE DE JUMEAUX.

Et je sais que c'est statistiquement hyper improbable, mais devine quoi? Avoir des jumeaux monozygotes c'est AUSSI hyper improbable (4 naissances sur 1000) et j'ai quand même touché le gros lot, alors je veux pas tenter le diable.

(Parce qu'une paire de jumeaux, c'est un don du ciel, mais deux, clairement, c'est une malédiction.)

Plus généralement, on avait décidé que deux enfants, c'était suffisant. (Déjà qu'à la base on avait prévu d'en faire qu'un seul, mais qui suis-je pour refuser une offre "un acheté, un offert" ?) 

Et tant pis pour tous les gens qui me demandent "Han mais tu veux pas faire une fille?"

(Genre c'est une option t'sais.)

(T'as un interrupteur dans la teuch et tu peux mettre le chromosome Y en mode ON/OFF.)

Donc non, clairement, je ne veux pas de troisième enfant, fille ou garçon, peu importe, mon utérus a fait ce qu'il avait à faire et il est temps de le mettre à la retraite.

Evidemment, s'est posée la question de qui (de moi ou de Flaxou) allait passer sur le billard:

- Okay Fla, alors d'après mes recherches et l'avis du médecin, la vasectomie est l'opération la moins douloureuse, la moins contraignante, la moins invasive, et celle qui pose le moins de complications.
- Ça me semble parfaitement logique et raisonnable.
- Et donc tu vas la faire?
- Non.

Donc c'était moi le chat, parce que mon époux, cet être pétri de contradictions, a réussi à me dire avec le plus grand sérieux "Oui je suis sûr que je ne veux plus d'enfants, MAIS je suis pas sûr que je ne changerai jamais d'avis."

(Ce qui, on l'a bien compris, est le code pour "Peut-être qu'un jour je te quitterai pour une femme plus jeune qui voudra des enfants, et je pourrai en faire même si j'ai cinquante balais passés, parce que je suis un homme et que la société ne me demandera jamais de m'occuper de ma progéniture, et du moment que je casque des thunes je peux être le père de l'année sans jamais changer une seule couche.")

(Est-ce qu'on sent l'amertume dans le paragraphe plus haut?) 

Donc j'étais un peu furax, mais pas contre Flaxou, plutôt contre le patriarcat.


(Mais "furax contre le patriarcat" c'est déjà mon mode par défaut, donc ça change pas grand-chose à ma vie.)

Clairement, si j'étais un gars, moi aussi j'aurais choisi la même option. C'est clair que c'est beaucoup plus difficile de juger si on veut arrêter de faire des enfants pour toujours quand on n'a ni à les porter, ni à les sortir (ni même à s'en occuper, si on arrive à trouver une nana assez pigeonne).

Et donc COMME JE DOIS TOUT FAIRE MOI-MÊME DANS CETTE MAISON j'ai décidé de me faire ligaturer les trompes.

J'avais entendu dire que ça pouvait être le parcours du combattant quand on est une femme (relativement) jeune (j'ai tout de même connu le Minitel, les gars), ce qui m'a toujours paru délirant, parce que quel est l'intérêt de te faire stériliser à 48 ans, quand t'es à ça de la ménopause? Bref.

Du coup, j'ai demandé à ma merveilleuse sage-femme (c'est son titre complet) si elle connaissait des médecins qui seraient d'accord de m'opérer. Elle m'a dit:

- Je vous garantis rien, mais il y a un ou deux docteurs dans le coin qui ont opéré des patientes avec le même profil que vous, donc... ça se tente!

Autant te dire que j'étais pas rassurée.

J'ai appelé le docteur et obtenu un rendez-vous, et je me suis pointée avec un argumentaire dans la tête digne des meilleures saisons des Cordier, Juge et Flic. (Ne manquait qu'un "objection, votre honneur!") et je me suis assise en face de Docteur Beau Gosse, prête à en découdre.



(Il se rappelait pas de moi, mais moi tu peux bien croire que je me rappelais de lui.)

Et là, j'étais limite déçue quand la conversation a fait :

- Alors, vous êtes ici pour quoi?
- Pour me faire ligaturer les trompes.
- D'accord. Alors, laissez-moi vous expliquer comment ça va se passer...

Ah donc? D'accord? Comme ça?

Pas d'argumentaire, pas de justification? 

Un médecin qui me traite comme une personne libre de disposer de son propre corps?


(Je savais déjà qu'il était beau, mais EN PLUS il est intelligent!)

Docteur Beau Gosse a quand même demandé quelle était ma situation familiale, et pourquoi mon mari ne voulait pas se faire stériliser à ma place, vu que c'était quand même vachement plus simple.

