lundi 10 mai 2010

Wales



Mes enfants, plus je reste en Angleterre et moins je comprends. 

Par exemple, je ne comprends pas comment un voyage en train peut me coûter 27£ à 11h50 et 52£ à 12h05, alors que c'est le même voyage, le même jour. (Ça m'apprendra à actualiser mes pages internet.) 

Vendredi dernier, quand mon train était coincé pendant une heure quarante-cinq à Gloucester, j'ai pas tout compris non plus. D'abord on nous a dit "Ce train est bloqué parce que le train avant nous a eu un accident, on va rester en gare et voir ce qui se passe". Ensuite on nous a dit "C'est trop tard maintenant, on doit rentrer à Birmingham, sortez de ce train et prenez le suivant." On a pris le suivant qui évidemment était bloqué aussi, et on aurait sans doute continué les chaises musicales comme ça toute la nuit si on n'était pas repartis.

Maintenant, il faut quand même que vous sachiez quel genre d'accident c'était. Alors le train, il a percuté une vache. Ça arrive. En Alsace ça arrive même souvent. Donc c'est sûr que ça met du temps, il faut appeler les pompiers pour qu'ils nettoient les bouts de steak haché collés au train, tout ça. Mais ça met JAMAIS deux heures. Seulement là le clou du truc, c'est que la vache n'était pas morte ! (Soit les trains anglais c'est des lopettes, soit les vaches elles ont de l'adamantium dans leur squelette, je sais pas lequel des deux.)

Du coup les voilà avec une vache bien mal en point quand même en train de bloquer les rails. Alors, qu'est-ce qu'ils ont fait? Ils ont appelé un vétérinaire. 

Des fois, la compassion anglaise, elle fait un peu chier. Un vétérinaire? Non mais attends c'est une vache, elle vient de se faire pécho par un train, comment te dire? C'est foutu! Elle va mourir de toute façon, c'est une question d'heures! Si tu as un peu de compassion pour la vache et pour les passagers, tu recules ton train et tu lui roules dessus une deuxième fois, et on n'en parle plus, et les gens qui veulent rejoindre Adèle à Cardiff peuvent rejoindre Adèle à Cardiff (surtout si c'est eux qui ont les réservations pour la chambre).

Le truc le plus hallucinant c'est que les autres passagers trouvaient leurs malheurs bien peu de chose à côté de l'histoire de la vache, et qu'ils demandaient régulièrement des nouvelles au conducteur sur l'état de santé du ruminant, suivi de "oh j'espère qu'elle va s'en sortir". Alors là j'ai loupé un épisode : la vache, elle est de ta famille? Ou bien c'est un truc anglais d'animaux sacrés, comme les cygnes, et si la vache meurt il faut faire deuil national? Non mais je rêve.

(Il me sera vraiment tout arrivé avec les transports. La neige, les volcans, les vaches. Je suis maudite.)

Finalement je suis arrivée à Cardiff, auprès d'Adèle qui m'attendait misérablement dans un Burger King depuis deux heures, et là a débuté notre grande aventure au Pays de Galles.

Le Pays de Galles c'est un vrai pays séparé, mais ils ont quand même la reine, Gordon Brown et les livres sterling. Mais ils ont leur propre langue en plus de l'anglais, ce qui fait que tout est traduit partout : dans les gares, aux arrêts de bus, sur les noms des rues, sur les panneaux du Tesco, même sur les étiquettes H&M ! (Ils poussent le vice.)

 (Traduire "Debenhams" par "Debenhams"? Vraiment?)

Cardiff, on n'en a vu que le centre et la pharmacie, parce qu'Adèle est aussi maudite de la vessie que moi des transports. Du coup, pendant tout le week-end, j'ai eu droit à des mises à jour "la vessie d'Adèle" : J'ai pas encore trop envie de pisser. Là j'ai envie de pisser. Là je viens de pisser mais je dois quand même y retourner. Et ainsi de suite.

Après les dix-huit passages aux toilettes, on était prêtes pour passer un week-end de ouf à Swansea!

Swansea, je vous le dis tout de suite comme ça vous éviterez les pièges si jamais vous voulez y aller : c'est moche. N'y allez pas. Sauf si vous voulez faire du shopping, là c'est bon. Mais bordel, que c'est moche. Mais de toute façon, nous, on n'avait pas prévu de visiter Swansea en elle-même, mais la magnifique et sauvage côte de Gower (accessible en bus depuis Swansea, d'où le fait qu'on restait là-bas). 

Le samedi, on est parties bourrées de bonnes intentions à travers la lande, malgré la pluie, le vent et les six degrés Celsius, pour visiter les trésors archéologiques de la région.

Adèle joue avec les codes de la mode en osant le pull au-dessus du manteau!

On a commencé par Arthur's stone, un dolmen très très vieux. Je pense qu'il s'appelle Arthur's stone parce qu'il y a un creux dans le rocher qui fait la taille et la largeur d'une lame d'épée, ça laisse rêveur. 


Ensuite on a décidé de revenir à l'arrêt de bus pour voir la plage (toujours par des températures frisant le degré Kelvin), mais à la place on s'est dit que ce serait cool de se perdre dans les marais, aussi. Du coup on s'est perdues dans les marais. 