- C'est qu'il n'est pas sûr de ne pas changer d'avis, si les circonstances venaient à changer... Par exemple, si on se séparait, ou qu'il m'arrivait quelque chose...

Et là, le mec m'a regardé en mode:


Moi, gênée, j'ai essayé de défendre mon blaireau d'époux:

- Oui, je sais, mais bon... c'est son corps, sa décision... moi, j'essaye de le comprendre...
- Non mais faut arrêter d'essayer de comprendre les hommes. Ils sont trop pénibles.

(Okay, j'ai changé d'avis. Je veux encore des enfants, mais de lui.)

Bref, le merveilleux docteur Beau Gosse (c'est désormais son nom complet, à lui aussi) m'a donné un rendez-vous pour 4 mois plus tard (le délai légal de réflexion), et puis on a planifié l'intervention, et j'ai ainsi pu être stérilisé 6 mois après en avoir fait la demande initiale, et c'est hyper triste mais c'est incroyablement rapide, tu te rends pas compte.

Avant l'intervention, j'ai eu encore à faire à l'hôpital, puisqu'il fallait que je fasse mon admission et que je rencontre l'anesthésiste, et là, je suis entrée dans le bureau du gars, et il y avait des crucifix PARTOUT.


Un crucifix au mur, un second crucifix sur L'AUTRE mur, une icône du Christ, une icône de la Vierge, et un dernier crucifix portatif posé sur le bureau. 

(La gamme de voyage, sans doute.)

Donc laisse-moi te dire que je suais toute ma vie pendant l'entretien:

- Est-ce que vous êtes actuellement sous traitement médicamenteux?
- Non
*Il sait forcément pourquoi je suis là*
- Est-ce que vous avez des prothèses, implants ou appareils dentaires?
- Non.
*Il va se dire que j'accomplis pas mon devoir de femme.* 
- Avez-vous des allergies à certains médicaments?
- Non.
*Il va refuser de m'anesthésier et je vais devoir me faire charcuter à VIF*
- Okay ben c'est tout bon pour moi! On se revoit le jour de l'opération.

(J'avais quand même un peu le doute - jusqu'au bout - que le gars me fasse un mauvais dosage exprès pour me faire souffrir et me punir de mon choix, mais non.)

(Comme quoi, des fois, on peut même faire confiance aux Chrétiens.)

(Enfin, j'en ferai pas une habitude non plus.)

Le jour J, je me suis pointée à l'hôpital à 9h, et on m'a dit:

- On viendra vous chercher à 14h pour l'opération.


Et d'aucuns auraient pu penser que ça me ferait chier, MAIS laisse-moi te rappeler que j'ai deux enfants en bas âge à la maison, et que je me trouvais à présent seule, dans une pièce calme, sur un fauteuil confortable, avec mon téléphone, mon bouquin, et l'intégrale des sketches de Foil Arms and Hog, autant te dire que c'étaient LES VACANCES.

(Saint-Trop' sans la plage.)

Une infirmière est passée vers midi pour me dire :

- Je vous laisse un Xanax, si jamais vous êtes stressée, prenez-le une heure avant l'opération, ça va vous détendre. 

Et clairement j'en avais pas besoin, vu que je vivais ma meilleure vie, mais j'ai quand même été hyper tentée de lui dire "oui oui OK je le prends" et de mettre la pilule dans mon sac, parce que j'ai des réflexes de joueuse de RPG, et quand je vois un item rare, toi-même tu sais que j'ai envie de le sauvegarder dans mon inventaire.

(On sait jamais ! Si un jour je dois combattre un boss de l'anxiété!)

Et puis c'était le moment de me préparer, et j'étais très curieuse de savoir ce qui allait se passer, parce que j'ai beau avoir 35 ans et un historique de blessures long comme le bras, ma bonne étoile m'a préservé de toute intervention chirurgicale sérieuse jusqu'ici, et, comme je l'ai expliqué à l'anesthésiste, c'était ma toute première anesthésie générale - ce à quoi le mec a immédiatement répliqué:

- Ah ben ça c'est marrant, parce que moi aussi, c'est la première fois que j'anesthésie quelqu'un!

(C'était évidemment une blague, le gars avait la soixantaine.)

(Un Chrétien avec le sens de l'humour! Décidément c'est la journée des découvertes.)

Et puis on m'a emmené, le cul à l'air, dans la salle d'opération (chelou), on m'a installée sur la table, et l'anesthésiste a injecté un truc brûlant dans mon cathéter. 

J'ai juste eu le temps de penser "DU POISON! JE LE SAVAIS! CE CHRÉTIEN VEUT MA PEAU!" et puis ma tête s'est mise à tourner. J'ai dit "ouah dis donc, c'est costaud votre produit!". L'infirmière s'est penchée au-dessus de ma tête et m'a dit "Ah bon, vous sentez dejà quelque chose?" et c'est la dernière chose dont je me souvienne.

Quand j'ai rouvert les yeux, j'étais en salle de réveil, complètement dans les vapes:

- Ca va, madame?
- Gné? C'est déjà fini?
- Oui, madame. Vous vous sentez bien?
- J'ai froid.
- Je vous amène une couverture.
- Merci. Vous êtes très gentille, on vous paye pas assez.

(Oui, ce dialogue est 100% véridique.)

(Honnêtement, ça aurait pu être pire.)

(J'ai rien dit sur le libéralisme économique qui détruit le système hospitalier et sur le patriarcat qui maintient les métiers à dominante féminine dans la précarité, et dieu sait que j'aurais pu.)

Bref, l'opération s'est bien passée, et l'usine à bébés est dorénavant fermée.


(LIBÉRÉE ! SECTIONNÉE !)

J'ai pour toute preuve de l'intervention une mini cicatrice en forme de croix sur le bide (et honnêtement, au milieu des vergetures de ma grossesse, c'est pas elle qui va faire tache).

Je suis en arrêt maladie pour la semaine (ce qui explique pourquoi j'ai le temps d'écrire des articles de blog) (ci-mer les grands-parents qui se chargent des grumeaux) et, à part des tiraillements au niveau du bide, j'ai pas vraiment d'effets secondaires.

(Si : à chaque fois que je rote, ça sent la Bétadine.)

(C'est hyper perturbant.)

Je dois éviter le sport pendant deux semaines (Oooooh! Oh noooon! Une bonne excuse pour ne rien glander! Oooooh!), ne pas porter de charges lourdes (Ooooh! On nooon! Une bonne excuse pour ne pas aller faire les courses!), et ne pas aller au spa avec les copines avant un mois, car, je cite le merveilleux Docteur Beau Gosse "c'est un vrai nid à merdes".

(Le spa, pas les copines.)

Et évidemment, Flaxou est aux petits soins avec moi parce qu'il me doit bien ça le trouduc et du coup j'ai une semaine entière où je peux glander à la maison à ne rien faire, pas même une lessive (charge lourde TMTC).

Et je suis trop heureuse parce que j'ai plus jamais à m'inquiéter d'être enceinte, joie et liesse.

PS: Pendant que je remplissais mes formulaires d'arrêt maladie (pour recevoir les 24€ journaliers que la Sécu m'accorde dans sa grande mansuétude) je suis tombée sur le meilleur récapitulatif de mes antécédents obstétriques:


("Petit garçon x2")

dimanche 6 août 2023

Pince-mi et Pince-moi passent l'été dans les bois


Wesh camarade, c'est l'été!

Et je suis en vacances tout le mois d'août!

A moi les grasses matinées, les aprèms à bronzer dans le jardin, un livre dans une main et une Tourtel dans l'autre, et les longues soirées à geeker sur le PC en me refaisant l'intégrale des jeux vidéo Witcher.

(La série était tellement décevante que même le jeu de 2008 est plus agréable.)

(Alors qu'il est méga cheum et, avouons-le, un poil chiant.)

(Mais tout de même MOINS CHIANT QUE TA SAISON 3, NETFLIX DE MES COUILLES.)

(Henry Cavill a bien fait de se casser.) (Ce projet ne le méritait pas.)

Bref bref.

En fait tout ça c'était pour déconner, parce que TMTC j'ai des enfants en bas âge.


Donc, pour décrire plus correctement mon mois d'août, il faudrait plutôt dire:

A moi les réveils à 7h du matin au doux son de petits pieds dévalant les escaliers, suivi d'un "AAAAAAAH NE ME LAISSE PAS TOUT SEEEEUUUUUUL!" de vingt mille décibels. 

A moi les aprèms à bronzer dans le jardin, un livre à la main que je repose toutes les deux minutes pour:

a) chercher une voiture télécommandée sous le tas de bois
b) chercher un planeur en polystyrène dans le jardin du voisin
c) chercher le ballon de foot dans le buisson à araignées (pas merci)
d) chercher la flèche SUR LA PLUS HAUTE BRANCHE DU PLUS HAUT ARBRE mais sérieux comment vous avez fait ça??!
c) installer le bac à sable
d) nettoyer le sable inévitablement jeté dans les yeux
e) installer le trampoline
f) soigner l'enfant qui s'est pris un pied dans le pif
g) remplir la pataugeoire
h) engueuler les enfants qui vident la pataugeoire dans le bac de terreau de papy pour "faire une piscine de boue"
i) rentrer dans la maison avec un petit golem hurlant sous chaque bras et les passer au Karcher.


(Mes enfants jouant dans le jardin, une illustration)

Bon, en revanche, les soirées, c'est toujours le domaine de la geekitude, ça ne change pas.