On a finalement atteint l'arrêt de bus, les pieds mouillés et froids, et on a attendu, mais le bus est jamais venu. (A moins qu'il soit venu avec vingt minutes d'avance, ce qui n'est pas impossible dans ce pays, mais alors à ce moment-là à quoi bon mettre un horaire, je vous le demande bien.) Du coup, afin de pas mourir gelées, on a décidé de faire du stop, mais les gens ici étaient tellement pétés de thunes qu'ils ne conduisaient que les coupés de branleurs à deux places (En plus y'en avaient qui nous faisaient des signes suggestifs du genre "va trouver un boulot hippie". Toute façon je serais pas montée dans ta voiture d'ennemi du peuple. P'tite bite.) 

Et les rares voitures normales avaient déjà du mal à avancer à cause des vaches sauvages.


Du coup on a attendu une heure et quart dans le froid, le pouce tendu, les extrémités bleues, et c'est là qu'on s'est faites attaquer par un faisan. (Il avait dû nous suivre d'Oxford.) On a entendu un bruit d'ailes sur le mur au-dessus de nos têtes, et il était perché là, et quand il nous a vu il nous a foncé dessus, toutes plumes dehors, dans un gloussement de mort, alors on a hurlé comme des malades et il est allé se poser en face de nous. (Je suis sûre que c'était pour mieux nous surveiller. Saloperie de grosse poule.)

Finalement personne ne nous a prises en stop, mais on a réussi à choper un autre bus qui nous a amené à la plage. Tout est bien qui finit bien.

Le lendemain, on est allé explorer des falaises (vu qu'on avait pas assez mis notre vie en danger samedi avec l'incident du faisan maléfique). Ce coup-ci il faisait un temps magnifique, alors on a flâné plus que de raison entre les dunes, la plage et les falaises couvertes de fleurs (trop romantique)


On a tellement flâné qu'ensuite on s'est rendu compte qu'il fallait qu'on prenne le bus dans une-demi heure à un emplacement totalement inconnu et qu'on était au milieu de nulle part. Du coup on a tracé à travers dunes et ruines de château, on a traversé un club de golf et ce qui était sans doute le jardin de quelqu'un, on s'est retrouvées sur un chemin de terre au milieu d'un village, et comme on était un peu désespérées, on est allé demander notre chemin à un couple qui passait en voiture. Lesquels nous ont répondu qu'ils allaient justement à Swansea et qu'on avait qu'à monter avec eux.
(Moralité : ne cherche pas à faire du stop, le stop viendra à toi.)

On est retournées à Cardiff, on a fait du tourisme dans une boutique de souvenir et dans une boutique de comics (on ne se refait pas), on a aussi trouvé des magasins aux noms obscènes :

 (Oh oui, fais-moi des choses avec une baguette)

Et finalement, bien malgré nous, on a chacune pris le train pour nos destinations respectives. Sauf que moi j'ai dû prendre le bus au milieu du chemin parce qu'il y avait des travaux sur ma ligne. (Maudite, je vous dis!)



PS : Eh c'est la grève des commentaires? Vous vous croyez sur Facebook ou quoi?

8 commentaires:

  1. J'aimerais attirer l'attention générale sur le fait que j'ai commenté l'autre fois juste pour dire que j'avais rien à dire. J'estime que j'ai mérité un bisou.

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  2. Bon d'accord. Toi t'es gentille, je t'aime, je te fais un bisou.

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  3. Mais nooon on t'aime !! Tu subis le même genre de péripéties au pays de la Reine que moi chez les bouffeurs de choucroute, c'est plutôt rassurant.

    (Et sinon, la vache, elle va bien ?)

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  4. Et voila, j'ai encore explosé toute mes vitres grâce à mon rire bourré d'ultra sons...

    Merci au faisan de ma part! Et continue, je vais voir i ça dérange flaxou que je t'épouse avant lui! ( pis d'abord je te connais depuis plus longtemps ( ouais on se connait pas et alors ))

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  5. Peut-être qu'ils ont leurs vaches sacrées, eux aussi ?
    (Tous les Anglais sont peut-être des amis des animaux et ont tourné dans 30 millions d'amis !)

    C'est bizarre, moi j'avais entendu que l'Angleterre c'était mal-famé, qu'il y avait de bandes de garçons de 14 ans drogués qui attaquaient les gens, qui lançaient des cailloux, tout ça.
    Mais peut-être que je suis juste très naïve, après tout.

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  6. Ouai moi j'en ai un de commentaire : ça veut dire quoi "Debenhams" ??

    J'ai pensé à toi pendant le feu d'artifice hier, il t'aurait plu :))

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  7. Eh ben moi je mettrais des commentaires quand y'aura à nouveau des articles sur les perles du mois ! ça fait deux mois qu'on est sans nouvelles, rupture de réseau ? :(

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  8. Le train en France c'est aussi ridicule, ne t'en fait pas : j'arrive tous les vendredi avec 1h30 de retard à cause de mon train. Et entre les grèves, les travaux ... Et les gens qui se jettent sur la voie (!) Parce que vous c'est des vaches, mais nus c'est des humains, et les trains c'est encore plus des lopettes parce que les deux derniers qui ont sauté sont restés vivants des heures après avoir bloqué tous les trajets pendant une matinée entière.

    Mais le coup du faisan est tordant.

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