(Sauf que je vais me coucher à 23h, mais je vais être honnête avec toi, je faisais déjà pareil bien avant d'avoir mis bas.)

Donc on va dire que je n'utiliserai pas le terme de "reposant" pour désigner ces vacances, mais au moins je profite bien de l'air frais, vu que la seule manière de canaliser mes mômes est de leur dire "Venez, on va en forêt ramasser des mûres" (ou sa variante "venez, on va en montagne ramasser des myrtilles").

Sans déconner, y'a rien qui ne motive ces enfants plus que la perspective de passer leur journée à fouiller la forêt à la recherche de quelque chose à manger.

Ils sont devenus tellement forts en cueillette sauvage que je commence à me dire que l'univers m'envoie un message, et que ce message est "Franchement, Charlotte, un scénario à la Petit Poucet...ça s'envisage, non?"

(Là, je sais que tu me juges, lecteurice.)

(Mais tu les as pas vus! Ils sont tellement heureux en forêt, juré ils calculeraient même pas que je suis partie.)

(Et puis je reviendrais les chercher, hein, je suis pas comme ça.)

(D'ici deux, trois jours.)

Donc, pour ceux et celles qui se demandaient si mes enfants sont moins des terreurs maintenant qu'ils sont grands, la réponse est "MOI AUSSI J'ATTENDS TOUJOURS QU'ILS SE CALMENT".

Moi aussi, j'attends toujours le jour où je pourrai sortir en public avec mes enfants sans qu'ils ne décident subitement d'aller ramper sous les voitures du parking "parce que c'est là que le lapin de Pâques est allé cacher ses oeufs."


(Oui, le lapin de Pâques est passé, en août, sur le parking du Cora. Tout à fait.)

Sans rire, je trouve qu'ils ont fait beaucoup de progrès ces derniers temps (moins de bêtises, moins de colères, moins de caprices) mais on a clairement encore un long chemin à faire, cf. les réactions horrifiées d'une copine découvrant la fiche de bonne conduite posée sur la table de ma cuisine:

- Mais qu'est-ce que c'est que ce truc?
- Ah, c'est une fiche de bonne conduite. Tous les soirs, après le dîner, on évalue leur comportement de la journée, et on leur donne des bons points. S'ils ont assez de bons points, ils sont récompensés par un épisode de leur dessin animé préféré.
- Non mais ça j'avais compris, mais C'EST QUOI CES CATÉGORIES? 
- Ben, c'est les points sur lesquels on veut qu'ils travaillent le plus.
- "N'a pas griffé / tapé / mordu"?
- Ah oui, faut que je rajoute "pincé", Gus-Gus a profité du loophole l'autre jour.
- "A utilisé ses couverts"? "Ne s'est pas essuyé sur ses habits"?? Mais... je... ça va pas de soi, ça?
- Ha! On pourrait le croire, pas vrai?
- "NE S'EST PAS TRIPOTÉ LE ZIZI EN PUBLIC" ????!
- Oui, y'a une récompense spéciale pour celui-ci!
- ....
- Mais bon, ils l'ont encore jamais eue.


("J'aime bien venir chez toi, c'est comme d'être dans un épisode de Strip-Tease".)

Alors SOI-DISANT que cette fiche de bonne conduite semble "moins adaptée pour un enfant de quatre ans, et plus pour un petit primate qu'on a trouvé dans la jungle et qu'on essaye d'habituer à la captivité".

Ben ouais mais les gars, faut comprendre! Nous, les quatre premières années de la vie de ces enfants, on était en mode survie!

Tu crois qu'on avait le temps de leur enseigner à pas s'essuyer sur leurs fringues quand ils passaient leurs journées à essayer de se suicider ou de se trucider? 

A un moment donné, faut choisir ses batailles, et nous, on avait choisi "les garder en vie". 

Donc on n'avait pas trop le temps d'enseigner les bonnes manières à des gamins qui passaient leur temps à tenter de se jeter sous les roues des camions.


(Arrête de courir partout, Indiana Jones, et pose ce couteau.)

Et maintenant qu'on est dans une vibe plus apaisée, maintenant qu'ils ne touchent plus aux ciseaux ou aux allumettes, maintenant qu'ils ont arrêté de se lancer des pavés dans la gueule et de se planter des fourchettes dans le visage, maintenant qu'ils ne se barrent plus en courant à deux kilomètres dès qu'on sort en public, et qu'ils ont compris qu'il faut attendre un adulte avant de traverser la route, là, maintenant, on peut passer aux politesses.

Donc si dans l'intervalle, tu me vois dans un supermarché en train de crier "SAMUEL ! ENLÈVE TES MAINS DE TON SLIP!" avec le gamin qui réplique "MAIS MOI JE VEUX ME FAIRE UN GROS ZIZI!!", ne me plains pas! Dis-toi qu'au moins, maintenant, le gamin reste à côté de moi.

Dis-toi qu'il y a huit mois, j'étais dans le même supermarché, la veille de Noël, en train de pousser mon caddie au milieu de la foule en criant: 

- SAMUEL! Vous avez pas vu mon fils? Il est comme celui-ci, mais en bleu. MAIS POUSSEZ-VOUS!

Avec l'autre gamin debout au milieu du caddie en train de hurler "TAMMY ! TAMMMMMYYYYYY!"

(Véridique.)

(Je l'ai retrouvé au rayon frais, en train d'essayer d'ouvrir une bouteille de Yop.)

Donc tu peux bien me croire que plus rien ne me fout la honte.

La plupart du temps, ils me font même plutôt marrer, ces petits enfants sauvages.

Par exemple, j'essaye de leur faire comprendre qu'il ne faut pas se secouer la nouille après avoir fait pipi quand ils sont à la maison (parce qu'ils en foutent partout), mais qu'à la place, ils doivent s'essuyer avec une feuille de papier toilette.

Et l'autre jour, j'ai Auguste qui m'appelle en me disant suspicieusement :

- Maman, tu peux m'aider à remettre mon pantalon? J'ai fait pipi... MAIS HEU J'AI ESSUYÉ!

(Clairement un ajout de dernière minute.)

Et quand j'arrive, je vois son regard paniqué, parce qu'il venait de réaliser qu'il n'y avait pas de papier dans la cuvette et que j'allais capter qu'il avait menti.


Essayant de sauver la mise, il me lâche nerveusement:

- Heuuu j'ai essuyé, MAIS j'ai déjà tiré la chasse, ET DU COUP c'est pour ça qu'il y a pas de papier!

Et je vois son petit visage soulagé de son rattrapage. Jusqu'à ce qu'il réalise que LE PIPI EST ENCORE DANS LA CUVETTE et que du coup son argument tient encore moins la route!



(Vas-y champion, prends ton temps)

Et là, le môme me regarde droit dans les yeux, et me lance:

- HEUUU et quand j'ai tiré la chasse, ça a fait partir que le papier, pas le pipi, ET DONC c'est pour ça qu'il y a encore du pipi!


Franchement, il était si fier de son mensonge, je l'ai même pas allumé. Je me suis dit qu'après autant d'efforts, il méritait bien un win.

(Et maintenant tu comprends mieux pourquoi ça chie au niveau de l'éducation.)

Bref, on s'amuse bien, je profite de l'été, je te fais des bisous, et je te dis à fin août pour te conter mes vacances en famille en Normandie où je vais probablement finir au bout de ma vie.

(Quel enfant finira par tomber dans le port? Quel enfant tentera de se noyer dans une bolée de cidre? Suspens.)

dimanche 25 juin 2023

La perle de l'année!



Hey tu sais quoi c'est l'été, j'ai envie de rigoler, j'ai envie d'écrire des choses rigolotes pour le blog mais pas (encore) le temps de le faire (je suis une aoûtienne TMTC) donc j'te fais un petit kif vitef : la perle de l'année!

Oui, il fut un temps, c'était la perle du mois. Mes amis ne sont pas moins drôles, juste, on se voit une fois toutes les deux semaines au lieu de passer chaque instant de notre vie ensemble, donc forcément, ça réduit la voilure sur la rigolade.

Aussi le fait qu'une conversation sur deux a pour thème:


(Donc si vous pouviez demander aux ultra-riches d'aller se guillotiner d'eux-mêmes, ce serait bien, parce qu'ils nous pourrissent un peu notre groove.)

Bref, un peu de rigolade dans ce



Et n'oublie pas de voter!


1) "Je suis prête : ceinture et bretelles, tampon et serviette, c'est parti!" moi

2) "Moi j'aime juste pas les gens! Peu importe leur nationalité ou leur couleur de peau. Je suis pour l'égalité de la haine!" Lucie

3) "Toute mon éducation en sciences c'était "il était une fois la vie". Moi pendant des années j'ai cru que les globules rouges portaient des sacs à dos." Sarah

4) "Dans les romances, j'aime que les mecs ténébreux. Clairement, s'ils sont joyeux, ça me repousse. Qui t'a demandé d'être heureux?" Sarah

5) "Nous on est là à critiquer les Miss France, alors qu'on est des rats d'égout." Sarah

6) "Je comprends pas pourquoi les hommes ont des mentons. Cachez-les. On veut pas les voir." Sarah

7) "Fla il est pas beau, il est pas moche... Il est là, quoi." Sarah

8) "Toi t'es obligée de mettre des grands maillots pour te protéger du soleil. T'es tellement blanche comme un cul, il te faudrait un burkini." Sarah

9) "C'est un conseil d'amie : va te cacher." Sarah


10) - Cha elle a pleuré devant Wall-E alors que c'était même pas triste. (Sarah)
- C'était super triste! Moi aussi j'ai pleuré. (Lucie)
- Ah! Au moins Lucie se serait pas foutue de ma gueule au ciné, ELLE! (moi)
- Vous avez besoin d'une personne comme moi. Faut un roc entre deux guimauves. (Sarah)

11) - Faut que je fasse comme les Irlandais de l'Age de Bronze et que j'aille enfouir mes possessions précieuses dans un coin de marais. (moi)
- Dans un coin de ta raie??! (Sarah)

12) - Moi je suis chômeuse... Enfin, auto-entrepreneur à temps partiel. (Sarah)
- T'es auto-entrechômeuse. (Lucie)

13) - Les mouettes c'est que sur la mer, et les goélands ça a du rouge en-dessous du bec. Donc ça on pense que c'est des mouettes, mais en fait, c'est des goélands. (Lucie)
- C'est Lucie Ornithologue, comme dans Pokémon. (Sarah)

14) - Demain c'est la fête de la sorcière. (moi)
- Ça veut dire que je vais devoir t’offrir un cadeau? (Fla)

15) - J'ai un super gros nez. (Sarah)
- C'est parce que dieu savait qu'il te fallait plus d'oxygène que les autres. A force de soupirer. (Lucie)

16) - Elle est vraiment pas terrible cette chanson. (Fla)
- Ah? Moi je l'adore! Tu insinues que j'ai des goûts de chiotte? (moi)
- Ben non, c'est moi qui ai des goûts de chiotte, puisque je t'ai épousée. (Fla)

17) - Flo, tu déteins sur moi... Pourquoi moi je déteins pas sur toi? C'est pas juste! (Sarah)
- Moi je trouve que tu déteins sur lui. (Fla)
- Ah bon? En quoi? (Sarah)
- Chais pas... Il est chiant. (Fla)

18) - C'est un jeu avec une équipe de mercenaires. C'est comme des Pokémon, sauf qu'ils ont tout le temps faim et qu'ils te demandent tout le temps de l'argent. (Flo)
- T'as pas déjà une femme pour faire ça? (Fla)

19) - Moi j'aime bien vanner Fla. (Sarah)
- En même temps, il a du répondant, c'est bien. (Lucie)
- Oui enfin je préfère quand même quand il ferme sa gueule. (Sarah)


A vos votes, les amis!

Et rendez-vous en août :)

jeudi 20 avril 2023

Yes, they speak English, but definitely not Wall Street English


Et donc j'enseigne l'anglais à mes enfants.

Clairement beaucoup moins que ce que pensent les gens, cf. les discussions avec mes élèves depuis que les enfants sont nés:

- Ah ils ont de la chance vos petits, ils vont être bilingues!
- Oh ben je leur parle pas en anglais pour le moment.
- Ah bon? Mais pourquoi pas? C'est maintenant qu'il faut commencer!

Alors déjà Marie-Chantal t'es sympa, mais d'une, c'est pas à toi de me dire comment élever mes enfants, et de deux, je suis bien placée pour savoir que, même si c'est effectivement cool d'apprendre les langues jeunes parce que le cerveau assimile mieux, ça n'est pas non plus VITAL de démarrer dès la petite enfance.

Et comme l'anglais n'est pas ma langue maternelle, je me voyais mal la parler au quotidien avec mes enfants, ça me paraissait trop artificiel.

(Bizarrement, c'était plus naturel de leur dire des trucs en alsacien, alors que je le parle vachement mal.)

(Bon, je rigole moins maintenant que je me tape la honte avec les enfants à l'école quand l'ATSEM leur dit "Tu mets tes chaussons" et qu'ils répliquent "C'est pas des chaussons, c'est des SCHLOOOOOPA!")

Bref bref.

Maintenant que mes enfants vont à l'école, j'ai commencé à leur introduire des petites notions d'anglais, d'abord en leur expliquant le principe d'une langue étrangère (mais étant donné qu'on est frontaliers, c'est un concept plutôt concret) puis en leur expliquant ce qu'était mon métier:

- Et donc, vous voyez, quand je pars de la maison, c'est pour aller voir des gens et leur enseigner l'anglais. Je leur montre des vidéos, on lit des livres ensemble, et on discute en anglais.
- Et à la maison, tu travailles sur ton ordinateur!
- Oui, c'est ça.
- Comme papa! Papa il travaille sur son ordinateur avec des poissons et des graaaaandes baleines!
- De... quoi? C'est quoi cette histoire de poissons? Fla?


(La tête du gars qui s'est dit que ça passerait crème de jouer à Subnautica en disant à ses gamins "papa travaille".)

Bref bref Brejnev.

J'ai donc commence à leur enseigner des petits mots de base à droite à gauche, et ils savent dire "hello", "bye-bye", "please", "thank you", et demander quelque chose en disant "Can I have...", ce qui donne lieu à du franglais magnifique au moment du dîner:

- Maman, je veux une biscotte!
- On ne dit pas "je veux". Demande-moi poliment.
- Je voudrais une biscotte s'il te plaît!
- Bien! Et tu sais le dire en anglais?
- Please can I have some... euh... biscotte!
- Haha ! Il est mignon.
- Heu, Cha?
- Oui?
- En vrai, moi non plus je sais pas comment on dit "biscotte" en anglais.

Et c'est bien normal, mon petit père!

(C'est "rusk", mais t'es pas obligé de le retenir, la majorité des anglophones ne connaissent pas ce mot non plus.)

C'est tout le problème de manger comme des bons français : on a plein de mots qui sont compliqués à traduire, parce que c'est pas qu'ils existent pas, c'est juste que ça ne fait pas du tout partie du langage courant.

On a le même souci avec "compote" et "sirop" : des mots qui existent techniquement en anglais ("applesauce" et "cordial") mais ne font pas partie de la consommation courante dans les pays Anglo-Saxons.

(La compote en gourde est un peu plus présente aux USA depuis que Materne est allé s'installer là-bas avec leur marque GoGo Squeez (l'équivalent US de la Pom'Pote), mais ça reste marginal comparé à l'immense marché de la compote en France.)

Et je te passe le casse-tête quand je dois traduire des trucs VRAIMENT franchouillards:

- Maman, please can I have some comté?
- Et moi, et moi, je veux aussi du fromage! Please can I have some Brebiou?
- ... Non mais vous pouvez juste me dire "Can I have some cheese", ça ira bien.
- Mais je veux pas du Ficello, moi! Je veux du comté! 
- C'est aussi "cheese".
- Non, hier je voulais du Ficello et tu m'as dit de dire "cheese"! Mais là c'est pas du Ficello que je veux! Alors can I have some COMTÉ!


(Il a pas tort)

Mais bon, même avec les enfants les plus pointilleux du monde, on progresse quand même, et les enfants connaissent maintenant une poignée de mots en anglais (principalement de la bouffe, on va pas se leurrer) et deux-trois expressions toutes faites, merci aux dessins animés en VO qui leur ont appris des choses comme "let's go" ou "come on" de manière organique.

Et ils ont eu tôt fait de comprendre qu'on pouvait changer la langue des dessins animés sur Netflix, ce qui donne lieu à des débats que j'avais carrément pas vu venir, parce que, naïve que j'étais, je pensais qu'ils se contenteraient de regarder chaque dessin animé dans une langue de préférence.

Et c'est le cas pour certains (par exemple, Petit Ours Brun, c'est - forcément - en français) mais pour les autres, c'est très volatile.

Ainsi, j'ai eu le malheur d'essayer de mettre Sam le Pompier en anglais, après m'être résignée au fait que j'allais bien devoir me farcir ce dessin animé daubé du cul.

(C'est laid comme pas permis, c'est animé avec les pieds, et toute la série est basée sur le scénario ridicule d'une ville de huit habitants qui ont inexplicablement la caserne de pompiers au budget le plus pharaonique de l'univers.)

(Non, pardon, c'est pas tellement inexpliqué : ils ont régulièrement l'occasion d'utiliser leurs équipements de malade - hélico, bateau, jet-ski, quad, radio sonar et j'en passe - pour aller tout le temps sauver LE MÊME GOSSE qui se fout constamment dans la merde et reste pourtant toujours sans surveillance.)

Mais bon, après, je me doutais bien que j'allais pas pouvoir rester dans ma bulle de Miyazaki, Nico Nickel et Bluey pour toujours, et qu'on allait bien devoir se farcir de ces programmes allant du médiocre au franchement mauvais et qui sont inexplicablement plébiscités par nos chères têtes blondes.

(Je m'estime encore heureuse parce qu'on a réussi à éviter les écueils Peppa Pig, Pat'Patrouille et autre Âne Trotro.)

Et je m'estime surtout heureuse qu'ils ne savent pas encore chercher dans le catalogue Netflix, et qu'ils soient encore assez jeunes pour être des bons jambons:

- Maman, je veux regarder les Pyjamasques!
- Ah mais ça c'est pas possible chez nous, les Pyjamasques c'est que sur la télé de mamie.
- Oh non!
- Ah ouais, c'est la tuile hein. Dis donc. J'en suis tellement peinée.


Bref bref Brejnev.

Les enfants ont donc capté que Sam le Pompier était dispo sur Netflix (PAS MERCI L'ALGORITHME qui me l'a mis en GRAND en page d'accueil) et je me suis dit "allez, si déjà on doit se farcir cette daube, autant le mettre en anglais, comme ça on pourra dire que c'est vaguement éducatif".

Et là.

La stupeur.

L'ébahissement.

Le doublage, qui n'était pas reluisant en français (mais restait acceptable) est simplement abominable en anglais.

Tous les adultes se tapent un accent du pays de Galles de derrière les fagots, le doubleur d'Elvis semble vouloir parler au ralenti pour aucune raison logique, mais le pire, c'est que la quasi-totalité les enfants sont doublés par des hommes adultes, qui prennent des voix aiguës, et je te jure que j'arrive pas à regarder un épisode sans penser aux sketchs des Monty Python quand ils jouent des ménagères. 

Ajoute à ça le fait que quasiment tout le monde a vu son nom changer en VF pour.... une raison? (Penny est renommée Julie, Mike est renommé Max, Trevor devient Tristan, Norman devient Nicolas, etc.) 

(On pourrait se dire que c'est une volonté de franciser, mais alors pourquoi ne pas aller au bout du truc et avoir gardé Elvis, Jodie, Malcolm, Jerry, Joe, Lizzie, et plein d'autres noms anglophones?)

Bref, c'est la confusion totale, j'ai aucune idée de comment les gamins peuvent passer d'une langue à l'autre à chaque épisode sans broncher, et sans que ça ne semble perturber leur compréhension du truc.

Ah oui, parce qu'on fait du code switching à chaque épisode dans cette maison, car vois-tu, il semblerait qu'on ait affaire à des puristes, et du coup, tous les jours, c'est la bagarre VF/VO entre Sammy le franchouillard et Gus-Gus l'anglophile. 

(Ne me demande pas pourquoi, mais bizarrement, j'aurais plutôt vu l'inverse.)

On a donc mis en place le compromis "un épisode en chaque langue", ce qui marche bien, MAIS ça c'est si on a le temps de regarder deux épisodes. Quand je suis en mode "je vous soudoie parce qu'on doit partir à l'école dans huit minutes, vous lambinez exprès, j'ai pas envie d'être en retard et j'ai pas le droit de vous taper", là, il faut faire des choix. 

J'ai donc instauré le protocole "un choisit ce qu'on regarde, et l'autre choisit la langue", ce qui était au départ un lot de consolation pour éviter les crises ("MAIS MOI JE VOULAIS QUE C'EST MOI QUI CHOISIS!") 

(ainsi que sa suite acclamée, "OUI JE SAIS C'EST MOI J'AI CHOISI HIER MAIS JE VOULAIS CHOISIR AUJOURD'HUI AUSSI! JE VEUX TOUT DÉCIDER TOUT SEUL TOUS LES JOURS JUSQU’À LA FIN DES TEMPS C'EST QUAND MÊME PAS COMPLIQUÉ COMME REQUÊTE")

Et alors, j'avais pas vu venir le truc, mais la langue est devenue tellement importante pour eux qu'ils se battent pour NE PAS choisir le dessin animé:

- On a le temps pour un dessin animé pendant que je vous brosse les dents. Auguste, c'est ton tour de choisir.
- Okay, je veux Puffin... En fait, je vais laisser Samuel choisir.
- Okay! Je veux Sam le Pompier.
- En ANGLAIS!
- Non, en français!
- Mais toi t'as choisi Sam alors c'est moi qui choisis la langue alors on regarde Sam le Pompier en ANGLAIS!



(Samuel réalisant qu'il a été dupé, une illustration.)

- ..... J'ai changé d'avis. Je veux Petit Ours Brun. Auguste, tu peux choisir la langue! 
- ....
- Sauf qu'en fait tu peux pas, y'a que en français! Ha ha!


(La contre-offensive ultime.)

Et j'avoue que je devrais probablement y mettre un terme et décider à leur place, mais je trouve ça vraiment trop intéressant d'observer leurs petits cerveaux en train de cerner les rudiments de la négociation.

Et, évidemment, tu auras deviné que Professeur Flaxou est AU COMBLE DE LA HYPE d’assister à ces délibérations:

- Cha! Non mais tu réalises ce que ça veut dire??! Ils font de la STRATÉGIE! Et t'as vu ce revirement de Sammy? Il a élaboré une nouvelle stratégie en temps réel! Cha! C'était du RTS!
- Non....
- ON VA POUVOIR JOUER A STARCRAFT!!!


(Comme si ces gamins n'allaient pas devenir des footeux juste pour nous emmerder.)